Myra, Saint-Nicolas patron du Père Noël

Samedi matin, le 7 septembre, nous quittons Kekova de bonne heure et nous dirigeons vers Myra. Nous garons nos camping-cars à quelques mètres du site, prenons des jus d’orange frais et du thé chez le propriétaire du parking avant d’aller visiter les tombeaux et le théâtre.

Un peu plus tard, nous allons voir l’église de St Nicolas, le site est visité par de très nombreux touristes russes.

Myra est une cité antique dont les vestiges lyciens et romains se situent à environ deux kilomètres de la ville moderne de Demre. Elle est aussi célèbre pour son évêque Saint Nicolas, personnage à l’origine du Père Noël. 

Une grande partie de la cité antique est sous-terre, mais il reste des vestiges remarquables, comme ses rochers creusés de tombes lyciennes à proximité du théâtre. Leur façades sont richement décorées.
Le théâtre de Myra fut hellénique, mais un tremblement de terre le détruisit. Il fut entièrement reconstruit par les romains et une grande partie est très bien conservée. Il comporte 35 rangées, est décoré de nombreuses sculptures de masques, représentant des scènes théâtrales et des figures mythologiques.

Dans l’actuelle ville de Demre, l’église de Saint Nicolas qui remonte à l’origine au III ou IVe siècle, a beaucoup changé depuis. Le 6 décembre de chaque année on y célèbre toujours la Saint Nicolas. A cette occasion beaucoup de chrétiens – essentiellement orthodoxes, de Russie, Grèce font le voyage.
L’église comporte trois bas-côtés latéraux, autour de la nef dont l’autel est flanqué de quatre colonnes. Le narthex et l’exonarthex sont en bon état de conservation. Dans le bas-côté du sud, un sarcophage est censé avoir été celui de Saint-Nicolas.

Après ces visites nous prenons la direction d’Antalya tout en nous arrêtant à Kemer pour quelques courses.

Au plus, nous nous rapprochons d’Antalya, au plus la côte est touristique. Les hôtels sont les uns à côté des autres. Nous aurions dû rouler jusqu’à Antalya pour trouver un bivouac au bord de la mer.

Nous n’avons rien trouvé et devons donc nous contenter d’un parking abandonné. Avec le bruit de la route et de la discotheque proche, nous allons souffrir cette nuit, d’autant plus que nous avons déjà 32°C dans le camping-car.

La baie de Kekova

Partant du petit port d’Andriake qui abrite un chantier naval de restauration des bateaux en bois, le cap est mis à l’Ouest pour atteindre l’ile de Kekova et le port de Kaleköy (anciennement Simena).

On longe d’abord une impressionnante forteresse médiévale d’origine byzantine.

Ensuite, c’est l’émerveillement en longeant les ruines des constructions englouties de l’ile de Kekova. Habitée depuis au moins 3000 ans, la ville engloutie a été construite par les Lyciens au VIII ème sicle avant JC. Elle appartenait à la confédération de Lycie, une des pièces de la mosaïque hellénistique, plus tard rattachée à Athènes.


Suite à un tremblement de terre, le sol s’abaissa de 1 à 2 mètres et la mer recouvrit une grosse partie des habitations. 

Comme convenu la veille, notre capitaine vient nous chercher en bateau vers 9H00. Un petit assortiment de robes de plage et de bijoux est proposé aux passagers. A peine parti, les essayages commencent.

Nous faisons un très beau tour de la baie et de l’île de Kekova. Nous mouillons en rade du port de Simona, où nous nous baignons dans une mer cristalline qui nous rafraîchit.

Le bateau nous déposé ensuite près des restaurants du port proche de notre bivouac. Nous finissons au restaurant Hassan où après quelques palabres, nous nous mettons d’accord pour un menu poisson/calamars/crevettes et salades.

