Mardi 19 février 2025 Avec l’aide de nos amis sur place, et de manière inespérée, deux emplacements contigus nous attendent ce matin au camping Tinbar. Nous nous y installons pour quelques jours. A nous le marché aux poissons, les souks, les marchands d’épices ou de légumes, les bijoutiers, les restaurants etc. qui font le charme de la ville. Nous ne nous en priverons pas. De manière inattendue, de très nombreux chats ont élu domicile au Tinbar et cela nous vaudra quelques moments très difficiles avec Ulla que leur présence enrage. Les chats viennent la narguer à quelques mètres et Ulla attachée renverse à chaque fois tout et tout le monde sur son passage.
Vendredi après le couscous pris au restaurant du Tinbar, non sans émotion, nous prenons congé de nos amis avec qui nous avons passé ces dernières semaines sur les routes marocaines. Il nous faut rejoindre Agadir où rendez-vous est pris chez Fiat pour l’entretien de Trankilou. Nous nous arrêtons au camping d’Aourir au Nord d’Agadir.
Samedi matin 9 heures, Trankilou reçoit de l’huile fraîche et de nouveaux filtres. En fin de matinée, nos réserves épuisées, nous passons chez Uniprix faire une razzia dans leur département vins. Ils proposent un assortiment extraordinaire de vins français et marocains et sont toujours de bon conseil.
Quelques courses plus tard, à l’hypermarché Carrefour, nous sommes sur l’autoroute en direction de Marrakech. En fin d’après-midi nous arrivons au relais où il y a un monde fou. C’est une étape obligée pour tous ceux qui remontent avant le début du Ramadan. Après avoir fait deux fois le tour du camping nous nous jetons dans une des rares places encore libre. Nous ne sommes pas bien installés mais c’est provisoire, des départs sont prévus ce dimanche. En prévision du Ramadan, qui finalement débuterait le 2 mars, le Maroc passe à l’heure GMT ce dimanche. Nous reculons d’une heure.
Notre périple nous mène de Taliouine (1.046m) vers la côte atlantique. Notre destination : un élevage de canards près de Tifnit, conseillé dans les magazines pour ses produits locaux.
Le trajet se déroule sans encombre via Taroudannt que nous contournons avant de prendre la direction d’Agadir. En chemin, nous observons une scène désormais classique : des bergers font grimper leurs chèvres dans les arganiers, monnayant les photos auprès des touristes .
L’élevage de canards étant désert et les propriétaires introuvables, nous poursuivons jusqu’au camping La Palmeraie à Tifnit, un havre de paix bordé de bougainvilliers.
Le lendemain, direction Tiznit pour quelques boutiques. Les campings étant toujours complets, nous nous replions une fois de plus sur Aglou Plage pour une pause bien méritée, propice aux lessives et au repos. Nous y retrouvons pour l’apéro nos amis Huguette et Didier.
Le 14 février 2025 Retour à Tiznit. Les campings affichent toujours complet tout comme notre restaurant réservé pour la Saint-Valentin.
Nos amis nous l’ayant recommandé, nous déjeunons à la Station Shell à l’entrée de la ville. L’endroit est original pour y installer un restaurant attenant à la station. Tout y est remarquablement propre tant en salle qu’en cuisine. Nous nous régalons d’un délicieux couscous du vendredi pendant que Trankilou profite d’un lavage bien nécessaire.
Le samedi se partage entre repos et promenades. En fin de journée, une rencontre providentielle : Saïd, qui passe, propose d’installer un radar de recul sur le camping-car d’Alain pour un prix dérisoire et de réparer notre moustiquaire pour 60€ – une aubaine comparée aux 900€ demandés chez nous pour un remplacement. Comme il le dit si bien : « Au Maroc on répare, chez vous on jette et on remplace. »
Le dimanche matin, nous explorons le village voisin de pêcheurs troglodytes. Une belle excursion, mais le vent violent de la nuit a empêché les sorties en mer. Nous ne pourrons pas acheter de poissons.
À notre retour, Saïd a tenu parole : notre moustiquaire est impeccablement réparée. Une vraie chance après trois ans de recherches, j’avais enfin eu une proposition mais n’avais heureusement pas encore payé l’acompte.
Des amis rencontrés à Tiznit et installés au camping vont essayer de nous réserver de la place pour quelques jours avant de mettre le cap sur Marrakech.
