Parking, on ne bouge plus.

Jeudi, les magasins sont ouverts. Ils fermeront plus tôt en début de soirée au lieu de 21h30 habituellement. Beaucoup de va et vient. Les camping-cars cars qui partent au Maroc arrivent et croisent ceux qui en viennent.

Dans un coin du parking mais loin de nous, des dizaines de camionnettes et petits camions bâchés sont garés. Ce sont les esclaves des temps modernes, des chauffeurs roumains qui vivent dans leur camionnette non aménagée. Leurs véhicules sont lettrés en espagnol mais sont immatriculés en Roumanie. Ils cuisinent sur un petit réchaud posé sur l’asphalte, se lave en prélevant l’eau d’un bidon et pour le reste, ils doivent chercher un coin désert car aucune toilette publique ici. Lundi, ils reprendront le boulot et attendront un appel pour enlever et aller livrer de la marchandise chez un client.

Les chiens se morfondent à attendre dans le camping-car et nous allons les promener sur la plage de Palmones pas trop loin d’ici. Plein de restaurants dans les rues, des pêcheurs et dans la lagune une nuée de kite surf. Ils volent et sautent à haute vitesse.


La plage est face au rocher de Gibraltar.

Le vendredi tout est fermé et aucun message d’expédition de notre colis. Ce sera donc au plus tôt mardi.

J’ai de quoi m’occuper avec un dossier à terminer pour mon client, des coups de fil à passer. Vendredi soir, tout est terminé. Demain, je pourrai me consacrer à ma déclaration TVA.

Samedi, les magasins sont ouverts et on fait quelques courses en plusieurs fois, ça nous occupe. Je rassemble tous mes documents pour ma déclaration TVA. En milieu d’après-midi, j’ai tout terminé.

Dimanche, les magasins sont fermés et le parking est désert. Les Roumains jouent au foot, discutent et écoutent de la musique. Quelle vie, c’est inimaginable de vivre ainsi des mois moins de chez eux dans de telles conditions.

Demain est un autre jour qui ne sera pas différent des autres. Il va falloir changer de parking et aller au garage, il n’y a que là que je peux prendre de l’eau. Cette semaine va être longue.

Trankilou le dégonflé.

Lundi matin, nous sommes à la recherche d’un garage qui pourrait résoudre notre problème de suspension pneumatique, courante sur les poids-lourds. Je recherche donc un garage spécialisé et trouve un concessionnaire Iveco à deux pas du Mercadona.

La charmante dame à la réception ne parlant que l’espagnol, nous communiquons par traducteur sur son téléphone. Elle me dit tout de suite que cela va être compliqué car ils ne travaillent que trois jours cette semaine et qu’ils sont déjà surchargés. Elle doit demander au chef d’atelier qui heureusement parle lui l’anglais.

Il vient voir le problème, me demande de soulever la suspension et pulvérise de l’eau sur le système. En moins d’une minute il repère une fuite dans la coussin arrière droit et me demande une documentation technique de la suspension. Je lui montre ce que j’ai et lui communique les adresses des importateurs du système.

Le fabriquant VB air suspension est hollandais et leader du marché sur le segment des camping-cars. Comme le Concorde est monté sur un châssis AL-KO, la suspension pneumatique montée d’origine est un modèle AL-KO air premium X4 made by VB. Cela complique un peu les choses car on ne sait pas qui contacter pour obtenir les pièces.

Cette suspension, en plus d’être très confortable, maintient l’assiette du camping-car quelle que soit la charge. En plus d’être auto nivelante, je peux incliner Trankilou pour faciliter la vidange des eaux grises, remonter l’arrière pour monter dans un ferry, mettre le véhicule droit sur un terrain incliné, etc.

Le chef d’atelier appelle VB Espagne qui lui demande de démonter la pièce pour lui communiquer les références. Rendez-vous est pris pour le lendemain matin, ils vont la démonter et la remonter pour ne pas bloquer Trankilou. Avec les jours fériés qui arrivent (Jeudi Saint, Vendredi Saint) nous sommes bloqués ici au moins une semaine.

Nous retournons donc sur notre parking Mercadonna. Je règle également mon problème Internet en achetant une carte prépayée chez Orange. Le marché espagnol est très concurrentiel et les prix n’ont rien à voir avec ceux de la Belgique. Une carte prépayée coûte 15 à 20 € pour 100 à 140 GB de data et communications illimitées. Le leader du marché est Másmóv!l suivi par Orange et Vodafone.

