La Thrace du vin

Samedi 4 octobre 2019

Il a plu une bonne partie de la nuit et vers 3H00 du matin, des camping-caristes italiens sans éducation se sont garés fort près de nous. La dame hystérique a commencé à hurler en se disputant avec son compagnon. Avec ce qui tombait, nous n’avons pas eu le courage de nous lever pour leur demander de faire moins de bruit.

C’est donc après une mauvaise nuit que nous nous sommes réveillés à 6H30 du matin et nous ne nous sommes pas gênés pour faire un maximum de bruit pour réveiller nos voisins indélicats à notre tour.

Nous sommes partis vers 8H30 sous une pluie battante et comme il n’y avait pas beaucoup de circulation, nous avons pu rouler en convoi sans perdre personne.

Nous avions l’intention de visiter l’un ou l’autre vignoble turc de la route du vin de Thrace. Dans cette région, les Hittites ont fait du vin il y a des milliers d’années. Les invasions arabes ont sonné le déclin du vin jusqu’à ce que le laïc Kemal Pacha Attatürk, fondateur de la Turquie moderne l’encourage à nouveau en 1920.

Malheureusement, en 2013, le parti islamo-conservateur au pouvoir AKP a fait adopter une loi qui interdit la vente au détail d’alcool de 22H à 6H du matin et la prohibe en permanence à proximité des écoles et des mosquées du pays. Cette loi interdit également toute publicité pour l’alcool. Le président Erdogan a justifié ces mesures par des impératifs de santé publique et le gouvernement a assuré que la loi se contentait de réguler la consommation d’alcool sans l’interdire. Voilà qui explique le déclin de la production.

Sur notre route vers la Grèce, nous nous sommes arrêtés à Barbaros où nous avons recherché le domaine Barbare, cité dans un article sur la route du vin de Thrace, paru dans Camping-car Magazine.

Nous avions beau chercher, pas de vignes le long des routes. Finalement et presque par hasard, nous avons pris une nouvelle route à quatre voies interdite à la circulation pour trouver des vignes et le domaine Barbare.

Le domaine comporte un hôtel restaurant où de nombreux convives à un mariage arrivaient. Malheureusement la loi n’autorise pas de dégustation gratuite d’alcool en Turquie, il faut passer par un plateau fromage ou un repas payant bien sûr. Nous étions en début d’après-midi et il aurait fallu attendre le début de soirée pour goûter les vins.

Nous sommes donc repartis vers Kesan et notre premier bivouac à notre arrivée en Turquie.

Dimanche 6 octobre 2019

Après une bonne nuit passée dans notre agréable bivouac de Kesan, nous repartons vers la ville frontière d’Ipsala, point de passage vers la Grèce. Après un dernier plein de carburant au prix turc, nous franchissons en un temps record la douane turque et grecque en dépassant les kilomètres de camions arrêtés. Cela donne une idée de ce que donnera le Brexit à Calais et à Douvre.

Nous roulons en direction de Thessalonique jusqu’au petit port de Stavros. Demain nous quittons le groupe qui repartira vers Skopje et puis la France alors que nous allons poursuivre nos vacances en Grèce.

Nous dînons fort bien de cuisine traditionnelle arrosée de vins grecs.

Lundi 7 octobre

La pluie fait son apparition dans la nuit et au petit matin l’horizon est bouché de tous les côtés.

C’est avec le cœur gros que nous faisons nos adieux à nos gentils compagnons de voyage dont nous avons partagé le quotidien durant ce beau voyage.

Ensuite, nous allons faire nos courses dans un Lidl proche, remarqué la veille. Nous manquons d’eau gazeuse et de jambon introuvables en Turquie.

Nous roulons jusqu’à la frontière de la République monastique du Mont Athos où nous nous arrêtons pour trois jours à Ouranoupoli. Nous ne pourrons visiter aucun monastère car depuis 1060 et l’avaton de Constantin IV, les vertébrés femelles en dehors des poules et des chattes sont interdits. Seuls les hommes de plus de dix-huit ans peuvent se rendre dans l’état monastique autonome de la Sainte Montagne.

