Sur les traces de Copernic vers la mer baltique.

Dimanche 24 septembre 2023

Après une nuit tranquille dans la forêt où le loup n’y est pas, nous continuons notre route vers la mer baltique. Quatre visites étaient prévues sur la feuille de route mais nous allons en oublier deux par manque de temps. Nous partons vers Lidzbark Warminski où vécut Nicolas Copernic qui, secrètement, découvrit et publia que la terre tournait autour du soleil et n’était pas comme, l’église le pensait, le centre de l’univers.

La route est très belle mais se dégrade à l’approche de notre étape. Une série de feux réglant la circulation alternée nous fera perdre beaucoup de temps. Par moment, la route est non revêtue, parsemée de trous qui font tanguer nos véhicules. On arrive enfin à l’heure du café, après quoi nous commençons notre visite.

Une dizaine d’années après leur arrivée sur les terres de Chełmno, les chevaliers Teutoniques commencent la conquête des terres des tribus prusses situées à l’est de la Vistule. Vers 1240, après de féroces combats, ils s’emparent d’une place nommée « Lecbark ». Endroit d’importance stratégique, ils y firent construire un poste avancé doté d’une tour de guet en bois.

Suite à sa politique de contrôle des nouveaux territoires conquis, l’ordre transféra ce village sous l’autorité de l’évêque de Warmie. Rapidement, un nouveau village s’installe à proximité de ce fortin, et en 1308, Eberhard de Nysa, évêque de Warmie, octroie le statut de ville à cette colonie et favorise l’arrivée et l’installation de nouveaux colons venus de Silésie.

Dans la deuxième moitié du 14ème siècle, l’évêque fait débuter les travaux de construction d’un château en briques pour y établir le siège de son évêché.Le château est érigé sur un petit promontoire au confluent de deux rivières, la Symsarna et la Lyna. La construction se fait sur le plan classique d’un quadrilatère comprenant un château et une basse-cour.

La première phase de construction du château se déroule entre 1350 et 1355, sous la direction de l’évêque Jean de Meissen. Ses successeurs poursuivront les travaux.

A la fin du 14ème siècle, le château, qui représente un carré presque parfait de 48m de côté, est pratiquement terminé. Les différentes ailes sont aménagées pour répondre aux besoins du statut du château avec un dortoir, une chapelle, les appartements de l’évêque, une salle capitulaire, un réfectoire, mais aussi des greniers, des caves, une brasserie, des cuisines, une boulangerie, une armurerie, une salle de gardes,…

Trois des angles du château sont surmontés de petites tours carrées. Dans l’angle nord-est, se trouve une grosse tour saillante qui domine l’ensemble. Un mur crénelé recouvert d’un toit faisait la jonction entre ces différents éléments. Des douves imposantes complétaient le système défensif du château.

Parallèlement au développement du château, la cité s’étend également et s’entoure d’imposantes fortifications de plus de 1000 m de longueur qui en font l’un des endroits les mieux fortifiés de Prusse. Ces remparts étaient constitués d’un mur de 5m de haut, de plusieurs tours de guet et de portes fortifiées. Différents travaux de rénovation et d’amélioration ont augmenté la hauteur des murs jusqu’à 7m.

Après de multiples périodes de guerre, le château restera siège de l’évêché de Warmie et chacun de ses occupants le transformera pour arriver au château que nous connaissons actuellement.

Nous trouvons un parking sur un supermarché voisin où nous déjeunons avant de repartir vers Frombork, fortement endommagée pendant la seconde guerre mondiale. Pour éviter d’éventuels chantiers, nous changeons d’itinéraire et allongeons un peu notre parcours. Nous atteignons finalement Frombork sans en avoir rencontré. Nous nous installons sur un grand parking entre la mer et la ville. Tout le monde se précipite pour aller voir la mer baltique. En face sur l’horizon, nous distinguons les côtes de l’enclave russe de Kaliningrad.

Copernic vécut à Frombork et y conduisit ses études depuis sa tour d’observation. La ville est également son lieu de sépulture. Nous partons visiter la ville et sa cathédrale de l’Assomption dont les briques neuves témoignent de sa profonde restauration.

