Après une bonne nuit, nous repartons vers le Sud et la belle lagune de Naïla. Sur la route, à l’entrée du « Sahara Occidental », un contrôle de police prend des photos de nos passeports et de la plaque d’immatriculation.
Les paysages sont grandioses, la route parfois nettement moins. Nous croisons beaucoup de camions sur des passages rendus étroits par l’ensablement de la route. Par moment, il faut zigzaguer entre les trous.
Les travaux de la nouvelle 4 voies express que nous longeons, avancent bien.
On croise pas plusieurs stations-service qui vendent un carburant partiellement détaxé. Le gasoil coûte ici environ 1,02€/l.
Nous nous arrêtons à Akhfennir où nous trouvons du pain, une recharge Maroc Telecom. Nous décidons de déjeuner de fritures et tajine de poissons dans un restaurant de la ville, juste à côté d’une boucherie.
Après déjeuner, nous reprenons un tronçon de la nouvelle voie express qui nous amène à la lagune de Neila. L’endroit est fabuleux, un militaire vient nous contrôler et nous souhaite la bienvenue.
Nous sommes installés au-dessus de la lagune avec une très belle vue à l’horizon.
L’endroit est à hauteur des îles Canaries. Dans la région, il y avait un ferry qui reliait le Maroc aux îles mais il s’est ensablé et n’a jamais été renfloué. Sa carcasse rouillée est paraît-il visible.
L’endroit est parsemé de petites constructions utilisées par des pêcheurs. Ils nous proposent de la lotte vendue nettoyée (vivante) à 20 DH le poisson (1,8€).
Mardi 28 février 2023
Le lendemain matin, le vent souffle assez fort et soulève du sable. Il vaut mieux se mettre à l’abri. Nous déjeunons sur place et reprenons la route vers Tan-Tan plage que nous rejoignons l’après-midi.
Après une nuit calme, nous repartons à Guelmim faire quelques courses au supermarché Marjane. Ici les supermarchés sont au verts 7 jours sur 7. Nous faisons le plein de frigo mais malheureusement pas de bière ni de vin au Marjane. Les rayons ont disparu lorsqu’Auchan a revendu ses parts de la chaîne.
Nous prenons la nouvelle route express vers Tan-Tan Plage que nous atteignons dans l’après-midi. Tout au long de la route, on traverse le désert Il fait beau et nous nous installons au camping.
Vendredi matin le ciel est nuageux et il ne fait pas très chaud. On se dit que nous devrons manger à l’intérieur le couscous que nous avons commandé hier.
En attendant le couscous, je bricole un peu car il y a toujours quelque chose à faire sur un camping-car. En fin de matinée, le soleil et le ciel bleu sont revenus.
Notre couscous arrive et nous déjeunons à l’extérieur et à l’ombre. Après le repas, tout le monde part à la sieste. Quelle vie de bagnard.
Samedi matin, nous revoilà reparti encore plus au Sud vers la plage blanche entre Guelmim et Tan-Tan. Nous suivons une route magnifique qui se termine en bord de mer sur la plage blanche. Quelques casemates, quelques baraquements de pêcheurs, un bâtiment de la Marine Royale et des véhicules 4×4. L’endroit est splendide, fréquenté par des adeptes de vol en parapente et nous décidons d’y passer la nuit.
Jeudi matin, nous avons quitté Tiznit sous le soleil pour rejoindre Sidi Ifni.
Sidi Ifni est une ancienne enclave espagnole où le temps semble suspendu. Les amateurs de surf sont comblés par les plages proches. La ville est considérée comme « la porte atlantique du Sahara. Elle est sur le versant sud de l’Anti Atlas, située au milieu des montagnes et au bord de l’océan et bénéficie tout le long de l’année d’un climat agréable qui en fait une destination d’été prisée par les sahraouis fuyant les grosses canicules du Sahara mais aussi par les touristes étrangers, de nombreux camping cars y sont stationnés durant plusieurs mois, la ville ayant la réputation d’être un havre de paix et de pêche mais aussi de surf et de sport extrême.
La route est belle et après avoir traversé Mirleft, nous arrivons en fin de matinée à notre camping. Pas trop de monde et larges emplacements où nous nous installons.