Istanbul, quartier libre

Vendredi 4 octobre 2019

Ce matin, journée quartier libre, nous nous réveillons sans contrainte de temps. Cela fait du bien de se passer de réveil.

Nous prenons un taxi vers le Van Kahvaltı, une des adresses connues pour les petits-déjeuners turcs (de fait plutôt kurdes). Les clients sont des touristes et des Turcs, preuve de la qualité du restaurant. Nous prenons le Kahvaltı le plus complet (4,80€) avec des jus de grenades et du pastrami. Le patron vient de Van sur le lac du même nom, ville connue pour ses petits-déjeuners.

Plusieurs sortes de pains, des fromages (très salés), du sucré et du salé, des compotes de figues et de fraises, nous n’allons pas pouvoir tout manger et nous nous passerons d’autre repas jusqu’au soir.

Notre petit-déjeuner terminé, nous partons à pied vers la place Taksim. Cette place est un centre touristique et névralgique d’Istanbul. Toutes les manifestations et troubles ont démarré ici. Les blindés y patrouillent en permanence.

Cela n’empêche pas une jeune femme, probablement ivre, d’aguicher un gendarme de faction. Elle ne doit pas avoir payé le dessus de son bikini qui porte encore l’antivol.

Le quartier est très animé et plutôt branché. Des bouquinistes exposent leurs livres à deux pas de la place.

Nous reprenons un taxi qui nous déposé au pied du pont Galata en face du Marché Égyptien encore appelé Bazar aux épices où nous nous rendons. Sur le pont Galata, il y a de nombreux pêcheurs et quelques enfants de rue qui dorment à même le sol dans les escaliers.

Le marché traversé, nous marchons dans les rues bondées vers le Grand Bazar couvert d’Istanbul. C’est un des plus grand au monde et il est facile de s’y perdre. Nous mettrons du temps à trouver le quartier du cuir où nous avons prévu d’aller. Pour entrer dans le Bazar, il faut passer par un portique de contrôle.

En rentrant à pied, nous passons par la quartier des chaussures, également très animé. Le temps est lourd, la pluie doit arriver la nuit prochaine. Demain nous quittons Istanbul.

Croisière sur le Bosphore

Jeudi 3 octobre 2019

Ce jeudi matin nous prenons un bateau au pied du pont Galata. Pour un prix défiant toute concurrence (4€/personne), nous naviguerons pendant quatre heures (aller/retour) sur le Bosphore, frontière naturelle entre l’Europe et l’Asie.

Le bateau fera quelques escales avant d’arriver à Anadolu Kavagi où nous déjeunerons avant de revenir au pont Galata.

Nous traversons la ville toujours aussi animée. En chemin, nous croisons nombre de ces chiens jaunes qui dorment n’importe où, sans s’inquiéter des passants.

Notre bateau part à l’heure pour notre croisière et nous nous installons à l’extérieur au soleil pour admirer les rives du Bosphore. Dans un premier temps, nous admirons les buildings de la ville moderne avant les maisons ottomanes et les Yalis (résidences) qui bordent le Bosphore.

Nous arrivons vers midi et demie à Anadolu Kavağı où de nombreux rabatteurs font de la retape pour leur restaurant. Le tour de la localité est vite fait mais nous n’aurons pas le temps de grimper jusqu’à la forteresse de Yoros d’où la vue est imprenable paraît-il.

A quinze heures, nous repartons pour le voyage de retour.

Hier, nous avions pris un taxi qui nous avait demandé 110 TYR sans mettre son compteur pour une petite course. A l’arrivée, Marie-Claude lui donne un billet de 100 qu’il avait subtilisé par un billet de 20 pendant que nous cherchions un billet de 10 pour nous faire croire qu’il n’avait pas reçu son compte. Marie-Claude ne s’est pas laissée faire et il est resté penaud avec ses 2 billets.

