Mine de sel de Wieliczka

Mardi 5 septembre 2023.

Nous quittons la ville de Cracovie se matin pour nous rendre dans la grande banlieue, voir les mines de sel de Wieliczka. Ce n’est pas très loin et nous devons y être à 11H45. Le site est tellement fréquenté qu’il est impératif d’arriver à l’heure sous peine de se voir refuser l’entrée.

Nous quittons notre camping et je m’arrête au feu rouge des voies du tram. Un tram vient de gauche et passe. Le feu repasse en clignotant orange et je redémarre pour traverser les voies. Au dernier moment, je vois un tram qui arrive à toute vitesse de droite. J’ai juste le temps d’accélérer à fond et il passe heureusement juste derrière moi. On a eu 🥵 et nos amis ont bien cru que le tram allait nous percuter l’arrière. Le feu clignotant ne veut rien dire en Pologne et nous ferons doublement attention la prochaine fois.

Nous arrivons bien à temps pour notre visite et nous nous garons à 100 mètres de l’entrée de la mine. Il y a un monde fou. Nous allons descendre à -135 m par les 800 marches d’escaliers. Tout est bien organisé, les visiteurs sont triés par langue et une guide parlant français nous accompagnera.

Notre guide nous raconte l’histoire de la mine et nous informe de la partie physique de cette longue promenade. Tout d’abord nous avons 53 volées d’escaliers à descendre d’un coup. Ensuite ce sera plus horizontal mais avec régulièrement d’autres escaliers pour continuer notre descente qui culminera à 135 mètres.

La mine n’est plus exploitée depuis 1993 suite à des inondations. Il y a de nombreux niveaux mais seuls les trois premiers sont accessibles aux touristes. L’ensemble des galeries fait 300 km. Il y a un sanatorium à 200 mètres de profondeur. A partir du 8ème niveau tout est sous eau. Tout est contrôlé pour notre parfaite sécurité: air, absence de méthane, hygrométrie, température etc. Les saumures sont également pompées continuellement pour garder les pieds au sec, ces saumures sont ensuite dessalées avant de relâcher l’eau douce dans la rivière proche. C’est ce qui explique la production actuelle symbolique de 15.000 tonnes par an. La mine est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978.

La mine a été exploitée dès le 10ème siècle, mais c’est à partir du 13ème siècle que ce labyrinthe souterrain de galeries a été creusé. Le sel, véritable or blanc dont l’exploitation constituait une manne pour les finances du royaume polonais.

Le sel a été déposé il y a 14 millions d’années par la mer avant qu’elle ne soit recouverte et asséchée par les plaques tectoniques. L’exploitation a dégagé de nombreuses salles qui ont été aménagées en restaurants, salles de spectacle et concert et même une cathédrale souterraine avec une messe tous les samedis. Le sol à de nombreux endroits et dans la plupart des salles est constitué de carrelages réalisés en sel.

Après cette longue randonnée, nos jambes sont fatiguées et nous sommes heureux d’apprendre que la remontée se fait en ascenseur. Malheureusement nous découvrons très vite que pour le prendre il faudra suivre une accompagnatrice durant des kilomètres à très bonne allure. On suit des galeries dont on ne voit pas la fin avec comme tout au long de cette visite des sas où on ouvre une porte qui doit être fermée pour ouvrir la suivante (sécurité oblige). C’est éreintant et nous atteignons enfin l’ascenseur où nous sommes entassés comme des sardines. Heureusement la montée ne dure pas très longtemps et nous voyons enfin la lumière aveuglante du jour.

Nous reprenons la route jusqu’à notre bivouac de la nuit près du camp d’Auschwitz que nous visiterons demain matin. Tout le monde est allé coucher tôt, après l’apéro, pour récupérer après cette journée bien remplie.

Oost West, Thuis Best ! (On peut parcourir la terre entière mais on ne sera jamais aussi bien que chez soi).

