Le désert est le long et au bout de la route de Zagora à Merzouga

Avant de partir nous découvrons enfin les 3 camping-cars VUCC de nos amis et allons les saluer, heureux de les croiser enfin.

Le soleil se lève sur les contreforts de l’Anti-Atlas marocain alors que nos camping-cars s’engagent sur la route qui relie Zagora à Merzouga. Cette traversée de +/- 280 kilomètres s’annonce comme mémorable.

Quittant l’oasis verdoyante de Zagora, nous nous enfonçons progressivement dans un paysage de plus en plus aride. Les palmiers dattiers cèdent la place aux Arganiers et à une étendue rocailleuse où les tons ocre et rouge dominent. La route est étonnamment bien entretenue, serpentant à 900 mètres d’altitude entre les reliefs escarpés. Très vite, nous devons emprunter des déviations pour contourner un pont ou une portion de route effondrée suite aux pluies torrentielles de septembre.

Fort de notre expérience précédente nous évitons soigneusement les parties trop sablonneuses.

À mi-chemin, nous traversons la petite ville de Tazzarine. Les habitants nous font des signes chaleureux, habitués à voir passer les voyageurs en route vers les grandes dunes. Le marché local est très animé mais nous ne nous y attardons pas.

Tout au long de la route, nous croisons des nomades, des enfants, des adultes qui nous font des signes pour demander à boire ou à manger. Ils n’ont pourtant pas l’air de manquer de quoi que ce soit. Il vaut mieux ne pas s’arrêter car ceux qui l’ont fait vous diront la nuée qui s’est abattue sur eux réclamant de l’argent, des bonbons, des vêtements etc.

Passé la ville, nous nous arrêtons pour déjeuner. Je sors les chiens heureux de se dégourdir les pattes. Des enfants qui jouaient au loin se rapprochent mais restent à distance. Nous prenons une boîte de biscuits et voulons la donner à un petit bonhomme qui nous regarde. Il a peur et s’enfuit mais revient avec un grand qui prend la boîte et court la remettre à ses parents. Quand nous repartons, ils nous feront des grands signes de reconnaissance.

La route continue ensuite vers l’est, et le paysage se transforme progressivement. Les montagnes s’effacent pour laisser place à des plateaux rocheux, puis à des étendues de reg, ce désert de pierres caractéristique du Sahara. L’horizon s’élargit, et le ciel semble gagner en immensité. Des dromadaires solitaires ponctuent parfois le paysage, broutant les rares touffes de végétation qui résistent à la sécheresse.

À mesure que nous approchons de Merzouga, nous apercevons au loin une ligne orangée qui se dessine : l’Erg Chebbi et ses dunes majestueuses. Ces monuments de sable peuvent atteindre 150 mètres de hauteur et s’étendent sur des dizaines de kilomètres. Le contraste est saisissant entre la route goudronnée et cet océan de sable qui semble nous attendre.

La dernière portion du trajet est particulièrement spectaculaire. Les dunes se rapprochent, grandissent, et nous comprenons pourquoi Merzouga est considérée comme l’une des portes les plus impressionnantes du Sahara marocain. Nous trouvons deux places dans l’un des campings aménagés au pied des dunes.

Le soir venu, alors que le soleil embrase les dunes de ses derniers rayons, nous prenons l’apéro dans la quiétude de l’endroit. Demain nous partirons découvrir la ville et les environs.