Lundi 10 février 2025: Dimanche le restaurant du camping nous a installé une table à côté de Trankilou pour nous servir un bon couscous commandé la veille.
Lundi le froid pique au réveil, la nuit a été glaciale. Ce matin, nous allons visiter les studios Atlas ouverts au public. Il vaut mieux s’habiller chaudement.
En stationnant nos camping-cars devant l’entrée monumentale des studios, nous réalisons que nous allons entrer dans un lieu mythique du 7ème art. Surnommée à juste titre Ouarzaza Wood, cette ville a vu défiler les plus grandes stars du cinéma mondial et accueilli le tournage de plus de 220 films.
Dès nos premiers pas dans les studios, l’émerveillement est total. Les décors gigantesques s’étendent à perte de vue sous le soleil du désert marocain. Nous découvrons avec stupéfaction une reconstitution grandeur nature de l’ancienne Égypte, utilisée pour le tournage d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Les colonnes majestueuses et les hiéroglyphes minutieusement sculptés donnent véritablement l’impression d’avoir remonté le temps.
Plus loin, notre guide nous emmène dans les ruelles d’une kasbah traditionnelle qui a servi de décor à la série Game of Thrones. On peut presque entendre les dragons de Daenerys survoler ces murs ocre. Nous marchons sur les traces de Russell Crowe dans les décors de Gladiator – ces mêmes arènes où il prononça la célèbre réplique « Je m’appelle Maximus Decimus Meridius… »
La visite des ateliers est tout aussi fascinante. Les artisans locaux perpétuent un savoir-faire unique dans la création de décors et d’accessoires. Dans ce qui ressemble à une caverne d’Ali Baba, des épées côtoient des vases égyptiens et des costumes d’époque. J’apprends que chaque détail est minutieusement étudié pour garantir l’authenticité historique des films.
Les Studios Atlas ne sont pas qu’un simple lieu de tournage – c’est un véritable musée vivant du cinéma. Les photos en noir et blanc qui tapissent les murs témoignent du passage de Martin Scorsese, Ridley Scott, ou encore Brad Pitt. Notre guide partage avec passion des anecdotes sur les tournages : comment l’équipe de La Momie a dû faire face à une tempête de sable, ou comment Leonardo DiCaprio s’est immergé dans la culture locale pendant le tournage de Body of Lies.
Dans le décor d’un palais égyptien notre guide tournera même un plan séquence auquel notre groupe participera. Je vous mets la vidéo ci-dessous.
A la fin de la visite, nous entrons dans un petit bâtiment où fut tourné une publicité pour une montre Hermès.
Cette visite des Studios Atlas restera, au même titre que les dunes Dunes de Merzouga et d’Ouzina, un moment fort de notre voyage, une expérience unique qui fait rêver les cinéphiles et permet de découvrir l’envers du décor des plus grandes productions hollywoodiennes. Les studios ont terminé il y a quelques mois le tournage de Gladiator 2 et sont déjà occupés à faire les plans d’un prochain tournage dont notre guide préfère taire le nom.
Samedi 8 février 2025 Les chiens errants ont aboyé une bonne partie de la nuit, c’est une véritable plaie au Maroc. Quand on se balade avec Ulla et Ianta, ils arrivent en aboyant et se montrent agressifs mais Ianta sourde s’en moque et Ulla les ignore. Quand ils se rapprochent trop, je les chasse avec des grands gestes, les Marocains jettent parfois des pierres à proximité ce qui suffit à les faire fuir.
Aujourd’hui nous avons prévu d’aller dans le centre faire quelques achats dans notre boutique “bazar”. C’est à une heure de marche environ, mieux vaut partir tôt.
Comme nous étions ici il y a 5 ans, nous connaissons déjà la Kasbah de Taourirt toujours aussi belle. Les abords du musée du cinéma et de la Kasbah sont en travaux. Nous ne nous y attardons pas, la route est longue et les avenues belles, dommage pour tous ces chats qui narguent Ulla. A chaque fois elle m’arrache le bras de l’épaule. Jusqu’ici la laisse résiste et mon bras aussi mais jusqu’à quand ?
Arrivés dans le centre, nous ne retrouvons pas la boutique mais après plusieurs tours, nous retrouvons finalement le magasin. Les dames y passeront près d’une heure. Je finirai par rentrer au camping de mon côté et elles en taxi (1,5€).
