Les Nids d’Aigles du Jura polonais.

Samedi 2 septembre 2023.

Après le soleil d’hier après-midi, nous retrouvons la pluie qui tombe en fin de nuit et s’il ne pleut plus au réveil, la parking n’est plus qu’une immense flaque derrière nos camping-cars. Les nuages sont bas, il fait froid et humide.

Sarki, c’est fini et nous reprenons la route vers les châteaux de ce Jura polonais pour découvrir quelques châteaux de cette route mythique des Nids d’Aigles. Si vous voulez tous les visiter, sachez qu’il y en a 14 mais 4 suffiront à notre bonheur.

Nous commençons par le plus proche Mirow qui n’est pas le plus beau. Il reste beaucoup à rénover et on ne peut visiter que les alentours, rien à l’intérieur. Quelques photos suffiront, j’en profite pour faire courir Ulla qui est la plupart du temps confinée dans Trankilou. Elle peut courir tout son saoul dans l’immense parking et elle ne s’en prive pas.

Bobolice, le château suivant est nettement plus intéressant et ne se trouve qu’à deux kilomètres du premier. Il a été érigé par Casimir le Grand au 14ème siècle. Comme Mirów, le château a été racheté dans les années 2000 par un homme d’affaire qui l’a rénové. Il lui a adjoint un hôtel restaurant et des gîtes.

Après cette belle promenade sous un soleil revenu, nous voilà en route vers Ogrodzieniec, lui aussi construite au 14ème siècle sur l’éminence la plus élevée de la région. Complètement remanié en style renaissance au 16ème siècle, il fut détruit par les Suédois, reconstruit, abandonné et même démantelé. Les ruines ont été aménagées et servent régulièrement à des manifestations culturelles, des spectacles, de l’événementiel et doit en partie sa célébrité actuelle grâce à la série The Witcher pour laquelle il servit de lieu de tournage. Il est très fréquenté et ses abords très animés par de nombreux commerçants.

Nous continuons notre route vers le très beau château Pieskowa Skala, construit comme les précédents au 14ème siècle, remodelé au 16ème dans le style Renaissance . Il conserve de cette époque des fortifications ainsi qu’une magnifique haute cour entourée à tout ses étages par des galeries en arcades. Il sert aujourd’hui de musée pour une impressionnante collection d’objet d’arts du Moyen Âge au 20ème siècle.

Nous arrivons malheureusement trop tard pour le visiter et nous devrons nous contenter de le voir de l’extérieur.

Il se fait tard et nous devrons faire l’impasse sur le château de d’Ojcow. Nous le rejoindrons pour y passer la nuit sur un parking proche.

La route des nids d’aigles.

Vendredi 1er septembre 2023.

Au petit matin, le ciel est dégagé et le soleil luit. Après les services, nous quittons la ville pour une longue étape qui nous mènera au Sanctuaire de Jasna Góra avant de prendre la routes des Nids d’Aigles et rejoindre Sarki et son cimetière juif.

La sortie de la route se passe bien, nous prenons l’autoroute et puis tout se complique avec des travaux qui barrent notre route et nous obligent à de longs détours. Partout nous aurons des bouchons qui rendront cette route abominable.

Arrivé au monastère à Częstochowa, nous nous garons dans un grand parking proche et déjeunons. Après consultation de mon téléphone, nous trouvons un supermarché proche où nous achetons quelques provisions.

Il y a beaucoup de monde, une très grande majorité de pèlerins. Nous commençons la visite de ce site fort imposant. Le rayonnement de la ville est liée à la célèbre icône de la Vierge Noire qui attire les pèlerins de la Pologne et du monde entier. C’est au sommet de la butte Jasna Gora (la montagne de Lumière) que les moines de l’ordre de Saint-Paul édifièrent un monastère fortifié à la fin du XIVème siècle. La chapelle de l’icône miraculeuse est la partie la plus ancienne de l’édifice: la Vierge Noire, posée sur le maître-autel, est couverte d’un voile d’argent.

Avec la foule de pèlerins en prière, il est impossible de voir l’autel de l’icône miraculeuse.

Après la visite, nous reprenons la route et les bouchons, nous arrivons même à faire le plein dans une station pour nous diriger vers la route des nids d’aigles.

