Il est temps de partir, vieux camarade. Laisse ta page à peine écrite, ferme le livre du soleil. Ce qui fut dit dans le jardin te survivra peut-être. (Claude Esteban)
La pluie, la boue, le froid. Voilà trois raisons pour nous en aller vers le soleil et on ne va pas s’en priver. Il paraît que l’année 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée, mais c’est surtout l’année la plus humide. Il pleut sans arrêt et cette absence de lumière et de ciel bleu plombe notre moral. Il est donc temps de partir vers le Sud.
A presque 12 ans, Trankilou est toujours d’attaque mais accuse le poids des ans. Un petite panne frigo par ci, une nouvelle batterie par là. Les rendez-vous sont pris pour le reste. Entre-temps, nous l’avons vidé complètement pour passer le contrôle technique. Après une seconde cession, tout est en ordre et on peut le recharger.
Après la défection de Concorde Belgique, nous avons enfin pu faire réparer et repeindre l’arrière chez notre carrossier à Beauraing. Cela faisait plus d’un an que notre concessionnaire jouait avec nos pieds.
Mardi matin 10 décembre, les pleins sont faits, les quatre sacs de croquettes pour chiens sont chargés et le reste aussi. Nous pouvons partir vers le Sud. Pas de problème sur la route, nous nous arrêtons à notre aire habituelle à Gron, près de Sens pour une nuit calme et reposante. Ce soir, c’est pizza fraîche au Food Truck près de la boulangerie. Il faut reprendre nos automatismes, se rappeler où tout se trouve.
Déjeuner et quelques courses à Aubigny sur Nère, belle petite ville sur notre passage. Le soir nous nous arrêtons peu après Limoges sur le parking du Super U de Saint-Hilaire-Bonneval qui a installé quelques emplacements pour camping-car avec bornes de service et food truck à proximité. Cette fois , c’était Kebab Durum. Bonne nuit mais fraîche, on a -2 degrés ce matin et un beau ciel bleu.
Après le cimetière joyeux, nous avons pris le chemin de la Hongrie pour rejoindre le Lac Balaton, où nous sommes restés deux nuits avant que la pluie ne nous tombe dessus.
Nous avons passé un bon moment dans cette région très touristique, Ulla a même eu l’occasion de se baigner avant que nous ne repartions vers l’Autriche.
Nous avions l’intention de passer quelques jours en Autriche et de visiter Linz mais l’Asfinag, agence qui gère les autoroutes, en a décidé autrement.
En Autriche pour circuler sur les autoroutes et certaines voies rapides, il faut acheter une vignette. Pour les poids-lourds, il faut s’équiper d’un OBU (On Board Unit), qui comptabilise les kilomètres parcourus et calcule le montant de la taxe due en fonction du nombre d’essieux, du poids et de la classe d’émission du véhicule.
Comme chaque pays a son système, un particulier n’a d’autre choix que de s’équiper d’un boîtier par pays. Pour les transporteurs, on commence à voir des opérateurs qui couvrent plusieurs pays.
En entrant en Autriche, j’ai donc acheté une Go-Box (80€). J’avais un mois pour transmettre copie de ma carte grise et du certificat de conformité, faute de quoi c’est le tarif le plus cher au km qui serait appliqué. Après de nombreux essais infructueux de créer un compte sur leur site, j’ai abandonné, nous passions en Hongrie.
Au retour avant de quitter le Lac Balaton, j’ai encore essayé et miracle cette fois j’ai pu créer le compte mais cela n’a rien changé puisque je n’ai pas pu m’y connecter. Sur une des pages, j’ai vu que je pouvais envoyer le Scan des documents par courrier ou e-mail, ce que j’ai fait et reçu enfin une confirmation que ma classe Euro était acceptée. Nous étions le 26/6 et j’avais dépassé la date limite de 9 jours.
Peu avant d’arriver à Linz, une camionnette Asfinag m’arrête, me demande mes papiers et de les suivre dans leur véhicule. Là ils me disent que je n’ai pas envoyé les documents justificatifs. Je leur montre le mail reçu attestant le contraire mais ils répliquent alors que je l’ai fait tardivement et que je dois payer une amende de 240€ pour fraude sinon ils bloquent le véhicule.
Cette amende est abusive et c’est du racket car mon boîtier est en ordre et ma seule faute est d’avoir envoyé les documents tardivement. Imaginez un touriste lambda qui n’a que son smartphone alors que leur site est défaillant.
Après vérification l’amende de 240€ est due lorsqu’on circule sans vignette ou sans boîtier. Si on a menti sur le nombre d’essieux par exemple, l’amende n’est que de 120€. En résumé, je dois payer et puis envoyer une réclamation, qui aura peu de chance d’aboutir. Dégoûtés, nous décidons de quitter ce pays hostile et rançonneur.
Après la pause déjeuner, nous filons sur Passau et repassons en Allemagne. Nous nous arrêtons à Barbing en Bavière, juste en face du Walhalla. Notre bivouac est le parking d’une auberge où nous dînerons, fort bien, avant de nous séparer sur la route le lendemain.
Samedi 29/6/2024 Après une route sans histoire, nous perdons plus d’une heure sur deux gros bouchons au Luxembourg et puis en arrivant en Belgique. C’est vers 17H00 que nous arrivons à la maison. A peine déchargé, la pluie nous arrose: « Bienvenue à la Maison ».