Après avoir retrouvé Trankilou en pleine forme, nous sommes allés à Castell de Ferro dans une aire de camping-car tenue par des jeunes Français. Il a fait très beau et nous nous sommes reposés, avons promené les chiens sur la plage. Cela a fait du bien à tout le monde après ces presque deux semaines passées sur le bord de la route enfermés dans Trankilou. La petite cité balnéaire est très courue par les Espagnols qui y viennent le week-end. C’est donc assez animé avec du monde sur les plages et sur la promenade du bord de mer. Nous avons pu (fort bien) déjeuner dans un des restos de plage.

C’est une oasis au milieu de l’océan de serres en plastique qui défigure la côte espagnole dans la région. Sur une des photos qui suivent, les tâches blanches dans l’arrière plan sont des serres de culture surtout de tomates mais pas que. On les rencontre en nombre tant en Andalousie que sur la Costa Blanca.

Après ces trois jours de farniente, nous décidons de remonter vers Aguilas en dessous de Carthagène. La Costa de Almeria est belle et pas encore sururbanisée comme la Costa Blanca. Il y a quelques beaux spots de camping sauvage en bord de mer.

Nous passons la jolie cité de vacances de Pulpí, célèbre pour sa géode géante découverte fin 1999. En bord de mer, il y a pas mal de lotissements récents, c’est assez joli. Nous poussons jusqu’à Aguilas faire quelques courses au Mercadona et puis revenons vers les bivouacs possibles le long de la côte. Il y en a beaucoup et nous choisissons un coin merveilleux où il n’y a pas trop de monde. La vue est belle et nous dormirons bercés par le bruit des vagues et du ressac.

Le lendemain, Caro est prise d’une indicible envie de faire les boutiques. Nous remontons vers Murcia où existe une aire de camping-cars installée dans le grand centre commercial du Thader en face d’IKEA. L’aire est bien équipée et il y a profusion de gazon bien entretenu pour promener les chiens. Nous y passons une nuit bien tranquille.

Le lendemain nous repartons vers Torrevieja sur le bord de mer. Nous y déjeunons avant de nous balader un peu. Finalement, l’endroit est sympa mais avec le passage des nombreux promeneurs et les restaurants proches, l’endroit n’est pas assez calme pour y passer une nuit tranquille.

En consultant nos applications, nous choisissons un camping au milieu de nulle part près de Murcia. Comme Caro voudrait faire des lessives, on y trouvera des machines et séchoirs.

Il s’agit d’un grand complexe de location de chalets, piscine et aire de camping-cars installés juste à côté d’une zone protégée entourée de vestiges de thermes romains: Los baños de Fortuna.

Le gros avantage est qu’il va enfin être possible de promener Ulla et de la lâcher pour qu’elle puisse courir dans la bruyère tout son saoul. Elle s’en donnera à cœur joie et trouvera même de l’eau pour y patauger comme elle l’aime. En sortant de la zone protégée, le dernier jour, je vois un panneau indiquant que les chiens ne peuvent être laissés en liberté.

Le vendredi soir, de nombreux Espagnols viennent pour le week-end avec caravane et enfants. L’endroit étant très fréquenté le week-end, il vaut mieux s’en aller.

Cela fait trois mois que nous sommes partis et il est temps de rentrer à la maison. Pour des raisons familiales et professionnelles nous devons remonter un plus tôt que prévu et ne pourrons pas flâner en France. Le samedi matin nous prenons la direction du Nord de l’Espagne. La route est sans histoire et nous trouvons un très bel endroit dans le delta de l’Ebre. Les températures sont déjà plus fraîches et le chauffage ne sera pas du luxe.

Le dimanche matin, nous nous réveillons dans le brouillard mais il se lève heureusement très vite.

Nous repartons vers la France. Après une pause déjeuner à La Junquera, nous franchissons la frontière, passons Perpignan sous les nuages, rattrapons la pluie vers Béziers et la grosse drache à Millau. Nous nous arrêtons à Sévérac d’Aveyron juste après avoir évité de peu une biche qui surgissant des fourrés, traversait la route devant nous. Tout le monde a eu très peur.

Il pleut et il fait froid car nous sommes dans le Massif Central à plus ou moins 700 mètres d’altitude. On se réjouit déjà des croissants et de la baguette tradition que j’irai chercher chez l’artisan boulanger pas loin du bivouac.