Notre visite terminée, nous retournons à notre parking pour notre traditionnel apéro du soir sur fond de coucher de soleil.

Sur les traces d’Adolf Hitler, dans la tanière du loup.

Samedi 23 septembre 2023.

Ce samedi matin, Jean-Claude vérifie son niveau d’huile après les soucis de la veille et constate que le niveau est au dessus du maximum. Il faudrait une grosse clé allen que personne ne possède pour ouvrir le bouchon de vidange. Il décide d’aller faire la vidange dans la concession proche pendant que nous continuerons notre route.

Nous quittons notre bivouac pour traverser la Mazurie en direction du Nord. Nous suivons une route parallèle à la frontière de la Lituanie avant de suivre celle de l’enclave russe de Kaliningrad. Vers 10H00, nous nous arrêtons pour faire le plein dans une station service qui affiche les prix les plus bas rencontrés jusqu’ici: 5,98 zlotys soir 1,29€/l. Le diesel est assez bon marché en Pologne, le prix maximum que nous avons payé sur autoroute était de 6,44€/l.

On en profite pour prendre le café et nous repartons, le temps est gris et la route encore humide de la pluie tombée avant notre passage. Nous finirons par la rattraper.

En fin de matinée nous arrivons à notre étape Giżycko où nous avons prévu de voir la tour d’observation installée dans un ancien Château d’Eau et qui permet d’avoir une vue panoramique de point de la ville. Pas de chance, la tour n’est accessible que pendant La saison touristique qui s’est terminée le 15 septembre.

Nous en profitons pour faire quelques courses dans le supermarché voisin et pour déjeuner avant de continuer vers notre prochaine étape: le bunker d’Hitler.

Vers 15H00, nous arrivons à Gerlioz, QG d’Hitler pendant la seconde guerre mondiale. Un guide francophone nous propose ses services que nous acceptons. Nous nous installons dans la parking aménagé pour les camping-cars sur le site où nous passerons la nuit.

L’endroit est étonnant et assez inattendu. Adolf Hitler y a passé plus de deux ans, entre 1941 et 1944, terré dans cette tanière pleine de bunkers. Une véritable ville cachée par les arbres. Dans ce lieu à l’époque territoire allemand, il y a plus de quatre-vingts ans, entre 1941 et 1944, vivaient jusqu’à 2 000 personnes. Des officiers, des soldats, des civils… et Adolf Hitler.

Au cœur d’une forêt sombre entourée de lacs et de marécages, dans l’ancienne Prusse-Orientale, cette tanière est située à quelques encablures de la frontière de l’enclave russe de Kaliningrad. Construite dans la plus grande discrétion en 1941, sur plus de deux kilomètres carrés, elle comptait près de 200 bâtiments, une ligne de chemin de fer, un aérodrome. Mais restait invisible vue du ciel.

Hitler y passa sa première nuit en juin 1941 et la quitta le 20 novembre 1944, à l’approche de l’Armée rouge. Alors qu’on le croyait installé à Berlin (Allemagne), il séjourna dans sa tanière plus de 850 jours, soit presque deux ans et demi. Des chemins s’enfoncent dans la forêt, et un peu partout se dressent des bunkers plus gigantesques les uns que les autres. Celui du dictateur, dévoré comme tous les autres par la mousse et dans un état de délabrement avancé, était bien sûr le plus grand et le plus sécurisé. Très abîmés mais encore debout, ses murs s’élèvent sur huit mètres de haut et font six mètres d’épaisseur. Des tiges en béton armé surgissent un peu partout telles des pattes d’araignées. Pas la moindre trace de rouille.

L’armée russe approchant, Hitler quitta le 20 novembre 1944 son QG pour rejoindre Berlin. Les sapeurs allemands détruisirent les plus grands bâtiments. Les Allemands abandonnèrent les ruines non sans y laisser des milliers de mines. Quatre démineurs polonais laissèrent leur vie durant les opérations de nettoyage du site.