Nous continuons à nourrir Ianta par petites portions et elle continue à aller mieux. Il fait beau et chaud en Andalousie, tout va bien.

Pour gagner du temps demain matin, nous allons dormir devant le garage. C’est assez bruyant avec le traffic mais tant pis.

Le lendemain, ils enlèvent la pièce mais pas de référence visible. Ils contactent leurs fournisseurs mais personne ne connaît. J’appelle AL-KO France qui me demande mon numéro de châssis et me communique instantanément la bonne référence. Cela n’aide pas plus le garage qui malgré la référence ne trouve toujours pas.

Le coussin a été lacéré sur 10 cm et fuit par endroit. C’est probablement une conséquence de l’éclatement du pneu en 2019. Il a entaillé le caoutchouc et la membrane s’est percée petit à petit avec le travail de la suspension.

Nous repartons sur notre parking Mercadona mais impossible de rouler à plus de 25 km/h. On se gare et deux personnes se mettent devant le camping-car en rigolant. Ce sont nos voisins du camping de Tiznit, ils nous invitent pour l’apéro et nous font promettre de leur rendre visite quand nous allons dans le Cotentin. On a passé une bonne soirée avec eux.

Je contacte AL-KO France pour leur demander de l’aide car pour ne pas rester bloqué ici plusieurs semaines pour trouver cette pièce. Ils me promettent de contacter leur maison mère en Allemagne car ils ne peuvent pas court-circuiter l’Espagne. Un peu plus tard, ils m’envoient une offre pour l’envoi de la pièce avec pré paiement de l’envoi. Je préviens le garage qui est très content et me dit que je peux faire livrer la pièce chez eux et qu’ils la monteront sur la camping-car en ne me comptant que la main d’œuvre. Je peux même profiter de leurs installations pour remplir de l’eau et faire les vidanges. Ils sont vraiment sympa et veulent m’aider.

Nous retournons sur notre parking, je fais le versement de la pièce qui devrait m’arriver dans un délai de 3 à 4 jours selon le site de Colissimo. On peut donc espérer continuer notre voyage dans le courant de la semaine prochaine et c’est un grand soulagement.

Entre-temps, Ianta va tout à fait bien et c’est Ulla qui est tombée malade pendant la nuit. On la met à la diète et elle est guérie pour son repas du soir. Nous voilà partis pour passer les fêtes de Pâques sur notre parking après avoir fait nos courses.

Back to Spain, le Ramadan pour nous c’est terminé.

Dimanche matin, les chiens nous réveillent un peu avant 6H00. Pensant à une urgence, je m’habille rapidement et sort Ulla et puis Ianta. Aucune urgence particulière, elles voulaient manger, mais comme Ianta est à la diète, elle ne reçoit que quelques morceaux de pommes.

Comme nous sommes réveillés, nous nous apprêtons et partons aussitôt les services faits. On se dit que nous pourrions aussi bien rouler jusqu’à Tanger sans s’arrêter à Asilah et prendre le bateau de 18H30 plutôt qu’attendre demain.

Sur l’autoroute, ma suspension pneumatique fait toujours des siennes, il doit y avoir une fuite du côté droit. Tous les 25 à 50 km, le système se met en alerte et je dois m’arrêter couper le moteur et le redémarrer. Malgré ces nombreux arrêts, on avance bien sauf qu’en s’approchant de Tanger Port Med, l’alerte sonne de plus en plus souvent, le mal empire.

Arrivé au port, il n’y a personne et je suis tout seul au Check In qui est fait en quelques minutes alors qu’il y a trois ans en pleine épidémie, il m’avait fallu toute la journée pour le faire. Nous passons les contrôles rapidement, passons au scanner et rejoignons la file de moins d’une dizaine de voitures et camping-cars. Le bateau arrive à l’heure et nous embarquons à l’heure prévue.

Caro prépare du riz et en donne une toute petite quantité à Ianta affamée. Elle mange et miracle, ne le régurgite pas peu après. On lui en redonnera en soirée toujours en petite quantité.

La mer et calme et la traversée se passe sans problèmes. Les formalités au débarquement sont vite passées et nous nous arrêtons sur le parking du Mercadonna où nous retrouvons d’autres camping-cars. Il est 23H00, demain je recherche un garage pour la suspension.