C’est le patron qui est au gril et qui nous cuira parfaitement des produits frais et des sauces goûteuses. Nous nous régalons. Le déjeuner terminé, nous négocions un service taxi pour nous ramener au bivouac. La fille du patron fera, pour un prix ridicule, deux voyages avec le petit bateau du restaurant pour nous ramener au bivouac.

Quand nous retrouvons nos camping-cars, il y fait 38°C. Un peu plus tard, un court orage nous rafraîchit enfin.

L’averse passée, une partie du groupe part vers Simona où le seul accès se fait par la mer. Pas de rues ni de routes accessibles aux véhicules.

Nous restons en contact avec Étienne qui nous confirme que tout va bien pour eux. Marie Thérèse se rend tous les jours dans une pharmacie pour recevoir une injection. Dans dix jours, ils seront fixés pour leur rapatriement.

En route vers la baie de Kekova

Jeudi 5 septembre, enfin une nuit fraîche dans ce petit village perché à 1.200 mètres. Nous passons une bonne nuit mais à 5H30, l’appel à la prière réveille tout le monde en sursaut.

Nous reprenons la route qui nous mènera à Kas dans la baie de Kekova, endroit très touristique.

Vers midi, nous déjeunons à Kas avant de nous promener dans la ville et d’y faire quelques courses.

Dans l’après-midi, nous rejoignons un bivouac en bord de mer dans la baie de Kekova. La piste qui nous y amène est étroite et très encombrée de véhicules en stationnement.

Nous sommes suivis par un Turc qui nous propose une excursion en bateau le lendemain matin. Après négociation du prix, il viendra nous chercher le lendemain à 9H00 avec son bateau pour une excursion dans la baie.

Pamukkale – Hieropolis

Mercredi 4 septembre, après une nuit tranquille, au petit matin, nous découvrons des parapentes et montgolfières qui survolent déjà le site. Nous partons tôt et commençons l’ascension du site. Il fait déjà chaud et la réflexion du soleil sur ce travertin n’arrange rien.

La ville située à l’ouest de la Turquie, est connue pour les eaux thermales riches en minéraux qui coulent le long des terrasses de travertin blanc sur une colline voisine. Elle jouxte Hiérapolis, une ancienne ville thermale romaine fondée vers 190 avant J.-C. et comprenant les ruines d’un théâtre bien préservé et d’une nécropole de sarcophages qui s’étend sur 2 km. La piscine antique est célèbre pour ses colonnes romaines immergées, conséquence d’un tremblement de terre.

Ces vestiges et les travertins d’une beauté hors pair, figurent sur la Liste du Patrimoine Mondial Culturel et Naturel de l’UNESCO. Pamukkale attire chaque année 2 millions de touristes, elle est surfréquentée par des touristes qui se prennent en photo dans toutes les poses possibles pour les publier sur les réseaux sociaux.

Pamukkale signifie poétiquement « château de coton ». Cette formation géologique étonnante tient son origine des nombreuses sources chaudes des environs. Celles ci s’infiltrent dans la roche calcaire et s’enrichissent donc de de minéraux et aussi de CO2.  Par diverses réactions chimiques, la carbonate de calcium se dépose sur les reliefs de la colline. Après évaporation, celui ci forme une couche solide et blanche. De nombreuses vasques formant des piscines naturelles se succèdent ainsi. Une fois remplies par les sources, elles débordent, ce qui créent ainsi des cascades pétrifiées avec ce même carbonate de calcium.

C’est ce qu’on appelle dans le jargon géologique : une tuffière.

Pour vous donner une idée de sa taille, elle mesure 2700 m de long, 160m de hauteur. Elle est donc largement visible depuis le village.

Pour protéger la couche calcaire, les visiteurs sont tenus d’ôter leurs chaussures sur toute la longueur du site, ce qui n’est très confortable par endroit.

Au sommet, on peut visiter les ruines de l’ancienne cité thermale Heriopolis. Un peu plus loin une piscine alimentée par les sources thermales chaudes sont remplies de touristes.