Lundi 24/6/2024 Avec la chaleur de la nuit, nous avons du mal à nous endormir. Ce matin, nous démarrons plus tôt car il nous reste de la route à faire après la visite du cimetière joyeux.
Il n’y a personne à cette heure-ci et nous avons tout le temps de regarder ces croix multicolores qui décorent joyeusement les tombes. Derrière l’église de l’Assomption, dans cette petite ville de 5 000 âmes (vivantes) du nord de la Roumanie, se trouve un cimetière unique, connu sous le nom de Cimitirul Vesel – le Cimetière Joyeux. On l’appelle ainsi avec raison Chaque tombe est marquée, non pas d’une pierre austère et froide, mais d’une croix en bois vivante et joliment sculptée, peinte du bleu radieux du ciel et décorée d’un tableau et d’un poème original qui révèlent un petit quelque chose. sur la vie et le caractère de l’habitant éternel de l’intrigue. Certains vers sont terriblement drôles, d’autres sont plus fantaisistes. Certains sont déchirants et racontent des vies tragiquement écourtées par des accidents ou des maladies.
Morceau choisi: Ici, je me repose. Stefan est mon nom. Tant que j’ai vécu, j’ai aimé boire. Quand ma femme m’a quitté, j’ai bu parce que j’étais triste. Ensuite, j’ai bu davantage pour me rendre heureux. Donc, ce n’était pas le cas. Dommage que ma femme m’ait quitté, Parce que j’ai dû boire avec mes amis. J’ai beaucoup bu, et maintenant, j’ai encore soif. Alors vous qui venez à mon lieu de repos, Laissez ici un peu de vin.
C’est ici que se termine notre voyage en Roumanie. Sur la route du retour, nous allons encore prendre encore un peu de bon temps si la météo le permet. Après avoir lu pas mal de choses peu enthousiastes sur Bratislava, nous avons préféré suivre le conseil d’un ami et aller plutôt au Lac Balaton. Vers midi, nous passons la frontière hongroise, Des policiers et douaniers nous contrôlent malgré le fait que nous sommes dans l’espace Schengen. Bizarre.
Voilà un film intéressant qui reprend pas mal d’endroits que nous avons visités:
Dimanche 23/6/2024 Nous nous réveillons après une nuit un peu chahutée par un gros orage, des fortes pluies et un système d’alarme déclenché suite à une tentative d’effraction dans un bâtiment voisin. Après toute cette pluie, le beau temps est revenu et les températures montent déjà annihilant la fraîcheur apportée par l’orage.
Nous commençons notre journée par un petit circuit dans les vallées de Maramures ponctué de visites d’églises en bois souvent classées UNESCO. Nous avons parcouru la vallée de l’Iza, de la Mara et du Cosãu en traversant les villages de Barsana, Rozavlea, Poienile Izei, Botiza, L’Eudora, Desesti, Budesti.
La route est belle au travers de ce conservatoire de la vie paysanne.
Les églises en bois témoignent de la maitrise du bois. Les plus anciennes datent du 17ème siècle et ont résisté aux raids dévastateurs des Tatars ou ont été reconstruites à l’identique après leurs destructions.
Cette région a su garder les traditions, les vallées sont peuplées de petits villages qui sont à eux-seuls un musée ethnographique à ciel ouvert. Les habitations récentes ou anciennes sont souvent habillées d’un magnifique portail en bois ciselé neuf ou d’époque. On peut parler de la civilisation du bois.
Le dimanche, jeunes et anciens portent leurs plus beaux habits traditionnels. Nous les avons croisés tout au long de ce dimanche matin.
A Desesti, nous avons du mal à trouver la bonne église et croirons deux fois l’avoir trouvée alors qu’il n’en était rien. La troisième fut la bonne avec la surprise d’y découvrir un office en plein air suivi par une assemblée en costumes traditionnels.
Après cette belle balade, nous rejoignons Sighetu Marmatiei pour déjeuner et faire quelques courses dans ces supermarchés ouverts le dimanche.
L’après-midi nous visitons le Mémorial des victimes du Communisme et de la Résistance. Tout le monde devrait visiter ce mémorial par devoir de mémoire tout comme Auschwitz.
De 1946 à 1989, deux millions de personnes sont mortes sous la terreur communiste en Europe. Ne l’oublions pas.
À la sortie du musée, il est encore tôt et nous en profitons pour aller jusqu’à Sapanta où nous avons prévu de dormir avant de visiter le cimetière joyeux demain matin. Nous nous installons devant le monastère. Les chiens vont pouvoir galoper dans les bois et nous y serons tranquilles.
Samedi 22/6/2024 Après une bonne nuit et de la fraîcheur retrouvée, nous nous réveillons tôt pour être à l’ouverture des guichets car il m’a été impossible d’acheter nos billets en ligne.
A peine sorti de Trankilou, un cheminot en vélo vient nous faire comprendre que nous devons mettre les “caravans” perpendiculaires. Le parking est immense et désert mais on attend du monde. À notre retour, le parking sera effectivement plein et nous devrons nous faufiler pour arriver à en sortir. Nous nous exécutons et je vais chercher les billets. Tous les départs sont complets sauf celui de 9H00, c’est parfait. C’est un train “dog friendly”, Ulla sera de la partie. La foule arrive et se presse de plus en plus, ce train a beaucoup de succès et on ne compte plus les familles avec enfants.