La Place des Trépassés (Jemaa el-Fna)

Ce matin, nous partons de bonne heure en taxis vers la Médina située derrière la place Jemaa el-Fna, lieu incontournable quand on passe à Marrakech. Nous y allons tôt car les températures vont monter encore largement au dessus des 30°C.

C’est la place centrale de la ville, où se déroule la vie publique de Marrakech de jour comme de nuit. Ce centre mythique a été reconnue et inscrite par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité.

Une avenue contiguë à la place est toujours remplie de calèches prêtes à promener les touristes. Il y a beaucoup de monde, cela change des villes désertes et mortes pour cause de Ramadan.

En traversant la place, nous sommes accostés par un policier en civil qui insiste pour que nous mettions nos sacs à dos et à mains devant nous. Il y a beaucoup de pickpockets et il faut être très attentifs et ne pas laisser l’occasion aux larrons.

Nous plongeons dans les souks qui sont bondés et malgré la foule, il y a encore des mobylettes, des vélos et même des ânes qui veulent passer au travers de la foule. C’est très désagréable et il faut faire très attention. Par moment, l’air est vicié par les gaz d’échappement et l’atmosphère bleutée. Je ne comprends pas comment on laisse cette circulation au milieu des piétons.

On trouve de tout dans ces souks, on se fait accoster tout le temps et les prix sont toujours surfaits. Il faut marchander car le premier prix annoncé est souvent quasi le triple de la valeur marchande réelle. Quand ils annoncent de trop hauts prix, on ne discute même pas et on leur tourne le dos tout de suite.

Il y a tellement de ruelles, d’allées et de quartier (teinturiers, tanneurs, ferronniers, vannerie, etc.) qu’on s’y perd facilement. C’est vite un labyrinthe dont il est difficile d’en sortir.

Au bout de quelques heures, il nous faut retourner au point de rencontre pour retrouver notre taxis et rentrer retrouver les chiens bien au frais grâce à la Clim dans le camping-car.

Ianta est malade depuis quelques jours et ne garde aucun repas, nous l’avons mise à la diète et irons la montrer à un vétérinaire en Espagne.

Demain matin nous partons tôt pour remonter à Asilah, proche de Tanger. Nous comptons prendre le bateau lundi matin pour ne pas arriver en Espagne trop tard avec des deux heures de décalage.

Tout s’arrête pendant le Ramadan

Nous restons finalement plusieurs jours à Tiznit, le temps de fabriquer une dernière paire de babouches. La ville est toujours aussi déserte sauf de 16 à 18H00, même pas moyen d’avoir du pain le matin. Le restaurant du camping reste ouvert le soir après la fin du jeûne et nous commandons des pizzas. Il fait de plus en plus chaud et la Clim fonctionne toute la journée ou presque. Nous allons au marché aux poissons dimanche après-midi, les allées sont bondées et on circule difficilement. Le lundi après-midi, on refait un marché.

Mardi 28 au matin, nous repartons à Sidi Wassay plage, on aura moins chaud au bord de l’océan. Tous les villages traversés sont déserts. Aucun commerce n’est ouvert sauf les garages et les pharmacies.

Nous retrouvons notre place avec plaisir, la température est nettement plus supportable ici. Il faut attendre la fin de l’après-midi pour avoir du pain.


J’appelle la concession Fiat d’Agadir et prend rendez-vous pour l’entretien et un contrôle de la suspension de Trankilou. Depuis quelques temps la suspension pneumatique signale un défaut en roulant. Je dois alors m’arrêter et redémarrer pour effacer l’alerte. Ils m’attendent vendredi matin.

Ce Ramadan nous pèse de plus en plus et nous ne nous voyons pas rester un mois de plus dans ces villes et villages déserts. La pression sociale est telle qu’il est impossible pour les Marocains de ne pas faire le Ramadan. Un musulman surpris à boire pendant le Ramadan sera dénoncé et la police l’arrêtera. Il risque entre un et six mois de prison. Tout tourne au ralenti et les gens sont plus irritables à mesure que le soir approche. Cette période n’est donc pas idéale pour faire du tourisme et il va être difficile de l’éviter avant longtemps. Nous décidons de remonter en Espagne où il fait beau maintenant.

Jeudi 30 au matin, nous partons au camping Takat, proche d’Agadir car nous devons être au garage à 9H30. Pas grand monde sur la route, tout est désert. En arrivant, il fait torride car pas un souffle de vent. On passe finalement l’après-midi dans le camping-car avec la Clim à fond. Le soir, il fait plus frais heureusement.