Gigantesques, impénétrables, ces bunkers témoignent de l’angoisse maladive de Hitler. « Le Loup savait déjà qu’il faut toujours rester aux aguets, qu’on ne peut pas baisser la garde, que les traîtres sont partout », écrit dans son livre Rosella Postorino, qui raconte avoir beaucoup appris sur la personnalité du dictateur dans le livre « The Mind of Adolf Hitler », écrit par le psychanalyste Walter C. Langer pour les services secrets américains.

Il faudra attendra 2014 et les confidences de l’ancienne goûteuse et unique rescapée Margot Woelk pour confirmer que le Führer était végétarien. Il ne consommait ni viande ni poisson, mais des produits frais en majorité. Selon elle, il ne fumait pas non plus et ne buvait pas d’alcool. 

C’est ici que le 20 juillet 1944, échoua la tentative d’assassinat d’Hitler du nom de code Opération Walkyrie.

Tout au long de la visite, notre guide qui ne manque pas d’humour, nous raconte des anecdotes sur la vie dans la tanière du loup. Monique qu’il a prise pour secrétaire sera chargée de nous lire quelques textes qu’il sort à chaque étape.

La visite terminée, nous achetons du miel à notre guide qui est également apiculteur. Le soir tombant, nous squattons la terrasse d’un bar proche actuellement fermé pour y organiser notre apéro.

Augustow, les lacs de La Mazurie.

Vendredi 22 septembre 2023

Ce matin vers 6H00, on voit débarquer l’équipe de Mimi Films. Ils viennent tourner un film et ils installent des caravanes, un bus garde-robe, un bus restaurant et un bus pour l’équipe de tournage mais aussi un camion toilettes, les caravanes du régisseur et des acteurs, un groupe électrogène etc. Le patron de Mimi Film vient nous parler et nous fait visiter ses installations dont il est très fier, à raison.

Nous partons visiter Augustow, proche et nous nous installons près du marché où nous faisons quelques emplettes avant de visiter les abords du canal proche. Le canal d’Augustow constitue un des plus grands investissements polonais du 19ème siècle. Il relie les bassins de la Vistule et du Niémen pour permettre le commerce avec la Baltique.

Nous déjeunons fort bien sur la terrasse du restaurant Albatros, près de la place du marché. Après déjeuner nous repartons vers Wigry à côté de Suwalki. Le lac du parc de Wilgry est un des plus grands lacs de Mazurie. Nous sommes dans l’extrême Nord-est de la Pologne, non loin de la frontière lituanienne et de l’enclave russe de Kaliningrad.

Sur la route, un témoin sur le camping-car de Jean-Claude s’allume. Comme il est rouge, c’est sérieux et il vaut mieux s’arrêter. On tente de lire les problème via la prise diagnostic mais mon module est un ODB 2 et c’est une prise ODB 1 sur son camping-car. Jean-Claude et Robert partent vers le garage Fiat de Sulwaki et nous continuons vers le bivouac prévu près du monastère de Calmadules. Nous tentons de parler en anglais avec la responsable de l’accueil qui nous entend parler français qu’elle parle parfaitement. Elle a étudié à Paris et a vécu à Clermont-Ferrand. Elle nous dirige vers les jardins du monastère. C’est un superbe endroit et nous y serons bien. Nos deux équipages reviennent du garage qui a pu régler un simple problème de faux contact à un injecteur.

Nous visitons le monastère et les appartements du Pape qui y passa deux jours lors d’un visite de sa Pologne natale.

Plein Nord toute vers Bialystok.

Jeudi 21 septembre 2023

Les nuits sont plus froides à Bialowieza. Hier soir, le ciel était constellé d’étoiles et ce matin il fait frisquet mais on aura 24 degrés tout à l’heure.

Nous partons à 8H00 et prenons la route vers Bialystok que nous prévoyons d’atteindre vers 10H00. La route est bonne et à notre grand étonnement, nous ne rencontrons aucune déviation ni chantiers. Nous arrivons à Bialystok sans encombres, on cherche un parking qui puisse nous accueillir mais ce n’est jamais simple de trouver de la place pour autant de camping-cars. On tourne un peu en rond mais finalement, tout le monde trouve de la place dans une avenue proche du centre-ville.

