Après une bonne nuit, nous nous mettons en route et levons le camp, sauf Trankilou qui ne se lève pas ou à peine. À la sortie du camping, j’arrache même le marchepied sur un ralentisseur. Je roule doucement, la suspension monte doucement mais c’est la galère.
Nous roulons quelques kilomètres mais impossible de rouler comme ça. Trankilou penche à droite sur le coussin qui n’arrive pas à prendre sa pression. Nous nous arrêtons dans une grande station-service où nous faisons le plein. Il y a une fosse et un cric et le pompiste est d’accord pour que nous les utilisions. On ne voit rien mais on entend un petit sifflement d’air qui semble provenir du haut du coussin.
Je décide de démonter une fois de plus. Norbert reste avec moi pour aider, nos autres amis continuent vers Kenitra, nous les rejoindrons plus tard. On démonte le tout et on ne trouve rien, aucune fuite dans le coussin ni dans le tuyau de pression. Cela ne peut donc provenir que du connecteur dans lequel se cale le tuyau. Après remontage, je mets le circuit sous pression mais cette fois en gonflant à 6 kg via la valve du circuit sous le capot moteur.
Trankilou monte et on n’entend plus rien. Au bout d’une dizaine de minutes, le coussin se dégonfle doucement. C’est à n’y rien comprendre, impossible d’en faire plus, on va devoir rouler comme cela. Il est presque midi et nous déjeunons sur place avant de regonfler et de repartir. Trankilou roule bien, on entend le compresseur qui se met en route pour compenser la fuite. Jusqu’à Kenitra, on ne devra s’arrêter qu’une seule fois pour regonfler.
En fin d’après-midi, nous nous arrêtons au Marjane de Kenitra pour faire des courses. Après un coup de gonfleur, nous allons au camping où nous retrouvons Alain et Michèle. Si la fuite ne s’aggrave pas en roulant, je devrais pouvoir rouler jusqu’au bateau et passer en Espagne et rouler jusqu’au garage Iveco.
Vendredi 1er mars
Nous repartons après gonflage et tout va bien jusqu’à quelques km d’Asilah. Un petit coup de gonfleur et nous nous arrêtons sur le parking du port. Il est midi et nous allons manger dans un petit resto, un petit tour dans la médina pour des fruits frais et nous repartons faire les derniers kilomètres jusqu’à Tanger Méd, on prendra le bateau de 18H30.
Check-in et formalités de douanes relativement rapides, le passage des véhicules au rayons X se passe bien, nous sommes dans la file de l’embarquement bien à temps. Nous montons à bord et nous voilà partis pour une heure trente de traversée. Le débarquement sera un peu plus laborieux pour passer la douane à Algeciras. Dans les files, le compresseur se met souvent en route, on penche à nouveau. Nous arrivons enfin sur le grand parking où nous passerons la nuit.
Samedi 2 mars
Tous les magasins sont ouverts et nous ne nous en privons pas. Mercadonna, Leroy-Merlin, la grand bazar chinois, nous les ferons tous car demain tout est fermé.
Dimanche 3 mars
Alain et Michèle arrivent et s’installent à coté de nous. Alain qui parle l’espagnol me propose de me servir d’interprète chez Iveco le lendemain.Je profite de la journée pour tenter de redonner vie à mon marchepied arraché. Il est en piteux état mais j’arrive à lui redonner vie.
Lundi 4 mars
Nous sommes au garage peu après 8H30, Alain traduit le problème et ils nous demandent de patienter. Une grosse demi-heure plus tard, un mécano s’occupe de nous, il démonte tout et avec le chef d’atelier qui supervise le tout, ils confirment que le problème vient du tuyau qui ne s’accroche pas bien dans le connecteur. Le mécano marocain en regonflant le coussin pour le replier, a abimé plusieurs lamelles d’accrochage. Avec la pression, le tuyau recule et la fuite est à ce niveau. Ils me proposent de bidouiller quelque chose pour fixer un autre connecteur sur le coussin. Nous allons manger un sandwiche pendant qu’ils travaillent. Un mécano revient avec le coussin sur lequel il a fixé un autre connecteur. C’est du travail d’orfèvre, il a utilisé une résine composite, cela devrait aller. Avec le chef d’atelier, ils remontent le tout et arrivent même à replier le coussin en place sur Trankilou. Vers 16H30, nous repartons enfin, tout va bien, plus de fuite. Demain, nous pourrons commencer à remonter doucement. Le problème est enfin réglé, on peut dire que ce mécano marocain nous aura coûté pas mal d’argent et de temps perdu.
On voit bien que les gens commencent à remonter car le camping se remplit chaque jour un peu plus. On finit par laisser une table sur un emplacement proche pour nos amis qui nous rejoignent aujourd’hui.
Norbert et Evelyne arrivent en début d’après-midi et tout le monde est très heureux de se retrouver enfin. Ils s’installent et puis nous nous occupons de Trankilou. Le coussin n’est pas en forme car dégonflé. En montant le cric pour soulever la roue, il s’est déplié complètement et il va falloir le remettre en place pour la troisième fois. Nous irons lundi au garage Iveco que j’ai repéré pas trop loin d’ici.
Il fait beau, nous prenons un bon apéro et le dimanche Evelyne nous prépare menu 4 services (du bon canard, du fromage ariégeois). Le dimanche se passe tranquille, il fait beau.
Lundi 26 février
Nous partons au garage Iveco où nous sommes très bien reçus dans un superbe bâtiment. La réception tout en marbre est très confortable avec des canapés pour les visiteurs. Un réceptionniste s’enquiert du problème et nous fait appeler un chef d’atelier qui prend notre pièce et repart à l’atelier. Il revient 20 minutes plus tard pour nous dire très poliment d’aller nous faire voir ailleurs, c’est-à-dire chez Ismaïl Cardan. On finit par le trouver et plusieurs mécanos s’occupent de nous, chacun avec sa solution. En bref, on doit venir avec Trankilou pour le remettre en place. On a beau leur dire que cela ne sert à rien, rien n’y fait. À force, un jeune part avec la pièce chez un autre mécanicien et revient 20 minutes plus tard avec le coussin replié comme à l’origine. Il nous demande 100 MAD soit moins de dix €.