C’est la dernière ligne de chemin de fer forestier encore en usage en Europe. Mise en service dans les années 1930, cette voie étroite s’enfonce sur 50 km dans la magnifique vallée du Vaser, accessible par ce seul moyen. Elle permet d’amener les douaniers et les bûcherons jusqu’à leur lieu de travail et, au retour, de rapporter le bois jusqu’à Vișeu. Les touristes peuvent également l’emprunter sur 21,6 km, à bord de wagons d’époque tirés par une locomotive à vapeur (mocăniță) ou à diesel. Nous jouirons de vues spectaculaires sur la vallée, ponctuée de gorges, de crêtes, de tunnels et de chutes d’eau. Plusieurs arrêts sont prévus. À Paltin, le tout dernier pour les touristes, nous aurons l’occasion de déjeuner avant de faire demi-tour.
Nous nous installons dans un wagon de 3ème classe qui a l’avantage d’être ouvert ce qui est intéressant avec les 31 degrés attendus aujourd’hui. Ce doit être un train belge car il démarre avec 10 minutes de retard. On ne va pas très vite et c’est tant mieux car ce n’est pas très confortable et cela sent la fumée. Le machiniste actionne régulièrement et sans retenue le sifflet de la locomotive et cela nous donne l’impression d’être dans un train d’un film d’Enio Morricone. Nous suivrons la rivière et un chemin forestier qui passe par des gués parfois assez abrupts. Au bout d’une grosse heure, premier arrêt qui nous fait du bien, les banquettes en bois étant très dures. On repart pour notre prochain arrêt pour la pause déjeuner. Il y a des animations avec un groupe de danses folkloriques, un musée de l’histoire du train et une boutique souvenirs. On se précipite sur les tables ombragées pendant que d’autres vont commander le repas. Ulla est contente de partager notre repas et de se désaltérer. Elle a eu beaucoup de succès dans le train et les enfants l’ont prise comme mascotte et ne la lâchent pas. Nous serons de retour vers 14H15, ce qui nous arrange.
Nous repartons par une petite route visiter à Leud notre première église en bois des Maramures classée UNESCO. “L’église sur la colline” est fermée mais j’arriverai à faire quelques photos de l’intérieur par les petites fenêtres.
Nous trouvons un bivouac sur un grand parking à l’ombre d’une très grande église dans le village. A l’apéro, nous discutons de notre programme car nous souhaitons être sortis de Roumanie au plus tard lundi soir pour ne pas devoir renouveler notre vignette. Demain, nous continuons notre tour de quelques jolis villages des Maramures.
Jeudi 20/6/2024 Ce matin, en allant promener Ulla qui a bien besoin de se dérouiller les pattes, je me suis rendu compte que le Monastère de Sucevita n’est qu’à 1,5 kilomètres du camping. Nous y sommes donc retournés l’après-midi.
L’impressionnant monastère de Sucevița est considéré par beaucoup comme étant l’un des plus beaux monastères de Bucovine. L’intérieur et l’extérieur sont couverts de fresques magnifiques, bien que le mur situé à l’ouest soit nu, puisque la légende prétend que l’artiste s’est tué en tombant de l’échafaudage, le travail ayant été arrêté immédiatement. L’échelle de la vertu sur le mur extérieur au Nord, représentant les 30 marches de l’enfer au paradis, est particulièrement intéressante, tandis que la fresque complexe du mur au sud montre le remarquable « arbre de Jessé », symbolisant la continuité de l’Ancien et du Nouveau Testaments à travers la représentation d’une gamme de philosophes et de prophètes anciens entourant Jesse et entrelacées de feuillage.
Une très belle promenade et une belle visite. Les lessives sont terminées, nous avons même eu le temps de laver Trankilou. Vers 19H00, nous allons à la salle de restaurant du camping pour prendre le repas commandé. Nos hôtes nous ont préparé un menu traditionnel trois services réalisés avec des produits maisons. Nous aurons un potage très bon avec les légumes de la ferme. Cela avait beaucoup de goût. Ensuite une préparation de viande roulée dans des feuilles qui ressemblent à des feuilles de vigne mais que nous n’avons pas pu identifier. C’était servi avec de la polenta présentée en boule (nous avions déjà goûté ce genre d’étouffé belle-mère en Pologne) et arrosée de crème épaisse préparée avec le lait des vaches de la ferme. En dessert nous avons eu une crêpe bien caramélisée. C’était fort bon.
Vendredi 21/6/2024 Aujourd’hui c’est l’été, ne l’oublions pas.
Nous n’avons pas entendu le réveil et il est déjà 8H00 passé. Nous ne l’avons pas entendu car j’ai oublié de le mettre. Nous passons en mode accéléré, trop peur que Norbert démarre à l’heure sans nous.
Juste le temps de s’occuper des chiens qui pour une fois ne sont pas venus nous réveiller bien trop tôt pour avoir à manger. La double promenade d’Ulla l’avait éreintée. Notre petit déjeuner, nos douches et les services se passent à toute vitesse et nous sommes prêts à 9H15 pour démarrer.
Nous devons d’abord passer par le supermarché, faire le plein de gasoil et puis direction Moltevita. Le programme est chargé et nous aimerions être à Viseu de Sus ce soir. Ça va être juste.