Nous partons faire un petit tour de la ville dont paraît-il beaucoup de bâtiments ont été reconstruits après la guerre. Au sol, une pierre commémorative rappelle que le ghetto commençait là.

Bialystok fut un fleuron de l’industrie notamment textile. Pendant des siècles beaucoup de religions et cultures différentes s’y sont côtoyées et c’est certainement ce qui inspira le Docteur Ludwig Zamenhof, né en 1859 dans cette ville, à créer une langue universelle : l’espéranto.

Après déjeuner, nous quittons la ville et cette fois, nous nous perdons à un changement de direction. Le groupe se retrouve séparé en deux et nous voilà sur la route qui file vers la frontière biélorusse. Au dernier village juste avant la frontière, le GPS se reprend et nous envoie enfin dans la bonne direction. La route est fort belle et traverse de beaux villages, des forêts territoires de loups.

Enfin nous arrivons dans le village de Bohoniki, où vivent les descendants des Tatars baltiques qui combattirent avec les Polonais contre les Chevaliers Teutoniques à la bataille de Grunwald. Nous visitons une mosquée en bois dont la gardienne est non voilée. Dans la religion musulmane des Tatars, les femmes ont la même place que les hommes.

Le groupe retrouvé, nous continuons notre route vers la Mazurie, région des milles lacs. Nous atteignons en fin d’après-midi Studzieniczna près d’Augustow. Jean-Paul II y est passé et de nombreux pèlerins viennent prendre de l’eau dans un des deux sanctuaires qui aurait des propriétés miraculeuses.

Notre bivouac ce soir est un grand parking proche des sanctuaires. Comme souvent, la route vers les lieux de pèlerinages sont bordés de commerçants. Nous achetons du miel et de la charcuterie.

Bialowizea, terre de liberté pour les bisons d’Europe.

Mercredi 20 septembre 2023

Après l’accrochage, nous avons eu pas mal de chantiers et déviations qui nous ont fait perdre un temps fou. Les routes sont souvent coupées et les déviations peu renseignées. Hier, nous avons eu 13 chantiers avec circulation alternée réglées par des feux. Cela nous a fort retardé mais heureusement le camping Michala était encore ouvert.

Ce matin, après une nuit réparatrice, nous partons vers la forêt de Bialowizea où nous irons visiter la forêt avec un guide francophone. Première déconvenue, les visites de cette forêt primaire ne sont possibles qu’avec un guide accompagnant un maximum de dix personnes et nous sommes douze. Nous sommes donc obligés de prendre deux guides, pas le choix si nous voulons visiter.

Crée en 1932, le parc national de Białowieża est l’un des plus vieux parcs nationaux et réserves naturelles d’Europe ! Il occupe la partie centrale de la forêt de Białowieża (Puszcza Białowieska) situé à l’extrême est de la Pologne à la frontière avec la Biélorussie. Le parc est classé sur la liste du Patrimoine mondial culturel et naturel de l’UNESCO pour sa richesse naturelle exceptionnelle. Egalement reconnu comme réserve de biosphère, il est non seulement  mondialement connu pour sa forêt primaire intacte, la dernière d’Europe, mais aussi pour ses bisons d’Europe vivant en liberté. S’agissant des plus grands mammifères d’Europe, environ 1000 spécimens sont présents sur le site et font l’objet d’une attention particulière. Prospérant autrefois sur le continent européen de l’océan Atlantique au mont Oural, la population de l’espèce décline en effet à partir du 19e siècle, allant jusqu’à s’éteindre au sortir de la Première Guerre mondiale, victime des violents combats, de braconnage, et même de la faim des soldats. C’est à partir des années 1920 et surtout à partir des années 1960 que des plans de sauvetage et de protection ont permis aux bisons d’Europe d’être d’abord élevés en captivité avant d’être réintroduits dans la nature avec succès.