Vendredi matin, nous partons au garage qui fait l’entretien comme prévu mais ne trouve rien pour la suspension. On cherchera un réparateur en Espagne. Comme nous sommes dans le centre d’Agadir, nous passons au supermarché Carrefour qui est ouvert et où miracle il y a du pain.

Nous repartons vers Marrakech et malheureusement tous les 25 km, on doit s’arrêter quelques secondes a cause de la suspension. Heureusement il n’y a pas grand monde sur ces autoroutes à péage.

Nous arrivons au camping Relais de Marrakech, il est comme d’habitude très animé. Comme il y a beaucoup de touristes à Marrakech, les commerces et les restaurants restent ouverts. Il fait très chaud et on met la Clim en route. Heureusement il y a un peu de vent et on peut s’asseoir à l’ombre. Le soir, nous allons manger un couscous au bord de la piscine.

Tifnit, la plage et retour à Tiznit

Le camping La Palmeraie porte bien son nom. Il est ombragé, fleuri, tout est tiré au cordeau. Deux belles piscines, buanderie, restaurant, des robinets partout, un point de service parfait, des emplacements spacieux, des bungalows bien aménagés, du Wifi performant, un petit étang avec des dindons, poules et canards. Dommage qu’il soit au milieu de nulle part, ce qui oblige à avoir un moyen de locomotion. Nous n’y resterons donc que deux nuits.


Camion expédition taillé pour le désert. Bruyant, lent et 30L/100.

Après ce petit paradis, tenu par des Français, nous allons voir le village de Tifnit. Il y a deux grands parkings, quelques restos et une belle plage. Quelques pêcheurs alimentent les restos sur la plage, nous nous y promenons et en une demie-heure on en a fait le tour.







Après quelques courses dans la ville voisine, nous descendons vers la plage de Sidi Wassay et son camping qui donne directement sur la plage et où nous aurons de l’air pour mieux résister à la chaleur qui s’annonce.

La route est assez sympa et longe le parc national de Souss Massa.

Il n’y a pas grand monde dans le camping et nous n’avons que l’embarras du choix pour nous installer dans un bel emplacement bien de niveau et tout près de la plage. Nous dormirons bercés par le bruit des rouleaux de l’océan. Nous allons au restaurant qui reste ouvert pour le ramadan. Nous commandons des poissons grillés pour le lendemain.




Le lendemain midi, nous sommes seuls au restaurant et déjeunons d’une daurade immense et d’une friture de poissons. Pour une fois, les frites servies sont presqu’aussi bonnes que chez nous.

Le lendemain, nous sommes deux couples pour le déjeuner. La vue est superbe et nous nous aimons beaucoup l’endroit. Nous devons retourner à Tiznit enlever une commande enfin livrée mais nous reviendrons.

Tagine de kefta


Nous quittons après le déjeuner et rallions Tiznit à moins d’une heure de route. Nous ne reconnaissons pas la ville qui semble déserte. La plupart des commerces sont fermés à cause du ramadan.

Nous nous installons à notre camping habituel. Le gardien me remet ma commande qui a mis du temps à parvenir suite aux troubles sociaux en France.

En fin d’après-midi, nous allons en ville et cette fois tout est ouvert. Il y a plein de marchands qui vendent des crêpes, des pâtisseries au miel etc. Tout le monde se prépare pour la levée du jeûne qui a lieu à 18H56 ici aujourd’hui. L’heure change tous les jours mais aussi en fonction du lieu.

Il y a un monde fou et c’est dans la foule qu’un chat décide d’attaquer Ulla qui aboie, tout le monde a peur et chasse le chat. Il faut dire que se balader avec elle est toujours assez sportif, c’est épuisant.

Le soir, en sortant les chiens dans les environs, il n’y a plus un chat (au propre comme au figuré). Aucune circulation, personne dans les rues, ils sont tous en train de préparer leur iftar. On pourrait se croire en pleine nuit, s’il ne faisait encore clair. C’est angoissant cette impression d’être seul au monde dans la ville déserte.

Taroudant, les souks le dimanche

Dimanche matin, en nous levant, nous découvrons sur nos téléphones que le Maroc a reculé d’une heure pour le ramadan. Lorsque l’Europe passera à l’heure d’été en avançant d’une heure, nous aurons deux heures de décalage. Le Maroc repassera à l’heure normale le dimanche 23 avril.