Nous déjeunons et nous mettons au boulot. Je me dis que plutôt que de piquer le tube de pression dans la collerette du connecteur, je devrais peut-être glisser la collerette sur le tube, enfoncer ce dernier dans le connecteur et glisser la collerette pour le coincer. Cela devrait être plus étanche. On fixe le coussin puis la roue et on redescend doucement le cric jusqu’à ce que le coussin touche le bras de suspension. Il ne me reste plus qu’à serrer le troisième boulon. Je décide de tout laisser comme cela et de ne regonfler que quand nous partirons d’ici.
Nos autres amis arrivent en fin d’après-midi comme prévu. Ils trouvent encore de la place mais les emplacements libres sont de plus en plus rares. Tout le monde est content de se retrouver.
Mardi 28 février
Nous partons avec un taxi 6 places vers le centre de Marrakech pour la journée. On passe au centre artisanal où tout le monde fait des emplettes. Georges et moi allons quelques rues commerçantes plus loin, lui pour trouver de quoi soigner son rhume dans une pharmacie et moi pour changer de l’argent et trouver un coiffeur. Je finis par trouver le coiffeur le moins doué de Marrakech. Il me coupe beaucoup trop court avec une taille en escalier, je déteste. Heureusement que je lui ai interdit la tondeuse et demandé de les laisser longs.
Nous nous retrouvons pour aller déjeuner près des souks. On se fait aborder continuellement par des rabatteurs. Il y a un monde fou, je me fais même traiter de raciste par un rabatteur africain parce que je ne rentre pas dans son restaurant.
Au bout d’une longue promenade, on se décide enfin pour une terrasse ombragée sur le toit d’une maison. On a droit à une bière sans alcool et sans goût mais qui rafraîchit. Nous déjeunons et puis repartons faire le tour de la place Jemaâ El Fna, le cœur et le symbole de la ville.
Les charmeurs de serpents, les tambours, les dresseurs de singe, les camelots, les vendeurs à la sauvette, tout le monde est là. L’ambience de la Place évolue tout au long de la journée. Dès la tombée de la nuit, la place change totalement d’ambiance. Toutes les échoppes de la matinée disparaissent pour laisser place à des stands de nourriture, des musiciens et des spectacles improvisés de toute sorte.
Nous faisons encore quelques emplettes e avant de retourner à notre point de départ et d’appeler notre taxi. Le soir à l’apéro, nous décidons de commander un couscous pour le lendemain et de repartir jeudi vers Kenitra.
Mercredi 28 février.
Les nuits sont fraîches (8 degrés) et on supporte un petit coup de chauffage au réveil. Heureusement, le soleil nous ramène 24 degrés rapidement. Nous allons chercher notre couscous à la petite boutique voisine et nous nous régalons.
Demain, c’est le jour du départ et on croise les doigts pour que tout se passe bien avec Trankilou. On n’a découvert aucune fuite au coussin et cela devrait aller.
La tempête Louis menace la Belgique de ses rafales mais ici tout va bien. Il va faire chaud et nous avons prévu de faire l’impasse sur les souks et de l’agitation qui l’anime pour lui préférer l’ensemble artisanal voisin.
Après le petit déjeuner, les promenades, nous nous raccordons à l’électricité et branchons la climatisation pour le confort des chiens en notre absence. Nous attendons quelques minutes notre taxi qui est toujours à 100 MAD depuis 2020. La plupart des taxis sont des Dacia Lodgy 7 places, cela permet de voyager avec d’autre personnes et de partager la course. C’est ce qui se passe avec un couple d’Espagnols et leurs deux chiens qui embarquent avec nous.
Nous arrivons à l’ensemble artisanal, l’ambiance est feutrée, dans les boutiques on trouve des vrais artisans et des membres des coopératives artisanales. Ici on ne discute pas les prix, un peu plus chers que dans la Médina mais les produits proposés sont fabriqués par les artisans et pas de Made in China. Les vendeurs sont nettement moins agressifs que dans les souks, on trouve principalement de la dinanderie, des bijoux, de la maroquinerie, des tissus, des carrelages, des chaussures et babouches et plein d’articles cadeaux. Nous achetons des ceintures, une veste, des sacs et des petits cadeaux.
L’ambiance est cosy’, vous ne vous faites pas agresser continuellement par les vendeurs,
Vers 13h00, nous déjeunons sur place, le couscous est tentant mais on le mange normalement le vendredi ce nous avons prévu de faire au bord de la piscine au relais. On choisi donc des tajines œuf kefta. C’est délicieux et nous nous régalons. Nous commandons des thés à la menthe et une assiette de pâtisseries marocaines’, histoire de terminer sur une note sucrée.
Pendznt que Caroline termine quelques achats, je pars vers la Koutoubia qui semble n’avoir pas trop souffert du tremblement de terre récent,
.Je cherche une banque ou des ATM et surtout une recharge Internet. Tout cela est disponible dans une rue parallèle à l’avenue Mohamed V et puis je retrouve Caro.
Plusieurs taxis attendent à la station proche, par précaution on demande toujours le prix avant de monter à bord. Ils demandent 160 MAD et nous leur en proposons 100, ils proposent alors 15 € que nous refusons tout autant en maintenant notre prix, nous nous éloignons mais un des chauffeurs nous rappelle et accepte la course.
Nous rentrons, il y a 20 degrés dans Trankilou grâce à la clim. Les chiennes sont contentes de nous voir et je les emmène promener. Nous avons passé un bon moment.
Le vendredi c’est le jour du couscous et nous n’y dérogerons pas au bord de la piscine.
Naufragés de la route, bloqués au milieu de nulle part, il faut s’occuper de tout et des routines quotidiennes. On en a vite fait le tour et l’ennui se superpose à un moral en baisse.