Cela ne saute pas aux yeux mais Ourzazate est un centre important dans l’industrie cinématographique. Surnommée « la porte du désert » au Maroc, elle est devenue au fil des décennies un lieu emblématique pour le cinéma international et s’est forgée une solide réputation comme « Hollywood du Maroc ».
Fondés en 1983, les Studios Atlas sont parmi les plus grands studios de cinéma au monde. Sur près de 30 000 m², ils offrent des installations professionnelles complètes pour les productions. C’est l’un des sites les plus utilisés au monde pour les films historiques ou fantastiques. On y trouve des décors permanents, comme des temples égyptiens, des villages médiévaux ou des forts romains.
CLA Studios (Cinema Studio Ali) est un autre complexe utilisé pour des productions internationales, avec des plateaux extérieurs immenses reproduisant des villes antiques.
À proximité, on trouve des décors naturels, des paysages désertiques spectaculaires, le ksar d’Aït Benhaddou (classée au patrimoine mondial de l’UNESCO). l’un des sites les plus utilisés au monde pour les films historiques ou fantastiques. On y trouve des décors permanents, comme des temples égyptiens, des villages médiévaux ou des forts romains.
La région bénéficie d’une lumière naturelle exceptionnelle prisée par les cinéastes de même que des conditions climatiques favorables avec plus de 300 jours de soleil par an.
C’est ici qu’on été tournés: ”Kingdom of Heaven » (2005) « Lawrence d’Arabie » (1962) « Gladiator » (2000) plusieurs saisons de « Game of Thrones » « Prince of Persia » (2010) « La Momie » (1999)
Une main-d’œuvre qualifiée et des infrastructures adaptées attirent les productions internationales. Le cinéma a généré ici beaucoup d’emplois et de structures pour répondre aux besoins du cinéma.
Dans les environs le long des routes, on peut encore voir des anciens décors de films tournés ici. Lors de notre voyage en 2020, j’avais déjà pu remarquer une vieille station service dans le désert.
Vendredi 7 février 2025: Comme annoncé, la nuit fut froide à cette altitude. Les chiens ne prolongent pas leur promenade matinale ce qui m’arrange bien.
Après les services, nous prenons la direction de Tinghir où nous ferons le plein. Pour éviter de devoir changer trop d’argent, j’ai l’habitude de payer les carburants par carte. Toutes les stations ne sont pas équipées et il vaut mieux demander s’ils acceptent les cartes avant de faire le plein, même si la station affiche les logos des cartes de crédit. Nous nous arrêtons et je pose la question, ils me répondent oui mais je dois payer une commission au pompiste, ce que je refuse. A la station de l’autre côté de la route, cela ne posera pas de problèmes. Bien essayé.
Sur la route, on commence à voir des sommets enneigés, on admire le contraste entre les différentes couleurs des djébels au loin.
Nous arrivons à Boumalne Dadès où commence la route des gorges. Situées dans la région de Souss-Massa-Drâa au Maroc, ces Gorges du Dadès sont connues pour leurs paysages spectaculaires. Cette formation géologique particulière s’est créée au fil des millions d’années par l’érosion des roches sédimentaires, principalement composées de calcaire et de grès.
Son architecture naturelle unique avec des falaises rougeâtres qui peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres offre des contrastes saisissants entre les roches ocre et le vert des palmeraies dans la vallée.
La route sinueuse qui serpente à travers les gorges, offrant des points de vue spectaculaires. A certains endroits la route est bordée des « Doigts de Singes ». Ces rochers ont une forme particulière qui rappelle effectivement des doigts sortant de la terre, d’où leur nom évocateur.
Nous nous arrêtons quelques fois pour faire des photos mais nous ne grimperons pas jusqu’au dessus. Nous étions déjà ici en 2020.
Par la route du contournement à la sortie de la ville nous filons vers un camping dont on dit beaucoup de bien. La route est toute neuve mais régulièrement coupée par des portions non asphaltées recouvertes de grenaille. On se demande pourquoi.
Arrivée au camping par un chemin trop raide pour Trankilou bien chargé avec le plein d’eau et de gasoil. Il bloque à mi-hauteur et impossible de continuer les roues avant patinent déjà. Heureusement Alain n’avait pas suivi, il ne me reste qu’à redescendre doucement en marche arrière. Ce camping à la vue imprenable n’est pas fait pour Trankilou et nous irons directement à Ouarzazate.
