Le caravansérail de Sultan Hani et le bazar de Kayseri

Lundi 23 septembre 2019

Ce matin, nous continuons notre route vers la Cappadoce. La route tantôt à deux mais la plupart du temps à quatre voies, traverse la montagne et un grand plateau. Il fait plus froid car nous resterons continuellement au dessus des mille mètres.

Nous passons par Kangal, centre d’élevage de la race de chiens du même nom, appelée encore Berger d’Anatolie. Ces robustes chiens jaunes sont partout dans toutes les rues.

Nous remontons en direction de Sivas pour redescendre ensuite vers Kayseri. En passant, nous nous arrêtons au superbe caravansérail de Sultan Hani.

Nous nous y arrêtons pour déjeuner. Un Turc parlant le français vient nous souhaiter la bienvenue et appelle un guide qui nous ouvre les portes du caravansérail, remarquablement restauré.

Après la visite, île ne nous reste qu’une quarantaine de kilomètres pour rejoindre Kayseri, où nous ferons étape. Nous nous installons dans un parc proche du centre culturel et décidons d’aller à pied dans le centre ville pour visiter le bazar proche de la forteresse.

Kayseri, grand ville de 1,1 millions d’habitants est assez animée. Nous marchons et au hasard de la route devons emprunter une passerelle passant au dessus d’une quatre voie. Comme il y a un ascenseur, nous nous y engouffrons. L’ascenseur d’élève avant de se bloquer en retombant de quelques centimètres. La panique s’installe chez certains. Cela durera une éternité et à coups de montée/retombée nous arrivons enfin à l’étage. Les portes ne s’ouvriront jamais et nous finirons enfin par redescendre pour voir les portes s’ouvrir. Voilà ce qu’il en coûte quand on monte à huit dans un ascenseur prévu pour cinq personnes.

Nous poursuivons notre marche vers le bazar très coloré que nous visitons. Nous rentrons ensuite en taxi pour prendre l’apéro.

Divriği

Dimanche 22 septembre 2019.

Après une nuit tranquille sur notre petit parking du centre ville, nous refaisons les pleins et vidanges avant de reprendre la route.

Nous quittons les gorges de l’Euphrate pour nous enfoncer un peu plus dans l’Anatolie centrale en direction de la Cappadoce.

La route est raide et tortueuse et nous traversons les montagnes pour nous arrêter à Arapgir où nous faisons quelques courses.

La route vers Divriği traverse des montagnes de différentes couleurs et textures. Nous ne nous fatiguons pas de ces beaux paysages.

Nous arrivons à Divriği en début d’après-midi et nous installons sur un grand parking juste en dessous de Ulu Cami Divriği. Cette grande mosquée comprenant un hôpital est en rénovation profonde et nous ne pourrons en voir que trois portails magnifiques.

La grande mosquée de Divriği, à Divriği, fut construite en 1299. L’architecte est Hürremchah d’Ahlat, et celui qui commanda sa construction est Ahmet Chah, régnant alors sur le beylik de Mengücek. Les inscriptions sur les murs incluent des louanges du sultan seldjoukide de Roum Kay Qubadh Iᵉʳ. Le site est classé par l’Unesco au patrimoine mondial depuis 1985.

Nous explorons le site ainsi que la forteresse proche où on jouit d’un très beau panorama sur la ville.

Demain, nous continuons notre route vers la Cappadoce que nous devrions atteindre mardi.

Pertek, Çemişgezek, Kemaliye.

Samedi 21 septembre 2019

Après une bonne nuit, nous repartons vers les sources et gorges de l’Euphrate. Nous nous arrêtons à Pertek pour faire quelques courses, nos frigos étant vides ou presque. Nous trouvons de belles côtelettes d’agneau et du steak dans une boucherie étincelante de propreté.

Quelques kilomètres plus loin, nous longeons le grand barrage Atatürk sur l’Euphrate, la route est magnifique et le panorama grandiose.