Nous croisons un bison en liberté à la lisière de la forêt. Le bison consomme quotidiennement environ 80 kg d’herbe et de plantes aromatiques. Il nous observe mais continue à brouter avant de disparaître.

Nous suivons notre guide jusqu’à l’entrée de la forêt. Le portail d’entrée est celui qui inspira Spielberg pour son film Jurassic Park.

Notre guide nous explique avec moult détails cette forêt si particulière, ses essences, ses anecdotes. Le second guide a 45 ans d’expérience et livre quelques secrets en polonais que notre guide francophone nous traduit.

Nous ressortons affamés de cette longue promenade et allons déjeuner, fort bien, dans le restaurant conseillé par notre guide.

Trankilou est plus solide qu’une Opel.

Mardi 19 septembre 2023

En se réveillant se matin de notre dernière nuit au camping, nous avions l’impression de l’avoir passée à la ferme. Hier soir, un cycliste est arrivé au camping en vélo cargo. Il a monté sa tente et s’est installé avec sa petite troupe. Il voyage avec un chien, une oie et un canard et tout ce petit monde dort dans une tente minuscule.

Surprise d’Ulla lorsque je l’ai sortie ce matin. C’est la première fois que nous croisons ce genre d’original.

Nous sommes partis tôt car nous avions pas mal de route à faire pour retrouver le parc national où nous rencontrerons les bisons.

La route était difficile avec les nombreux travaux et les contournements habituels qui nous amènent au milieu de nulle part abandonnés à notre triste sort sans savoir comment contourner les travaux.

En début d’après-midi, je suivais Norbert qui suivait un petit camion. Ce dernier a mis son clignotant et s’est arrêté pour tourner à gauche. Norbert s’est arrêté également tout comme moi mais pas la voiture qui me suivait et m’a percuté à l’arrêt.

Bruit terrible, je préviens tout le monde par radio et mets mes 4 clignotants. Je râle bien sûr et m’attends à trouver ma face arrière défoncée. Je sors de Trankilou et découvre une Opel massacrée, des morceaux de plastiques éparpillés sur la chaussée et une trace noire sur l’arrière de Trankilou.

Le jeune conducteur de la voiture me supplie de ne pas appeler la police et me propose du cash, ce que je refuse. Il peut ne pas avoir de dégâts apparents et au démontage on découvre un massacre au châssis ou dans la structure. Le gars refuse de me montrer les documents du véhicule mais décliné son identité toujours en proposant du cash.

J’ai appelé la police qui est venu faire un constat et m’a communiqué les coordonnées de l’adversaire et ses informations d’assurance. Il me reste à faire ma déclaration en espérant que tout se passe bien.

En fin d’après-midi, nous avons pu continuer notre route et nous installer au camping de la réserve. Demain, on va dans le parc, voir les bisons et peut-être même Buffalo Bill.

Varsovie Stare Miasto, la vieille ville reconstruite.

Lundi 18 septembre 2023

La grosse pluie qui est tombée hier soir a fait place à un beau ciel et des températures encore plus élevées que la veille. Aujourd’hui pas de réveil, nous n’avons pas de contrainte d’heure et on en profite.

Après le petit déjeuner, nous confions Ulla à Norbert et Evelyne qui prennent une journée de repos et partons vers la vieille ville, le centre historique de Varsovie, reconstruit à l’identique après la guerre. Véritable carte postale de Varsovie, le quartier a été remis sur pied sur la base de tableaux paysagers du 18ème siècle.

Il fait beau et nous rentrons par la barbacane, déserte ce matin. Les façades colorées des maisons sont très jolies, on voit que les remparts ont été reconstruits et qu’ils ne sont pas très anciens. On a refait de l’ancien avec du neuf et il faut bien avouer que le résultat est magnifique. Au sortir de la seconde guerre mondiale, toutes ces ruelles de style baroque, si joliment décorées n’étaient qu’un champ de ruine.