Fort de cette expérience, j’aborde un taxi qui me propose 100 TYR (15€) pour la course. Je lui demande s’il n’a pas de compteur et il me répond “problem”. Plus loin, j’en aborde un autre qui me répond que son compteur fonctionne. Il nous conduira à destination pour 19,5 TYR soit 3,15€.

Demain, nous allons essayer de trouver un Kahvalti, ce petit-déjeuner turc qui s’apparente à un brunch. Nous irons également au Grand Bazar et au marché égyptien aux épices.

Istanbul suite

Mercredi 2 octobre 2019

Ce matin, nous continuons notre visite de la ville. Nous traversons un quartier ottoman pour rejoindre la Mosquée Bleue.

Devant la mosquée bleue, se trouvent deux colonnes vestiges de l’ancien hippodrome romain.

La Mosquée Bleue est en profonde restauration et une grande partie des murs et de l’intérieur est couverte d’échafaudages et de panneaux. Elle doit son nom aux 22.000 carreaux qui recouvrent les plafonds et qui lui confèrent cette couleur.

La mosquée visitée, nous passons à sa voisine la basilique Sainte-Sophie qui fut église pendant 886 ans, mosquée pendant 482 ans avant de redevenir un bâtiment laïc.

Nous continuons notre promenade en traversant le parc sous Topkapi et rejoindre la gare de Sirkeci, célèbre grâce au mythique Orient-Express.

A l’heure du déjeuner, nous aurons beaucoup de mal à trouver un restaurant qui sert autre chose que des sodas ou du thé.

L’après-midi, une partie du groupe part vers le Grand-Bazar et l’autre vers le palais de Topkapi.

La visite de Topkapi prend plusieurs heures car le palais abrite de nombreuses collections.

Demain, nous prenons le bateau au pont Galata pour une croisière sur le Bosphore, la Corne d’Or et un resto de l’autre côté en Asie.

Cumalıkızık [djoumaleukeuzeuk] et Bursa [boursa]

Dimanche 29 septembre 2019

Nous repartons tôt ce dimanche matin pour remonter vers Istanbul. Dans la nuit, une caravane miniature s’est installée près de nous. On doit y entrer en rampant.

Nous quittons Konya en nous dirigeant vers le nord-ouest. Les routes sont à quatre voies et nous avançons bien. Nous traverserons les villes de Aksehir, Afyonkarahisar, Kütahya pour remonter le plus loin possible.

A la première pause, Norbert constate qu’une plaque de protection sous le moteur se détache. C’est dimanche et les garages sont fermés. Nous nous arrêtons pour la pause du déjeuner dans une rue de la ville et Norbert décide de monter son Carthago sur des cales et de démonter la plaque. Les riverains voyant cela, lui offre le çay, café et petits gâteaux. Avec leur aide, la plaque est démontée et terminera le voyage dans la soute.

L’après-midi, nous roulons bien et nous décidons d’aller jusqu’à Bursa où nous rechercherons un bivouac. On en trouve un à Cumalıkızık, village ottoman classé par l’Unesco. Comme vous l’avez remarqué il n’y a pas point sur les i de Cumalıkızık, ils se prononcent donc eu. Tout est expliqué ici, pas facile le turc.

Entre l’Est de l’Anatolie et Bursa, nous avons récupéré une heure de clarté avec un coucher de soleil retardé d’autant. Notre bivouac sera le parking du village que nous visiterons demain matin avant Bursa.

Lundi 30 septembre 2019

Nous partons visiter le village ottoman qui est très visité le week-end par les touristes turcs. Il y a des échoppes partout, peu de façades y échappent. Les rues sont assez escarpées et étroites, quelques voitures et même un camion poubelle arrivent à y circuler en frôlant les étals des commerçants.

Au moment de repartir, Norbert n’arrive plus à redémarrer son Carthago. Le boîte robotisée est calée en marche arrière. Je met un lecteur sur la prise ODB mais aucun message d’erreur. Finalement, Georges tire le Carthago avec une sangle de remorquage et tout rentre dans l’ordre. 😅

Nous descendons sur Bursa et visitons la ville, première capitale impérial ottomane. Aujourd’hui, la ville compte près de 2,5 millions d’habitants. Elle est très animée avec des quartiers de la soie, des éponges, de l’or et argent etc. Nous nous baladons et déjeunons dans un des nombreux patios qui bordent le bazar. Comme souvent, impossible d’avoir une bière, nous devrons nous contenter de la carafe d’eau.