La Turquie a investi énormément dans les travaux publics. Avec les militaires, les policiers, les barrages et les routes, il ne doit plus y avoir de chômage.

Le barrage Atatürk est la pièce centrale des 22 barrages prévus dans le projet d’Anatolie du Sud-Est initié par le gouvernement turc. Le barrage est bâti sur l’Euphrate. Sa construction a débuté en 1983 et a été achevée en 1990. Celui-ci fait presque 2 km de long. Le lac artificiel créé couvre une surface de 817 km².

Un peu plus loin, la route est en grosse reconstruction et nous roulons un bon moment dans la poussière. Pour la pause déjeuner, nous nous arrêtons au bord d’une rivière dans la ville de Çemişgezek où se trouvent des sources de l’Euphrate.

Appelés par on ne sait qui, arrivent des policiers qui contrôlent et photographient nos passeports. Ils nous déconseillent de prendre la route que nous venons de faire. Nous sommes très surveillés partout où nous allons.

La route de l’après-midi sera raide et tortueuse avec l’Euphrate très encaissé au fond. Pour le bivouac, nous allons à Kemaliye où nous recherchons un parking pour nos 5 camping-cars ce qui n’est pas facile. Un Turc arrête sa grosse Mercedes immatriculée en Allemagne. Il ne parle pas l’anglais ni le français mais finalement nous parlons flamand et il m’indique un parking possible et tranquille.

Nous trouvons une petite place au milieu du village, trois camping-cars trouvent de la place et les commerçants font bouger deux autres voitures. Nous sommes garés en plein centre du village qui ressemble par endroit à un village suisse avec des maisons en bois.

Après quelques dégustations chez les commerçants, il est 18H30 et nous voulons réserver une table dans un restaurant proche. Il nous fait comprendre que sa journée est terminée. Les gens mangent très tôt ici et nous nous précipitons vers un hôtel proche où nous mangerons dans une sorte de libre service. Pas de bière ni de vin, nous devrons nous contenter de la carafe d’eau. C’est bon mais cela fait cantine tout comme les prix pratiqués puisque nous paierons avec le dessert environ 4 à 5€ par personne.

Nous sommes à 900 mètres et la nuit sera plus fraîche ce qui nous ravit.

En route vers les sources de l’Euphrate

Vendredi matin 20 septembre 2019

Nuit très tranquille, nous repartons en longeant le lac à la recherche d’un monastère. Nous trouvons la route qui traverse une jolie vallée.

L’église en question se trouve dans les hauteurs du village. Elle est dédiée à St Jean et à été reconvertie en mosquée avant de s’effondrer partiellement. Le monument est en restauration.

Nous reprenons l’autoroute où circulent des camions iraniens. On retrouve plus de checkpoints en retrouvant une région peuplée de plus de Kurdes. Les paysages changent à nouveau énormément.

Nous roulons toute la journée et trouvons un bivouac peu après la ville universitaire de Tunceli.

Une journée au bord du lac à la cascade de Tortum.

Jeudi matin 19 septembre, nous nous réveillons au bord de notre route. Il a fait chaud mis dans l’ensemble la nuit fut tranquille avec très peu de trafic.

Les riverains empruntent des ponts constitués de madriers sur des câbles tendus entre les rives. Il n’y a aucune indication de limite de poids autorisé. Je ne m’y aventurerais pas.

Ce matin, le camping-car a un pneu crevé. Un petit coup de compresseur et nous voilà partis à la recherche d’un garage. Nous retraversons le village heureusement plus facilement qu’hier soir. Il y a moins de trafic ce matin. Nous ne trouvons un qui trouve un gros clou planté dans le flanc. Alain fait placer la roue de secours. Le pneu crevé est réparé par vulcanisation à froid et servira de réserve jusqu’au retour du voyage. Avec un flanc abîmé, la carcasse est fragilisée et il vaut mieux ne pas prendre de risques.