Les courses, le plein et nous voilà déjà au point de vue du col de Ciumarna. Nous nous garons sur le parking avec une vue sur les Maramures. La vue est splendide.
Sur plus de 30 000 œufs décorés en plus de 50 ans par l’artiste, plus de la moitié d’entre eux sont exposés dans 106 vitrines, ce qui en fait le plus grand musée d’auteurs au monde , le reste des objets exposés se trouvant dans les musées et les maisons royales. et collections privées dans environ 110 pays.
les œuvres d’art uniques créées par Lucia Condrea – les plus nombreuses en nombre ;
de très vieux œufs peints, collectés dans des lieux habités par des « hutuli » ;
Œuvres d’art collectées par Lucia Condrea auprès d’artistes appartenant à différents pays (collection internationale).
De toutes les coutumes roumaines, celle de peindre des œufs pour Pâques est de loin la plus douce et la plus chaleureuse. Nulle part ailleurs qu’en Bucovine l’œuf n’est considéré avec autant d’amour et la tradition de la peinture est élevée au niveau artistique.
Les œufs peints les plus anciens et les plus suggestifs, portant des symboles anciens – préchrétiens – proviennent des zones habitées par ces gens appelés « hutuli ». Cette tradition est chez elle ici en Moldovita – Bucovine, un lieu où ces gens sont venus il y a longtemps. .
L’artiste Lucia Condrea, fille de cette terre bénie de Dieu, est celle qui a fait connaître ce lieu dans le monde entier.
En 2007, cette artiste a fondé à Moldovita un musée portant son nom, un musée unique en Roumanie et peut-être dans le monde entier si l’on considère la valeur artistique des pièces exposées. L’idée de fonder ce musée est née d’un travail de longue haleine et aussi de la volonté de montrer ces valeurs aux générations futures. L’artiste aujourd’hui soufrant de problèmes de mobilité du côté gauche ne travaille plus et son mari qui parle français nous guide dans la prodigieuse collection. La finesse des traits et de sa technique rendent ses œuvres extraordinaires. Elle a peint sur des œufs de cailles jusqu’aux œufs d’autruche. Chaque oeuf demande de quelques heures à un jour et demi de travail.
Après la visite nous repartons vers le Monastère de Moldovita. Avec ses fresques intérieures et extérieures, il est fort semblable aux autres monastères de Moldavie.
Pour avoir une chance de prendre notre train demain matin, nous devons être à Viseu de Sus ce soir et il reste encore de la route assez tourmentée dans les Maramures, pas question de traîner en route qui s’annonce assez sinueuse.
Peu après 18H00, nous étions installés sur le parking de la gare., prêts à prendre l’apéro. Il fait encore assez chaud et pourtant nous sommes à plus de 600 mètres.
Mercredi 19/6/2024 Une nuit tranquille et reposante jusqu’à 6H00. Je dors d’un sommeil profond et puis Caro me réveille pour me dire que Ianta est malade et essaie de vomir. J’émerge tout doucement et puis la vois s’accroupir en position “deux”, c’est-à-dire celle de la grande commission. Je bondis et la pousse du pied vers la sortie mais elle a malgré tout le temps de lâcher deux grenades heureusement bien moulées. Et puis je sors voir comment Ianta achève ce qu’elle a commencé dans Trankilou. C’est alors que je vois le soleil qui perce au travers de la brume et prends ces photos. Parfois le ciel nous envoie des signes ou peut-être était-ce Ianta ce matin. Va savoir. En attendant, il a fallu tout nettoyer avant de déjeuner.
Toute petite étape aujourd’hui puisque nous allons à Marginea, centre roumain de la poterie noire. Elle était en voie de disparition mais quelques familles l’ont relancée. Sur la route entre Marginea et Sucevita, trois magasins et ateliers sont installés côte à côte.
Marginea est célèbre dans le pays et à l’étranger grâce au centre de poterie, où l’argile prend différentes formes : tasses, cruches, bols, marmites, vases, assiettes et autres ustensiles de différentes tailles, etc., décorés par impressions directes sur le récipient humide et en polissant avec des crèmes le pot à sec. La particularité de cette céramique est sa couleur noire obtenue par une technique vieille de milliers d’années, qui se transmet de génération en génération, et qui n’est connue qu’ici, à Marginea.
Après cette visite et quelques achats, nous rejoignons un “camping” ACSI où nous passerons deux nuits, histoire de nettoyer les camping-cars, de faire les lessives et se reposer. Nous avons également commandé un repas traditionnel à la patronne qui cuisine sur commande. Il fait chaud et la piscine est en phase de remplissage avec l’eau verte de la rivière proche. Il faudra quelques jours pour que l’eau soit complète filtrée et clarifiée.
Les camping roumains sont rarement de vrais campings. Il n’y a presque jamais de véritable aire de services et une place pratique pour vider les eaux grises. Ici, il y a des robinets un peu partout, des prises de courant (j’ai essayé pour la Clim mais ce courant instable affole mon convertisseur), les sanitaires sont impeccables mais rien pour les eaux grises. Ce sera donc au seau.
Mardi 18/6/2024 Une nuit calme et reposante sur notre parking devant les murs du Monastère de Zosin. il n’est pas repris dans notre Guide Vert et pourtant, il est magnifique et transpire la quiétude.