Il a plu la nuit et il n’y a que 7° à l’extérieur lundi matin. Nous déjeunons de très bons croissants et d’une baguette bien croustillante. Cela nous change du pain marocain et espagnol.

Route sans histoire jusqu’à Gron à côté de Sens, où nous nous arrêtons dans une aire pleine comme un œuf. Nuit tranquille, croissants et baguettes encore meilleurs que dans l’Aveyron. Nous reprenons la route pour la dernière étape qui nous ramènera sans histoires à la maison en tout début d’après-midi.

A suivre…..

On the road again, on flotte sur notre nuage.

Le lundi de Pâques n’est pas férié ici et tous les magasins sont ouverts. Nous faisons nos courses car demain, nous devons aller au garage qui sera ouvert et où nous pourrons prendre de l’eau et faire les services. Il fait très chaud.

Mardi nous partons vers le garage à du 25 km/h avec les 4 clignotants sur la 4 voies pendant 4 km. Derrière ça klaxonne parfois et on essaye de se faire le plus petit possible en frôlant les rails. Impossible de rouler plus vite, il n’y a plus de suspension et ça tape à chaque défaut dans la route. C’est stressant et nous sommes soulagés d’arriver enfin.

Nous nous installons en face du garage. L’après-midi, nos espoirs de recevoir la pièce rapidement s’envolent. AL-KO m’informe qu’ils ont bien reçu le paiement et que ma commande part seulement. Nous recevons un code tracking du transporteur GLS.

La commande est arrivée à Beaune à 17h51 et est en cours d’acheminement. Le lendemain à 1h56, il est à Roquemaure (Montpellier). A 12h58, il est en Espagne près de Barcelone. On reprend espoir car on le voit avancer.

On regarde de manière de plus en plus compulsive le tracking, il ne se passe plus rien. On a l’impression que le colis n’avance plus.

Le jeudi matin, au réveil toujours pas de mouvement et puis à 11h43, le paquet est à Algeciras dans un centre de transit. On rêve d’une livraison dans la journée. L’après-midi se passe sans plus de nouvelles et je me dis que demain matin le colis sera pris en charge dans un dépôt et mis dans une tournée. On gamberge en se demandant à quelle heure il sera livré, on espère pas trop tard pour que le garage puisse encore monter la pièce.

On n’en peut plus de ces presque deux semaines confinés dans le camping-car sur un parking. Les chiens en ont autant marre que nous, je les sors régulièrement et Ulla un peu plus. On fait le tour du zoning, c’est pas très bucolique mais cela la calme un peu.

Vendredi matin, grosse déception, le colis n’a pas bougé et n’est toujours pas en cours de livraison. On se dit qu’on ne va pas passer trois nuits de plus dans cette rue bruyante avec des camions qui passent à 50 cm depuis 4h00 du matin. J’écris à AL-KO pour leur demander s’il peuvent contacter GLS pour activer la livraison.

Je fais le tour du bloc avec Ulla et au retour remarque un bureau GLS à 200 mètres du garage. Je vais voir en expliquant le problème et l’employé me dit que la livraison est prévue le lundi. Il finit par aller voir dans le dépôt et revient avec mon colis sous le bras. Grosse discussion car il doit livrer à Iveco et il ne sait pas qui je suis. A force de lui montrer les échanges de mails, la copie de la facture. Il finit par prendre une copie de ma carte d’identité et je ressors avec mon colis.

Je dépose le carton chez le chef d’atelier et il me dit de rentrer Trankilou car il va monter la pièce tout de suite. Le temps de tout ranger en vitesse et on y va. Il monte le cric, sécurise d’une chandelle, enlève la roue et trois boulons plus tard, l’ancienne pièce est retirée. Je suis inquiet car elle est beaucoup plus longue que la nouvelle pièce. Le chef d’atelier souffle un peu d’air comprimé dans le coussin et il se déplie par étage pour retrouver la bonne longueur. Le nouveau coussin est aussitôt remonté de même que la roue. Quelques contrôles pour vérifier que Trankilou monte et descend sans problème. C’est terminé.