Nous repartons pour une courte route qui nous amène au bord d’un lac. Il y a des travaux partout avec de nouvelles routes et tunnels autour du barrage. Le lac a été constitué par des éboulements lors d’un tremblement de terre. L’endroit est paisible et bordé de restaurants.

La plus grande chute d’eau de Turquie est voisine et nous irons nous balader du côté de cette cascade de Tortum.

Georges va négocier un repas poisson avec le restaurateur proche. Nous prenons la journée au calme avant une plus grosse journée de route vendredi.

Vers le Nord-est de l’Anatolie

Mercredi 18 septembre 2019

En explorant les environs du site d’Ani, je vais me balader dans une esplanade qui semble abandonnée. Une série de pavillons de construction très récente (les châssis de fenêtres datent de 2018) entoure une cour carrée. On y trouve, un dispensaire, un local électrique comportant un groupe électrogène, une cafétéria, un secrétariat, des salles de réunions, des boutiques et des WC. Tout est vide et les mauvaise herbes poussent déjà entre les carrelages. Un grand parking vide, éclairé et surveillé par des caméras jouxte l’esplanade. Le tout est surveillé par une personne logeant dans une tente montée en dessous d’un porche. Voilà des budgets qui auraient été mieux dépensés en restaurant les ruines du site.

Ce matin, ce sont les freins du camping-car d’Alain qui posent problème. Un témoin d’alerte d’usure des plaquettes s’allume et puis s’éteint. Au début de voyage c’était de temps en temps mais depuis hier, c’est quasi constant à chaque freinage. Les plaquettes de frein avaient été contrôlées avant le départ. Nous roulons jusqu’à Kars où nous recherchons un garage. Le premier garage Fiat trouvé n’inspire pas confiance et nous repartons. Sur le site de Fiat Professional, on trouve un second garage et nous traversons la ville animée et commerçante jusqu’à l’adresse indiquée où il n’y a rien. En interrogeant les passants, nous finissons par trouver une nouvelle construction ultra moderne abritant la concession Fiat. Un mécanicien vient immédiatement contrôler les freins et annonce que tout est OK et que c’est probablement un faux contact.

Nous prenons la route vers Ardahan dans le Nord Est de l’Anatolie. Les checkpoints s’espacent de même que les camions iraniens.

Les paysages changent, la route traverse de hauts plateaux (1.900 mètres). Beaucoup de bétails gardés par quelques vachers à cheval ou à pieds. Tout est assez vert.

Nous passons la montagne la route redescend et on croirait se trouver dans les Alpes, le paysage est totalement différent avec des résineux et puis des feuillus. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle cette région la Green Valley. Nous grimpons à 2.650 mètres pour redescendre le long d’un barrage. 

Nous prenons la route de où la traversée d’un village sera compliquée avec par endroit une voirie peu adaptée aux gabarits de nos véhicules. Il est 18H00 quand nous trouvons un bivouac pour la nuit.

Étienne nous envoie un MMS qui nous informe que son bateau est finalement parti avec cinq heures de retard. Il ne devrait donc arriver à Ancône que vers 22H00 aujourd’hui. Malheureusement, l’endroit où nous nous trouvons à une très mauvaise couverture réseau et il ne sera pas possible de l’appeler.

Ani, ancienne capitale de l’Arménie 🇦🇲

Mardi matin, je vais beaucoup mieux même si ce n’est pas encore la grande forme. Les pleins faits à la source proche, nous repartons direction Kars et Ani.

Les paysages toujours aussi magnifiques se succèdent, nous croisons de plus en plus de camions iraniens.

A un checkpoint, les militaires nous arrêtent et offrent des pommes à Georges. Ils nous font de grands signes et sourires.

Les routes sont belles et en bon état. Les travaux de modernisation du réseau routier sont partout.

Nous atteignons Ani dans l’après-midi. Il n’y a pas si longtemps que cela, il fallait demander la permission de visiter le site à la ville proche de Kars. Les Turcs n’ont jamais voulu que cette ancienne capitale de l’Arménie devienne un symbole ou un mausolée.