Heureusement la boulangerie ouvre très tôt. Après notre petit déjeuner, nous repartons vers les souks. Pas trop de monde, c’est agréable mais aussi pas mal de commerces fermés.

Ces vélos et mobylettes qui passent en force et fendent la foule dans les allées des souks sans mettre pied à terre, sont bien pénibles. Nous ne comprenons pas comment on les laisse faire. Le dimanche il n’y a pas trop de monde heureusement.




La journée se termine devant la TV pour le Grand Prix de F1 passionnant pour une fois jusqu’à l’arrivée.

Lundi matin, nous prenons congé de nos amis et reprenons la route direction Agadir. Il fait toujours aussi beau et la route n’est pas très longue jusqu’au Carrefour d’Agadir. Nous pouvons enfin faire le plein de saucissons, de bières, de vins et de fromage en tranches. Petit détour par Uniprix pour son rayons vins bien plus riches qu’au Carrefour.

Durant le ramadan qui commence jeudi, le rayon vins et alcool des magasins Carrefour sera fermé alors que celui d’Uniprix restera ouvert.

Les pleins faits nous partons jusqu’à Tifnit où nous nous installons dans un très beau camping. La proximité de la mer nous fait profiter d’une petite brise bien rafraîchissante tout comme la bière qui accompagne notre repas.

Tafraout Taroudant, à la recherche des agadirs

Jeudi, Nezah vient nous livrer le tagine kefta commandé la veille et nous nous régalons. Le lendemain, nous allons au restaurant pour le traditionnel couscous du vendredi. Sur le chemin, nous allons boire une bière bien fraîche autour de la piscine d’un hôtel voisin. Cela change des thés à la menthe ou des jus d’orange servis habituellement.

Samedi matin nous prenons la route de la montagne vers Taroudant. Nous cherchons à visiter des greniers fortifiés, véritables réserves de nourriture des villages marocains. Ils sont souvent perchés dans la montagne dans des endroits peu accessibles pour des raisons de sécurité. La plupart du temps, il faut marcher une à deux heure pour les rejoindre.



La route que nous empruntons passe au travers de la montagne pour rejoindre Taroudant. Nos espoirs seront déçus pour les greniers mais la route offre de beaux points de vue et serpente longtemps dans la montagne entre 1.600 et 1.700 mètres. Les paysages sont magnifiques et nous verrons beaucoup de ruines d’anciens villages et même de Ksar.



Tout au long de la route, nous croisons des enfants et des habitants qui nous font des grands signes bonjour en souriant. Si la très grande majorité sont heureux de voir des touristes, il y a parfois un jeune qui nous fait un geste moins sympa et nous restons toujours sur nos gardes et attentifs car ces gamins caillassent parfois les camping-cars.

Dans un village, nous nous arrêtons pour prendre des photos mais je remarque un gamin qui ramasse des pierres. Je sors mon appareil photo et instantanément il bat en retraite. Ils ont peur qu’on les prenne en photo qu’on pourrait montrer à la police en cas de caillassage. Une fois à sa hauteur, j’accélère et je le vois dans mon rétro sortir un caillou de sa poche et le lancer dans notre direction mais nous sommes déjà loin. Si on est attentif et qu’on garde un appareil photo bien en évidence, cela se passe bien car ce sont des cas isolés.


Ancien ksar fortifié

Nous arrivons à Taroudant et nous nous installons dans une aire collée aux remparts de la ville. Les services sont minimaux mais la ville est à deux pas. C’est là que nous nous étions arrêtés il y a trois ans. Nous déjeunons et puis direction les deux souks de la ville: le berbère et l’arabe.









Au détour d’une rue, on trouve une porte surmontée d’un écriteau indiquant une église catholique. Il y en a très peu au Maroc.

Après notre longue promenade dans les souks, nous regagnons Trankilou pour la soirée. Demain nous continuerons notre exploration de la ville.

Tafraout on adore la palmeraie.

Comme prévu, nous avons quitté Tiznit mardi matin pour rejoindre Tafraout. Beaucoup de brouillard en sortant de la ville mais il se lève très vite et la route est magnifique, bordée de beaux paysages. Nous traversons de petits villages superbes et puis passons un col à 1.300 mètres, la route descend ensuite jusqu’à Tafraout perché à plus ou moins 1.000 mètres.