La ville est située sur un plateau rocheux, les plages sont 50 mètres plus bas. L’activité principale de la ville étant la pèche, les restaurants proposent tous des grillades de poisson et de fruits de mer. Nous y allons déjeuner et puis nous baladons dans la ville. Il fait magnifique. Ifni a été cédée par l’Espagne au Maroc en 1969 et son nom arabisé en Sidi Ifni. De nombreux bâtiment portent encore des inscriptions en espagnol. De larges avenues plantées de palmiers et parsemées de petits jardins, parcs et squares bien verts rappellent le temps de l’époque espagnole.
Située dans la région du Souss, au sud du Maroc, Tiznit est à la fois proche des côtés (15 km) et des plaines luxuriantes à proximité des montagnes. La ville compte environ 80.000 habitants majoritairement berbères.
La création de la ville repose sur une légende, où une femme de grande beauté s’était repentit de ses péchés. En signe de pardon, Allah a fait jaillir une source à ses pieds, que l’on connaît aujourd’hui comme la source bleue qui peut se visiter dans la ville.
Depuis, et comme de nombreuses cités de l’arrière pays, le village est devenu un bastion contre la colonisation étrangère, en construisant des remparts qui entourent l’ancienne médina. Longs de 7 kilomètres, ils comprennent 9 portes et 36 tours. La ville est connue pour son orfèvrerie, comptabilisant plus d’une centaine de bijouteries en argent.
Après nous être installés confortablement dans le camping Tinbar, proche du centre ville, au bord des remparts, nous avons profité des nombreux commerces pour faire quelques achats, laver notre linge, faire faire les ourlets de nos pantalons, faire quelques réserves de légumes et fruits etc.
Électricité au Maroc
Au Maroc, la tension du réseau peut varier de 150 à 280 volts. Les cartes électroniques des frigos tri mixte (12 volts/gaz/ 220 volts) ne le supportent pas et grillent facilement. C’est pourquoi si je me raccorde à l’électricité au camping, je force mon frigo à ne fonctionner qu’au gaz.
Il est recommandé de placer une stabilisateur de tension ce que font la plupart des camping-cars qui restent longtemps au même endroit. Il y a trois ans, j’en ai essayé un mais mon convertisseur ne le supportant pas, j’y ai renoncé.
Avec les nouvelles batteries Lithium et des panneaux solaires, de plus en plus de camping-cars arrivent à être autonomes en énergie. Les batteries de Trankilou se font vieilles et j’y pense de plus en plus même si ces batteries restent très chères.
Avec la machine à café et les nombreux appareils, nous consommons pas mal d’énergie. Ce n’est pas tout d’avoir de grosses batteries, il faut pouvoir les recharger quand on ne circule pas.
En hiver, les deux panneaux solaires à plat sur le toit, n’ont pas un très bon rendement avec le soleil bas sur l’horizon. Mon panneau solaire portable que je peux incliner produit plus d’électricité que les deux autres.
Beaucoup de camping-caristes font réparer et repeindre leurs véhicules à des prix défiants toute concurrence. Des vendeurs ambulants vous proposent des essuie-glaces, de fabriquer des moquettes sur mesure, des tapis, des tentes solaires et autres fabrications en bâche soudée.
Prix du pain
Pour que tout le monde puisse acheter du pain, le Maroc subventionne la farine et le gaz. Un pain marocain coûte entre 1 et 3 dirhams (0,09 à 0,27€) selon la taille et le type, une baguette 1 dirham. Les restes de pain sont vendus sur les trottoirs pour nourrir les poules.
Il existe des tas de petits métiers comme les gardiens de parking. Chaque fois que vous voulez vous garer, vous verrez surgir un gardien qui vous aidera dans vos manœuvres, regardera si vous pouvez y aller ou non. On lui donne une petite pièce et tout le monde est content.
L’absence de touristes pendant la pandémie a fait très mal à l’économie et les Marocains en ont souffert. Dans la rue, on vous dira souvent « Bonjour, comment ça va » mais ne vous fatiguez pas à engager une conversation, ce sont les seuls mots français qu’ils connaissent.
La plupart des commerçants parlent le français, certains fort bien même.
On n’a donc aucune difficulté pour faire ses courses et pour nous Européens, la vie est très bon marché.
Plusieurs équipages VUCC étaient de passage à Aglou, nous avons pu discuter avec eux de notre prochain voyage Pologne-Tchéquie en septembre. Nous avons retrouvé Michèle et Alain avec qui nous allons nous balader dans le sud marocain.