Le temps de faire la facture (62 €) pour une heure de main-d’oeuvre, c’est inespéré. Je file une bouteille de vin au chef d’atelier et remercie chaleureusement tout le monde. Ils se sont tous montrés très réactifs et désireux de nous aider et le tout avec de grands sourires.

Nous repartons aussitôt et quel confort, on avait oublié ce que c’était de rouler sur un coussin d’air. On repasse par notre parking Mercadona pour refaire les courses et déjeuner.

Nous voilà repartis sur les routes heureux d’enfin bouger après près de deux semaines passées sur un parking. En fin d’après-midi nous nous arrêtons près de Motril, dans une aire de camping-cars qui donne sur la plage. On va retrouver le plaisir de sortir un fauteuil, manger à l’extérieur, heureux d’avoir retrouvé notre liberté de mouvements. Les chiens sont fous de joie de bouger enfin et de se balader sur la plage.

Trankilou le dégonflé.

Lundi matin, nous sommes à la recherche d’un garage qui pourrait résoudre notre problème de suspension pneumatique, courante sur les poids-lourds. Je recherche donc un garage spécialisé et trouve un concessionnaire Iveco à deux pas du Mercadona.

La charmante dame à la réception ne parlant que l’espagnol, nous communiquons par traducteur sur son téléphone. Elle me dit tout de suite que cela va être compliqué car ils ne travaillent que trois jours cette semaine et qu’ils sont déjà surchargés. Elle doit demander au chef d’atelier qui heureusement parle lui l’anglais.

Il vient voir le problème, me demande de soulever la suspension et pulvérise de l’eau sur le système. En moins d’une minute il repère une fuite dans la coussin arrière droit et me demande une documentation technique de la suspension. Je lui montre ce que j’ai et lui communique les adresses des importateurs du système.

Le fabriquant VB air suspension est hollandais et leader du marché sur le segment des camping-cars. Comme le Concorde est monté sur un châssis AL-KO, la suspension pneumatique montée d’origine est un modèle AL-KO air premium X4 made by VB. Cela complique un peu les choses car on ne sait pas qui contacter pour obtenir les pièces.

Cette suspension, en plus d’être très confortable, maintient l’assiette du camping-car quelle que soit la charge. En plus d’être auto nivelante, je peux incliner Trankilou pour faciliter la vidange des eaux grises, remonter l’arrière pour monter dans un ferry, mettre le véhicule droit sur un terrain incliné, etc.

Le chef d’atelier appelle VB Espagne qui lui demande de démonter la pièce pour lui communiquer les références. Rendez-vous est pris pour le lendemain matin, ils vont la démonter et la remonter pour ne pas bloquer Trankilou. Avec les jours fériés qui arrivent (Jeudi Saint, Vendredi Saint) nous sommes bloqués ici au moins une semaine.

Nous retournons donc sur notre parking Mercadonna. Je règle également mon problème Internet en achetant une carte prépayée chez Orange. Le marché espagnol est très concurrentiel et les prix n’ont rien à voir avec ceux de la Belgique. Une carte prépayée coûte 15 à 20 € pour 100 à 140 GB de data et communications illimitées. Le leader du marché est Másmóv!l suivi par Orange et Vodafone.

Nous continuons à nourrir Ianta par petites portions et elle continue à aller mieux. Il fait beau et chaud en Andalousie, tout va bien.

Pour gagner du temps demain matin, nous allons dormir devant le garage. C’est assez bruyant avec le traffic mais tant pis.

Le lendemain, ils enlèvent la pièce mais pas de référence visible. Ils contactent leurs fournisseurs mais personne ne connaît. J’appelle AL-KO France qui me demande mon numéro de châssis et me communique instantanément la bonne référence. Cela n’aide pas plus le garage qui malgré la référence ne trouve toujours pas.

Le coussin a été lacéré sur 10 cm et fuit par endroit. C’est probablement une conséquence de l’éclatement du pneu en 2019. Il a entaillé le caoutchouc et la membrane s’est percée petit à petit avec le travail de la suspension.