Lundi après-midi, je fais une grande promenade avec Ulla, toute heureuse de se dégourdir les pattes. Encore une journée passée, pas de nouvelles de mon fournisseur.
Mardi, il fait beau. Je bricole sur Trankilou, la pompe à eau met un temps fou à s’arrêter chaque fois qu’on ouvre un robinet, il crache autant d’air que d’eau. Quand il n’y a pas de trace de fuite, cela doit venir de l’aspiration. Je court-circuite le filtre sans que la situation ne s’améliore. Il ne me reste plus qu’à contrôler du réservoir à l’entrée de la pompe et c’est sur le pré filtre de celle-ci que je trouve l’entrée d’air. Je l’enlève et tout va bien à nouveau. Je comptais remplacer la pompe en Espagne, elle fonctionnera bien sans filtre en attendant.
Caro va chercher des légumes avec Abdel, pas de nouvelles du fournisseur, pfff.
Mercredi, je mets un bermuda pour la première fois de notre voyage. Il fait beau et il n’y a ni nuages ni vent. Bonne nouvelle, le fournisseur m’informe que la pièce a quitté l’usine le matin et que dès réception, il demandera à DHL de l’enlever. Enfin, cela bouge un peu.
Jeudi, il fait beau mais le vent est revenu. On passe le temps comme les autres jours quand tout à coup, je vois un mail de DHL qui m’informe avoir pris en charge mon expédition et que la livraison est prévue le jeudi 15 en fin de journée. Super nouvelles, la pièce n’a mis qu’un jour pour arriver en Belgique et mon fournisseur l’a fait enlever sans attendre. Bravo pour la diligence de Jaspers Awans, autre chose qu’Alko France.
Dans la nuit, le vent s’est levé et je dois rentrer l’antenne TV qui souffre sous la bourrasque. Au matin, c’est la tempête de sable. On ferme tout car la poussière rentre partout. Trankilou tangue sous les coups de butoir de la tempête. La clôture se couche, les poteaux en béton qui la soutiennent se cassent les uns après les autres. C’est la cata, toutes les parcelles plantées se recouvrent de sable, les allées laissent voir le sol une fois le sable envolé. Il va falloir beaucoup de travail avant qu’Abdel ne retrouve le petit paradis d’avant.
À midi, nous sortons manger le couscous commandé la veille. C’est la femme d’Abdel qui l’a préparé et il est délicieux (le couscous).
Nous passons l’après-midi secoué dans Trankilou. Notre envoi est arrivé à Paris ce matin mais n’a plus bougé depuis.
Samedi matin, l’envoi est suspendu. Dimanche, le colis revient à Bruxelles et lundi à l’aube il repart à Paris où il embarque enfin pour Casablanca. Il est débarqué et le dédouanement commence. DHL m’appelle pou le dédouanement, un peu plus tard, je reçois une invitation à payer +/- 220€ de taxes et frais. Tout se fait en ligne. Le colis ne bouge plus jusqu’au lendemain et puis il part à Rabat.
Mercredi, le colis est arrivé à Rabat. Abdel me dit que ce n’est pas possible qu’il est probablement à Nador. Je pars promener Ulla et à mon retour, Abdel me dit que son fils est allé au bureau de Nador et que mon colis est arrivé. Heureusement que nous l’avons pour nous aider.
Nous partons vers Nador qui se trouve à 50 minutes en voiture. On récupère le colis et retour au camping. En passant, on passe par un petit garage et le mécano propose de venir le soir-même. Notre moral qui était tombé fort bas remonte au plus haut.
Le mécano vient avec son cric et démonte la roue, l’ancienne pièce et commence à remonter la nouvelle. Je lui explique comment faire mais il ne m’écoute pas. Résultat, le diaphragme est complètement sorti du support et est plié en deux. Il fait noir et ce sera pour le lendemain.
Le lendemain sans l’attendre je démonte le diaphragme qui n’est plus qu’un long boudin plié en deux. Le mécano revient et on essaye de le replier sur sa base, c’est impossible le caoutchouc se tord dans tous les sens et refuse de se replier sur la base rigide.
Je suggère de faire cela au garage avec un compresseur de segments pour forcer le caoutchouc à descendre droit sur sa base. Ils partent et reviennent deux heures plus tard avec la pièce remise comme à l’origine. Ouf.
Cette tête de mule de mécano n’en fait qu’à sa tête, fait tout sauf ce que je lui suggère et redéploie le diaphragme complètement. Il jette ses outils par terre, je remarque qu’il a plié une de mes clés à tube. Le désespoir revient. Il prétend qu’il faut appeler un spécialiste des suspensions pneumatiques que c’est impossible à faire. Je refuse et lui demande de me remettre la pièce en place comme il l’a fait juste avant et que je placerai la pièce moi-même.
Il repart furieux en maugréant des choses que je suis heureux de ne pas comprendre. Deux heures plus tard, Abdel revient seul avec la pièce. Je clipse le tuyau de pression sur le diaphragme et fixe la partie supérieure puis je remets la roue, la serre et redescend tout doucement Trankilou jusqu’à ce que la partie inférieure du diaphragme soit contre le support sur le bras de suspension. Abdel mince comme un fil de fer, se couche et place le dernier boulon de fixation. Je remets en route et Trankilou se relève comme une fleur. Tout va bien, je le redescend, le monte. Tout cela a pris un peu plus d’une demi-heure, je regrette d’avoir pris ce mécano (sic).
Nous allons nous coucher rassurés et heureux d’être enfin libérés. Le lendemain, nous prenons congé de notre hôte et prenons la direction de Fès. Pour profiter un peu du Maroc, nous allons passer par Casablanca, Mahomedia et Kenitra sur la côte atlantique avant de remonter sur Tanger.