Le vent est tombé et un soleil voilé nous a réchauffés un peu. J’en ai profité pour aller avec Ulla sur la plage. Cela faisait un moment qu’elle n’avait plus couru en liberté. Elle s’en est donnée à cœur joie et est revenue plus calme.
Aglou plage Lotissement en friche
Demain nous partons sur Tiznit, une petite ville que nous aimons bien. La plupart des campings sont complets surtout ceux proches du centre.
Tiznit
Impossible de trouver de la place, tout est complet ou trop éloigné de la ville. Georges et Renée sont au camping municipal qui affiche complet. Nous finissons par nous installer sur le petit parking gardé devant le camping Tinbar. C’est bruyant mais nous sommes sur place si un emplacement se libère.
Quelques courses dans les rues de la ville, on dépose un gros sac de lessive au pressing (9 €). Nous pouvons venir le rechercher lavé, repassé le lendemain après-midi.
Comme le vendredi est le jour du couscous, nous allons au restaurant avant d’acheter un gros sacs de légumes divers (2,25€). Pour les européens la vie ne coûte rien ici. Nous allons nous balader dans la rue des cordonniers. Dans une petite échoppe, Caro achète des sandales très colorées. Le cordonnier propose de me faire des chaussures, il me présente différents modèles, me montre des cuirs de plusieurs couleurs. Je commande finalement des chaussures en cuir bicolore à lacets, cousues main. Elles seront prêtes mardi après-midi (12,60€). Ici on peut se faire faire des costumes, des pantalons à des prix imbattables.
C’est le Maroc
Au réveil, le responsable du camping nous informe que deux places se sont libérées. Nous nous installons confortablement. Les températures remontent, le soleil est revenu et le vent a chassé les nuages. On retrouve une météo plus habituelle et nous pouvons enfin manger à l’extérieur.
Une place supplémentaire s’étant libérée, nos amis installés au camping municipal pourront nous rejoindre demain. Ce sera plus facile pour les apéros.
Lundi 24 février 2020: Après notre circuit dans le sud marocain, nous voilà arrivés à Agadir, ville dans laquelle on trouve un concessionnaire officiel Fiat Professional. Le rendez-vous étant pris, je me rends à l’heure fixée pour vidanger l’huile moteur comme me le recommande, intempestivement je crois, mon ordinateur de bord.
Je passe par la réception qui enregistre le véhicule dans l’ordinateur. La fiche de travail est établie et on m’oriente vers un mécano qui me demande de garer mon camping-car sur le trottoir où se trouve déjà un autre camping-car. Il vidange l’huile, remplace le filtre à huile, contrôle mes plaquettes de frein et place l’ordinateur sur la prise ODB2. Il me remet de l’huile full synthétique et je reçois un bidon de 2L pour les rajouts jusqu’à la prochaine vidange. Bref, en dehors du trottoir, rien de différent par rapport à mon garage officiel belge si ce n’est le montant de la facture, bien sûr.
Plusieurs camping-cars arrivent, ils ont tous rendez-vous pour leur entretien annuel. Un grand entretien avec remplacement des filtres (huile, gasoil, air) coûte 250€. Je payerai 134€ pour mon petit entretien et me dis que je reviendrai faire ici le gros entretien. En Belgique, il m’avait coûté 1.000€ avec le remplacement des plaquettes.
Un camping-cariste français raconte qu’après s’être ensablé, il a forcé la mécanique pour en sortir avec comme conséquences: joint de culasse, joint de pompe à eau, disque d’embrayage cassé et deux soupapes grillées. Au bout de trois jours et 300€, il a récupéré son camping-car réparé.
Le miracle marocain, qui fait tenir des guimbardes brinquebalantes jusqu’au million de kilomètres, c’est l’inventivité et le savoir-faire des mécaniciens. Exemple : les deux soupapes d’échappement cassées d’un Ford Transit 1985 essence ont été remplacées… par des soupapes de moteur diesel, usinées sur place. Deux heures de travail, oui, pose et prix des pièces compris, une cinquantaine d’euros.
Nous partons déjeuner d’une friture de poissons dans un restaurant local et puis allons faire quelques courses dans un supermarché Marjane. On y trouve de tout comme chez nous sauf du porc et de l’alcool.
Les achats faits, nous rejoignons à Takat un camping confortable avec piscine, tenu par des Bretons.