Minutieusement reconstitué sur la base des anciens plans de l’ordonnance médiévale, l’ensemble architectural unique de la vielle ville (Stare Miasto) avec ses belles façades aux fresques renaissance, baroque ou gothique est élevé au rang de patrimoine mondial par l’Unesco. 

Emblème de la reconstruction, le Château Royal où siégeaient les rois de Pologne depuis le XVIIIè siècle, abrite quelques 300 pièces de collection et de somptueuses salles richement ornées. 

Varsovie est une ville qui réconcilie le passé et l’avenir et marie au présent tous les contrastes d’une métropole moderne et dynamique, et d’un décor de théâtre alternant avec des oasis de verdure.

Nous trouvons une bonne boulangerie où nous achetons de la baguette et une boule de pain bien comme on les aime. L’heure avançant, nous recherchons un restaurant de cuisine polonaise. A quelques pas, nous trouvons un restaurant fréquenté par les Polonais et quelques touristes qui ont écrit des critiques bien flatteuses. Sans nouvelles de nos autres amis du groupe, nous commandons des entrées typiques de la cuisine polonaise et des suggestions de différents plats aux chanterelles. Un peu plus tard, nos amis Dany et Martine nous appelle et décident de nous rejoindre. Ils seront tout comme nous enchantés de leurs repas.

Après le repas, nous nous promenons et puis après quelques boutiques, nous rentrons à notre camping retrouver Ulla qui a été bien sage. Encore émerveillés par la beauté de la ville, nous sommes conscients qu’il reste beaucoup de choses à faire et à visiter, nous nous promettons de revenir pour un long week-end.

Demain, nous repartons vers la terre des bisons.

Varsovie, la ville Phénix qui a réussi à renaître de ses cendres.

Dimanche 17 septembre 2023

Ce dimanche matin, il fait très beau et après la longue errance de la veille, nous préférons nous reposer un peu, faire les lessives et prendre le temps de préparer un bon déjeuner avant de partir découvrir la ville.

Varsovie a été détruite à 85 % lors de la seconde guerre mondiale. Elle a également perdu une grande partie de sa communauté juive qui constituait un tiers de sa population. À la sortie de la guerre, il a été question de laisser la ville en ruine pour le devoir de mémoire et de la reconstruire ailleurs mais les habitants ont voulu y revenir.

Les travaux de reconstruction de la ville ont, en partie, été pensés par l’architecte historien Jan Zachwatowicz, qui grâce à des peintures de Canaletto, a pu reconstruire la ville presqu’à l’identique. Ces peintures étaient les seules représentations restantes de la ville, les plans et photos ayant disparus lors du bombardement de la bibliothèque.

Le ghetto de la ville ayant été rasé en 1944, il ne reste que quelques morceaux de murs la plupart du temps situés dans des propriétés privées. Il n’y a donc plus rien à voir sauf dans les expositions qui retracent son histoire.

Nous partons juste après le déjeuner avec un Uber Pet en direction du Polin, musée de l’histoire des juifs polonais.

L’exposition principale est un voyage à travers 1000 ans d’histoire des Juifs polonais – du Moyen Âge à nos jours.  Les sujets traités permettent de comprendre comment les Juifs sont arrivés en Pologne, comment la Pologne est devenue le centre de la diaspora juive et le foyer de la plus grande communauté juive du monde, comment elle a cessé de l’être et comment la vie juive est relancée.

Une exposition temporaire retrace également le soulèvement et l’incendie du ghetto et la vie des juifs qui y sont restés cachés, refusant la déportation et les meurtres de masse. Ces deux expositions sont absolument remarquables.

En sortant du Polin, je reprends un Uber pour me rendre rapidement au Palais de la Culture et la Science, cet affreux gratte-ciel offert par l’Union Soviétique à la Pologne. Des ascenseurs très rapides permettent d’accéder à la terrasse du 31ème étage qui offre une vue imprenable sur la ville.

Après quelques photos, je vais au parc Lazienki. J’y retrouve des milliers de Polonais et touristes s’y baladant en ce dimanche après-midi. Le Parc Łazienki est le plus grand parc de Varsovie  avec ses 76 hectares. Il se situe dans le quartier des ambassades, le long de Aleje Ujazdowskie, qui était la Route Royale, reliant le Château Royal et la résidence de Wilanow.

