Solidarnosć, la première brèche – Le musée de la seconde guerre mondiale.

Mercredi 27 septembre 2023.

À notre réveil, la météo nous gratifie d’une purée de pois qui se lèvera heureusement rapidement pour faire place au soleil. Pour notre second jour à Gdańsk, Norbert et Jean-Claude ont les mêmes objectifs que moi, voir le centre européen de la solidarité et le musée de la seconde guerre mondiale. Les dames préfèrent retourner dans la vieille ville et visiter Les Halles et faire quelques boutiques, d’autres se limiteront à Solidarnosć, d’aucuns le musée de l’ambre ou un centre commercial.

Nous partons en tram et puis à pieds, vers l’ancien chantier naval où tout a commencé en août 1980 pour finalement aboutir à la chute du mur de Berlin et la fin du communisme dans le bloc de l’Est.

En 1970, les ouvriers étaient descendus dans la rue pour protester contre les augmentations de prix. Les forces de l’ordre avaient alors tiré dans la foule, tuant 42 personnes et en en blessant 1.000 autres.

Le chantier naval Lénine est un des fleurons de l’économie polonaise. « On était fier d’y travailler, c’était l’élite de la classe ouvrière ». En août 1980, les ouvriers des chantiers navals de Gdańsk entament une grève de protestation contre le licenciement disciplinaire de leur collègue, Anna Walentynowicz, pour son appartenance à une association indépendante des organismes du pouvoir, la privant ainsi de ses droits à la retraite.

Sous la direction de Lech Wałęsa, qui fêtera ses 80 ans demain, et grâce à la pression exercée par le Pape Jean-Paul II, les contestations se concluent, le 31 août 1980, par la signature des accords de Gdańsk, compromis autorisant l’existence de syndicats libres indépendants du Parti Communiste, ouvrant la voie à la création du syndicat Solidarité (NSZZ Solidarność). Durant les années 1980, ce dernier rassemble neuf millions de Polonais, devenant ainsi la principale structure d’opposition (pacifique) contre le régime communiste en place. Ce dernier instaurera plus tard la loi martiale et il fallu attendre dix ans pour que le système communiste s’effondre enfin.

Le centre européen de la solidarité raconte dans le détail toute cette histoire qui a fait de la Pologne un état démocratique. C’est la Pologne qui a initié le mouvement, les autres pays du bloc de l’Est tomberont les uns après les autres. La dislocation de l’URSS était en marche. Le dernier dirigeant du régime communiste, Jaruzelski céda fin 1990 la Présidence de la Pologne a Lech Walęsa. En 2006, il fut inculpé de divers crimes mais pas réellement inquiété vu son état de santé . Il mourut en 2014 à l’hôpital de Varsovie.

Le CES est une institution culturelle fondée en 2005 par le Ministre de la Culture et du Patrimoine national, la ville de Gdańsk, la voïvodie de Poméranie, le syndicat NSZZ Solidarność et la fondation du centre de solidarité, dont les locaux étaient provisoirement situés dans l’ancien bâtiment du chantier naval Lénine de Gdansk. Après quatre ans de construction, le nouveau Centre Européen de la Solidarité a vu le jour près du lieu de la signature des accords de Gdańsk à l’adresse 1, Place de la Solidarité

La visite terminée, nous partons vers le musée de la seconde guerre mondiale. Nous déjeunons rapidement au sous-sol de ce bâtiment ultramoderne dont la plus grosse partie est souterraine, avant de commencer notre visite accompagnée de l’indispensable audio guide en français.

Ce musée est important car il décrit la situation dans le monde entre 1920 et 1939 et ce qui a amené la cataclysme de la seconde guerre mondiale.

En 1919, le traité de Versailles recrée un état polonais qui récupère ses anciens territoires, Dantzig devenant une ville libre. L’Allemagne et la Russie ne l’ont jamais admis et le 1er septembre 1939, la Pologne fut attaquée par ces deux pays sur les fronts Ouest et Est.

Le monde entier prit feu et la guerre ne finira que par les explosions des bombes nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki. La conférence de Yalta jeta la Pologne sous le joug de l’URSS dont elle ne se libéra qu’en 1990. Elle aboutit également à l’expulsion de 3,5 millions d’Allemands de la Pologne et de 3 millions de Tchécoslovaquie Nous découvrirons durant notre visite la vie de tous les jours des Polonais avant et pendant la guerre. Les massacres multiples par l’Allemagne et la Russie sont largement énoncés et expliqués.

Outre la situation de l’Europe de l’après-guerre, nous prenons mieux conscience de ce que la Pologne a enduré et souffert non seulement de la guerre mais aussi du communisme. La Pologne est un des pays qui a le plus souffert de la guerre, 6,3 de ses 35,5 millions d’habitants ont péri, 22% de la population totale. Une série de photos d’un photographe de presse américain montre l’état de ruine de quelques villes polonaises au sortir de la guerre. Nous devons rester conscients de notre chance d’être nés et d’avoir vécu dans un monde libre sans avoir souffert de la guerre.

Au sortir du musée, nous retournons à l’aire de camping-car où nous retrouvons nos épouses. Demain nous partons pour la presqu’île de Hel.

2 réponses sur “Solidarnosć, la première brèche – Le musée de la seconde guerre mondiale.”

  1. Que de belles découvertes.
    Merci à vous deux. C’est toujours un plaisir de commencer la journée en lisant vos récits.
    Gros bisous.
    Liliane

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