Nous repartons sur notre parking Mercadona mais impossible de rouler à plus de 25 km/h. On se gare et deux personnes se mettent devant le camping-car en rigolant. Ce sont nos voisins du camping de Tiznit, ils nous invitent pour l’apéro et nous font promettre de leur rendre visite quand nous allons dans le Cotentin. On a passé une bonne soirée avec eux.

Je contacte AL-KO France pour leur demander de l’aide car pour ne pas rester bloqué ici plusieurs semaines pour trouver cette pièce. Ils me promettent de contacter leur maison mère en Allemagne car ils ne peuvent pas court-circuiter l’Espagne. Un peu plus tard, ils m’envoient une offre pour l’envoi de la pièce avec pré paiement de l’envoi. Je préviens le garage qui est très content et me dit que je peux faire livrer la pièce chez eux et qu’ils la monteront sur la camping-car en ne me comptant que la main d’œuvre. Je peux même profiter de leurs installations pour remplir de l’eau et faire les vidanges. Ils sont vraiment sympa et veulent m’aider.

Nous retournons sur notre parking, je fais le versement de la pièce qui devrait m’arriver dans un délai de 3 à 4 jours selon le site de Colissimo. On peut donc espérer continuer notre voyage dans le courant de la semaine prochaine et c’est un grand soulagement.

Entre-temps, Ianta va tout à fait bien et c’est Ulla qui est tombée malade pendant la nuit. On la met à la diète et elle est guérie pour son repas du soir. Nous voilà partis pour passer les fêtes de Pâques sur notre parking après avoir fait nos courses.

Back to Spain, le Ramadan pour nous c’est terminé.

Dimanche matin, les chiens nous réveillent un peu avant 6H00. Pensant à une urgence, je m’habille rapidement et sort Ulla et puis Ianta. Aucune urgence particulière, elles voulaient manger, mais comme Ianta est à la diète, elle ne reçoit que quelques morceaux de pommes.

Comme nous sommes réveillés, nous nous apprêtons et partons aussitôt les services faits. On se dit que nous pourrions aussi bien rouler jusqu’à Tanger sans s’arrêter à Asilah et prendre le bateau de 18H30 plutôt qu’attendre demain.

Sur l’autoroute, ma suspension pneumatique fait toujours des siennes, il doit y avoir une fuite du côté droit. Tous les 25 à 50 km, le système se met en alerte et je dois m’arrêter couper le moteur et le redémarrer. Malgré ces nombreux arrêts, on avance bien sauf qu’en s’approchant de Tanger Port Med, l’alerte sonne de plus en plus souvent, le mal empire.

Arrivé au port, il n’y a personne et je suis tout seul au Check In qui est fait en quelques minutes alors qu’il y a trois ans en pleine épidémie, il m’avait fallu toute la journée pour le faire. Nous passons les contrôles rapidement, passons au scanner et rejoignons la file de moins d’une dizaine de voitures et camping-cars. Le bateau arrive à l’heure et nous embarquons à l’heure prévue.

Caro prépare du riz et en donne une toute petite quantité à Ianta affamée. Elle mange et miracle, ne le régurgite pas peu après. On lui en redonnera en soirée toujours en petite quantité.

La mer et calme et la traversée se passe sans problèmes. Les formalités au débarquement sont vite passées et nous nous arrêtons sur le parking du Mercadonna où nous retrouvons d’autres camping-cars. Il est 23H00, demain je recherche un garage pour la suspension.

La Place des Trépassés (Jemaa el-Fna)

Ce matin, nous partons de bonne heure en taxis vers la Médina située derrière la place Jemaa el-Fna, lieu incontournable quand on passe à Marrakech. Nous y allons tôt car les températures vont monter encore largement au dessus des 30°C.

C’est la place centrale de la ville, où se déroule la vie publique de Marrakech de jour comme de nuit. Ce centre mythique a été reconnue et inscrite par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité.

Une avenue contiguë à la place est toujours remplie de calèches prêtes à promener les touristes. Il y a beaucoup de monde, cela change des villes désertes et mortes pour cause de Ramadan.

