Jeudi 20/6/2024
Ce matin, en allant promener Ulla qui a bien besoin de se dérouiller les pattes, je me suis rendu compte que le Monastère de Sucevita n’est qu’à 1,5 kilomètres du camping. Nous y sommes donc retournés l’après-midi.
L’impressionnant monastère de Sucevița est considéré par beaucoup comme étant l’un des plus beaux monastères de Bucovine. L’intérieur et l’extérieur sont couverts de fresques magnifiques, bien que le mur situé à l’ouest soit nu, puisque la légende prétend que l’artiste s’est tué en tombant de l’échafaudage, le travail ayant été arrêté immédiatement. L’échelle de la vertu sur le mur extérieur au Nord, représentant les 30 marches de l’enfer au paradis, est particulièrement intéressante, tandis que la fresque complexe du mur au sud montre le remarquable « arbre de Jessé », symbolisant la continuité de l’Ancien et du Nouveau Testaments à travers la représentation d’une gamme de philosophes et de prophètes anciens entourant Jesse et entrelacées de feuillage.
Une très belle promenade et une belle visite. Les lessives sont terminées, nous avons même eu le temps de laver Trankilou. Vers 19H00, nous allons à la salle de restaurant du camping pour prendre le repas commandé. Nos hôtes nous ont préparé un menu traditionnel trois services réalisés avec des produits maisons. Nous aurons un potage très bon avec les légumes de la ferme. Cela avait beaucoup de goût. Ensuite une préparation de viande roulée dans des feuilles qui ressemblent à des feuilles de vigne mais que nous n’avons pas pu identifier. C’était servi avec de la polenta présentée en boule (nous avions déjà goûté ce genre d’étouffé belle-mère en Pologne) et arrosée de crème épaisse préparée avec le lait des vaches de la ferme. En dessert nous avons eu une crêpe bien caramélisée. C’était fort bon.
Vendredi 21/6/2024
Aujourd’hui c’est l’été, ne l’oublions pas.
Nous n’avons pas entendu le réveil et il est déjà 8H00 passé. Nous ne l’avons pas entendu car j’ai oublié de le mettre. Nous passons en mode accéléré, trop peur que Norbert démarre à l’heure sans nous.
Juste le temps de s’occuper des chiens qui pour une fois ne sont pas venus nous réveiller bien trop tôt pour avoir à manger. La double promenade d’Ulla l’avait éreintée. Notre petit déjeuner, nos douches et les services se passent à toute vitesse et nous sommes prêts à 9H15 pour démarrer.
Nous devons d’abord passer par le supermarché, faire le plein de gasoil et puis direction Moltevita. Le programme est chargé et nous aimerions être à Viseu de Sus ce soir. Ça va être juste.
Les courses, le plein et nous voilà déjà au point de vue du col de Ciumarna. Nous nous garons sur le parking avec une vue sur les Maramures. La vue est splendide.
Il ne nous reste plus qu’à descendre sur Moldovita et à trouver le musée des œufs peints de Lucia Condrea.
Sur plus de 30 000 œufs décorés en plus de 50 ans par l’artiste, plus de la moitié d’entre eux sont exposés dans 106 vitrines, ce qui en fait le plus grand musée d’auteurs au monde , le reste des objets exposés se trouvant dans les musées et les maisons royales. et collections privées dans environ 110 pays.
- les œuvres d’art uniques créées par Lucia Condrea – les plus nombreuses en nombre ;
- de très vieux œufs peints, collectés dans des lieux habités par des « hutuli » ;
- Œuvres d’art collectées par Lucia Condrea auprès d’artistes appartenant à différents pays (collection internationale).
De toutes les coutumes roumaines, celle de peindre des œufs pour Pâques est de loin la plus douce et la plus chaleureuse. Nulle part ailleurs qu’en Bucovine l’œuf n’est considéré avec autant d’amour et la tradition de la peinture est élevée au niveau artistique.
Les œufs peints les plus anciens et les plus suggestifs, portant des symboles anciens – préchrétiens – proviennent des zones habitées par ces gens appelés « hutuli ». Cette tradition est chez elle ici en Moldovita – Bucovine, un lieu où ces gens sont venus il y a longtemps. .
L’artiste Lucia Condrea, fille de cette terre bénie de Dieu, est celle qui a fait connaître ce lieu dans le monde entier.
En 2007, cette artiste a fondé à Moldovita un musée portant son nom, un musée unique en Roumanie et peut-être dans le monde entier si l’on considère la valeur artistique des pièces exposées. L’idée de fonder ce musée est née d’un travail de longue haleine et aussi de la volonté de montrer ces valeurs aux générations futures. L’artiste aujourd’hui soufrant de problèmes de mobilité du côté gauche ne travaille plus et son mari qui parle français nous guide dans la prodigieuse collection. La finesse des traits et de sa technique rendent ses œuvres extraordinaires. Elle a peint sur des œufs de cailles jusqu’aux œufs d’autruche. Chaque oeuf demande de quelques heures à un jour et demi de travail.
Après la visite nous repartons vers le Monastère de Moldovita. Avec ses fresques intérieures et extérieures, il est fort semblable aux autres monastères de Moldavie.
Pour avoir une chance de prendre notre train demain matin, nous devons être à Viseu de Sus ce soir et il reste encore de la route assez tourmentée dans les Maramures, pas question de traîner en route qui s’annonce assez sinueuse.
Peu après 18H00, nous étions installés sur le parking de la gare., prêts à prendre l’apéro. Il fait encore assez chaud et pourtant nous sommes à plus de 600 mètres.