Sur une centaine de kilomètres, la route des Nids d’Aigle traverse le Jura polonais de Cracovie-Czestochowa Elle doit son nom aux forteresses édifiées au XIVe siècle par le roi Casimir le Grand pour fortifier le royaume et pour défendre la route commerciale qui reliait la capitale (Cracovie à l’époque) à la riche région de la Grande Pologne. Construits avec la pierre des reliefs qui les entourent, les châteaux ou plutôt leurs ruines, se fondent aujourd’hui dans le paysage.

La route nous mène vers Sarki où nous visitons un cimetière juif quasi abandonné. Il y a de nombreuses tombes plus entretenues depuis longtemps.

Nous trouvons le bivouac de ce soir à 2 km de là sur un petit parking sympa et tranquille. La vue est superbe et il y a même des tables et des bancs qui nous serviront pour l’apéro du soir.

Wrocław, élue capitale européenne de la culture en 2016.


Jeudi 31 août 2023.

Wrocław est la troisième plus grande ville polonaise. Elle n’usurpe à aucun instant son surnom de « Venise du nord », même si son architecture diffère tout à fait de l’original. Fort longtemps ignorée des voyageurs, elle fut mise sous les feux des projecteurs en devenant en 2016 la capitale européenne de la culture. La ville a fort souffert de la guerre et quasi complètement détruite. Le centre de la vieille ville a été reconstruit semblable à l’ancien.

L’attraction de la ville, c’est un petit peuple à barbe et en bronze. Les Polonais les appellent « krasnales », en français disons qu’ils tiennent du lutin et du gnome.

Leurs bouilles joviales ou concentrées parsèment depuis dix ans les rues de Wrocław. Certains se reposent, d’autres lisent, mangent, travaillent, font de la musique ou du sport…

Plus qu’une curiosité rigolote pour les touristes et les enfants, ces lutins sont aussi un rappel du climat politique du pays dans les années 1980. Le mouvement contestataire « Alternative orange » (Pomaranczowa Alternatywa) a été lancé en 1981 par des étudiants de Wrocław. Il jouait la carte de l’absurde pour réveiller l’esprit critique de la société polonaise et ridiculiser le régime communiste : entre autres happenings, les membres d’ « Alternative orange » peignaient des lutins sur les murs des villes.

Les autorités ont décidé de rendre hommage à ce mouvement en 2001 en érigeant un premier nain, Papa Krasnal, là où le groupe avait l’habitude de se réunir. Cinq autres ont suivi en 2005, œuvres de l’artiste local Tomasz Moczek. Ils sont aujourd’hui plus de trois cent.

En Pologne, les transports en commun sont gratuits pour les plus de 65 ans et c’est en tram que nous rejoignons le centre ville. La météo n’est toujours pas très enthousiasmante ce matin. Des éclaircies alterneront a de la pluie jusqu’à midi. L’après-midi sera enfin plus ensoleillée.

Nous commençons notre balade avant de prendre une voiturette électrique qui nous fera une visite guidée en français de la ville.



Après notre tour de la ville, la pluie s’est mise à tomber et nous nous réfugions dans un café pour s’y réchauffer d’un bon chocolat chaud et goûter une des excellentes pâtisseries polonaises. Nous rejoignons ensuite le bâtiment du Panorama, attraction incontournable de Wrocław, fresque de 114 mètres de long sur 15 de hauteur. Les explications sont fort intéressantes et nous y passons un bon moment.

La visite terminée, nous déjeunons rapidement dans un centre commercial avant de rejoindre le camping pour libérer Ulla enfermée depuis le matin.

En route vers la Pologne et premières visites.

Lundi matin, nous nous réveillons sous la pluie qui ne nous a pas quittés de la nuit. Nous faisons les services et quittons Prague. La sortie de la ville se passe plutôt bien. Rouler en convoi de six véhicules exige de resserrer les rangs, sous peine d’être bloqués au feu alors que les autres continuent. La CB nous aide beaucoup et nous permet de communiquer entre nous lorsque nous nous perdons de vue, que nous changeons de direction etc. Le plus important est de ne jamais laisser trop d’espace entre nous, faute de quoi l’écart grandit inexorablement et quand on est trop éloigné, il est de plus en plus difficile de revenir.

L’économie polonaise n’est pas aussi florissante que la Tchéquie mais les maisons et les voitures rencontrées sont loin d’être misérables. Ici aussi, on peut parler de plein emploi avec un taux de chômage de 2,9%.