En traversant la place, nous sommes accostés par un policier en civil qui insiste pour que nous mettions nos sacs à dos et à mains devant nous. Il y a beaucoup de pickpockets et il faut être très attentifs et ne pas laisser l’occasion aux larrons.

Nous plongeons dans les souks qui sont bondés et malgré la foule, il y a encore des mobylettes, des vélos et même des ânes qui veulent passer au travers de la foule. C’est très désagréable et il faut faire très attention. Par moment, l’air est vicié par les gaz d’échappement et l’atmosphère bleutée. Je ne comprends pas comment on laisse cette circulation au milieu des piétons.

On trouve de tout dans ces souks, on se fait accoster tout le temps et les prix sont toujours surfaits. Il faut marchander car le premier prix annoncé est souvent quasi le triple de la valeur marchande réelle. Quand ils annoncent de trop hauts prix, on ne discute même pas et on leur tourne le dos tout de suite.

Il y a tellement de ruelles, d’allées et de quartier (teinturiers, tanneurs, ferronniers, vannerie, etc.) qu’on s’y perd facilement. C’est vite un labyrinthe dont il est difficile d’en sortir.

Au bout de quelques heures, il nous faut retourner au point de rencontre pour retrouver notre taxis et rentrer retrouver les chiens bien au frais grâce à la Clim dans le camping-car.

Ianta est malade depuis quelques jours et ne garde aucun repas, nous l’avons mise à la diète et irons la montrer à un vétérinaire en Espagne.

Demain matin nous partons tôt pour remonter à Asilah, proche de Tanger. Nous comptons prendre le bateau lundi matin pour ne pas arriver en Espagne trop tard avec des deux heures de décalage.

Tout s’arrête pendant le Ramadan

Nous restons finalement plusieurs jours à Tiznit, le temps de fabriquer une dernière paire de babouches. La ville est toujours aussi déserte sauf de 16 à 18H00, même pas moyen d’avoir du pain le matin. Le restaurant du camping reste ouvert le soir après la fin du jeûne et nous commandons des pizzas. Il fait de plus en plus chaud et la Clim fonctionne toute la journée ou presque. Nous allons au marché aux poissons dimanche après-midi, les allées sont bondées et on circule difficilement. Le lundi après-midi, on refait un marché.

Mardi 28 au matin, nous repartons à Sidi Wassay plage, on aura moins chaud au bord de l’océan. Tous les villages traversés sont déserts. Aucun commerce n’est ouvert sauf les garages et les pharmacies.

Nous retrouvons notre place avec plaisir, la température est nettement plus supportable ici. Il faut attendre la fin de l’après-midi pour avoir du pain.


J’appelle la concession Fiat d’Agadir et prend rendez-vous pour l’entretien et un contrôle de la suspension de Trankilou. Depuis quelques temps la suspension pneumatique signale un défaut en roulant. Je dois alors m’arrêter et redémarrer pour effacer l’alerte. Ils m’attendent vendredi matin.

Ce Ramadan nous pèse de plus en plus et nous ne nous voyons pas rester un mois de plus dans ces villes et villages déserts. La pression sociale est telle qu’il est impossible pour les Marocains de ne pas faire le Ramadan. Un musulman surpris à boire pendant le Ramadan sera dénoncé et la police l’arrêtera. Il risque entre un et six mois de prison. Tout tourne au ralenti et les gens sont plus irritables à mesure que le soir approche. Cette période n’est donc pas idéale pour faire du tourisme et il va être difficile de l’éviter avant longtemps. Nous décidons de remonter en Espagne où il fait beau maintenant.

Jeudi 30 au matin, nous partons au camping Takat, proche d’Agadir car nous devons être au garage à 9H30. Pas grand monde sur la route, tout est désert. En arrivant, il fait torride car pas un souffle de vent. On passe finalement l’après-midi dans le camping-car avec la Clim à fond. Le soir, il fait plus frais heureusement.


