Jeudi 6 février 2025: Après avoir fait le plein de désert, nous reprenons notre route pour rejoindre les Gorges du Dadès. Nous repassons par Merzouga, les dunes sont toujours aussi belles. Le long de la route, nous croisons un chamelier et ses dromadaires.
Nous prenons la direction de Rissani où nous nous arrêtons dans les souks fort animés pour quelques courses.
Après avoir fait le plein de légumes et de fruits, nous roulons vers Erfoud où nous manquons la route vers Goulmima, funeste erreur. Il nous faut faire demi-tour et arrivé à un carrefour avec feu que je franchis au vert et à vitesse modérée, je me fais arrêter par un jeune policier qui me fait le sketch du passeport, permis de conduire, papiers du véhicule. Je me demande bien ce que j’ai pu faire de répréhensible, ici tout le monde roule n’importe comment.
Notre zèlé policier a remarqué que Caro ne portait pas sa ceinture, il nous en coûtera donc 300 dirhams (30€). Le temps de faire les documents et de recevoir notre diplôme, nous repartons et nous nous arrêtons près de Tinghir. Notre petit camping est à 1.200 mètres d’altitude, on aura que 2°C cette nuit. Demain nous ferons les magnifiques gorges du Dadès.
C’est majestueux Merzouga et cette proximité du désert exceptionnelle. La ville est réellement bâtie à la lisière de l’erg Chebbi dont certaines dunes culminent à 150 mètres de haut. On peut regarder dans toutes les directions, l’ocre des dunes sur lequel se reflète le soleil est magnifique.
Subjugués par la beauté de l’endroit, on n’a que quelques mètres à faire en sortant de Trankilou pour escalader une dune. Ulla court dans tous les sens, monte et dévale les dunes, se roule dans le sable. Elle adore. Ianta n’est pas en reste.
La beauté de l’endroit et la sérénité qu’elle inspire est très vite perturbée par les nombreux Quads qui pétaradent en soulevant des nuages de sable. Les caravanes de dromadaires en mode promène couillons sont légions, tout comme les 4×4 qui roulent entre les dunes. Partout dans la ville, nous sommes sollicités pour des locations ou excursions.
Merzouga est très touristique, ce n’est pas ici que nous trouverons la sérénité et la communion avec l’univers. Pour l’authenticité, il faut aller ailleurs.
Au Sud de Merzouga, après la ville de Taouz, la route est encore goudronnée jusqu’à Ouzina où on trouve encore des auberges camping. C’est donc là que nous irons rechercher le calme du désert.
La ville de Taouz est le centre d’une exploitation minière de Cobalt, Nickel et de Baryte. C’est ce qui explique les nombreux camions qui circulent sur cette route.
Nous parcourons en mode sénateur les 50 km de route à travers le désert et arrivons à notre destination, un hôtel, camping magnifique situé 100 mètres avant la fin du goudron. Après c’est la piste pour 200 km à travers le désert.
Les commentaires dithyrambiques que nous avons lu sur l’endroit ne sont pas exagérés et nous tombons sous le charme du bivouac. Il y a même une piscine sur le toit du bâtiment. Tout est parfait et propre, il ne manque que le signal de Maroc Telecom, nous devrons nous contenter du wifi anémique disponible uniquement au lobby de l’hôtel.
Les dunes moins hautes mais très jolies de l’erg Ouzina nous attendent à l’horizon proche. Une fois installés, nous pouvons enfin écouter le silence.
L’après-midi, je pars en reconnaissance avec Ulla pour une petite randonnée dans le sable. Nous grimpons au sommet d’une première dune. Ici elles ne sont pas aussi haute qu’à Merzouga mais ce l’est bien assez pour nous épuiser. Les derniers mètres, je les ferai comme Ulla à quatre pattes. Nous resterons tous les deux assis sur la crête pour récupérer et admirer l’horizon. On peut enfin regarder l’immensité de l’univers sans être dérangé par la pollution sonore des Quads et buggys. L’authenticité est au rendez-vous.
Le coucher de soleil et son lever à l’aube sont superbes. Avec Alain et Michelle, nous repartons en milieu de matinée explorer une autre dune plus haute que celle de la veille.
Nous marchons vers elle et j’ai à nouveau l’impression que mes dunes reculent au fur et à mesure de notre progression. Arrivés à la dune, elle paraît encore plus haute. Nous commençons à grimper et Michelle préfère nous attendre à mi-hauteur. Ulla est déjà an haut et nous regarde progresser, les derniers mètres sont les plus durs je m’écroule enfin à côté d’Ulla et Alain nous rejoint. La vue récompense nos efforts, les montagnes noires, les oasis proches, la piste qui serpente vers l’horizon. Nous sommes conquis.
Il est déjà temps de retourner déjeuner des plats commandés au restaurant que nous dévorerons arrosés d’un bon vin. Nous prenons le café avec un équipage sympathique rencontré à Aglou et retrouvé ici. Le soir, nous les invitons à l’apéro pour parler de voyages et du Maroc, un bon moment.
Demain nous prendrons la direction des gorges pour d’autres paysages.