Arrivés au camping municipal, il ne reste que deux places assez petites contre un bâtiment, nous nous en contenterons.
Jeudi 6 février 2025: Après avoir fait le plein de désert, nous reprenons notre route pour rejoindre les Gorges du Dadès. Nous repassons par Merzouga, les dunes sont toujours aussi belles. Le long de la route, nous croisons un chamelier et ses dromadaires.
Nous prenons la direction de Rissani où nous nous arrêtons dans les souks fort animés pour quelques courses.
Après avoir fait le plein de légumes et de fruits, nous roulons vers Erfoud où nous manquons la route vers Goulmima, funeste erreur. Il nous faut faire demi-tour et arrivé à un carrefour avec feu que je franchis au vert et à vitesse modérée, je me fais arrêter par un jeune policier qui me fait le sketch du passeport, permis de conduire, papiers du véhicule. Je me demande bien ce que j’ai pu faire de répréhensible, ici tout le monde roule n’importe comment.
Notre zèlé policier a remarqué que Caro ne portait pas sa ceinture, il nous en coûtera donc 300 dirhams (30€). Le temps de faire les documents et de recevoir notre diplôme, nous repartons et nous nous arrêtons près de Tinghir. Notre petit camping est à 1.200 mètres d’altitude, on aura que 2°C cette nuit. Demain nous ferons les magnifiques gorges du Dadès.
C’est majestueux Merzouga et cette proximité du désert exceptionnelle. La ville est réellement bâtie à la lisière de l’erg Chebbi dont certaines dunes culminent à 150 mètres de haut. On peut regarder dans toutes les directions, l’ocre des dunes sur lequel se reflète le soleil est magnifique.
Subjugués par la beauté de l’endroit, on n’a que quelques mètres à faire en sortant de Trankilou pour escalader une dune. Ulla court dans tous les sens, monte et dévale les dunes, se roule dans le sable. Elle adore. Ianta n’est pas en reste.
La beauté de l’endroit et la sérénité qu’elle inspire est très vite perturbée par les nombreux Quads qui pétaradent en soulevant des nuages de sable. Les caravanes de dromadaires en mode promène couillons sont légions, tout comme les 4×4 qui roulent entre les dunes. Partout dans la ville, nous sommes sollicités pour des locations ou excursions.
Merzouga est très touristique, ce n’est pas ici que nous trouverons la sérénité et la communion avec l’univers. Pour l’authenticité, il faut aller ailleurs.
Au Sud de Merzouga, après la ville de Taouz, la route est encore goudronnée jusqu’à Ouzina où on trouve encore des auberges camping. C’est donc là que nous irons rechercher le calme du désert.
La ville de Taouz est le centre d’une exploitation minière de Cobalt, Nickel et de Baryte. C’est ce qui explique les nombreux camions qui circulent sur cette route.
Nous parcourons en mode sénateur les 50 km de route à travers le désert et arrivons à notre destination, un hôtel, camping magnifique situé 100 mètres avant la fin du goudron. Après c’est la piste pour 200 km à travers le désert.
Les commentaires dithyrambiques que nous avons lu sur l’endroit ne sont pas exagérés et nous tombons sous le charme du bivouac. Il y a même une piscine sur le toit du bâtiment. Tout est parfait et propre, il ne manque que le signal de Maroc Telecom, nous devrons nous contenter du wifi anémique disponible uniquement au lobby de l’hôtel.
Les dunes moins hautes mais très jolies de l’erg Ouzina nous attendent à l’horizon proche. Une fois installés, nous pouvons enfin écouter le silence.
L’après-midi, je pars en reconnaissance avec Ulla pour une petite randonnée dans le sable. Nous grimpons au sommet d’une première dune. Ici elles ne sont pas aussi haute qu’à Merzouga mais ce l’est bien assez pour nous épuiser. Les derniers mètres, je les ferai comme Ulla à quatre pattes. Nous resterons tous les deux assis sur la crête pour récupérer et admirer l’horizon. On peut enfin regarder l’immensité de l’univers sans être dérangé par la pollution sonore des Quads et buggys. L’authenticité est au rendez-vous.