Nous passons en mode sédentaire après notre magnifique tour du Sud marocain. Au moment de l’apéro, Michelle et Alain apprennent que des malfrats ont tenté sans y parvenir de cambrioler leur maison. Ce n’est vraiment pas de chance et ils décident bien normalement d’écourter leur voyage et de remonter chez eux, au cas où les cambrioleurs tenteraient de revenir.
Nous allons retourner à Tiznit et puis passer quelques jours sur la côte. Nous repassons en mode sédentaire ou presque.
Après une bonne nuit bien moins fraîche que la précédente, mais surtout plus silencieuse, nous partons vers Taroudant. Nous allons descendre de plus de 1.000 mètres. Les paysages changent, deviennent plus verts et en terme de cultures, nous passons du safran aux arganiers et puis aux orangers. Alors que rien n’était clôturé, voilà de très grandes fermes aux orangeraies cerclées de murs ou de hautes clôtures. Le long de la route, alors qu’il n’y a aucune maison visible à l’horizon, des personnes attendent, souvent en plein soleil, les mini bus ou taxis collectifs qui les conduiront à la ville.
La poussière au Maroc: Elle est partout sans qu’on ne s’en rende compte. Il suffit de passer un chiffon sur une table propre pour qu’il prenne la couleur ocre.
Fine, elle s’infiltre partout, recouvre toutes les surfaces. On a beau l’épousseter, elle colle.
On la respire, l’avale sans que l’on ne s’en rende compte. La poussière assèche la peau, crevasse les pieds, rend nos cheveux secs. On la retrouve dans le lavabo ou le tub de la douche.
On comprend pourquoi les Touaregs portent toujours leur chèche protégeant le nez et la bouche. En y réfléchissant, avec l’épidémie du coronavirus, c’est peut-être une solution pour pallier la pénurie de masque respiratoire au pays.
Aujourd’hui, le vent souffle sur Taroudant, soulevant des volutes de cette poussière ocre et nous confinant dans nos camping-cars.
Heureusement, le vent tombe et immédiatement la température monte (30°C). Nous sommes installés dans une aire de camping-cars qui n’a rien de bucolique mais qui est bien située sous les remparts de la ville, à proximité du souk dominical et de l’entrée de la médina.
Nous nous préparons à partir visiter la ville quand un camping-cariste maladroit accroche le camping-car d’Alain en essayant de se garer derrière lui.
Les documents d’assurance complétés, nous suivons les remparts pour rejoindre la porte d’entrée principale de la ville.
Nous marchons sur le trottoir quand juste après un virage et dans un crissement de pneus, une voiture vient emboutir un poteau d’éclairage à notre hauteur. Le maladroit remet son moteur en route, une marche arrière et le voilà reparti. Heureusement que le poteau l’a arrêté sinon il montait sur le trottoir où nous marchions. Les gardes d’un bâtiment public voisin ne s’inquiètent pas plus que cela. Le poteau vacille et penche vers la rue mais ne tombe pas.
L’intérieur de la ville ne nous fait pas de trop grosse impression. En dehors des remparts et des avenues extérieures à la médina, nous ne sommes pas tombés sous le charme de la ville qu’on appelle parfois le petit Marrakech, au contraire d’autres.
Demain, nous partons au garage Fiat à Agadir pour faire l’entretien de Trankilou et réparer le feu stop du camping-car d’Alain.
Samedi 22 février 2020: La nuit fut fraîche et le chauffage bien nécessaire à notre réveil. Il ne faut pas oublier que nous sommes à 1.250 mètres. La nuit fut également très agitée pour la horde de chiens errants qui entoure le camping.
Nos voisins bruyants….
Nous reprenons la route vers Agadir. La route traverse la montagne et suit de longues lignes droites tracées sur des plateaux parfois à plus de 1.800 mètres. Il y a peu d’habitants, quelques troupeaux et des nomades.
Nous traversons Tazenakht, ville du tapis berbère, sans nous arrêter.
La route devient de plus en plus belle mais il fait aussi de plus en plus froid.
Portes séparant les provinces
Nous arrivons en fin de matinée à Taliouine où nous nous installons au camping contigu à l’auberge du Safran où nous irons déjeuner. Très bon repas, il y a du safran dans tout y compris dans le thé.
Tagine de légumes safranés, un régal.
L’après-midi, nous partons visiter le village et quelques coopératives qui produisent le safran. La récolte se fait en octobre et aucune fleur n’est visible dans les champs environnants.