Dans l’après-midi, nous repartons vers un bivouac au bord du lac, près d’Iznik. Demain nous serons à Istanbul.

Journée maintenance et cérémonie Samà.

Ce matin pas de réveil ni de contrainte d’horaire, nous prenons le temps. Lessives, lavage de Trankilou, bricolage, services, travail sur les photos et mise à jour du blog. Nous passons le temps tranquillement à notre rythme, cela fait du bien aussi.

Dans l’après-midi, nous commandons des taxis pour nous rendre en ville pour la visiter. Les taxis nous déposent près du musée des derviches tourneurs.

Nous nous baladons dans les rues avoisinantes qui regorgent de boutiques de toutes sortes. Un peu plus loin, nous visitons un marché couvert, riche en couleurs.

Pas une seule terrasse où il serait possible de boire une petite mousse, nous restons sur notre soif.

Vers 18H00, nous marchons vers le centre où se déroulera la cérémonie spectacle Samà des derviches tourneurs. Nous rentrons dans la salle qui commence tout doucement à se remplir.

Vers 19H15, la cérémonie commence avec l’entrée très lente des derviches et de l’orchestre. Tout est très lent et le démarrage l’est tout autant. Les derviches commencent enfin à tourner au rythme lent de l’orchestre. Ils tournent la main droite tournée vers le ciel et la gauche vers la tête. Leur tête est penchée vers la droite, c’est très élégant. Cela dure une heure et puis les derviches se replient en se saluant. Nous sommes contents de l’avoir vu mais restons un peu sur notre faim. A la sortie nous allons vers la station de taxis toute proche et nous rentrons au bivouac.

Konya et les derviches tourneurs 🤯

Vendredi 27 septembre 2019

Aujourd’hui nous n’aurons pas beaucoup de kilomètres à parcourir pour rejoindre notre prochaine étape. Nous en profitons pour passer par le marché proche, beaucoup de légumes à des prix locaux. Un kilo de mandarines coûte 40 centimes, un kilo d’ail 4,80€, etc.

Quelques kilomètres plus loin, nous rejoignons la banlieue de Konya où la municipalité de Karatay offre aux camping-cars une aire full service avec électricité gratuite. Nous croisons des Chtis en partance pour l’Iran, Oman et l’Arabie Saoudite.

Nous rejoignons le centre de Konya en taxis (0,80€/personne) et nous baladons vers le Bazar de la ville. A cinq cent mètres du bazar, un Turc nous informe que le vendredi, il est fermé.

Nous repartons vers le musée de l’ordre mevlevi des derviches tourneurs. Nous finissons par le trouver après quelques « longcourcis ».

En chemin nous croisons un orchestre et de nombreux Glutton qui nettoient la ville.

Nous arrivons au musée mausolée et chaussons des protections chaussures pour y entrer. Beaucoup de pèlerins sont en prière au milieu des touristes.

Demain nous aurons une journée libre avant d’aller voir la cérémonie du Semâ des derviches tourneurs. Les membres de cette loge pratique le soufisme une forme tolérante et pacifique de l’Islam.

Nevşehir, Aksaray Sultanhani

Jeudi 26 septembre 2019

Il est un peu plus de cinq heures du matin quand Georges frappe à notre porte. Le temps d’enfiler une veste et un pantalon, je suis dehors avec mon appareil photo. Le ciel de l’aube est constellé de montgolfières. On a l’impression qu’elles se touchent, il y en aurait 110 dans la région. Georges nous raconte qu’il y a quinze ans, à chaque arrêt, une nuée de démarcheurs venait lui proposer un vol. Aujourd’hui, ils ne se bougent plus et exigent des prix complètement surfaits aux nombreux touristes qui viennent à eux.