Nous retrouvons avec plaisir la grande palmeraie à Tafraout. Il fait moins chaud qu’à Tiznit et il y a de l’air qui rend la chaleur supportable. Nous nous installons dans un coin pas trop fréquenté avec une vue splendide sur la montagne et le rocher du Lion. Le soleil au cœur de la journée fait apparaître un Lion grâce à des jeux d’ombre et d’ensoleillement. Ce lion est éphémère et il est difficile de le repérer une fois l’image disparue.



Nous ne nous lassons pas de la vue et de cet endroit. Un collectif local passe tous les jours pour vous demander une faible participation pour y séjourner. Il y a des poubelles, un petit camion passé tous les jours pour distribuer de l’eau aux camping-cars. Il y a une aire de service pour vider les cassettes à l’entrée de la ville.

Nous retrouvons les mêmes commerçants ambulants qui viennent vous proposer du pain, des viennoiseries, pâtisseries, de la soupe harira, des plats préparés selon vos désirs, un service blanchisserie etc.

La fameuse harira

La ville est assez touristique et quelques beaux boulevards sont bordés de nouveaux bâtiments assez luxueux pour le Maroc, des hôtels restaurants et une partie plus classique avec des souks surtout orientés vers la fabrication de babouches. Nous faisons quelques courses avant de revenir déjeuner chez nous.


L’après-midi un berger passe avec ses chèvres au milieu de la palmeraie. Spectacle amusant de voir ces chèvres grimper dans les arganiers pour en manger les feuilles.




Elles grimpent par l’intérieur de l’arbre et puis passent de branche en branche pour monter assez haut.

Quelques belles promenades dans les environs et beaucoup de gros garages spécialisés en camping-car. Beaucoup viennent ici avec de vieux camping-cars qu’ils font transformer et repeindre pour une croûte de pain ou remettre en ordre mécanique. Les artisans marocains sont fabuleux pour tout ça.

Retour à Tiznit en mode sédentaire.

Nous ne sommes restés qu’une nuit à Tan-Tan Plage avant de rejoindre Tiznit directement. Nos amis quant à eux se sont arrêtés à Bouizakarne où nous sommes allés il y a trois ans.

Pas de chance notre camping Tinbar est complet et nous dormirons une nuit sur le parking avant d’y rentrer nous installer. Nous allons y rester quelques temps pour faire des courses, quelques achats et des travaux sur Trankilou. Nos amis devraient nous rejoindre dans quelques jours.


Vénus et Jupiter sont bien alignés ici aussi

Beaucoup de boutiques et d’artisans dans cette ville que nous connaissons et aimons bien. Nous ferons le plein de poissons que nous congèlerons. Au marché au poisson, le poissonnier pour nous remercier de notre commande nous offre quelques otolithes des poissons. Ce sont des petites pièces qui ressemblent à du nacre ou de l’ivoire et qui servent au poisson à s’orienter. Chez le maigre, ils sont assez développés. Les bijoutiers de Tiznit les montent en bijoux porte-bonheur.

Les températures montent et nous commandons des protections solaires pour nos lanterneaux, histoire de gagner quelques degrés dans le camping-car.

Régulièrement des camping-cars quittent le matin pour revenir le soir. Il y a beaucoup de carrossiers qui repeignent les camping-cars, refont la sellerie, montent des accessoires, réparent, décorent etc.

Nous allons en voir un qui nous polira la face avant car la peinture est très matte. On voulait la faire repeindre mais il nous montre sur un échantillon que ce ne sera pas nécessaire, il ponce au papier de 1500, lave et puis passe à la lustreuse avec de la terre de diatomée. On prend rendez-vous pour la semaine prochaine.

La source bleue

Lors d’une balade, je passe voir la source bleue. La légende veut qu’une prostituée aurait prié Allah, implorant son pardon pour ses péchés. Allah lui aurait accordé son pardon en faisant jaillir une source à cet endroit.




Il fait de plus en plus chaud et les températures dépassent largement les 30°C en journée, heureusement que les nuits restent fraîches.

Ulla se rafraîchit en dormant sur sa gamelle d’eau



Le brillant est revenu.

Au bout de deux semaines, il est temps de bouger un peu. Nous partons demain mardi pour la palmeraie à Tafraout. L’endroit est situé plus haut en altitude et les températures sont plus supportables qu’ici.