On peut y voir le Palais sur l’eau, bâtiment central du parc. Statues et bas-reliefs de personnages mythologiques, colonnes à la romaine, représentations de quatre rois polonais chers à Stanislas Auguste ou encore bustes de trois empereurs romains – Titus, Trajan et Marc Aurèle – auxquels fait allusion l’inscription de la frise « Des exemples pour le monde » sont autant d’éléments décoratifs, qui sonnent comme une ode à la grandeur.

En outre, dispersés dans le parc, on peut y voir le Théâtre romain, la Maison Blanche, le Palais Myślewicki ou l’Ancienne Orangerie, le Belvédère, ainsi que le Temple de Sibylle et l’imposant monument de Frédéric Chopin, un des plus célèbres du parc, mais qui a connu une histoire tumultueuse. En effet, il aura fallu cinquante ans pour que l’idée, qui était de rendre hommage à l’artiste, soit enfin réalisée, freinée à de multiples reprises par des défauts de financement ou la Première Guerre Mondiale. Érigée en 1926, elle sera le premier monument de Varsovie abattu par les nazis pendant la deuxième guerre, la musique du compositeur ayant été interdite.

On y trouve également un très beau  jardin botanique (arboretum, roseraie et nombreuses plantes médicinales). Le Parc Łazienki constitue un lieu privilégié de promenade au cœur de la capitale polonaise.

Après cette belle promenade, il est temps de retourner au camping pour un apéro un peu spécial puisque nous fêterons l’anniversaire de notre ami Dany. Demain, nous visiterons la vieille ville.

Pulawy, Kazimierz Dolny et Varsovie.

Samedi 16 septembre 2023.

Nous partons à 8H00 ce matin, pas de temps à perdre car notre programme est assez chargé. Nous visiterons le Palais Czartoryskich à Pulawy, la petite ville des artistes de Kazimierz Dolny et devrions être à Varsovie en fin de matinée, du moins c’est ce qui est prévu sur notre feuille de route.

Nous partons à l’heure et rejoignons Pulawy. La Pologne a encore des nombreuses centrales électriques thermiques au charbon. Sur la route, on constate la pollution que ce type de centrale engendre avec la centrale de Pulawy accolée à côté d’une usine d’engrais.

À côté du nucléaire qui émet très peu de CO2, ces centrales sont très polluantes en gaz à effet de serre et en particules fines et doivent être arrêtées au plus vite.

Nous arrivons un peu avant 9H00 pour l’ouverture du Palais d’Izabela Czartoryska et commençons par prendre le café et quelques biscuits.

La princesse Czartoryska créa le premier musée en Pologne lorsque son pays fut démembré pour la deuxième fois en 1793. Fervente patriote, mécène et collectionneuse d’art, elle rassembla quantité de pièces et œuvres qu’elle réunit dans sa résidence de Pulawy. En 1801, elle en rassembla une partie dans le temple de Sybille construit dans le parc du château. La plupart des pièces importantes de sa collection se trouvent au musée homonyme de Cracovie.

La visite de ce magnifique musée prend un peu de temps et nous voilà déjà en retard sur notre horaire. Nous repartons vers ce qui sera un grand moment d’errance autour de la Vistule. Les GPS vont se battre pour nous emmener en suivant un trajet court via un bac trop petit pour nos six camping-cars ou un trajet plus long via un pont au dessus de la Vistule. Nous allons passer des heures à comprendre, à aller jusqu’au bac avant de repartir pour le contournement. Après déjeuner, nous arrivons enfin dans ce Saint-Paul de Vence polonais qu’est Kazimierz Dolny. L’endroit est magnifique mais aussi rempli d’une foule de touristes et promeneurs en ce début de week-end. Les guides conseillent d’y passer une journée pour se promener le long de la Vistule et visiter la ville, ses galeries, ses musées et château.