A 6H00, les premières cloches étaient discrètes mais c’est à 7H00 qu’elles se sont déchaînées pour nous réveiller. Après notre petit-déjeuner, le soleil chauffe déjà nos camping-cars, je déplace Trankilou pour le mettre à l’ombre du mur d’enceinte et nous allons visiter ce Monastère de la Moldavie roumaine assez récent. Il a été construit sur le site de l’ancien monastère.
L’église du monastère a été construite en 2012 sur le même modèle que l’église de l’Ermitage datant de 1779. Les travaux de construction du monastère ont commencé en 2007 et les derniers travaux de décorations se sont terminés en 2015.
Ce n’est évidemment pas un site UNESCO et propre comme un sous neuf, il ressemble plutôt à un édifice en pain d’épice de ces contes pour enfants. À la sortie, nous passons par le magasin du monastère où une nonne très gentille nous aide dans nos choix. Je retiens de cette discussion que comme nos amis catalans qui ne parlent que d’une seule grande Catalogne, ils ne font aucune différence entre lles différentes partie de la principauté de Moldavie soit la Moldavie Roumaine, la Moldavie ukrainienne et celle de la république du même nom.
Il est temps maintenant de nous rendre dans la ville de Botosani. Nous voulons voir la Piata 1 décembre 1918, présentée dans mon guide comme une des plus belles places de Moldavie. On se gare sur le parking d’un Lidl poche du centre ville. Une jeune femme approche, me demande l’heure et me touche la main, le bras. Comme j’ai lu le petit traité de la manipulation à l’usage des honnêtes gens, je sais que tout cela ne sert qu’à améliorer le taux de réussite à la question principale “t’as pas 10 balles?”. Je lui demande donc d’arrêter de me toucher et je m’éloigne mais elle me suit. Je me fâche et puis elle recommence le même scénario avec Norbert qui s’énerve aussi. Elle est rejointe par une autre jeune femme et elles tournent toutes les deux autour de nous en nous demandant de l’argent. On se fâche pour de bon, en faisant semblant de les prendre en photos. Elles plongent derrière la capot d’une voiture en rigolant. Ouf, ces deux jeunes Roms nous lâchent enfin.
La Piata 1 décembre, réminiscence du quartier juif n’a rien d’exceptionnel et nous avons vite fait le tour. Passant devant une banque, Norbert veut changer de l’argent au guichet. Les taux de change sont affichés et devant nous un Roumain change des euros en RON.
La caissière demande le passeport d’Evelyne, fait une copie va consulter une collègue et puis nous dit qu’elle ne peut pas faire l’opération car Evelyne n’a pas de carte d’identité roumaine. On demande comment font les touristes pour changer de l’argent. Elle téléphone plusieurs fois, consulte des collègues. Tout cela prend pas mal de temps et les clients dans la queue derrière nous, ne comprennent pas non plus. Finalement, le Roumain derrière nous donne sa carte d’identité et obtient que le change se fasse à son nom. On le remercie, la caissière continue à aller voir des collègues et à téléphoner mais fini par tendre les RON. Incompréhensible cette attitude de la banque.
Nous repartons vers notre prochaine étape le Monastère de Dragomirna où nous arrivons peu après midi. Un grand écriteau rappelle que la rénovation du site a coûté 14,5 millions de lei dont 12,8 ont été financés par l’Europe.
À seulement 10 km au nord de Suceava, à Mitocul Dragomirnei, ce monastère où vivent 60 religieuses fut fondé entre 1602 et 1609 par l’évêque, érudit, artiste et calligraphe Anastasie Crimca. La tresse de trois cordes sculptées sur le côté principal de l’église (et présente partout à l’intérieur) représente la Sainte Trinité, ainsi que la brève unification des principautés de Moldavie, Valachie et Transylvanie en 1600.
Le muséed’Artmédiéva de Dragomirna renferme des croix en cèdre ouvragées, montées sur un filigrane plaqué argent, ainsi qu’un grand nombre de textes sacrés. Une petite boutique vend les articles fabriqués par les religieuses – icônes en bois et en verre, fromages, etc. Lors de notre visite le musée et la boutique étaient fermés. S’il est vrai que le Monastère est majestueux et bien rénové, nous n’avons pas retrouvé la quiétude de Zosin et repartirons un peu déçus.
Nous repartons maintenant vers le Monastère d’Humor, classé Unesco. Le Monastère de Humor dont la couleur rouge prédomine est remarquable par son architecture et ses fresques mais aussi par son cadre naturel. Il a été édifié en 1530 près des ruines d’une église par Toader Bubiuog, sous le règne de Petru Rares. L’intérieur et l’extérieur de l’église sont ornés de fresques dans le style Byzantin. C’est au monastère Humor qu’on peut évoquer pour la première fois le style d’architécture moldave et où les architectes ont introduit pour la première fois le exonarthex ouvert.
Mais nous voilà déjà en router vers notre dernier monastère de la journée, celui de Voronet, également classé par l’Unesco. Le monastère de Voronet fut construit en 1488 en seulement 3 mois et 3 semaines pour célébrer une victoire sur les Ottomans.