Une grande partie de la route se fait sur autoroute et nous avançons bien. Nous arrivons à la frontière polonaise et nous arrêtons pour changer de l’argent, faire le plein et pour les poids-lourds de nous équiper pour le système de taxation au km. J’avais installé l’application e-TOLL sur mon téléphone sans réussir à y configurer mon véhicule. Un employé de la station nous aide à le faire et à charger l’application de 300 zlotys (PLN).

Le téléphone nous géolocalise quand nous roulons et la taxe kilométrique se décompte suivant le nombre de kilomètres sur autoroutes et certaines grands routes et selon la norme Euro de notre moteur. Les formalités prennent beaucoup de temps et nous rejoignons enfin un parking proche de la randonnée prévue dans les Monts Tabulaires à Karlow. La balade apéritive est finalement difficile pour les randonneurs occasionnels que nous sommes. Il faut monter une colline assez raide par un escalier glissant et difficile. Seuls 5 membres de notre groupe accompagnent alors que les autres restent en bas.

Nos courageux revenus, nous reprenons la route vers Duszniki-Zdrój où se trouve la dernière usine polonaise de fabrication manuelle de papier. Il est malheureusement fort tard et nous décidons de revenir le lendemain matin pour une visite guidée en français.

A proximité de l’usine, nous trouvons un bivouac proche d’une auberge. Le propriétaire sympa nous propose d’y passer la nuit gratuitement. Nous dînons fort bien dans son auberge d’une truite sauvage de montagne accompagnée d’une bière locale.

Mardi matin, nous nous réveillons sous la pluie qui tombe depuis une bonne partie de la nuit. Le chemin proche s’est transformé en ruisseau. A 9H00, nous sommes au moulin à papier pour notre visite guidée fort intéressante. Ce moulin s’est associé avec quelques autres en activité pour se faire reconnaître comme patrimoine immatériel mondial par l’Unesco.

La visite terminée, nous partons vers Klodzko que nous visitons. Toute cette partie de la Basse Silésie faisait partie de l’Allemagne et n’est devenue polonaise qu’après la seconde guerre mondiale. La ville possède un réseau de souterrains que nous visitons.

Nous déjeunons et puis reprenons la route vers Swidnica où nous visitons une église de la paix construite en bois et classée par l’Unesco. Les églises de la Paix à Jawor et à Świdnica, les plus grands bâtiments religieux à charpente de bois d’Europe, ont été construites dans l’ancienne Silésie, au milieu du XVIIe siècle, à l’époque du conflit religieux qui suivit la paix de Westphalie. Modelées par des facteurs physiques et politiques, elles témoignent de la quête de liberté religieuse et mettent en œuvre des formes architecturales généralement associées à l’église catholique mais très peu courantes s’agissant de la religion luthérienne.

Après cette journée bien remplie, nous rejoignons notre bivouac pour prendre l’apéro traditionnel.

De retour sur la route, vers la Pologne.

Après du bon temps passé avec nos petits-enfants et nos amis de longue date, des périodes de canicule mais aussi de pluies, après nous être occupés du jardin et de quelques travaux dans la maison, il est temps de reprendre la route. Trankilou a reçu au garage un gros entretien et des freins neufs.

Avec nos amis de VUCC, nous allons en Pologne déposer des jouets destinés aux enfants ukrainiens.

Le week-end passé, nous avons tout chargé et hier matin, nous sommes partis pour une petite étape qui nous a menée en Moselle. C’est là que nous avons rejoint nos amis du Calvados. Jeudi soir, nous rejoindrons le reste du groupe à Amberg près de Nuremberg.

Ianta ne nous accompagne pas, c’est notre premier voyage en motorhome sans elle. Elle a plus de 14 ans et de plus en plus dur à suivre. Ulla est perdue sans elle et est étonnement calme.

Petite frayeur sur la route quand nous avons été surpris par une file à l’arrêt sur l’autoroute. Les nouveaux freins (disques et plaquettes) manquent de rodage. Un petit coup d’œil dans le rétro et un déport sur l’autre bande nous a permis de nous arrêter à côté de la voiture qui nous précédait. Erreur de débutant, depuis les freins sont rodés et mordent correctement.

Premier apéro et premier bivouac près d’un lac à côté de Saint-Avold et sa centrale thermique au charbon qui a redémarré suite à l’arrêt prématuré de la centrale nucléaire de Fessenheim. Cherchez l’erreur.

