Les habitations troglodytes d’Icht et l’irrigation traditionnelle

Mercredi 29 janvier 2025:
La météo prévoit du vent jeudi dans la région, il vaut donc mieux ne pas traîner pour rejoindre Tata et éviter une éventuelle tempête de sable. Sur notre chemin, nous avons prévu de visiter le village souterrain de Icht.

Des chiens errants ont aboyé toute la nuit, nous avions l’impression qu’ils tournaient autour de Trankilou. Nous partons relativement tôt rejoindre Icht pas très éloignée. Rien n’est indiqué et nous tournons en rond pour trouver un parking sécurisé. Pas question d’abandonner nos véhicules au milieu des palmiers. On finit par se rendre au camping proche qui nous autorise à nous garer le temps de visiter le village.

Nous voilà parti à l’aventure en nous guidant au pif car les téléphones recherchent des chemins inexistants. Nous finissons par trouver le village et sommes rapidement entourés d’une nuée d’enfants qui vont nous guider et nous accompagner. Ils ont assez peur d’Ulla et se tiennent à distance.

Ils nous amènent dans un premier souterrain, heureusement Alain a une lampe de poche. La fraîcheur de cette Kasbah nous rappelle notre visite du ksar d’Ouled Driss en 2020.

Les habitations souterraines berbères sont une adaptation au climat aride, elles offrent une protection contre les tempêtes de sable et les vents chauds. La température y est constante été comme hiver.

Icht est une oasis envoûtante qui séduit par son authenticité et ses paysages à couper le souffle. Ce village, réputé pour sa kasbah souterraine unique en son genre, offre une immersion totale dans la culture berbère.

L’une des attractions principales d’Icht est sans conteste sa kasbah souterraine. Creusée sur plusieurs niveaux, elle abrite un labyrinthe de ruelles étroites et de maisons troglodytes. Cette architecture ingénieuse permettait aux habitants de se protéger de la chaleur du désert et des intempéries, L’organisation communautaire de l’espace est verticale avec des puits de lumière et un système de ventilation naturelle.

Sur plusieurs niveaux, on y trouve des espaces de vie, des espaces de stockage de denrées ou un système de gestion et de répartition de l’eau entre les habitants.

Les Khettaras, ou réseau d’irrigation souterraine est constitué de galeries drainantes, héritées de l’époque médiévale (voire antérieure) qui captent l’eau des nappes phréatiques ou des sources montagneuses pour l’acheminer vers les oasis.

Beaucoup se sont asséchées à cause des forages modernes, mais des projets de restauration tentent de les sauvegarder. Creusées à la main sur des kilomètres, avec une pente douce (0,5 à 1 %), elles sont renforcées par des pierres ou des troncs de palmiers. Des puits d’aération verticaux, espacés de 10 à 20 m, permettent l’entretien.

À Icht, les khettaras alimentent les palmeraies et les cultures en terrasse, évitant l’évaporation sous le soleil intense. Dans cet oasis, l’architecture s’enfonce dans le sol pour profiter de l’inertie thermique.

Les dattes sont séchées et conservées à l’abri de la chaleur dans des caves à dattes. Des niveaux supérieurs abritent les habitations, des niveaux intermédiaires servent d’écurie ou de bergerie.

La construction se fait de terre crue mélangée à de la paille (pisé), pierres locales, et bois de palmier pour les plafonds.

Les seguias (canaux de surface) complètent les khettaras, formant un réseau hiérarchisé. La communauté gère l’eau de manière à ce que tous les habitants reçoivent en suffisance l’eau dont ils ont besoin.

Notre visite terminée nous repartons vers Tata, ancienne ville de garnisons, où nous nous installons au camping municipal qui a l’avantage d’être situé au milieu de la ville. Nous avons besoin de pain, de légumes et de fruits.

2 réponses sur “Les habitations troglodytes d’Icht et l’irrigation traditionnelle”

  1. Bravo les aventuriers du sud marocain. Fantastique commentaire : vous nous faites découvrir ces raretés du désert. Il me semble que vous vous rapprochez de la frontière algérienne : prudence ! 😒 Amitiés Anne et Michel

    1. Merci Michel, nous longeons effectivement la frontière algérienne (fermée bien sûr). Aucun problème et nous allons continuer à la longer jusqu’à Merzouga. C’est dans l’extrême Sud proche des régions où le Polisario est actif qu’il faut faire attention.
      Le vent s’est calmé vers 6h00 ce matin et nous époussetons, aspirons, lavons le sable qui est partout.
      Amitiés à vous deux 😘

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