Une fois redescendu, nous déjeunons au restaurant du camping et reprenons la route vers Kale. Nous nous arrêterons en chemin dans un petit village perdu près d’un lac, dans le parking située à côté de l’épicerie au pied de la mosquée qui nous réveillera à 5H30.

Les Turcs viennent nous saluer et intrigués par le jeu, prennent une leçon de pétanque.

Nous avons des bonnes nouvelles d’Étienne qui nous appelle en vidéo, Marie Thérèse est enfin sortie de la clinique. Elle va se reposer une semaine au bord de la mer à Nafpatkos avant d’être rapatriée en France. Son moral est au beau fixe.

Éphèse

La ville sainte d’Artémis, Ephèse était l’une des plus importantes villes de l’antiquité. C’est un vaste site archéologique déployant de très beaux vestiges de plusieurs civilisations. Le site d’Ephèse comporte trois collines, au sud le mont Coressos qui atteint 360 m, au nord- la forteresse d’Ayasoluk, où se fixèrent les premiers arrivants grecs, et entre les deux, le Mont Pion qui formera le centre urbain à l’époque hellénistique – romaine.

Ephèse était la capitale de la province d’Asie et elle pouvait se comparer à Alexandrie, à Antioche ou même à Rome. Le temple Artémis d’Ephèse est l’une des sept merveilles du monde antique.

Sa situation, au carrefour de grandes voies commerciales avec un port abrité et son sol fertiles contribuèrent à son développement.

Pour ne pas trop souffrir de la chaleur, nous partons tôt pour visiter le site. Les fouilles sont loin d’être terminées et il reste encore beaucoup à découvrir. En 2015, l’Unesco a inscrit Éphèse au patrimoine mondial.

A notre arrivée il y a déjà beaucoup de monde sur le site et il fait déjà chaud. Nous visitons pendant trois bonnes heures ce site magnifique. Le monde afflue de plus en plus et c’est en nage que nous quittons le site pour aller déjeuner.

Étienne m’appelle pour nous donner des nouvelles. Marie-Thérèse va bien mais reste trop faible pour voyager. Elle n’a pas d’appétit et s’alimente peu. Il est maintenant question de passer une semaine à l’hôtel à Nafpatkos le temps de reprendre des forces. Elle rentrerait alors en avion accompagnée d’une assistance médicale, Étienne rentrant lui par la route.

L’après-midi, nous reprenons la route vers Pamukkale où nous nous arrêtons dans un camping au pied des concrétions calcaires.

Sur la plage près d’Éphèse

Lundi matin, nous pensons à nos petits-enfants qui prennent le chemin de l’école aujourd’hui.

Nous partons tôt sur des routes encombrées qui suivent la côte égéenne. Vers midi nous sommes à Selçuk.

Les rues sont encombrées et il n’est pas simple de garer 5 camping-cars. Le groupe se divise et finalement nous trouvons un parking.

Nous entrons dans une banque pour apprendre qu’elle ferme une heure à midi et demie. On en profite pour déjeuner.

Une heure et quelque plus tard, je suis de retour dans la même banque. Avec René et Marie-Claude, nous prenons un ticket et attendons qu’on nous appelle. Beaucoup de clients attendent comme nous. Au bout d’une heure et demie, après avoir réclamé plusieurs fois, il faudra l’intervention d’un client turc parlant français pour qu’on s’occupe enfin de nous.

Nous allons acheter des cartes SIM et forfaits Internet chez Turkcell mais leur système est en panne et impossible de les activer. Il nous faudra aller chez Vodafone dont le réseau est paraît-il moins bon. Pas de problème pour activer une carte.

Georges nous a trouvé un magnifique bivouac sur une plage de sable fin aux portes d’Éphèse que nous visiterons demain. Il fait chaud mais comme toujours la brise rafraîchissante du bord de mer rend la nuit agréable.

A l’apéro, nous sommes entourés de couples de mariés qui viennent faire des photos au coucher du soleil.