Il fait très chaud et pas de brise rafraîchissante, on recherche l’ombre et on s’hydrate un maximum. Nuit tranquille, au matin un petit tour en trottinette au village voisin pour de la bonne baguette et des croissants.

Nous allons faire quelques courses à Sarreguemines et partons déjeuner à Pirmasens.

Parking, on ne bouge plus.

Jeudi, les magasins sont ouverts. Ils fermeront plus tôt en début de soirée au lieu de 21h30 habituellement. Beaucoup de va et vient. Les camping-cars cars qui partent au Maroc arrivent et croisent ceux qui en viennent.

Dans un coin du parking mais loin de nous, des dizaines de camionnettes et petits camions bâchés sont garés. Ce sont les esclaves des temps modernes, des chauffeurs roumains qui vivent dans leur camionnette non aménagée. Leurs véhicules sont lettrés en espagnol mais sont immatriculés en Roumanie. Ils cuisinent sur un petit réchaud posé sur l’asphalte, se lave en prélevant l’eau d’un bidon et pour le reste, ils doivent chercher un coin désert car aucune toilette publique ici. Lundi, ils reprendront le boulot et attendront un appel pour enlever et aller livrer de la marchandise chez un client.

Les chiens se morfondent à attendre dans le camping-car et nous allons les promener sur la plage de Palmones pas trop loin d’ici. Plein de restaurants dans les rues, des pêcheurs et dans la lagune une nuée de kite surf. Ils volent et sautent à haute vitesse.


La plage est face au rocher de Gibraltar.

Le vendredi tout est fermé et aucun message d’expédition de notre colis. Ce sera donc au plus tôt mardi.

J’ai de quoi m’occuper avec un dossier à terminer pour mon client, des coups de fil à passer. Vendredi soir, tout est terminé. Demain, je pourrai me consacrer à ma déclaration TVA.

Samedi, les magasins sont ouverts et on fait quelques courses en plusieurs fois, ça nous occupe. Je rassemble tous mes documents pour ma déclaration TVA. En milieu d’après-midi, j’ai tout terminé.

Dimanche, les magasins sont fermés et le parking est désert. Les Roumains jouent au foot, discutent et écoutent de la musique. Quelle vie, c’est inimaginable de vivre ainsi des mois moins de chez eux dans de telles conditions.

Demain est un autre jour qui ne sera pas différent des autres. Il va falloir changer de parking et aller au garage, il n’y a que là que je peux prendre de l’eau. Cette semaine va être longue.

Tifnit, la plage et retour à Tiznit

Le camping La Palmeraie porte bien son nom. Il est ombragé, fleuri, tout est tiré au cordeau. Deux belles piscines, buanderie, restaurant, des robinets partout, un point de service parfait, des emplacements spacieux, des bungalows bien aménagés, du Wifi performant, un petit étang avec des dindons, poules et canards. Dommage qu’il soit au milieu de nulle part, ce qui oblige à avoir un moyen de locomotion. Nous n’y resterons donc que deux nuits.


Camion expédition taillé pour le désert. Bruyant, lent et 30L/100.

Après ce petit paradis, tenu par des Français, nous allons voir le village de Tifnit. Il y a deux grands parkings, quelques restos et une belle plage. Quelques pêcheurs alimentent les restos sur la plage, nous nous y promenons et en une demie-heure on en a fait le tour.







Après quelques courses dans la ville voisine, nous descendons vers la plage de Sidi Wassay et son camping qui donne directement sur la plage et où nous aurons de l’air pour mieux résister à la chaleur qui s’annonce.

La route est assez sympa et longe le parc national de Souss Massa.

Il n’y a pas grand monde dans le camping et nous n’avons que l’embarras du choix pour nous installer dans un bel emplacement bien de niveau et tout près de la plage. Nous dormirons bercés par le bruit des rouleaux de l’océan. Nous allons au restaurant qui reste ouvert pour le ramadan. Nous commandons des poissons grillés pour le lendemain.




Le lendemain midi, nous sommes seuls au restaurant et déjeunons d’une daurade immense et d’une friture de poissons. Pour une fois, les frites servies sont presqu’aussi bonnes que chez nous.

Le lendemain, nous sommes deux couples pour le déjeuner. La vue est superbe et nous nous aimons beaucoup l’endroit. Nous devons retourner à Tiznit enlever une commande enfin livrée mais nous reviendrons.