Le coucher de soleil et son lever à l’aube sont superbes. Avec Alain et Michelle, nous repartons en milieu de matinée explorer une autre dune plus haute que celle de la veille.
Nous marchons vers elle et j’ai à nouveau l’impression que mes dunes reculent au fur et à mesure de notre progression. Arrivés à la dune, elle paraît encore plus haute. Nous commençons à grimper et Michelle préfère nous attendre à mi-hauteur. Ulla est déjà an haut et nous regarde progresser, les derniers mètres sont les plus durs je m’écroule enfin à côté d’Ulla et Alain nous rejoint. La vue récompense nos efforts, les montagnes noires, les oasis proches, la piste qui serpente vers l’horizon. Nous sommes conquis.
Il est déjà temps de retourner déjeuner des plats commandés au restaurant que nous dévorerons arrosés d’un bon vin. Nous prenons le café avec un équipage sympathique rencontré à Aglou et retrouvé ici. Le soir, nous les invitons à l’apéro pour parler de voyages et du Maroc, un bon moment.
Demain nous prendrons la direction des gorges pour d’autres paysages.
Avant de partir nous découvrons enfin les 3 camping-cars VUCC de nos amis et allons les saluer, heureux de les croiser enfin.
Le soleil se lève sur les contreforts de l’Anti-Atlas marocain alors que nos camping-cars s’engagent sur la route qui relie Zagora à Merzouga. Cette traversée de +/- 280 kilomètres s’annonce comme mémorable.
Quittant l’oasis verdoyante de Zagora, nous nous enfonçons progressivement dans un paysage de plus en plus aride. Les palmiers dattiers cèdent la place aux Arganiers et à une étendue rocailleuse où les tons ocre et rouge dominent. La route est étonnamment bien entretenue, serpentant à 900 mètres d’altitude entre les reliefs escarpés. Très vite, nous devons emprunter des déviations pour contourner un pont ou une portion de route effondrée suite aux pluies torrentielles de septembre.
Fort de notre expérience précédente nous évitons soigneusement les parties trop sablonneuses.
À mi-chemin, nous traversons la petite ville de Tazzarine. Les habitants nous font des signes chaleureux, habitués à voir passer les voyageurs en route vers les grandes dunes. Le marché local est très animé mais nous ne nous y attardons pas.
Tout au long de la route, nous croisons des nomades, des enfants, des adultes qui nous font des signes pour demander à boire ou à manger. Ils n’ont pourtant pas l’air de manquer de quoi que ce soit. Il vaut mieux ne pas s’arrêter car ceux qui l’ont fait vous diront la nuée qui s’est abattue sur eux réclamant de l’argent, des bonbons, des vêtements etc.
Passé la ville, nous nous arrêtons pour déjeuner. Je sors les chiens heureux de se dégourdir les pattes. Des enfants qui jouaient au loin se rapprochent mais restent à distance. Nous prenons une boîte de biscuits et voulons la donner à un petit bonhomme qui nous regarde. Il a peur et s’enfuit mais revient avec un grand qui prend la boîte et court la remettre à ses parents. Quand nous repartons, ils nous feront des grands signes de reconnaissance.
La route continue ensuite vers l’est, et le paysage se transforme progressivement. Les montagnes s’effacent pour laisser place à des plateaux rocheux, puis à des étendues de reg, ce désert de pierres caractéristique du Sahara. L’horizon s’élargit, et le ciel semble gagner en immensité. Des dromadaires solitaires ponctuent parfois le paysage, broutant les rares touffes de végétation qui résistent à la sécheresse.
À mesure que nous approchons de Merzouga, nous apercevons au loin une ligne orangée qui se dessine : l’Erg Chebbi et ses dunes majestueuses. Ces monuments de sable peuvent atteindre 150 mètres de hauteur et s’étendent sur des dizaines de kilomètres. Le contraste est saisissant entre la route goudronnée et cet océan de sable qui semble nous attendre.
La dernière portion du trajet est particulièrement spectaculaire. Les dunes se rapprochent, grandissent, et nous comprenons pourquoi Merzouga est considérée comme l’une des portes les plus impressionnantes du Sahara marocain. Nous trouvons deux places dans l’un des campings aménagés au pied des dunes.
Le soir venu, alors que le soleil embrase les dunes de ses derniers rayons, nous prenons l’apéro dans la quiétude de l’endroit. Demain nous partirons découvrir la ville et les environs.