Il ne nous reste plus qu’à trouver un endroit pour dormir ce soir et une panne de serveur sur Park4Night nous oblige à le rechercher à l’ancienne. Nous rayonnons un peu autour du village et c’est à moins d’un kilomètre du monastère que Norbert repère un parking en contrebas d’une rue tranquille. Nous y serons bien.
Dimanche 16/6/2024 La nuit, peu de véhicules passent la frontière ce qui nous permet de passer une nuit potable. Le plus gros problème reste la chaleur avec les températures qui remontent, un parking tout en béton, ce n’est pas l’idéal et sans un souffle de vent, la température à l’intérieur de nos camping-cars reste élevée. Je mouille régulièrement la tête des chiens qui souffrent de la chaleur.
Ce poste frontière est magnifique du côté moldave, même les poubelles ont été payées par l’Europe.
Nous avons quelques échanges avec l’assistance en France et leur relais roumain mais rien de concret ne se dégage. On doit se faire une raison, il faudra attendre lundi. On passe le temps comme on peut et les longues files de voitures et puis de camions envahissent notre parking.
En fin de journée, on apprend enfin du concret, une voiture viendra lundi matin à 6H30 pour tirer le camion de Norbert de l’autre côté de la frontière roumaine et là une dépanneuse chargera le camping-car pour le conduire à la concession Fiat Iveco de Iasi. Les choses bougent enfin et le moral remonte.
Lundi 17/6/2024 Après une courte nuit, le dépanneur est là à 6H10, il ne parle que le russe et le roumain mais on arrive à se comprendre. Il se prépare à remorquer le véhicule de Norbert qui machinalement met le contact et tire au démarreur. Le camion démarre du premier coup, voilà bien la loi de la vexation universelle. Ce camion nous a encore fait un caprice.
Il ne nous reste plus qu’à nous confondre en excuses et à annuler l’opération de remorquage/dépannage. Nous irons au garage Fiat par nos propres moyens et on ne rappellera le dépanneur qu’en cas de problème.
Nous repassons la Prout et nous revoilà en Europe enfin presque. Au contrôle de la frontière, je remets mes papiers et explique que le camion de Norbert est en panne et qu’il ne faut pas qu’il coupe son moteur. Le policier parle bien l’anglais et passe le message. Tous nos papiers sont en ordre puis il voit les chiens et c’est là que cela devient surréaliste: nous allons être refoulés par la douane, me dit-il, car même si nos papiers sont en ordre, ils n’ont pas de vétérinaire et nous devons passer par un autre poste situé à 50 km où là il y a un vétérinaire. Je me dis que c’est une blague mais non, rien n’y fait. Ensuite j’apprends qu’ils ont un vétérinaire mais qu’il n’a pas de lecteur de puce et ne peut donc pas identifier les chiens.
Devant tant de conneries, on ne peut que s’incliner. Norbert ira tout seul au garage et je le rejoindrai plus tard. Je repasse tous les contrôles pour rentrer en Moldavie et mon problème ne les étonne pas car manifestement ce n’est pas la première fois que cela arrive.
Le douanier moldave met les coordonnées du poste frontière qui ne se trouve pas à 50 mais bien à 97 kilomètres d’ici. Je râle de devoir refaire une telle distance sur ces routes moldaves. Heureusement la route sera en bon état, en dehors de quelques centaines de mètres, jusqu’à la frontière.
En arrivant à la frontière, je me rappelle que ma vignette moldave est périmée depuis minuit et tente d’en acheter une d’un jour pour éviter tout soucis. Personne ne vend cette vignette ici et on me montre une machine qui ne fonctionne qu’en russe ou roumain. Je n’arrive pas à en prendre une et repars vers les contrôles. Les bâtiments du côté moldave sont délabrés et vides, c’est à n’y rien comprendre, nous franchissons la Prout et nous voilà en Europe. Le poste roumain n’est pas super engageant, je croyais que c’était un passage plus important mais cela ne semble pas être le cas. Le contrôle des documents se passe bien et c’est d’abord Vama qui fait le contrôle d’entrée suivi du Frontex juste après. Ensuite le policier me montre une petite cabane grande comme un abri de jardin où je dois me présenter. C’est donc là que se trouve le vétérinaire. Je me présente et un jeune douanier les cheveux hirsutes sort de sa cabane une cigarette à la main. Il me voit et me fait signe d’ouvrir le camping-car, les deux chiens sont couchés et le regardent. Le douanier sourit fait un petit geste amical aux chiens et me dit avec un grand sourire d’y aller. Je n’explose pas et refoule ma colère. Ces douaniers roumains se sont bien moqués de nous et je ne sais pas encore à qui je vais me plaindre mais je vais dénoncer cette attitude que je ne comprends pas. Peut-être une tentative d’extorsion d’un billet ou deux ? Je n’ai aucune explication.
J’appele Evelyne qui me dit qu’ils sont au garage et qu’on travaille sur le véhicule. Il nous reste un peu plus de 60 kilomètres pour les rejoindre. Cet excès de zèle des douaniers m’aura obligé à faire 160 kilomètres pour rien.
Un peu plus tard, nous voilà au garage. Les mécanos travaillent toujours le problème, ils sont perplexes et pensent que cel pourrait venir de l’alternateur. Quand Norbert est arrivé, heureusement le moteur a refusé de démarrer. Ils l’ont redémarré au booster et ont contrôlé la batterie qui est bonne. Depuis ils cherchent sans rien trouver.
