Dimanche 17 septembre 2023
Ce dimanche matin, il fait très beau et après la longue errance de la veille, nous préférons nous reposer un peu, faire les lessives et prendre le temps de préparer un bon déjeuner avant de partir découvrir la ville.
Varsovie a été détruite à 85 % lors de la seconde guerre mondiale. Elle a également perdu une grande partie de sa communauté juive qui constituait un tiers de sa population. À la sortie de la guerre, il a été question de laisser la ville en ruine pour le devoir de mémoire et de la reconstruire ailleurs mais les habitants ont voulu y revenir.
Les travaux de reconstruction de la ville ont, en partie, été pensés par l’architecte historien Jan Zachwatowicz, qui grâce à des peintures de Canaletto, a pu reconstruire la ville presqu’à l’identique. Ces peintures étaient les seules représentations restantes de la ville, les plans et photos ayant disparus lors du bombardement de la bibliothèque.
Le ghetto de la ville ayant été rasé en 1944, il ne reste que quelques morceaux de murs la plupart du temps situés dans des propriétés privées. Il n’y a donc plus rien à voir sauf dans les expositions qui retracent son histoire.
Nous partons juste après le déjeuner avec un Uber Pet en direction du Polin, musée de l’histoire des juifs polonais.
L’exposition principale est un voyage à travers 1000 ans d’histoire des Juifs polonais – du Moyen Âge à nos jours. Les sujets traités permettent de comprendre comment les Juifs sont arrivés en Pologne, comment la Pologne est devenue le centre de la diaspora juive et le foyer de la plus grande communauté juive du monde, comment elle a cessé de l’être et comment la vie juive est relancée.
Une exposition temporaire retrace également le soulèvement et l’incendie du ghetto et la vie des juifs qui y sont restés cachés, refusant la déportation et les meurtres de masse. Ces deux expositions sont absolument remarquables.
En sortant du Polin, je reprends un Uber pour me rendre rapidement au Palais de la Culture et la Science, cet affreux gratte-ciel offert par l’Union Soviétique à la Pologne. Des ascenseurs très rapides permettent d’accéder à la terrasse du 31ème étage qui offre une vue imprenable sur la ville.
Après quelques photos, je vais au parc Lazienki. J’y retrouve des milliers de Polonais et touristes s’y baladant en ce dimanche après-midi. Le Parc Łazienki est le plus grand parc de Varsovie avec ses 76 hectares. Il se situe dans le quartier des ambassades, le long de Aleje Ujazdowskie, qui était la Route Royale, reliant le Château Royal et la résidence de Wilanow.
On peut y voir le Palais sur l’eau, bâtiment central du parc. Statues et bas-reliefs de personnages mythologiques, colonnes à la romaine, représentations de quatre rois polonais chers à Stanislas Auguste ou encore bustes de trois empereurs romains – Titus, Trajan et Marc Aurèle – auxquels fait allusion l’inscription de la frise « Des exemples pour le monde » sont autant d’éléments décoratifs, qui sonnent comme une ode à la grandeur.
En outre, dispersés dans le parc, on peut y voir le Théâtre romain, la Maison Blanche, le Palais Myślewicki ou l’Ancienne Orangerie, le Belvédère, ainsi que le Temple de Sibylle et l’imposant monument de Frédéric Chopin, un des plus célèbres du parc, mais qui a connu une histoire tumultueuse. En effet, il aura fallu cinquante ans pour que l’idée, qui était de rendre hommage à l’artiste, soit enfin réalisée, freinée à de multiples reprises par des défauts de financement ou la Première Guerre Mondiale. Érigée en 1926, elle sera le premier monument de Varsovie abattu par les nazis pendant la deuxième guerre, la musique du compositeur ayant été interdite.
On y trouve également un très beau jardin botanique (arboretum, roseraie et nombreuses plantes médicinales). Le Parc Łazienki constitue un lieu privilégié de promenade au cœur de la capitale polonaise.
Après cette belle promenade, il est temps de retourner au camping pour un apéro un peu spécial puisque nous fêterons l’anniversaire de notre ami Dany. Demain, nous visiterons la vieille ville.