Route sans histoires, je vérifie lors d’un arrêt le coussin, qui est bien gonflé. Fès est une grande ville avec beaucoup de circulation. Des gamins sautent sur l’arrière des camions pour se faire conduire un peu plus loin. D’autres chaussés de rollers s’accrochent aux véhicules pour se faire tirer. On en voit qui essaie de se rapprocher de Trankilou mais il n’y a heureusement pas de bonne prise. On suit un bus qui roule à plus de 50 km/h avec sa remorque. Le bus accélère un peu à 60 km/h, ce qui n’effraie pas le gamin. S’il devait lâcher ou tomber, je ne suis pas certain de pouvoir l’éviter. On change de file.
Nous passons à l’hypermarché Carrefour où nous refaisons le plein de vins, charcuterie etc. Ce retour à la civilisation nous fait beaucoup de bien.
Nous rejoignons le camping et profitons de notre liberté retrouvée. Nous sommes euphoriques et regardons la météo. Elle reste fraîche dans le Nord et il faut descendre un peu pour retrouver du vrai beau temps. Cela nous décide à descendre au Relais à Marrakech où on annonce de 26 à 29 degrés.
Avec l’autoroute, nous arrivons en fin d’après-midi dans ce camping que nous connaissons bien. Nous nous installons et changeons de place à trois reprises avant de trouver un emplacement spacieux, tranquille et sans voisins avec des chiens.
Gros soucis le lendemain matin, Trankilou gîte sur le nouveau coussin dégonflé. Il ne tient donc pas la pression et fuit. Soit le tuyau de pression n’est pas bien connecté soit les mauvais traitements ont eu raison du diaphragme. Revoilà le moral dans les talons. Je desserre la roue sans l’enlever et met Trankilou sur cric pour soulager le coussin dégonflé.
Nos amis vont venir nous rejoindre en fin de semaine et on regardera cela avec un cric hydraulique plus sécurisant que celui en losange moins stable. Si nécessaire on ira chez le garage voisin Iveco.
Après réflexion, je pense remplacer les deux diaphragmes et tenir le meilleur des anciens comme réserve. On ne veut plus être bloqué tant de semaines en cas de problèmes.
Notre camping est bien équipé avec piscine, bar et restaurant. Notre emplacement est spacieux et plusieurs fois par semaine, un cheval tirant une charrette remplie de fruits et légumes passe dans les allées. Caro a déjà fait appel au service lessives. Nous sommes bien ici et le seront encore mieux quand nos amis nous auront rejoints.
Comme prévu, il fait très beau à Marrakech, nous avons eu 28 degrés hier et 12 degrés la nuit, ce qui nous permet de bien dormir. Pas de nuages, c’est le grand ciel bleu toute la journée.
Demain, on se branche à l’électricité pour pouvoir brancher notre climatiseur quand nous partirons la journée en taxis en laissant les chiennes dans Trankilou.
Des rebondissements font qu’à chaque fois, on reprend espoir, on se dit que cette fois cela va bouger mais en finale, c’est toujours un pétard mouillé qui fait long feu.
Après quelques échanges et un appel téléphonique, Star Mobil Services promet de nous aider, nous devons nous affilier et payer notre prime annuelle, ce que nous faisons. Le mercredi, rien ne se passe sinon un mail qui nous demande de patienter 24 Heures.
Jeudi matin, rien ne se passe et ne voulant plus perdre de temps, nous décidons de commander du côté de Liège à quelqu’un qui a réagi très vite mais qui avait besoin d’une semaine pour recevoir la pièce avant de l’envoyer par DHL. On pensait que cela irait plus vite avec quelqu’un qui avait la pièce en stock, quelle erreur.
Jeudi 14H00, Star Mobil Services m’appelle et après l’avoir informé, lui donne une heure pour me trouver une solution, expliquant que je ne voulais plus perdre de temps. Je vais promener Ulla et à mon retour, il me rappelle. Devant l’impossibilité de trouver la pièce chez un revendeur, il a rappelé Alko France qui après discussion et insistance, promet de me revenir avec une proposition ferme dans l’après-midi ou au plus tard le lendemain vendredi. Ils ont la pièce en stock et l’enverront au bureau DHL de Nador.
L’après-midi passe, toujours rien. Le lendemain matin, aucune nouvelle et à 15H00 je passe commande et paie la pièce chez le revendeur liégeois. Conscient d’avoir perdu beaucoup de temps, je lui demande de raccourcir le délai autant que possible. 15 minutes plus tard, il me répond qu’il a commandé la pièce en Allemagne et qu’il me reviendra lundi matin avec plus d’informations. Il doit chiffrer les frais d’expédition DHL que je dois encore lui payer.
J’ai donc perdu une semaine voire même deux si j’avais cherché directement d’autres solutions qu’Alko France ou Hollande. Une bonne leçon à retenir.
Sinon, il a fait un peu meilleur aujourd’hui avec de belles éclaircies. Le camping est plein, nous ne sommes plus seuls. On n’a pas grand chose à faire en dehors des balades avec Ulla. J’ai beau aller dans toutes les directions, nous sommes vraiment au milieu de nulle part. Il y a quelques pêcheurs qui vendraient du poisson le matin, nous descendrons jusqu’à la mer pour voir. Ce n’est pas tout près et très pentu au retour mais on n’a que cela à faire.
Abdel, le gérant va nous conduire au supermarché Marjane et promet d’aller chercher avec moi la pièce au bureau DHL Express de Nador et de faire venir un mécano pour l’ installer.
Nous avons un peu discuté, il m’a raconté un peu son projet ici de faire un grand oasis bio. Il a appris le français en faisant son Bac à Nador et l’allemand en étudiant les mathématiques à Cologne. C’est quelqu’un de très cultivé et je le croyais plutôt agronome. Il a bien du courage de cultiver tous ces légumes, fruits etc. dans ce sol rempli de cailloux. Les jardiniers travaillent toute la journée à la pioche pour sortir des centaines de kg de pierres de ce sol rouge. Ils plantent et installent des systèmes d’irrigation dans chaque sillon.
Nous devrons rester probablement encore deux semaines ici. La météo devrait s’améliorer dans les prochains jours, nous devrons encore faire preuve de pas mal de patience avant de reprendre la route.