Selon eux, il n’y a aucun problème avec le stop and start qu’ils ont rebranché sinon la batterie risque de ne pas se recharger correctement. L’alarme n’est pas en cause non plus.
Ils contrôlent à nouveau la batterie qui cette fois apparaît comme défectueuse et arrivent à la conclusion qu’il faut la remplacer. Il ne nous reste plus qu’à l’attendre du fournisseur voisin. Cela mettra un certain temps et en début d’après-midi, nous quittons enfin le garage. La tension allait et venait en fonction des éléments en court-circuit. Trois ans, c’est une durée de vie un peu courte pour une batterie mais on ne va pas gâcher notre satisfaction d’être enfin débarrassé de ces problèmes.
Direction le supermarché voisin car nos frigos sont vides et puis nous repartons vers Botoşani. En quittant, pour une raison que ni Norbert, ni moi ne comprenons, je me fais arrêter par la police. A cause du stress de l’interpellation, je ne comprends quasi plus que le français. Ils essaient l’anglais et me demandent de les suivre. Devant mon air ébahi, ils me disent de faire plus attention (oui mais à quoi) et ils s’en vont. Ouf.
Nous quittons Iasi pour rejoindre le bivouac touvé sur Park4Night, le parking d’un beau monastère. Nous aurons même l’occasion de faire le plein d’eau au puits voisin. Cela a pris du temps mais c’était finalement une expérience assez amusante.
Ce monastère est effectivement superbe et au calme, nous le visiterons demain matin. Nous passerons une chouette soirée sur notre parking avant d’aller dormir toutes fenêtres ouvertes car il fait très chaud. Norbert démarre nerveusement son moteur plusieurs fois avec succès, il dormira mieux.
Vendredi 14/6/2024 Qu’écrire ? Une de ces journées où tout foire, de celles qu’on voudrait oublier au plus vite, où chaque fois qu’on pense avoir touché le fond et qu’elle ne peut qu’aller mieux, on tombe un peu plus de Charybde en Scilla.
Il a plu une grande partie de la nuit et ce matin, il tombe toujours des cordes quand nous partons vers le Nord. Nous avons prévu de longer la frontière avec la Transnitrie jusqu’à Soroca. Tout se passe bien jusqu’à ce que la route asphaltée laisse la place à de la piste en très mauvais état.
Nous roulons lentement et sommes régulièrement dépassés par des voitures, mini bus et même semi-remorques qui nous frôlent à toute allure. Heureusement, il n’y a pas trop de boue, le sol de la piste est assez dur. Nous arrivons enfin à notre première étape le Monastère de Dobrusa. Il pleut toujours autant et la petite route qui y descend est trop raide et pourrait nous empêcher de remonter. Nous préférons renoncer et ne pas prendre de risques.
Nous continuons vers Japca. La piste continue pendant des dizaines de kilomètres et nous cahotons de plus en plus. Difficile de dépasser les 20 km/h, nous sommes épuisés par cette conduite éprouvante. Arrivés enfin à destination, nos GPS veulent absolument nous faire prendre des routes très étroites qui plongent dans le village. Il n’y a aucune plaque indicatrice du monastère, ce n’est pas normal.
Alors que nous sommes arrêtés et sur le point de renoncer à notre étape, un automobiliste s’arrête et vient nous proposer de nous conduire jusqu’au monastère. Nous le suivons dans une toute autre direction qui nous mène à une forte descente le long de la rivière jusqu’à notre destination. Il est midi et il pleut de plus en plus fort. Nous préférons déjeuner avant notre visite.
Après la café nous nous équipons pour affronter la pluie et visiter ce monastère de Japca qui fut le seul à ne pas être fermé durant la période soviétique. Les avaloirs ont de la peine à évacuer toute cette pluie. Notre visite fut intéressante mais courte et nous reprenons notre route en direction de Soroca.
Nous longeons la rivière, sur l’autre rive c’est la Transnitrie. Un pont est bloqué par un poste frontière où personne ne passe. Nous lui tournons le dos et la piste est toujours aussi mauvaise. On roule comme on peut et ne retrouverons l’asphalte qu’aux abords de Soroca.
Nous tournons en rond avant d’enfin trouver un endroit pour nous garer face à la forteresse qui surplombe la rivière. La pluie a enfin cessé. Le parc, la forteresse et ses chemins ont été rénovés par des fonds européens. Sans ces derniers, tout resterait délabré.
Ulla particulièrement nerveuse après ces heures de cahots, tire comme une folle sur sa laisse, la faute à un chat qui la nargue. J’aurai les pires difficultés à la maîtriser. Nous sommes accueillis en français à l’entrée de la forteresse. Le “guide” nous réclame 120 Lei pour rentrer sans nous donner de tickets. Encore de l’argent qui finira en poche restante.
La forteresse de Soroca est bien rénovée mais vide, en dehors de la vue sur les environs, peu d’intérêt de la visiter. Il est temps de chercher notre bivouac pour la nuit. Après deux essais infructueux, je trouve un endroit très tranquille proche du monastère de Rudi, dans la vallée des loups.
Nous remontons la colline des tsiganes et prenons une route parfaite rénovée par un financement européen. Après la matinée et l’après-midi, nous n’en pouvons plus de faire de la piste et cette route vient bien à point pour nous redonner envie de rouler.
