Les (dĂ©)routes moldaves, quel enfer đŸ˜±

Vendredi 14/6/2024
Qu’écrire ? Une de ces journĂ©es oĂč tout foire, de celles qu’on voudrait oublier au plus vite, oĂč chaque fois qu’on pense avoir touchĂ© le fond et qu’elle ne peut qu’aller mieux, on tombe un peu plus de Charybde en Scilla.

Il a plu une grande partie de la nuit et ce matin, il tombe toujours des cordes quand nous partons vers le Nord. Nous avons prĂ©vu de longer la frontiĂšre avec la Transnitrie jusqu’à Soroca. Tout se passe bien jusqu’à ce que la route asphaltĂ©e laisse la place Ă  de la piste en trĂšs mauvais Ă©tat. 

Nous roulons lentement et sommes rĂ©guliĂšrement dĂ©passĂ©s par des voitures, mini bus et mĂȘme semi-remorques qui nous frĂŽlent Ă  toute allure. Heureusement, il n’y a pas trop de boue, le sol de la piste est assez dur. Nous arrivons enfin Ă  notre premiĂšre Ă©tape le MonastĂšre de Dobrusa. Il pleut toujours autant et la petite route qui y descend est trop raide et pourrait nous empĂȘcher de remonter. Nous prĂ©fĂ©rons renoncer et ne pas prendre de risques.

Nous continuons vers Japca. La piste continue pendant des dizaines de kilomĂštres et nous cahotons de plus en plus. Difficile de dĂ©passer les 20 km/h, nous sommes Ă©puisĂ©s par cette conduite Ă©prouvante. ArrivĂ©s enfin Ă  destination, nos GPS veulent absolument nous faire prendre des routes trĂšs Ă©troites qui plongent dans le village. Il n’y a aucune plaque indicatrice du monastĂšre, ce n’est pas normal.

Alors que nous sommes arrĂȘtĂ©s et sur le point de renoncer Ă  notre Ă©tape, un automobiliste s’arrĂȘte et vient nous proposer de nous conduire jusqu’au monastĂšre. Nous le suivons dans une toute autre direction qui nous mĂšne Ă  une forte descente le long de la riviĂšre jusqu’à notre destination. Il est midi et il pleut de plus en plus fort. Nous prĂ©fĂ©rons dĂ©jeuner avant notre visite.

AprĂšs la cafĂ© nous nous Ă©quipons pour affronter la pluie et visiter ce monastĂšre de Japca qui fut le seul Ă  ne pas ĂȘtre fermĂ© durant la pĂ©riode soviĂ©tique. Les avaloirs ont de la peine Ă  Ă©vacuer toute cette pluie. Notre visite fut intĂ©ressante mais courte et nous reprenons notre route en direction de Soroca.

Nous longeons la riviĂšre, sur l’autre rive c’est la Transnitrie. Un pont est bloquĂ© par un poste frontiĂšre oĂč personne ne passe. Nous lui tournons le dos et la piste est toujours aussi mauvaise. On roule comme on peut et ne retrouverons l’asphalte qu’aux abords de Soroca.

Nous tournons en rond avant d’enfin trouver un endroit pour nous garer face Ă  la forteresse qui surplombe la riviĂšre. La pluie a enfin cessĂ©. Le parc, la forteresse et ses chemins ont Ă©tĂ© rĂ©novĂ©s par des fonds europĂ©ens. Sans ces derniers, tout resterait dĂ©labrĂ©.

Ulla particuliĂšrement nerveuse aprĂšs ces heures de cahots, tire comme une folle sur sa laisse, la faute Ă  un chat qui la nargue. J’aurai les pires difficultĂ©s Ă  la maĂźtriser. Nous sommes accueillis en français Ă  l’entrĂ©e de la forteresse. Le “guide” nous rĂ©clame 120 Lei pour rentrer sans nous donner de tickets. Encore de l’argent qui finira en poche restante.

La forteresse de Soroca est bien rĂ©novĂ©e mais vide, en dehors de la vue sur les environs, peu d’intĂ©rĂȘt de la visiter. Il est temps de chercher notre bivouac pour la nuit. AprĂšs deux essais infructueux, je trouve un endroit trĂšs tranquille proche du monastĂšre de Rudi, dans la vallĂ©e des loups.

Nous remontons la colline des tsiganes et prenons une route parfaite rĂ©novĂ©e par un financement europĂ©en. AprĂšs la matinĂ©e et l’aprĂšs-midi, nous n’en pouvons plus de faire de la piste et cette route vient bien Ă  point pour nous redonner envie de rouler.