Tagine de kefta


Nous quittons après le déjeuner et rallions Tiznit à moins d’une heure de route. Nous ne reconnaissons pas la ville qui semble déserte. La plupart des commerces sont fermés à cause du ramadan.

Nous nous installons à notre camping habituel. Le gardien me remet ma commande qui a mis du temps à parvenir suite aux troubles sociaux en France.

En fin d’après-midi, nous allons en ville et cette fois tout est ouvert. Il y a plein de marchands qui vendent des crêpes, des pâtisseries au miel etc. Tout le monde se prépare pour la levée du jeûne qui a lieu à 18H56 ici aujourd’hui. L’heure change tous les jours mais aussi en fonction du lieu.

Il y a un monde fou et c’est dans la foule qu’un chat décide d’attaquer Ulla qui aboie, tout le monde a peur et chasse le chat. Il faut dire que se balader avec elle est toujours assez sportif, c’est épuisant.

Le soir, en sortant les chiens dans les environs, il n’y a plus un chat (au propre comme au figuré). Aucune circulation, personne dans les rues, ils sont tous en train de préparer leur iftar. On pourrait se croire en pleine nuit, s’il ne faisait encore clair. C’est angoissant cette impression d’être seul au monde dans la ville déserte.

Tafraout Taroudant, à la recherche des agadirs

Jeudi, Nezah vient nous livrer le tagine kefta commandé la veille et nous nous régalons. Le lendemain, nous allons au restaurant pour le traditionnel couscous du vendredi. Sur le chemin, nous allons boire une bière bien fraîche autour de la piscine d’un hôtel voisin. Cela change des thés à la menthe ou des jus d’orange servis habituellement.

Samedi matin nous prenons la route de la montagne vers Taroudant. Nous cherchons à visiter des greniers fortifiés, véritables réserves de nourriture des villages marocains. Ils sont souvent perchés dans la montagne dans des endroits peu accessibles pour des raisons de sécurité. La plupart du temps, il faut marcher une à deux heure pour les rejoindre.



La route que nous empruntons passe au travers de la montagne pour rejoindre Taroudant. Nos espoirs seront déçus pour les greniers mais la route offre de beaux points de vue et serpente longtemps dans la montagne entre 1.600 et 1.700 mètres. Les paysages sont magnifiques et nous verrons beaucoup de ruines d’anciens villages et même de Ksar.



Tout au long de la route, nous croisons des enfants et des habitants qui nous font des grands signes bonjour en souriant. Si la très grande majorité sont heureux de voir des touristes, il y a parfois un jeune qui nous fait un geste moins sympa et nous restons toujours sur nos gardes et attentifs car ces gamins caillassent parfois les camping-cars.

Dans un village, nous nous arrêtons pour prendre des photos mais je remarque un gamin qui ramasse des pierres. Je sors mon appareil photo et instantanément il bat en retraite. Ils ont peur qu’on les prenne en photo qu’on pourrait montrer à la police en cas de caillassage. Une fois à sa hauteur, j’accélère et je le vois dans mon rétro sortir un caillou de sa poche et le lancer dans notre direction mais nous sommes déjà loin. Si on est attentif et qu’on garde un appareil photo bien en évidence, cela se passe bien car ce sont des cas isolés.


Ancien ksar fortifié

Nous arrivons à Taroudant et nous nous installons dans une aire collée aux remparts de la ville. Les services sont minimaux mais la ville est à deux pas. C’est là que nous nous étions arrêtés il y a trois ans. Nous déjeunons et puis direction les deux souks de la ville: le berbère et l’arabe.









Au détour d’une rue, on trouve une porte surmontée d’un écriteau indiquant une église catholique. Il y en a très peu au Maroc.

Après notre longue promenade dans les souks, nous regagnons Trankilou pour la soirée. Demain nous continuerons notre exploration de la ville.

Tafraout on adore la palmeraie.

Comme prévu, nous avons quitté Tiznit mardi matin pour rejoindre Tafraout. Beaucoup de brouillard en sortant de la ville mais il se lève très vite et la route est magnifique, bordée de beaux paysages. Nous traversons de petits villages superbes et puis passons un col à 1.300 mètres, la route descend ensuite jusqu’à Tafraout perché à plus ou moins 1.000 mètres.