Cette envie disparaît quelques kilomètres plus loin quand la route fait place aux travaux puis à une piste encore plus mauvaise de celle du matin. Je ne sais pas comment nous n’avons pas rebroussé chemin en direction de la Roumanie mais nous sommes finalement arrivés à un bel endroit au calme devant une église proche du monastère de Rudi. Petite alerte quand Norbert se gare, son camion refuse de redémarrer.
Samedi 15/6/2024 Au petit matin, tout le monde a bien dormi. Nous nous sommes écroulés, épuisés par cette journée tremblée.
Les chiens courent dans la nature et s’en donnent à cœur joie après cette journée de secousses. Le monastère est à 1.200 mètres et le chemin qui y va est raviné après ces fortes pluies. Accompagnés d’Ulla, nous y allons à pieds. Une demi-heure plus tard, le monastère apparaît enfin. L’église de la Sainte-Trinité est entourée de plusieurs bâtiments dont une école de théologie et d’une ferme. A l’extrémité au loin, on voit quelque plantations dont un champ de maïs. Entre les arbres, on distingue l’autre versant de la rivière situé en Ukraine. Sur son telephone, Evelyne reçoit un message de bienvenue en Ukraine.
Une nonne affolée par la présence d’Ulla vient à notre rencontre. Norbert se propose de la tenir pendant que notre visite (Ulla, pas la nonne) et il ira ensuite. Nous franchissons la grille mais ce n’est pas terminé, la nonne habille Evelyne d’une jupe et d’un foulard. Nous sommes suivis par la Nonne qui nous accompagnera partout. Des moines et des nonnes sortent d’un des bâtiments et vaquent à leurs occupations. Nous visitons une chapelle que nous ne pouvons photographier. La,décoration est sans grand intérêt. Nous nous promenons dans le jardin et autour ses autres bâtiments. L’accès à l’église nous est refusé. Après quelques photos, nous allons relever Norbert. Un petit bus arrive et débarque une vingtaine de visiteuses. Notre visite terminée nous retournons à nos camping-cars.
Échaudé par les mauvaise routes de la veille, nous ne voulons plus les reprendre dans l’autre sens et repartons en direction d’Edinet. C’est un détour mais les routes doivent être meilleures de ce côté-là, ce fut effectivement le cas. Sur la route, un VW Caddy immatriculé en Belgique nous dépasse et nous salue. Des camions et camionnettes circulent à toute allure car au bout de la route, il y a un passage vers l’Ukraine.
Nous roulons dans l’autre sens vers Edinet que nous atteignons vers midi et décidons d’y déjeuner. Nous trouvons un restaurant installé à côté d’un hotel. Un des nombreux jeunes serveurs parle un peu le français et s’occupe de nous. Nous espérions trouver de la cuisine moldave traditionnelle mais il n’y en a pas à la carte.
Après notre repas, nous partons vers la réserve naturelle de Paduera Domneasca et sa réserve de bisons.
La route est bonne un moment et puis nous recommençons à sauter de bosse en trou. En traversant les villages, on voit la conduite aérienne de gaz qui raccorde les maisons. Lorsqu’elle traverse la rue, elle monte à une hauteur suffisante pour ne pas être accrochée par les camions. Esthétiquement ce n’est pas une réussite.
Nous arrivons enfin à la réserve et nous nous garons. Norbert essaye de relancer son moteur qui ne redémarre pas et cette fois les témoins lumineux de l’alarme clignotent sans raisons.
Nous allons voir les bisons et ce sera la même déception qu’en Pologne. Un seul est visible dans son enclos, un second est couché entre des bottes de paille sous son abri. Ils sont sales et souillés de boue. Il y en aurait 8 dans la “réserve” mais nous ne les verrons pas.
Nous repartons et cette fois le camion de Norbert démarre. Suite à la réapparition des problèmes, nous préférons écourter notre programme et passer au plus vite en Roumanie.
Notre route assez jolie mais toujours non revêtue traverse de nombreux villages. Beaucoup d’oies et de canards et canetons bordent la route. Nous n’en écraserons aucun.
À proximité de la frontière, nous rejoignons enfin une belle route asphaltée. Nous faisons les pleins de carburant et de bière pour dépenser notre monnaie moldave.
Le poste frontière est moderne et nous passons le contrôle moldave. Un douanier demande à Norbert de couper son moteur qui ne redémarrera plus. Au bout de deux heures, il est toujours immobile. Nous trouvons la centrale de l’alarme installée juste avant son départ et la coupons avec la clé mais il refuse toujours de redémarrer. Une camionnette moldave remorque Norbert jusqu’au parking à la sortie du contrôle.
Nous passons nos téléphones en mode manuel et les bornons sur un opérateur roumain. Evelyne appelle l’assistance qui les prend en charge. Un dépanneur ne pourra pas venir ce soir mais on nous le promet le lendemain matin.
Il ne nous reste plus qu’à prendre l’apéro et à nous installer pour la nuit. Dégoûtés par les multiples problèmes avec leur Niessman-Bisshoff qui n’a pas encore roulé un mètre complètement en ordre depuis qu’ils l’ont acheté, il y a tout juste trois ans, Norbert et Evelyne veulent le revendre dès leur retour en France.
Pendant l’apéro, nous débattons du marché de l’occasion et puis allons nous coucher en attendant le dépanneur.