A Foum Zguid, le vent a soufflé toute la nuit et nous avons passé la soirée sans télé, n’osant pas sortir l’antenne. Vers 6H00 du matin, il s’est enfin calmé. A 8H30, le pain tout chaud nous est offert, c’est sympa.
Toute la matinée, nous aspirons, époussetons, lavons pour faire disparaître cette poussière qui s’est invitée partout. Ulla et Ianta n’ont pas été épargnées. Il faudra du temps pour se débarrasser de ce sable plus fin que votre farine bio.
Samedi 1er février 2025: Nous voilà repartis pour une route que nous espérions facile vers Zagora mais cela ne s’est pas tout à fait passé comme cela.
Au bout de quelques kilomètres, ce témoin de charge batterie qu’on avait oublié se rallume et ne s’éteint pas. Je m’arrête, remets en route mais rien à faire, il reste allumé. Je me dis que cette fois l’alternateur est mort mais pas de garage à l’horizon. Il faudra chercher à Zagora, la batterie nous le permettra sans problème. On repart et miracle, tout va bien et la charge est bonne. Allez comprendre, je vais contacter l’assistance pour avoir leur avis.
La route est belle mais nous ne verrons aucune caravane, juste un dromadaire poursuivi pas un vélomoteur, quelques nomades. Au passage des Oueds, le pont et la route sont parfois emportés et il faut prendre une route empierrée provisoire. Ces pluies de septembre ont décidément fait beaucoup de dégâts.
Un fourgon fusée nous dépasse sur cette route très étroite et disparaît rapidement à l’horizon. On se dit que ce n’est pas très prudent. Nous voilà déjà à l’aéroport de Zagora et la route est en réfection. Surprise, le fourgon pressé est bien planté et les ouvriers du chantier s’affairent pour le sortir de là. Nous sommes obligés de passer sur l’autre voie et roulons prudemment mais impossible de repasser sur la voie de droite, les engins ont laissé une bande de terre pour séparer les deux voies. Alain roule doucement car la voie se rétrécit de plus en plus et pas de chance, dans une petite descente la route se dérobe et le voilà ensablé. On sort les pelles et Alain essaye de s’en sortir mais le camion s’enfonce de plus en plus et la cellule finit par reposer sur le sable.
Le comble de l’histoire, c’est que le fourgon nous dépasse en nous jetant un regard moqueur. On ne le caillasse pas même si on en a envie. Les ouvriers du chantier arrivent avec des engins de chantier et s’excusent pour l’état de la route. Après plusieurs essais infructueux, ils parviennent enfin à sortir le camping-car de sa situation de plus en plus périlleuse. Avec le tractopelle, ils égalisent le mur de terre et nous passons sur l’autre voie.
Tout ira bien jusqu’au camping Les Jardins de Zagora, très proche du centre ville. Après déjeuner, nous partons faire quelques courses dans les souks qui regorgent de dattes, de fruits et de légumes. Sur l’avenue nous faisons le plein de pâtisseries marocaines dans le même magasin qu’il y a 5 ans.
Au cœur de la vallée du Drâa, Zagora est une étape très agréable au cours de votre voyage dans le sud marocain. Sous un ciel ocre, la ville de Zagora, balayée par les vents des sables, offre aux environs de nombreuses possibilités d’excursions dans le désert, à pied, à dos de dromadaire ou en 4X4.
Situé à quelques kilomètres des premières dunes sahariennes, Zagora connut un véritable essor au XIème siècle lorsque les Almoravides y bâtirent cette imposante forteresse qui la protégea des siècles durant contre de ses assaillants. Les ruelles ombragées de la ville, qui s’étendent de part et d’autre de l’avenue Mohamed V, rendent la promenade très agréable. On pénètre dans le centre de Zagora par la monumentale porte de Ouarzazate. À l’extrémité sud de la ville se trouve le célèbre panneau annonçant la route de Tombouctou à 52 jours (en dromadaire).
Le soir, je vois sur Polarsteps que les 3 autres équipages VUCC sont dans notre camping. Il fait noir et je pars à leur recherche mais ne les trouve pas. Quel hasard et dommage que nous ne connaissions pas leur programme.
Nous partons demain pour Merzouga en espérant que la route soit plus indulgente qu’aujourd’hui.