Nous retrouvons avec plaisir la grande palmeraie à Tafraout. Il fait moins chaud qu’à Tiznit et il y a de l’air qui rend la chaleur supportable. Nous nous installons dans un coin pas trop fréquenté avec une vue splendide sur la montagne et le rocher du Lion. Le soleil au cœur de la journée fait apparaître un Lion grâce à des jeux d’ombre et d’ensoleillement. Ce lion est éphémère et il est difficile de le repérer une fois l’image disparue.



Nous ne nous lassons pas de la vue et de cet endroit. Un collectif local passe tous les jours pour vous demander une faible participation pour y séjourner. Il y a des poubelles, un petit camion passé tous les jours pour distribuer de l’eau aux camping-cars. Il y a une aire de service pour vider les cassettes à l’entrée de la ville.

Nous retrouvons les mêmes commerçants ambulants qui viennent vous proposer du pain, des viennoiseries, pâtisseries, de la soupe harira, des plats préparés selon vos désirs, un service blanchisserie etc.

La fameuse harira

La ville est assez touristique et quelques beaux boulevards sont bordés de nouveaux bâtiments assez luxueux pour le Maroc, des hôtels restaurants et une partie plus classique avec des souks surtout orientés vers la fabrication de babouches. Nous faisons quelques courses avant de revenir déjeuner chez nous.


L’après-midi un berger passe avec ses chèvres au milieu de la palmeraie. Spectacle amusant de voir ces chèvres grimper dans les arganiers pour en manger les feuilles.




Elles grimpent par l’intérieur de l’arbre et puis passent de branche en branche pour monter assez haut.

Quelques belles promenades dans les environs et beaucoup de gros garages spécialisés en camping-car. Beaucoup viennent ici avec de vieux camping-cars qu’ils font transformer et repeindre pour une croûte de pain ou remettre en ordre mécanique. Les artisans marocains sont fabuleux pour tout ça.

Retour à Tiznit en mode sédentaire.

Nous ne sommes restés qu’une nuit à Tan-Tan Plage avant de rejoindre Tiznit directement. Nos amis quant à eux se sont arrêtés à Bouizakarne où nous sommes allés il y a trois ans.

Pas de chance notre camping Tinbar est complet et nous dormirons une nuit sur le parking avant d’y rentrer nous installer. Nous allons y rester quelques temps pour faire des courses, quelques achats et des travaux sur Trankilou. Nos amis devraient nous rejoindre dans quelques jours.


Vénus et Jupiter sont bien alignés ici aussi

Beaucoup de boutiques et d’artisans dans cette ville que nous connaissons et aimons bien. Nous ferons le plein de poissons que nous congèlerons. Au marché au poisson, le poissonnier pour nous remercier de notre commande nous offre quelques otolithes des poissons. Ce sont des petites pièces qui ressemblent à du nacre ou de l’ivoire et qui servent au poisson à s’orienter. Chez le maigre, ils sont assez développés. Les bijoutiers de Tiznit les montent en bijoux porte-bonheur.

Les températures montent et nous commandons des protections solaires pour nos lanterneaux, histoire de gagner quelques degrés dans le camping-car.

Régulièrement des camping-cars quittent le matin pour revenir le soir. Il y a beaucoup de carrossiers qui repeignent les camping-cars, refont la sellerie, montent des accessoires, réparent, décorent etc.

Nous allons en voir un qui nous polira la face avant car la peinture est très matte. On voulait la faire repeindre mais il nous montre sur un échantillon que ce ne sera pas nécessaire, il ponce au papier de 1500, lave et puis passe à la lustreuse avec de la terre de diatomée. On prend rendez-vous pour la semaine prochaine.

La source bleue

Lors d’une balade, je passe voir la source bleue. La légende veut qu’une prostituée aurait prié Allah, implorant son pardon pour ses péchés. Allah lui aurait accordé son pardon en faisant jaillir une source à cet endroit.




Il fait de plus en plus chaud et les températures dépassent largement les 30°C en journée, heureusement que les nuits restent fraîches.

Ulla se rafraîchit en dormant sur sa gamelle d’eau



Le brillant est revenu.

Au bout de deux semaines, il est temps de bouger un peu. Nous partons demain mardi pour la palmeraie à Tafraout. L’endroit est situé plus haut en altitude et les températures sont plus supportables qu’ici.