Bon, toutes ces montgolfières dans le ciel renforcent notre amertume de ne pas être à bord mais on profite du spectacle.

Nous reprenons la route qui nous éloigne de la Cappadoce et notre rêve de vol en montgolfière pour nous arrêter à Nevşehir où nous ferons quelques courses et déjeunerons.

Dans la ville, il y a nettement plus de niqabs et de femmes voilées. Lorsque nous nous promenons avec notre chienne labrador, tout le monde nous regarde et beaucoup descendent du trottoir. Des licéennes iront jusqu’à hurler en s’enfuyant. Ianta, faisant preuve d’un flegme exemplaire, ne s’en offusque pas. Nous déjeunons de boulettes frites salade riz (sic) et la patronne pourtant voilée vient donner quelques rondelles de saucisson à Ianta avant de nous offrir le thé.

Nous continuons notre route jusqu’au caravansérail d’Aksaray. Nés au 11e siècle, les caravansérails sont des hôtels fortifiés éparpillés tout au long de la route de la soie. Les caravanes y trouvaient refuge lors de leurs longs périples. On y priait, on y négociait, on y parlait toutes les langues, on se soignait puis ont repartait pour la halte suivante. Il en reste encore quelques vestiges en Turquie, dont le  caravansérail de Sultanhani, le plus grand et le mieux conservé de tous. 

On n’imagine pas combien était longue la route de la soie pour ramener les cocons de Bombyx.

Le caravansérail est remarquablement restauré et nous visitons une exposition d’aquarelles et fusains qui s’y est installée. Nous avons un coup de foudre pour un tableau figurant un derviche tourneur et nous l’achetons.

Dans la rue proche, une teinturerie travaille sur le trottoir.

Georges négocie un prix plancher dans un camping proche. Quelle plaisir de fouler un gazon épais qui nous change des cailloux et de la poussière habituelle de nos parkings.

Nous sommes accueillis par le thé de bienvenue. C’est du thé à la pomme que nous trouvons tellement bon que nous en achetons.

Göreme et Avanos

Mercredi 25 septembre 2019

Nous nous réveillons sous un ciel très couvert, il va pleuvoir aujourd’hui. Comme annoncé, il n’y a aucune montgolfière à l’horizon.

Nous partons dans deux camping-cars voir le musée en plein air de Gorëme. Situé à 2 km sur la route d’Ürgüp, le musée est en fait une vallée regroupant une trentaine d’églises aux fresques magnifiques, datant des Xe et XIe siècles, et des monastères. Les églises sont connues sous les noms qui leur étaient attribués par les gens de la région. Leur structure dépend de la taille du rocher qui les abrite.

C’est un très beau site et les fresques pas toujours bien conservées sont remarquables.

Ce site est un véritable témoignage de la ferveur chrétienne qui a baigné les lieux dès le IVe siècle. Ce sont des moines qui au tout début élirent domicile dans ces montagnes et la vallée connu par la suite, au Xe siècle, une jolie prospérité grâce à l’empereur byzantin Nicéphore Phocas. Au siècle suivant, les églises se couvrirent de fresques colorées et d’autres chapelles et habitations en tous genres furent encore creusées augmentant ainsi le nombre de refuges destinés à honorer Dieu. Les plus spectaculaires églises sont à n’en pas douter l’Eglise Sombre et l’Eglise de la Boucle, qui se trouve en dehors du musée mais que notre billet d’entrée nous donne droit de visiter. L’Eglise à la Pomme, l’Eglise aux sandales ou encore l’Eglise du Mauvais Oeil sont également ravissantes et il est étonnant de voir le foisonnement d’art pictural qui recouvre presque chaque paroi de chaque grotte. A voir : La salle où les anciens chrétiens prenaient leurs repas et celle où ils cuisinaient.

Malheureusement, le site est victime de son succès car il y a une telle cohue qu’il faut faire la file devant chaque entrée troglodyte avant de pouvoir circuler quelques secondes à l’intérieur. Il est également interdit de photographier. Au bout de quatre visites, nous renonçons et partons acheter un livre à la boutique pour une future visite virtuelle.