Alors que je n’ai toujours aucun retour d’Alko France, lundi à la première heure, j’ai une réaction d’Alko Hollande qui me demande une adresse postale au Maroc, la pièce étant de stock chez eux. Nous échangeons quelques mails et ils me promettent de revenir rapidement lorsqu’ils auront trouvé un transporteur express.
Plusieurs revendeurs me disent que la pièce est de stock en Allemagne, qu’ils peuvent l’avoir début de la semaine prochaine et puis envoi par DHL Express.
Mon courtier qui m’avait d’abord certifié que mon assistance VAB me couvrait au Maroc alors qu’il n’en était rien et que depuis que je l’ai découvert un peu par hasard, je somme de trouver une solution, me laisse dans mon jus. Je le contacte samedi pour lui demander un coup de main pour m’envoyer le colis puisque dans mon assurance RC il y a aussi une assistance et que l’envoi d’une pièce pour un 3,5 T ou un poids-lourd c’est pareil. Il me répond négativement en me rappelant m’avoir encore confirmé le 8 janvier qu’il n’existait pas de solution à mon problème et par un effet de sa bonté infinie, me communique quand-même un lien vers une société française qui pourrait peut-être m’aider. Il me laisse donc me débrouiller tout seul, ce que je fais pour découvrir que cette assistance française Star Mobil Services a un bureau à Eupen et propose une assistance camping-car jusqu’à 19 T sur toute l’Europe jusqu’aux Monts de l’Oural, plus les îles méditerranéennes, la Turquie, le Maroc et la Tunisie et ce pour la moitié du prix que je paie à VAB. S’il m’avait communiqué cela plus tôt, j’aurais déjà souscrit depuis longtemps et nous aurions été pris en charge tout de suite.
Des solutions semblent s’ébaucher mais toujours rien de concret et cela pèse sur le moral de l’équipage. Nous sommes au milieu de nulle part et en dehors de la ballade des chiens, on n’a pas grand chose à faire. Nous étions emballés à l’idée de ce retour au Maroc mais cette fois, nous en avons assez de la poussière et des problèmes. Dès que nous pourrons, nous reprenons le bateau pour l’Espagne ou le Portugal.
Le soleil étant souvent voilé, j’ai même dû ce matin me raccorder à l’électricité et avec les tensions fantaisistes du réseau marocain, c’est toujours une aventure. Il faut forcer le frigo à rester sur le gaz pour ne pas flinguer la carte électronique. Dans tous les cas, cette grosse batterie Lithium est un énorme progrès par rapport à mes deux anciennes grosses batteries au plomb. Sans rouler et sans beaucoup de soleil pour mes panneaux solaires, nous avons tenu 6 jours sans recharger.
Nous allons déboucher une bonne bouteille de vin ce midi pour retrouver un peu de moral.
Cela fait trois mois qu’il pleut quasi tous les jours en Belgique. Pluie, boue, brouillard, tempête et froid constituent notre quotidien depuis notre retour de Pologne. Nous avons fait quelques travaux dans la maison et sur Trankilou, revu nos amis et chéri nos petits-enfants. Il est grand temps de partir, sauf que nous devons attendre le remplacement de notre compteur électrique qui ne peut se faire qu’à la date du relevé pour ne pas perdre la production de nos panneaux solaires. C’est prévu le 15 janvier et on décompte donc les jours.
Lundi 15 janvier 2024 La pluie s’est arrêtée pour laisser place au gel et au froid polaire. Au moins on peut promener les chiens sans qu’ils rentrent crottés. La neige commence à tomber un peu mais on l’annonce abondante dans les prochains jours. Lundi matin, le technicien est là et remplace notre compteur.
Nous terminons de charger Trankilou, déjeunons et nous voilà partis. Les routes sont encore dégagées, dans deux jours la neige installera le grand chaos sur les routes belges.
En fin d’après-midi, nous arrivons à Champigny(Reims) chez Zoulikha, Présidente de l’association “Pour un sourire au Maroc”. Nous sommes invités à prendre le thé et passons un bon moment à discuter et manger des pâtisseries marocaines maisons. Nos hôtes sont charmants mais nous devons continuer et prenons congé car il se fait tard. Nous chargeons un maximum la soute. Il est prévu de se répartir la charge après-demain soir à l’étape.
Quelques courses au supermarché voisin et nous voilà installés pour la nuit près du stade. Petite nuit calme et froide avant de reprendre la route.
Mardi 16 janvier 2024. La nuit a été froide, on a supporté la couverture polaire et un peu de chauffage. Nous tentons de retrouver nos marques comme à chaque fois que nous reprenons Trankilou. Il fait noir quand je sors les chiens et que nous prenons le petit-déjeuner. Nous reprenons la route avec des températures négatives. Le soleil se lève et peu après nous sommes dans un brouillard épais. Avec de nombreux véhicules sans phares, on stresse de rouler à l’aveugle sur des routes glissantes. Ce sera comme cela pendant de nombreux kilomètres avant d’enfin voir le ciel. Le paysage est magnifique avec le frimas sur les arbres. Le soir approche, je pensais aller jusqu’à Clermont-Ferrand mais finalement fatigué par la route dans le brouillard, nous nous arrêtons à Moulins. Nous nous installons tranquilles, tout va bien.
Mercredi 17 janvier 2024 Après une bonne nuit, je vais promener les chiens et ramène les croissants et la baguette tradition de notre bonne petite boulangerie à quelques pas. On se régale et nous voilà déjà repartis. Le brouillard a disparu, les températures sont redevenues positives et nous voilà sur l’autoroute qui va nous faire traverser le Massif Central. Route sans histoire et nous arrivons au Somail en milieu d’après-midi. Nous sommes les premiers.
Norbert arrive peu après suivi par Georges. Nous sommes au bord du canal du Midi dans un endroit bucolique. Tout va bien, nous sommes heureux de nous retrouver.
