Enfin repartis, nous sommes à Marrakech.

Naufragés de la route, bloqués au milieu de nulle part, il faut s’occuper de tout et des routines quotidiennes. On en a vite fait le tour et l’ennui se superpose à un moral en baisse.

Lundi après-midi, je fais une grande promenade avec Ulla, toute heureuse de se dégourdir les pattes. Encore une journée passée, pas de nouvelles de mon fournisseur.

Mardi, il fait beau. Je bricole sur Trankilou, la pompe à eau met un temps fou à s’arrêter chaque fois qu’on ouvre un robinet, il crache autant d’air que d’eau. Quand il n’y a pas de trace de fuite, cela doit venir de l’aspiration. Je court-circuite le filtre sans que la situation ne s’améliore. Il ne me reste plus qu’à contrôler du réservoir à l’entrée de la pompe et c’est sur le pré filtre de celle-ci que je trouve l’entrée d’air. Je l’enlève et tout va bien à nouveau. Je comptais remplacer la pompe en Espagne, elle fonctionnera bien sans filtre en attendant.

Caro va chercher des légumes avec Abdel, pas de nouvelles du fournisseur, pfff.

Mercredi, je mets un bermuda pour la première fois de notre voyage. Il fait beau et il n’y a ni nuages ni vent. Bonne nouvelle, le fournisseur m’informe que la pièce a quitté l’usine le matin et que dès réception, il demandera à DHL de l’enlever. Enfin, cela bouge un peu.

Jeudi, il fait beau mais le vent est revenu. On passe le temps comme les autres jours quand tout à coup, je vois un mail de DHL qui m’informe avoir pris en charge mon expédition et que la livraison est prévue le jeudi 15 en fin de journée. Super nouvelles, la pièce n’a mis qu’un jour pour arriver en Belgique et mon fournisseur l’a fait enlever sans attendre. Bravo pour la diligence de Jaspers Awans, autre chose qu’Alko France.

Dans la nuit, le vent s’est levé et je dois rentrer l’antenne TV qui souffre sous la bourrasque. Au matin, c’est la tempête de sable. On ferme tout car la poussière rentre partout. Trankilou tangue sous les coups de butoir de la tempête. La clôture se couche, les poteaux en béton qui la soutiennent se cassent les uns après les autres. C’est la cata, toutes les parcelles plantées se recouvrent de sable, les allées laissent voir le sol une fois le sable envolé. Il va falloir beaucoup de travail avant qu’Abdel ne retrouve le petit paradis d’avant. 

À midi, nous sortons manger le couscous commandé la veille. C’est la femme d’Abdel qui l’a préparé et il est délicieux (le couscous).

Nous passons l’après-midi secoué dans Trankilou. Notre envoi est arrivé à Paris ce matin mais n’a plus bougé depuis.

Samedi matin, l’envoi est suspendu. Dimanche, le colis revient à Bruxelles et lundi à l’aube il repart à Paris où il embarque enfin pour Casablanca. Il est débarqué et le dédouanement commence. DHL m’appelle pou le dédouanement, un peu plus tard, je reçois une invitation à payer +/- 220€ de taxes et frais. Tout se fait en ligne. Le colis ne bouge plus jusqu’au lendemain et puis il part à Rabat.

Mercredi, le colis est arrivé à Rabat. Abdel me dit que ce n’est pas possible qu’il est probablement à Nador. Je pars promener Ulla et à mon retour, Abdel me dit que son fils est allé au bureau de Nador et que mon colis est arrivé. Heureusement que nous l’avons pour nous aider.

Nous partons vers Nador qui se trouve à 50 minutes en voiture. On récupère le colis et retour au camping. En passant, on passe par un petit garage et le mécano propose de venir le soir-même. Notre moral qui était tombé fort bas remonte au plus haut.

Le mécano vient avec son cric et démonte la roue, l’ancienne pièce et commence à remonter la nouvelle. Je lui explique comment faire mais il ne m’écoute pas. Résultat, le diaphragme est complètement sorti du support et est plié en deux. Il fait noir et ce sera pour le lendemain.

Le lendemain sans l’attendre je démonte le diaphragme qui n’est plus qu’un long boudin plié en deux. Le mécano revient et on essaye de le replier sur sa base, c’est impossible le caoutchouc se tord dans tous les sens et refuse de se replier sur la base rigide.

Je suggère de faire cela au garage avec un compresseur de segments pour forcer le caoutchouc à descendre droit sur sa base. Ils partent et reviennent deux heures plus tard avec la pièce remise comme à l’origine. Ouf.

Cette tête de mule de mécano n’en fait qu’à sa tête, fait tout sauf ce que je lui suggère et redéploie le diaphragme complètement. Il jette ses outils par terre, je remarque qu’il a plié une de mes clés à tube. Le désespoir revient. Il prétend qu’il faut appeler un spécialiste des suspensions pneumatiques que c’est impossible à faire. Je refuse et lui demande de me remettre la pièce en place comme il l’a fait juste avant et que je placerai la pièce moi-même.