Entre-temps, la pluie s’est mise à tomber et nous sortons les parapluies. La visite terminée nous allons rechercher les trois autres camping-cars et prenons la route d’Avanos où nous irons déjeuner dans un restaurant typique.

Nous déjeunons fort bien d’une salade et de Testi Kebab, spécialité de la Cappadoce. Il n’y a que des sodas et du thé au menu mais le patron va nous chercher de la bière fraîche dans la boutique voisine. Ouf 😅.

Après déjeuner, nous partons explorer la vieille ville. Avanos est un village réputé pour ses poteries. Nous rencontrons deux potiers parlant français, Robert dont le père est Turc et la mère Française est né à Aubervilliers. Il nous guide et explique son métier.

Les visites terminées nous repartons visiter un monastère voisin troglodyte bien sûr. Il y a quelques peintures rupestres, les pièces et couloirs creusés dans la roche sont fort étroit. La visite terminée, le Turc qui garde l’endroit nous reconduit à l’école fabrique de tapis d’Avanos.

Un Turc ayant fait ses études à Verviers et qui parle parfaitement le français nous accueille, nous explique la fabrication et le noeud gordien. Après quelques explications sur la fabrication du fil de soie, nous arrivons à salle d’exposition où on nous présente les tapis vendus par « l’école ».

Il a fallu douze à quarante-huit mois pour fabriquer certains modèles soie sur soie et dont les prix s’envolent (25 à 35.000€ avant discussion de marchands de tapis). Un tapis, plus modeste, nous plaît et nous l’achetons.

Nous reprenons la route de notre parking à Gorëme et partons explorer les sociétés de vols en montgolfière. Les montgolfières voleront bien demain mais malheureusement sans nous.

Les deux grosses sociétés sont surbookées. Il n’y a aucune possibilité avant le 1er octobre pour l’une et le 5 octobre pour l’autre. Reste des petites sociétés qui peuvent prendre deux personnes au prix prohibitif de 300€/personne pour une heure de vol.

C’est de l’arnaque, il y a deux ans cela coûtait 150€, la livre turque a dévalué de 30% et les prix pratiqués en Euro ont doublé. Cherchez l’erreur.

C’est une grande frustration pour tout le groupe qui se faisait une joie de ce qui devait être le clou du voyage.

Ürgüp, Zelve et Göreme.

Mardi 24 septembre 2019.

Après une nuit très tranquille, nous quittons Kayseri et parcourons les quelques kilomètres qui nous séparent du cœur de la Cappadoce.

Nous nous arrêtons à Ürgüp où nous nous baladons dans le centre. Les nombreuses boutiques attestent que nous sommes dans une région très touristique.

Après quelques achats, nous déjeunons à proximité du site des ruines de Zelve. Nous découvrons nos premières cheminées de fées.

Il y a plus de dix millions d’années, les volcans Erciyes, Göllu et Hasan, sont entrés en éruption, recouvrant peu à peu cette région d’Anatolie de couches successives de lave. Le vent et l’eau sculptèrent ces milliers de cônes rocheux en creusant des sillons dans la roche volcanique. Les plus impressionnants atteignent jusqu’à quarante mètres de hauteur. Certaines extrémités en tuf sont plus dures que le corps des pitons. Résultat : des roches ont ainsi pris une forme de champignon, leur donnant un aspect explicitement phallique. Ces cheminées de fées, où des communautés chrétiennes trouvèrent refuge à partir du VIIIe siècle quand la guerre des icônes faisait rage dans l’Empire byzantin, sont très fragiles.

Après cette première balade, nous allons jusqu’à Göreme dont le village est considéré comme le cœur voire la capitale de la Cappadoce. Le parc national est classé au patrimoine mondial par l’Unesco.

Après une longue balade dans le village très touristique nous trouvons un parking où nous bivouaquons.

Demain, on attend des nuages et même un peu de pluie dans l’après-midi et les montgolfières ne voleront pas. Pour jeudi, on ne sait pas encore.