Nous recevons des nouvelles rassurantes d’Étienne qui attend toujours des nouvelles pour leur rapatriement. Leur assurance doit organiser leur retour en avion mais ils cherchent une solution pour leur camping-car.

La Troade

Dimanche matin, la nuit a été calme et nous partons vers Çannakale pour franchir le détroit des Dardanelles. Le premier ferry rencontré se trouve à Gelibolu. Nous sommes les derniers à monter à bord pour une traversée sans histoire vers la côte historique de la Troade.

Le midi, nous déjeunons à Assos, très fréquentée ce dimanche. Nous passons par des routes très étroites et escarpées. Bar grillé et salade dans un resto de plage, tout va bien.

Après le déjeuner, nous continuons notre route vers Ayvalik. Nous y passerons la nuit près du port de plaisance.

Arrivée en Turquie

Samedi 31 août, nous reprenons la route après une nuit reposante pour contourner Thessalonique et filer vers la frontière turque.

Cette autoroute payante nous amène dans l’après-midi au poste frontière d’Ipsala. Si nous sortons assez rapidement de la douane grecque, nous devons faire la file pour la partie turque. Nous mettrons plus d’une heure à passer mais cela n’est rien en comparaison avec ceux qui rentrent en Grèce, la douane est saturée et nous croiserons des kilomètres de files. C’est la fin des vacances et les Turcs expatriés rentrent chez eux.

Mon réservoir presque vide, cela fait plus de soixante kilomètre que je roule sur la réserve, nous nous arrêtons enfin à une station-service où tout le monde fait le plein. Avec la dévaluation de la livre turque, le gasoil nous revient à 1,03€. Nous changeons un peu d’argent, les banques étant fermées le lendemain.

Il est tard quand nous arrivons à Keşan où nous bivouaquerons dans le parking du stade. Nuit tranquille et pain frais, le lendemain matin.

En route vers la Turquie

Vendredi matin, nous quittons Nafpatkos par la très belle route vers Thessalonique.

En route, nous recevrons des nouvelles d’Étienne qui nous informe que Marie-Thérèse se remet bien et que le moral est au beau fixe.

Nous nous arrêtons le soir dans une cité balnéaire très fréquentée de la mer Égée. La nuit est finalement calme et reposante malgré la chaleur.

Nafpaktos, Hôpital privé Olympion.

Mercredi matin, une bénévole du dispensaire vient nous chercher avec sa voiture pour nous conduire chez un radiologue. Elle est allemande, vit ici depuis 23 ans et parle grec. Je lui parle en flamand et elle me répond en allemand.

Marie-Thérèse passe son examen et nous partons avec ses radios chez un médecin qui lui annonce qu’elle souffre d’une occlusion intestinale nécessitant une hospitalisation. Il nous envoie dans l’hôpital privé Olympion. Nous y allons sans perdre de temps et Marie-Thérèse est prise en charge immédiatement. Un IRM est programmé dans l’après-midi et le couperet tombe, Marie-Thérèse doit être opérée de toute urgence ce qui sera fait dans la soirée.

Jeudi matin, nous retournons à la clinique. L’opération s’est bien déroulée et aucune complication n’est à craindre. Marie-Thérèse doit se reposer et récupérer 4 à 5 jours avant de pouvoir être rapatriée en France. Étienne a eu des contacts avec son assurance « voyage » qui va organiser leur rapatriement en France dans les meilleures conditions.

Lucie, responsable du dispensaire de Nafpaktos, continuera à assurer le support jusqu’à leur départ. Si le problème de santé de Marie-Thérèse s’était produit ailleurs qu’à Nafpaktos, cela aurait été encore plus compliqué sans l’aide de Lucie.

Marie-Thérèse et Étienne étant dans de bonnes mains, nous décidons de continuer notre voyage vendredi matin.

Le soir, nous prenons un verre avec Lucie qui aidera Étienne, si besoin, avant leur rapatriement prévu la semaine prochaine.