Jeudi 18 janvier 2024 Après une nuit tranquille et un bon petit-déjeuner, nous voilà repartis vers l’Espagne. On traverse la frontière et nous nous arrêtons à la Jonquera pour faire le plein de gasoil et des courses. L’endroit est comme à chaque fois bondé, nous déjeunons et reprenons la route vers le Sud.
En fin d’après-midi, nous cherchons un bivouac mais le point trouvé est en ville, il y a beaucoup de trafic et nous perdons Norbert. Il nous faudra du temps pour se retrouver mais nous y arriverons. On dort finalement dans un lotissement en construction proche de la plage.
Vendredi 19 janvier 2024 Nous repartons tôt car il reste encore pas mal de route jusqu’à Algeciras. Les températures sont en nette hausse et l’autoroute pas trop encombrée. Nous roulons bien mais impossible d’arriver à une heure raisonnable à Algeciras. Nous préférons nous arrêter peu après Grenade dans le parking d’un petit cimetière. Les voisins sont tranquilles au milieu des oliviers et nous pouvons même lâcher les chiennes trop contentes de courir un peu.
Samedi 20 janvier 2024 Nuit tranquille, plein de gasoil et d’eau dans une station proche, nous repartons vers Algeciras où nous arriverons en fin de matinée. Un monde fou chez Giuterrez pour prendre nos tickets de bateau. Nous nous installons sur le parking des grandes surfaces où nous pouvons faire nos dernières courses et acheter la charcuterie absent au Maroc.
Dimanche 21 janvier 2024. Nous sommes tôt le matin dans la file pour embarquer, ce que nous faisons rapidement. Le bateau part vers Tanger Méd, la mer est calme. Formalités à l’arrivée un peu lente mais nous y arrivons et sortons pour prendre la route côtière vers l’Est. Il fait beau et nous sommes ravis de retrouver le Maroc et ses paysages fabuleux.
Nous nous arrêtons à M’diq et déjeunons dans un restaurant de fritures de poissons.
Petite promenade digestive le long de le mer. Beaucoup de familles marocaines se baladent également mais dans les salons de thé, c’est la foule car le Maroc semble jouer un match de foot important. A plusieurs reprises, les spectateurs crient et applaudissent.
Après avoir repris la route, nous trouvons un bivouac sur le parking d’un petit bourg de pêcheurs. Un agent des forces auxiliaires, le fusil mitrailleur accroché au cou, vient prendre des photos de nos passeports et nous souhaiter un bon séjour.
Apéro, promenade et puis repos bien mérité.
Lundi 22 janvier 2024 Au petit matin, un pit bull sympa heureusement vient faire la cour à Ulla, pas trop rassurée. Nous repartons vers l’Est toujours sur la route côtière. Tout va bien et puis dans une côte à 25 km/h max, nous entendons une grosse explosion, on pense d’abord à un pneu mais ce n’est pas cela. Je préviens les amis par radio et je me gare le long de la route.
Norbert revient et puis Georges, on met le camion sur cric, on enlève la roue pour découvrir le ballon pneumatique de la suspension arrière droite complètement explosé. C’est celui que nous avions remplacé en avril dernier suite à une fuite.
Il n’y a pas grand chose à faire sinon continuer au ralenti et espérer retrouver rapidement la pièce où la faire expédier. Nous sommes pas loin de El Jebha et nous nous arrêtons pour déjeuner sur un parking plat au dessus de la ville.
Après déjeuner, je descends vers la ville et m’arrête sur le parking de la Gendarmerie Royale. Avec la trottinette, je rejoins le centre et achète une carte Maroc Telecom pour retrouver Internet. Je contacte immédiatement Al-Ko France à Louhans en demandant leur aide et un nouveau coussin de suspension. Je vais demander à la gendarmerie si je peux faire livrer un colis chez eux puisque je n’ai pas d’adresse postale. Le gendarme me dit que ce ne sera pas nécessaire car on trouve tout au Maroc. Il m’envoie un mécanicien qui vient, constate la panne et donne des dizaines de coups de fil et puis s’en va.
Par suite d’un malentendu, nos amis ont continué sur Al Hoceima. Nous restons seuls sur notre parking.
Mardi 23 janvier 2024. Le mécanicien revient mais il n’a pas de solution, il prétend que la pièce est certainement disponible à Casa mais qu’il n’a pas de contact là-bas. Le gendarme me dit qu’il faut que je continue à chercher par Internet et que le mécanicien viendra m’aider.
Pas de réponse d’Al-Ko France, je renvoie le mail à deux autres personnes à Louhans. Pour ne pas vexer le gendarme, nous partons en douce et reprenons la route à vitesse très réduite. Nous mettrons plus de 4 heures pour faire les 100 km jusqu’à Al Hoceima et retrouver nos amis.
Un Belgo-Marocain de Malines rencontré sur la route, nous dit que nous ne trouverons rien à Al Hoceima. Toujours pas de retour d’Al-Ko.
Le soir, nous prenons l’apéro chez Norbert. On frappe à la porte, il ouvre et des jeunes bloquent la porte nous empêchant de la refermer, ils volent une bouteille de whisky et s’enfuient. La nuit, d’autres viennent frapper les parois du camping-car de Georges.
Mercredi 24 janvier 2024 Sans nouvelles, j’appelle Al-Ko où on me dit que le responsable est en réunion mais qu’ils sont au courant de mon problème. Je n’aurai pas plus de réaction dans la journée. Nous repartons vers un camping où j’espère pouvoir rester le temps que la pièce arrive. Je devrai rouler 170 km au ralenti, on mettra la journée.
Heureusement la plupart du temps, la route sera du billard. Nous retrouvons nos amis pour déjeuner ensemble. Nous continuons la route et arrivons au camping.
Jeudi 25 janvier 2024 Bel endroit, belle vue, le gérant est sympa et serviable. Il parle parfaitement le français et l’allemand. Il téléphone pour chercher la pièce qu’il trouve assez vite en Allemagne mais ne sait pas nous donner de délai ni comment l’expédier jusqu’ici. La famille se son frère qui vit en Allemagne cherche une solution.