Il repart furieux en maugréant des choses que je suis heureux de ne pas comprendre. Deux heures plus tard, Abdel revient seul avec la pièce. Je clipse le tuyau de pression sur le diaphragme et fixe la partie supérieure puis je remets la roue, la serre et redescend tout doucement Trankilou jusqu’à ce que la partie inférieure du diaphragme soit contre le support sur le bras de suspension. Abdel mince comme un fil de fer, se couche et place le dernier boulon de fixation. Je remets en route et Trankilou se relève comme une fleur. Tout va bien, je le redescend, le monte. Tout cela a pris un peu plus d’une demi-heure, je regrette d’avoir pris ce mécano (sic).

Nous allons nous coucher rassurés et heureux d’être enfin libérés. Le lendemain, nous prenons congé de notre hôte et prenons la direction de Fès. Pour profiter un peu du Maroc, nous allons passer par Casablanca, Mahomedia et Kenitra sur la côte atlantique avant de remonter sur Tanger.

Route sans histoires, je vérifie lors d’un arrêt le coussin, qui est bien gonflé. Fès est une grande ville avec beaucoup de circulation. Des gamins sautent sur l’arrière des camions pour se faire conduire un peu plus loin. D’autres chaussés de rollers s’accrochent aux véhicules pour se faire tirer. On en voit qui essaie de se rapprocher de Trankilou mais il n’y a heureusement pas de bonne prise. On suit un bus qui roule à plus de 50 km/h avec sa remorque. Le bus accélère un peu à 60 km/h, ce qui n’effraie pas le gamin. S’il devait lâcher ou tomber, je ne suis pas certain de pouvoir l’éviter. On change de file.

Nous passons à l’hypermarché Carrefour où nous refaisons le plein de vins, charcuterie etc. Ce retour à la civilisation nous fait beaucoup de bien.

Nous rejoignons le camping et profitons de notre liberté retrouvée. Nous sommes euphoriques et regardons la météo. Elle reste fraîche dans le Nord et il faut descendre un peu pour retrouver du vrai beau temps. Cela nous décide à descendre au Relais à Marrakech où on annonce de 26 à 29 degrés.

Avec l’autoroute, nous arrivons en fin d’après-midi dans ce camping que nous connaissons bien. Nous nous installons et changeons de place à trois reprises avant de trouver un emplacement spacieux, tranquille et sans voisins avec des chiens.

Gros soucis le lendemain matin, Trankilou gîte sur le nouveau coussin dégonflé. Il ne tient donc pas la pression et fuit. Soit le tuyau de pression n’est pas bien connecté soit les mauvais traitements ont eu raison du diaphragme. Revoilà le moral dans les talons. Je desserre la roue sans l’enlever et met Trankilou sur cric pour soulager le coussin dégonflé.

Nos amis vont venir nous rejoindre en fin de semaine et on regardera cela avec un cric hydraulique plus sécurisant que celui en losange moins stable. Si nécessaire on ira chez le garage voisin Iveco.

Après réflexion, je pense remplacer les deux diaphragmes et tenir le meilleur des anciens comme réserve. On ne veut plus être bloqué tant de semaines en cas de problèmes.

Notre camping est bien équipé avec piscine, bar et restaurant. Notre emplacement est spacieux et plusieurs fois par semaine, un cheval tirant une charrette remplie de fruits et légumes passe dans les allées. Caro a déjà fait appel au service lessives. Nous sommes bien ici et le seront encore mieux quand nos amis nous auront rejoints.

Comme prévu, il fait très beau à Marrakech, nous avons eu 28 degrés hier et 12 degrés la nuit, ce qui nous permet de bien dormir. Pas de nuages, c’est le grand ciel bleu toute la journée.

Demain, on se branche à l’électricité pour pouvoir brancher notre climatiseur quand nous partirons la journée en taxis en laissant les chiennes dans Trankilou.

8 réponses sur “Enfin repartis, nous sommes à Marrakech.”

    1. Merci, c’est bien vrai et vous en savez quelque chose. Je me rappelle de vos ennuis en Amérique du Sud et les pays en stan avec le Bavaria. Bonne continuation également, j’ai pas mal de retard sur Polarsteps mais j’ai vu que vous alliez quitter le Koweït.

  1. Avons bien pensé à vous pendant cette longue attente et sommes heureux que vous ayez atteint enfin un peu de civilisation !!! Si vos amis vous rejoignent bientôt, cela va améliorer la situation et votre moral à tous les deux.
    Courage et toujours ravis de recevoir de vos nouvelles et celles de Merdilou😉 Gros bisous pour Caro et toi, Anne.

  2. Bonjour les amis, quelle joie de vous relire après une telle période de silence. Quelle aventure avec ce mécanicien incompétent qui a peut être irrémédiablement abîmé cette pièce de suspension.
    Au moins, vous avez du soleil et de la chaleur. Nous aussi avons vécu un évènement compliqué. La pompe de relevage de l’eau dans notre cave a rendu l’âme. sans doute à cause du fait que l’eau est saumâtre dans le puisard, du fait que l’adoucisseur envoie son eau de régénération dans le puisard en question. résultat, 10cm d’eau!!

    1. Vous n’avez pas de chance non plus avec cette pompe. Nous espérons que vous allez pouvoir résoudre ce problème récurrent.
      C’est quand-même plus sympa ici que dans le Nord. Nous avons bien profité de notre journée dans le centre à Marrakech. Nous étions à l’Ensemble Artisanal où les artisans marocains exposent leurs produits. Au moins, tu es certains d’acheter des produits d’ici et pas du made in China comme dans les souks.

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