Nous survolerons tout cela en moins de deux heures car nous avons encore de la route jusqu’à Varsovie que nous devons rejoindre avant la fermeture du camping. Ce matin, nous avions découvert que le camping prévu est fermé pour travaux et heureusement il y a de la place dans le nouveau choisi. Nous devons arriver avant 20H00.

Nous repartons donc sur les chapeaux de roues et après avoir roulé assez vite sur l’autoroute arrivons enfin vers 19H30 au camping. Nous aurons même le temps de passer faire quelques courses au supermarché voisin avant de nous installer dans l’obscurité et de rejoindre nos amis pour l’apéro.

Lublin, promenade dans la vieille ville.

Vendredi 15 septembre 2023

Après une bonne nuit sur notre parking de Majdanek, nous partons visiter la ville. Il va faire beau et le groupe prend les transports en commun, gratuits pour les séniors en Pologne.

Avec Ulla, nous prenons un taxi Uber Pet qui nous dépose sur la place du marché (Rynek) de Lublin. Nous explorons les environs en attendant le groupe et rentrons dans l’office de tourisme de la ville. Une employée parlant français vient nous donner quelques explications et dans la discussion s’informe sur notre voyage. Elle nous demande de prendre une photo du groupe pour illustrer l’Office sur les réseaux sociaux. Entre-temps le groupe nous a rejoint et la photo est prise. La dame nous conseille le restaurant Mandragora pour le déjeuner. Il s’agit d’un restaurant de cuisine juive traditionnelle (pas casher pour autant). Nous visiterons la vielle ville, chacun de notre côté et nous nous rejoindrons pour le déjeuner.

Plus grande ville de l’est de la Pologne,  Lublin est une cité universitaire remarquable de par son histoire ancienne et riche. Fondée au 6e siècle par des colons, elle devint une ville fortifiée d’importance au cours du 10e siècle.

Le château, monument le plus imposant de Lublin, fut bâti entre le 13e et le 14e siècle. C’est ici que résidaient les rois, avant que l’immense bâtisse ne soit transformée pendant un temps en prison. Aujourd’hui, le château abrite en partie un musée d’histoire.

À l’image de toutes les villes polonaises, Lublin possède sa propre grande place centrale. Bordée de dizaines de façades colorées et joliment ornées, la grande place fait partie des endroits les plus charmants de la cité avec ses terrasses de café et son animation constante. Dans le passé, la ville était surnommée la Jérusalem du royaume de Pologne pour ses nombreux quartiers juifs. Malgré les destructions massives de la Seconde Guerre Mondiale, de nombreuses traces de cet aspect de l’histoire sont encore visibles, comme l’ancien cimetière juif et la synagogue de Lublin.

Nous croisons régulièrement des élèves d’une académie qui peignent des maisons de la vieille ville. Près du château, une équipe travaille au décor qui servira au tournage d’un film. Après notre balade, nous nous retrouvons pour déjeuner au Mandragora. L’endroit est central et notre table nous attend dans la cour intérieure du restaurant. Tout est bien décoré et nous sommes bien installés. Nous nous laissons guider dans cette cuisine que, en dehors de Dany et Martine, nous ne connaissons pas. Pour notre part, nous choisissons des cous d’oie farcis, des foies frits servis avec une sauce au vin et miel. Comme plat principal, nous prenons un canard avec tzimmes et orge perlée.

Tout le monde a apprécié ces nouvelles saveurs et la qualité du repas servi, c’était délicieux. Nous repartons pour notre balade dans la ville et un centre commercial proche.

Étant un peu resté sur ma faim lors de la visite du mémorial de Majdanek, nous rentrons avec le même chauffeur de taxi qu’au matin. Je me dirige ensuite vers le baraquement multimètre du camp mais il est toujours fermé. J’ai un peu l’impression que les gardiens du site ouvrent et ferment les baraquements à leur guise. Cela restera une grande déception de n’avoir pas pu visiter certains baraquements. J’approfondis malgré tout la lecture de quelques panneaux explicatifs avant de retourner vers Trankilou.