Vendredi matin, nous partons au garage qui fait l’entretien comme prévu mais ne trouve rien pour la suspension. On cherchera un réparateur en Espagne. Comme nous sommes dans le centre d’Agadir, nous passons au supermarché Carrefour qui est ouvert et où miracle il y a du pain.

Nous repartons vers Marrakech et malheureusement tous les 25 km, on doit s’arrêter quelques secondes a cause de la suspension. Heureusement il n’y a pas grand monde sur ces autoroutes à péage.

Nous arrivons au camping Relais de Marrakech, il est comme d’habitude très animé. Comme il y a beaucoup de touristes à Marrakech, les commerces et les restaurants restent ouverts. Il fait très chaud et on met la Clim en route. Heureusement il y a un peu de vent et on peut s’asseoir à l’ombre. Le soir, nous allons manger un couscous au bord de la piscine.

Tifnit, la plage et retour à Tiznit

Le camping La Palmeraie porte bien son nom. Il est ombragé, fleuri, tout est tiré au cordeau. Deux belles piscines, buanderie, restaurant, des robinets partout, un point de service parfait, des emplacements spacieux, des bungalows bien aménagés, du Wifi performant, un petit étang avec des dindons, poules et canards. Dommage qu’il soit au milieu de nulle part, ce qui oblige à avoir un moyen de locomotion. Nous n’y resterons donc que deux nuits.


Camion expédition taillé pour le désert. Bruyant, lent et 30L/100.

Après ce petit paradis, tenu par des Français, nous allons voir le village de Tifnit. Il y a deux grands parkings, quelques restos et une belle plage. Quelques pêcheurs alimentent les restos sur la plage, nous nous y promenons et en une demie-heure on en a fait le tour.







Après quelques courses dans la ville voisine, nous descendons vers la plage de Sidi Wassay et son camping qui donne directement sur la plage et où nous aurons de l’air pour mieux résister à la chaleur qui s’annonce.

La route est assez sympa et longe le parc national de Souss Massa.

Il n’y a pas grand monde dans le camping et nous n’avons que l’embarras du choix pour nous installer dans un bel emplacement bien de niveau et tout près de la plage. Nous dormirons bercés par le bruit des rouleaux de l’océan. Nous allons au restaurant qui reste ouvert pour le ramadan. Nous commandons des poissons grillés pour le lendemain.




Le lendemain midi, nous sommes seuls au restaurant et déjeunons d’une daurade immense et d’une friture de poissons. Pour une fois, les frites servies sont presqu’aussi bonnes que chez nous.

Le lendemain, nous sommes deux couples pour le déjeuner. La vue est superbe et nous nous aimons beaucoup l’endroit. Nous devons retourner à Tiznit enlever une commande enfin livrée mais nous reviendrons.

Tagine de kefta


Nous quittons après le déjeuner et rallions Tiznit à moins d’une heure de route. Nous ne reconnaissons pas la ville qui semble déserte. La plupart des commerces sont fermés à cause du ramadan.

Nous nous installons à notre camping habituel. Le gardien me remet ma commande qui a mis du temps à parvenir suite aux troubles sociaux en France.

En fin d’après-midi, nous allons en ville et cette fois tout est ouvert. Il y a plein de marchands qui vendent des crêpes, des pâtisseries au miel etc. Tout le monde se prépare pour la levée du jeûne qui a lieu à 18H56 ici aujourd’hui. L’heure change tous les jours mais aussi en fonction du lieu.

Il y a un monde fou et c’est dans la foule qu’un chat décide d’attaquer Ulla qui aboie, tout le monde a peur et chasse le chat. Il faut dire que se balader avec elle est toujours assez sportif, c’est épuisant.

Le soir, en sortant les chiens dans les environs, il n’y a plus un chat (au propre comme au figuré). Aucune circulation, personne dans les rues, ils sont tous en train de préparer leur iftar. On pourrait se croire en pleine nuit, s’il ne faisait encore clair. C’est angoissant cette impression d’être seul au monde dans la ville déserte.