Entre-temps, je rappelle Al-Ko qui me fait bien sentir que je dérange et qui me répond que c’est en cours. Curieux sens du client.
Nous passons la journée agréablement et le soir dégustons un tajine de viande préparé par notre hôte. Nous nous régalons.
Vendredi 26 janvier 2024 Nos amis continuent vers Saïda car ils doivent livrer samedi matin la marchandise transportée à Oujda. Nous préférons rester ici jusqu’à ce que le gérant nous dise quoi pour la pièce. Aucune nouvelle d’Al-Ko France, je lance plein de demandes tout azimuth pour tenter de trouver quelqu’un qui pourrait m’envoyer ce foutu ballon de suspension.
Nous passons la journée et nous promenons mais en fin de journée, la brume venant de la mer nous entoure et nous refroidit.
Samedi 27 janvier 2024. La brume est toujours là au petit matin mais se lève dans la matinée. Il fait beau et on en profite pour déjeuner dehors. Avec ce week-end et l’apathie d’Al-Ko France on aura perdu une semaine. Nous sommes à côté de Nador et j’aurais plus vite fait de prendre l’avion jusqu’à Charleroi et ramener la pièce moi-même.
Nous n’aurons pas de nouvelles avant lundi maintenant. Pfffff 🤬
En attendant mercredi, nous nous sommes pas mal baladés sauf dimanche où il a plu quasi toute la journée. Tous les jours, Ulla m’a promené autour du lac Malta (5,6 km). Le lac est le lieu de rendez-vous des familles qui vont s’y aérer. Il y a pas mal d’attractions qui vont du saut à l’élastique au mini-golf, en passant par le ski alpin. C’est donc très fréquenté le week-end, beaucoup moins en semaine, où ce sont plutôt les sportifs à vélo ou en jogging qu’on rencontre.
Chaque jour, nous en avons fait le tour en alternant le sens du parcours. Quotidiennement , il y a des dizaines d’embarcations sur l’eau (avirons, kayak, canoë). Sur la rive de l’autre côté du camping, Des plaques commémoratives rappellent toutes les médailles obtenues au jeux olympiques par les champions polonais. Il y en a beaucoup dont une en or, la plupart en argent ou en bronze. La plus ancienne date de 1928.
Lundi, nous avons été jusqu’au Lidl voisin racheter du pain frais et quelques courses. Miracle, l’embrayage fonctionne bien et la boîte passe les vitesses en douceur, Arrivés au parking, nous prenons un ticket que nous affichons. En Pologne, la plupart des supermarchés Lidl sont équipés d’un automate où vous devez prendre un ticket gratuit pour une heure et puis payant. Cela évite les voitures ventouses qui squattent les emplacements.
A notre retour des courses, on trouve une invitation à payer 95 zlotys pour absence de ticket. Dans un intégral, le pare-brise est loin du siège et nous avions collé le ticket sur la vitre latérale. Il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas le voir. Je retourne dans le magasin avec la photo et ma souche mais impossible de dialoguer avec l’employée. Il faut traiter en direct avec la société privée qui gère le stationnement et qui est probablement payée à l’infraction. J’essaye de me rendre sur leur site mais y renonce tout est en polonais. Je mets soigneusement tout ça de côté et me dit qu’ils n’ont qu’à essayer de me trouver. J’ai de la peine à imaginer qu’une société privée qui gère un parking privé puisse faire appel à la police pour retrouver un étranger.
Lundi après-midi, nous louons une chambre et vidons la soute de Trankilou. La chambre est confortable avec un coin cuisine et une salle de bain. Cela fait, nous préférons dormir dans Trankilou.
Mardi matin, nous allons prendre notre petit-déjeuner au restaurant. Il y a du monde et le buffet est bien garni. Ensuite, je vide les eaux de Trankilou avant de le conduire au garage. L’embrayage et la boîte fonctionnent bien et nous pourrions prendre le risque de rentrer comme cela mais nous préférons ne pas prendre de risques. Il aurait fallu de toutes façons remplacer un jour cet embrayage fatigué.
Une fois rentré du garage, nous repartons au centre commercial. Quelques boutiques et puis nous allons déjeuner au seul restaurant de la galerie où on vient vous servir à table. A la carte, ce sont des grillade et de la cuisine traditionnelle polonaise. C’est bon et le service impeccable et souriant. Ensuite, nous retournons au lac où je repars faire un tour du lac avec Ulla. Nous dormirons cette fois dans notre chambre.
Mercredi matin, après une bonne nuit et un bon petit-déjeuner, alors que je suis au bout du lac, la garage me téléphone pour me dire que le véhicule est terminé. J’achève mon tour et prends mon Uber vers le garage. Là, j’apprends qu’il faut encore faire une géométrie et qu’ils m’ont appelé trop tôt. Comme le pont pour la géométrie n’est pas libre, je préfère aller libérer notre chambre et revenir. L’embrayage fonctionne bien, arrivé au camping, je fais le plein d’eau et nous rechargeons Trankilou avant de retourner au garage.
La facture est finalement un peu moindre qu’attendue (+/- 2.000 €). Un peu plus tard, j’apprendrai par Robert que cela aurait coûté 600 € de plus en France. Il valait donc mieux le faire réparer en Pologne.
Attendre que le pont soit libéré, faire la géométrie et puis l’essai sur route, il sera finalement 15H00 passé quand nous quitterons le garage. On met du temps à sortir de la ville avant de rejoindre enfin l’autoroute payante vers Berlin. Nous voulons avancer et le soleil descend déjà sur l’horizon. Arrivé près de la frontière, je sors de l’autoroute pour faire les pleins de gaz et de gasoil et liquider toute notre monnaie. Nous passons ensuite la frontière avec une petite larme pour ce beau pays qui nous a tant plu.