La Turquie et l’Arménie sont séparées par un cours d’eau. Il n’y a aucune frontière ouverte entre les deux pays.

Il y a eu quelques travaux de sauvegardes mais manifestement, il n’y a aucun effort de conservation et restauration.

On voit au loin un village arménien et quelques miradors. Nous passerons la nuit sur le parking du site.

Dogubeyazit bis 🤢

Lundi matin, je me réveille barbouillé. Nausées, sueurs froides, je me rends compte très vite que je ne pourrai pas conduire.

Georges décrète une journée de repos, le temps que je me rétablisse. De fait, je dormirai un jour et une nuit.

Tout le monde en profite pour laver les camping-cars, faire quelques courses en ville. L’apéro du soir se fera sans moi.

En route vers le Mont Ararat et l’Iran.

Dimanche 15 septembre, nous prenons la route ce matin pour rejoindre Dogubayazit, proche de l’Iran.

Nous allons passer Van, quitter le lac du même nom et remonter vers le Nord-est de l’Anatolie. Toute cette région a fait partie de l’Arménie avant de passer sous contrôle turc.

Les paysages sont tous plus magnifiques les uns que les autres, la montagne change continuellement de couleur. Nous verrons également plus de militaires et de checkpoints. En fin de journée, nous croiserons les premiers camions iraniens.

A l’heure du déjeuner, nous nous arrêtons sur un parking mais des militaire nous en chassent. La route longe la frontière iranienne et il y a de plus en plus de miradors et de postes armés. Nous allons un peu plus loin.

En chemin, nous verrons apparaître les neiges éternelles du Mont Ararat qui culmine à 5.165 mètres. C’est sur ce mont qu’après le déluge, Noé posa son arche. Avec quelques différences, l’histoire de l’arche de Noé est décrite dans trois religions: judaïsme, christianisme et islam.

Nous traversons la ville de Dogubeyazit pour nous rendre au « camping » de Noa. Il est situé sur les hauteurs de la ville juste en dessous du palais d’Ishak Pacha.

Un voyageur anversois est déjà installé, il part le lendemain en Iran dans sa Land-Rover Defender.

Des familles turques qui pique-niquent nous invitent à partager leur repas. Ils nous prennent en photo et insistent pour que nous goûtions leur cuisine. Nous emportons quelques crêpes farcies de poulet mariné grillé. C’est fort bon.

Nous visitons le palais et revenons juste à temps avant un gros orage qui ne durera pas.

Relâche à Tusba

Samedi 14 septembre 2019, après une nuit tranquille sur notre chemin, nous roulons quelques kilomètres vers la ville de Gevas. Nous nous arrêtons vers 10H00 dans un petit camping au bord du lac et situé à 6 km de la ville.

Cette journée de repos, nous permettra de lessiver, nettoyer et réparer ce qui doit l’être. Nous irons à la ville refaire le plein de nos frigos, de légumes frais, de pain etc.

Le camping est sommaire mais agréable au bord du lac, en face d’une île sur laquelle est bâtie une église.

Nous allons faire quelques achats à Gevas, Deux supérettes et beaucoup de boutiques font notre bonheur pour faire le plein de fruits et de légumes. Il y a très peu de femmes dans la ville et certaines accompagnant leur mari portent le niqab.

On voit pas mal d’hélicoptères dans le ciel durant la matinée. Nous apprenons en soirée qu’une opération militaire a permis de neutraliser cinq terroristes à Gevas samedi à l’aube.

Des manifestations auraient eu lieu dans plusieurs villes de l’Est de l’Anatolie. La population exigeant le retour des enfants enlevés par le PKK pour combattre dans leurs rangs.

Dans la soirée, nous appelons Étienne. Marie Thé resplendissante est en pleine forme. Leur ferry avec cabine est réservé mardi après-midi. Ils seront un jour plus tard à Ancône et quelques jours plus tard à Angers.