Taroudant, les souks le dimanche

Dimanche matin, en nous levant, nous découvrons sur nos téléphones que le Maroc a reculé d’une heure pour le ramadan. Lorsque l’Europe passera à l’heure d’été en avançant d’une heure, nous aurons deux heures de décalage. Le Maroc repassera à l’heure normale le dimanche 23 avril.

Heureusement la boulangerie ouvre très tôt. Après notre petit déjeuner, nous repartons vers les souks. Pas trop de monde, c’est agréable mais aussi pas mal de commerces fermés.

Ces vélos et mobylettes qui passent en force et fendent la foule dans les allées des souks sans mettre pied à terre, sont bien pénibles. Nous ne comprenons pas comment on les laisse faire. Le dimanche il n’y a pas trop de monde heureusement.




La journée se termine devant la TV pour le Grand Prix de F1 passionnant pour une fois jusqu’à l’arrivée.

Lundi matin, nous prenons congé de nos amis et reprenons la route direction Agadir. Il fait toujours aussi beau et la route n’est pas très longue jusqu’au Carrefour d’Agadir. Nous pouvons enfin faire le plein de saucissons, de bières, de vins et de fromage en tranches. Petit détour par Uniprix pour son rayons vins bien plus riches qu’au Carrefour.

Durant le ramadan qui commence jeudi, le rayon vins et alcool des magasins Carrefour sera fermé alors que celui d’Uniprix restera ouvert.

Les pleins faits nous partons jusqu’à Tifnit où nous nous installons dans un très beau camping. La proximité de la mer nous fait profiter d’une petite brise bien rafraîchissante tout comme la bière qui accompagne notre repas.

Tafraout Taroudant, à la recherche des agadirs

Jeudi, Nezah vient nous livrer le tagine kefta commandé la veille et nous nous régalons. Le lendemain, nous allons au restaurant pour le traditionnel couscous du vendredi. Sur le chemin, nous allons boire une bière bien fraîche autour de la piscine d’un hôtel voisin. Cela change des thés à la menthe ou des jus d’orange servis habituellement.

Samedi matin nous prenons la route de la montagne vers Taroudant. Nous cherchons à visiter des greniers fortifiés, véritables réserves de nourriture des villages marocains. Ils sont souvent perchés dans la montagne dans des endroits peu accessibles pour des raisons de sécurité. La plupart du temps, il faut marcher une à deux heure pour les rejoindre.



La route que nous empruntons passe au travers de la montagne pour rejoindre Taroudant. Nos espoirs seront déçus pour les greniers mais la route offre de beaux points de vue et serpente longtemps dans la montagne entre 1.600 et 1.700 mètres. Les paysages sont magnifiques et nous verrons beaucoup de ruines d’anciens villages et même de Ksar.



Tout au long de la route, nous croisons des enfants et des habitants qui nous font des grands signes bonjour en souriant. Si la très grande majorité sont heureux de voir des touristes, il y a parfois un jeune qui nous fait un geste moins sympa et nous restons toujours sur nos gardes et attentifs car ces gamins caillassent parfois les camping-cars.

Dans un village, nous nous arrêtons pour prendre des photos mais je remarque un gamin qui ramasse des pierres. Je sors mon appareil photo et instantanément il bat en retraite. Ils ont peur qu’on les prenne en photo qu’on pourrait montrer à la police en cas de caillassage. Une fois à sa hauteur, j’accélère et je le vois dans mon rétro sortir un caillou de sa poche et le lancer dans notre direction mais nous sommes déjà loin. Si on est attentif et qu’on garde un appareil photo bien en évidence, cela se passe bien car ce sont des cas isolés.


Ancien ksar fortifié

Nous arrivons à Taroudant et nous nous installons dans une aire collée aux remparts de la ville. Les services sont minimaux mais la ville est à deux pas. C’est là que nous nous étions arrêtés il y a trois ans. Nous déjeunons et puis direction les deux souks de la ville: le berbère et l’arabe.









Au détour d’une rue, on trouve une porte surmontée d’un écriteau indiquant une église catholique. Il y en a très peu au Maroc.

Après notre longue promenade dans les souks, nous regagnons Trankilou pour la soirée. Demain nous continuerons notre exploration de la ville.