En Allemagne, le trafic est intense sur les autoroutes mais nous voulons avancer. Nous nous arrêtons, la nuit tombée, près de Potsdam dans une aire avec services trouvée sur Park4Night. Elle est toute nouvelle et tout est opérationnel sauf l’automate de paiement. Pour le moment, tout est donc encore gratuit et nous remercions la municipalité pour leur hospitalité. Demain, nous continuerons notre route, il nous reste +/- 750 km à faire et nous voulons nous arrêter chez Fritz Berger à Hanovre. Cette grande surface aux multiples points de vente est un des grands noms de l’accessoire et de l’équipement pour camping-cars. Nous devons remplacer quelques petits accessoires difficiles à trouver en Belgique. Nous arriverons chez nous vendredi dans la journée après un très beau voyage et de belles rencontres.
Un tout grand merci aux organisateurs de ce tour de Pologne qui nous a conquis et à nos compagnons de voyage pour tous ces bons moments passés ensembles. Ces dernières semaines ont créé de nouveaux liens et nous avons hâte de nous retrouver sur la route ou à l’assemblée du club.
Nos compagnons de voyage ont emporté le soleil quand ils sont partis. Pluie, vent et ciel gris composent notre quotidien maintenant.
Durant deux jours, nous nous sommes reposés, avons fait la grasse matinée et faits quelques lessives sur les machines Miele Professional du camping. En promenant Ulla, nous avons également exploré les environs. Notre camping hôtel est une sorte d’annexe du centre nautique du lac Malta. Ce dernier comporte des bassins de canoé, kayak et d’aviron très connus dans le monde pour les importants événements sportifs qui s’y déroulent régulièrement. Autour du lac, il y a même une piste de luge d’été et de ski.
Les infrastructures du camping hôtel sont louées à des sociétés qui y organisent des opérations de marketing ou des séminaires. C’est ce qui explique les nombreuses voitures qui entrent et sortent du camping.
Aujourd’hui, nous commençons la journée par le centre commercial Posnania. Sur 100.000 m2, on y trouve 220 boutiques, 40 restaurants et autant de grandes surfaces. Le centre est immense et très fréquenté. Heureusement les chiens sont admis, ce qui n’est pas le cas partout. Nous faisons quelques boutiques, les grandes enseignes sont bien sûr présentes. On peut féliciter l’architecte qui a conçu ce très beau centre commercial au magnifique design, une réussite Franco-polonaise.
Le food court ne nous inspirant pas, nous repartons vers le restaurant Rynek 95 où nous avions été bien accueillis. En allant vers le Rynek toujours en travaux, je prends rendez-vous pour l’après-déjeuner dans un grand salon de coiffure pour hommes.
Le personnel du restaurant est ravi de nous revoir et nous installe. Ulla se jette sur la gamelle d’eau qu’on lui présente très vite. Nous commandons et déjeunons fort bien. Nous recevons le traditionnel petit verre de vodka cerise avec l’addition toujours aussi douce.
Il est déjà l’heure du coiffeur au Scarface Barber Shop, très vintage, où d’innombrables coiffeurs s’occupent de nombreux clients. J’explique ce que je souhaite mais ce n’est pas simple. Mon coiffeur travaille plus à la tondeuse qu’aux ciseaux, je l’arrêterai quelques fois pour ne pas sortir rasé. Finalement, c’est plus court que souhaité mais heureusement lorsque j’en sors, Caro me reconnaît.
C’est sur cette île aujourd’hui à l’écart du centre que sont nés à la fois Poznań, l’Etat et l’Eglise de Pologne. Au 10ème siècle, Mieszko 1er fait de la petite bourgade blottie sur cette île, l’une des capitales de son duché. Il y installe en 968 le premier évêché de Pologne qu’il dote bientôt d’une cathédrale. Son fils Boleslas le Vaillant poursuivra son œuvre et accèdera le premier au trône de Pologne. Les plus anciens monuments de la ville sont ici.
En face de l’île, sur la rive Est, se trouve un grand cube en béton qui abrite le Centre interactif de l’histoire d’Ostrów Tumski que nous ne visiterons pas. Nous rentrons au camping, le vent s’est levé et il fait froid.
Hier soir, l’apéro à peine terminé, une forte pluie s’est mise à tomber. Le vent s’y est mis également, cela a duré une bonne partie de la nuit.
Au moment de partir, Trankilou refait des siennes. L’embrayage broute au démarrage, en manœuvrant le moteur cale et j’ai les pires difficultés, le moteur cale tout le temps. Les vidanges et le plein d’eau faits, nous préférons retourner au garage. Une fois chaud, l’embrayage fonctionne de mieux en mieux.
Au garage, les mécaniciens cherchent l’origine du problème, purgent la commande manuellement le circuit etc. mais rien n’y fait. Un des deux mécaniciens parle fort bien l’anglais ce qui facilite la communication. Il part faire un essai avec Trankilou, revient à l’atelier, essaye encore quelque chose avant d’arriver à la conclusion que si la pression est revenue, il n’arrive pas à régler correctement le fonctionnement de l’embrayage. La faute au disque d’embrayage trop fin car usé et le maître-cylindre qui perd. Il faut donc le remplacer et déposer la boîte pour faire de même avec le disque d’embrayage et son mécanisme.
Autre problème, leur planning est complet et ils ne peuvent le faire que mardi prochain et il y a peu de chance qu’ils terminent le boulot en une journée. Ils me demandent également d’alléger le camping-car car leur pont n’est agréé que pour 4.400 kg.
Nous prévenons nos amis que nous ne pourrons pas les rejoindre. Nous quittons le voyage contraints et forcés et sommes désolés de prendre congé de la sorte.
Nous sommes donc retournés à notre camping-hôtel pour une semaine. D’ici mardi, nous allons décompresser un peu, nous reposer et visiter ce que nous n’avons pas pu voir. Mardi, nous louerons un chalet pour une nuit pour vider Trankilou et passer la nuit pendant les réparations. Nous ne pourrons reprendre la route que mercredi dans la journée. On espère que cette fois, Trankilou sera tout à fait remis.