Cette envie disparaĂźt quelques kilomĂštres plus loin quand la route fait place aux travaux puis Ă  une piste encore plus mauvaise de celle du matin. Je ne sais pas comment nous n’avons pas rebroussĂ© chemin en direction de la Roumanie mais nous sommes finalement arrivĂ©s Ă  un bel endroit au calme devant une Ă©glise proche du monastĂšre de Rudi. Petite alerte quand Norbert se gare, son camion refuse de redĂ©marrer.

Samedi 15/6/2024
Au petit matin, tout le monde a bien dormi. Nous nous sommes écroulés, épuisés par cette journée tremblée.

Les chiens courent dans la nature et s’en donnent Ă  cƓur joie aprĂšs cette journĂ©e de secousses. Le monastĂšre est Ă  1.200 mĂštres et le chemin qui y va est ravinĂ© aprĂšs ces fortes pluies. AccompagnĂ©s d’Ulla, nous y allons Ă  pieds. Une demi-heure plus tard, le monastĂšre apparaĂźt enfin. L’église de la Sainte-TrinitĂ© est entourĂ©e de plusieurs bĂątiments dont une Ă©cole de thĂ©ologie et d’une ferme. A l’extrĂ©mitĂ© au loin, on voit quelque plantations dont un champ de maĂŻs. Entre les arbres, on distingue l’autre versant de la riviĂšre situĂ© en Ukraine. Sur son telephone, Evelyne reçoit un message de bienvenue en Ukraine.

Une nonne affolĂ©e par la prĂ©sence d’Ulla vient Ă  notre rencontre. Norbert se propose de la tenir pendant que notre visite (Ulla, pas la nonne) et il ira ensuite. Nous franchissons la grille mais ce n’est pas terminĂ©, la nonne habille Evelyne d’une jupe et d’un foulard. Nous sommes suivis par la Nonne qui nous accompagnera partout. Des moines et des nonnes sortent d’un des bĂątiments et vaquent Ă  leurs occupations. Nous visitons une chapelle que nous ne pouvons photographier. La,dĂ©coration est sans grand intĂ©rĂȘt. Nous nous promenons dans le jardin et autour ses autres bĂątiments. L’accĂšs Ă  l’église nous est refusĂ©. AprĂšs quelques photos, nous allons relever Norbert. Un petit bus arrive et dĂ©barque une vingtaine de visiteuses. Notre visite terminĂ©e nous retournons Ă  nos camping-cars.

ÉchaudĂ© par les mauvaise routes de la veille, nous ne voulons plus les reprendre dans l’autre sens et repartons en direction d’Edinet. C’est un dĂ©tour mais les routes doivent ĂȘtre meilleures de ce cĂŽtĂ©-lĂ , ce fut effectivement le cas. Sur la route, un VW Caddy immatriculĂ© en Belgique nous dĂ©passe et nous salue. Des camions et camionnettes circulent Ă  toute allure car au bout de la route, il y a un passage vers l’Ukraine.

Nous roulons dans l’autre sens vers Edinet que nous atteignons vers midi et dĂ©cidons d’y dĂ©jeuner. Nous trouvons un restaurant installĂ© Ă  cĂŽtĂ© d’un hotel. Un des nombreux jeunes serveurs parle un peu le français et s’occupe de nous. Nous espĂ©rions trouver de la cuisine moldave traditionnelle mais il n’y en a pas Ă  la carte.

AprÚs notre repas, nous partons vers la réserve naturelle de Paduera Domneasca et sa réserve de bisons.

La route est bonne un moment et puis nous recommençons Ă  sauter de bosse en trou. En traversant les villages, on voit la conduite aĂ©rienne de gaz qui raccorde les maisons. Lorsqu’elle traverse la rue, elle monte Ă  une hauteur suffisante pour ne pas ĂȘtre accrochĂ©e par les camions. EsthĂ©tiquement ce n’est pas une rĂ©ussite.

Nous arrivons enfin Ă  la rĂ©serve et nous nous garons. Norbert essaye de relancer son moteur qui ne redĂ©marre pas et cette fois les tĂ©moins lumineux de l’alarme clignotent sans raisons.

Nous allons voir les bisons et ce sera la mĂȘme dĂ©ception qu’en Pologne. Un seul est visible dans son enclos, un second est couchĂ© entre des bottes de paille sous son abri. Ils sont sales et souillĂ©s de boue. Il y en aurait 8 dans la “rĂ©serve” mais nous ne les verrons pas.

Nous repartons et cette fois le camion de Norbert démarre. Suite à la réapparition des problÚmes, nous préférons écourter notre programme et passer au plus vite en Roumanie.

Notre route assez jolie mais toujours non revĂȘtue traverse de nombreux villages. Beaucoup d’oies et de canards et canetons bordent la route. Nous n’en Ă©craserons aucun. 

À proximitĂ© de la frontiĂšre, nous rejoignons enfin une belle route asphaltĂ©e. Nous faisons les pleins de carburant et de biĂšre pour dĂ©penser notre monnaie moldave.

Le poste frontiĂšre est moderne et nous passons le contrĂŽle moldave. Un douanier demande Ă  Norbert de couper son moteur qui ne redĂ©marrera plus. Au bout de deux heures, il est toujours immobile. Nous trouvons la centrale de l’alarme installĂ©e juste avant son dĂ©part et la coupons avec la clĂ© mais il refuse toujours de redĂ©marrer. Une camionnette moldave remorque Norbert jusqu’au parking Ă  la sortie du contrĂŽle.

Nous passons nos tĂ©lĂ©phones en mode manuel et les bornons sur un opĂ©rateur roumain. Evelyne appelle l’assistance qui les prend en charge. Un dĂ©panneur ne pourra pas venir ce soir mais on nous le promet le lendemain matin.

Il ne nous reste plus qu’à prendre l’apĂ©ro et Ă  nous installer pour la nuit. DĂ©goĂ»tĂ©s par les multiples problĂšmes avec leur Niessman-Bisshoff qui n’a pas encore roulĂ© un mĂštre complĂštement en ordre depuis qu’ils l’ont achetĂ©, il y a tout juste trois ans, Norbert et Evelyne veulent le revendre dĂšs leur retour en France.

Pendant l’apĂ©ro, nous dĂ©battons du marchĂ© de l’occasion et puis allons nous coucher en attendant le dĂ©panneur.

6 rĂ©ponses sur “Les (dĂ©)routes moldaves, quel enfer đŸ˜±”

  1. La Moldavie n’a pas beaucoup changĂ© depuis notre derniĂšre visite…..les ennuis doivent un peu perturber ce beau voyage, on espĂšre qu’il seront rĂ©solus.
    Nous sommes prĂšs de LINZ dans un monastĂšre magnifique, bon resto hier, et soleil, c’est pour vous faire envie….gardez le moral. AmitiĂ©s, Georges et RenĂ©e.

    1. Merci Georges, nous avons bien dormi sur notre parking entre la Moldavie et l’Europe.
      Ce matin, le camion n’a pas voulu dĂ©marrer et nous sommes toujours en attente d’un dĂ©panneur.
      On va rappeler l’assistance à 10H00.
      Bonne continuation en Autriche et amitiés à vous quatre.

  2. Nous avons lu votre périple nous pensons bien à vous en espérant que tout s.arrange pour Norbert et Evelyne
    Bisous Ă  vous quatre

    1. Bonsoir les amis, merci pour vos marques de sympathie que je transmettrai.
      Nous n’avons pas bougĂ© depuis hier mais nous avons reçu des bonnes nouvelles. Demain Ă  6H30, une VW Passat vient remorquer Norbert pour passer la douane roumaine. La dĂ©panneuse attendra du cĂŽtĂ© roumain pour charger son camping-car et le conduire Ă  Isai au garage Fiat utilitaire. On espĂšre qu’il sera vite rĂ©parĂ©. Nous espĂ©rons reprendre le cours du voyage dans les prochains jours. AprĂšs la pluie, nous avons Ă  nouveau 32 degrĂ©s. C’est chaud pour rester bloquĂ© dans les camions.
      Bisous et amitiĂ©s Ă  vous deux 😃

  3. Bonjour les amis,
    Bonjour les amis,
    Bonjour les amis,
    Vous n’avez pas dĂ» passer loin de Horodiste prĂšs de la Transnitrie. Ce village est le siege de l’association « Vent d’Est » en Moldavie
    Chez qui nous avions s livré en 2011 .
    Je vois que les routes n’ont pas bien changĂ©es.
    Bon courage et bonne continuation, souhaitant que ces soucis mécaniques cessent.

    1. Bonjour Jean-Claude, nous sommes passĂ©s prĂšs d’Horodiste effectivement mais je n’avais trouvĂ© aucune info sur les deux feuilles de route qui mentionnaient Horidiste.
      On a vu sur la carte un second Horodiste prĂšs de Balti mais nous n’y sommes pas allĂ©s.
      Nous sommes au garage Fiat Ă  Iasi en Roumanie et ils cherchent.
      J’espĂšre que tes ennuis de pieds sont terminĂ©s. Bonne continuation et amitiĂ©s,
      Freddy

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