Jeudi 18 septembre 2025
Nous voulions aller dans un camping proche de la plage mais réception fermée jusqu’à 15H30, nous sommes allés faire l’appoint d’eau à une fontaine publique. C’est limité à 50 litres mais c’est encore de trop pour un Sarde qui n’aime pas les camping-cars et nous dit que nous n’avons pas le droit de prendre de l’eau. Il promet de nous dénoncer à la police, un autre Sarde lui dit de se calmer mais rien n’y fait, il repart en maugréant. Nos 50 litres ajoutés, nous repartons vers notre bivouac d’arrivée près du port d’Olbia.


Vendredi 19 septembre 2025
En promenant Ulla autour du parking, je découvre le site de la source sacrée « Sa Testa »
Découvert dans les années 1930 alors que les habitants cherchaient des sources d’eau douce, il n’est pas surprenant que le puits sacré connu sous le nom de Sa Testa ait été choisi par les colons de l’ère nuragique pour honorer leurs divinités de l’eau.
Aujourd’hui, c’est un site très prisé des amateurs d’archéologie, notamment ceux qui étudient la culture nuragique. L’ancien sanctuaire date d’entre le XVe et le XIIIe siècle avant J.-C. et se trouve juste à l’extérieur de la ville d’ Olbia . Il mesure un peu moins de 18 mètres de long et est constitué de granit, de trachyte et de schiste, taillés en blocs puis soigneusement finis. Sa partie extérieure évoque une porte et symbolise le passage séparant le monde des morts de celui des vivants. Le sanctuaire comprend une cour circulaire, un vestibule, un petit couloir entre la cour et le puits, et des marches qui descendent vers l’eau.
Les alentours sont jonchés de détritus et de sacs poubelles, probablement des offrandes 🙁

C’est peut-être le moment de faire le point sur notre séjour, la Sardaigne est magnifique et riche d’histoire, de fabuleuses plages mais aussi de très belles montagnes. Le mois de septembre est à éviter, plutôt en mai ou en octobre. Plusieurs fois, l’affluence et les parkings pleins nous ont obligés à faire l’impasse sur certaines visites. C’est frustrant.
Nous embarquons en fin de matinée pour une traversée de 6H30. Nous passons le temps au restaurant et dans les salons. Vers 20H00, nous débarquons à Civitavecchia au nord de Rome. Tout près de là, nous trouvons un parking peu engageant mais suffisant pour une nuit.
Samedi 20 septembre 2025
Nous prenons la route qui contourne Rome par le sud. Elle est très encombrée, on y rencontre quelques bouchons mais cela finit enfin par se dégager. A 150 km de Matera, nous décidons de rejoindre une aire gratuite à Zungoli, classés dans les plus beaux villages d’Italie. On suit la route indiquée par notre téléphone, il faut prendre à droite mais c’est un sens interdit, nous continuons tout droit mais la rue devient rapidement étroite et est encombrée de voitures en stationnement. Nouveau sens unique, il faut prendre une rue en rétro droit encore plus étroite mais on n’a pas le choix. Dans le bas de la rue c’est l’horreur, un goulot avec un balcon qui dépasse sur la gauche, une voiture stationnée qui déborde et le coin d’une façade. Caro descend et me guide en sautant de gauche à droite pour vérifier que cela passe. Ce sera au millimètre mais nous sommes passés. Dans le bas de la rue, nous prenons à gauche, on prévient Norbert mais il ne nous entend pas et prendra à droite. Il nous faudra un peu de temps pour se retrouver.
La route est belle et monte vers Zungoli, nous dormirons à plus de 700 mètres, ce qui nous garantit déjà une nuit plus fraîche et reposante. Plusieurs fois, nous ne prendrons pas la route indiquée par le GPS, nous n’avons pas envie de revivre de nouveaux passages trop étroits.



Nous sommes bien installés pour la nuit raccordés à l’électricité mise à disposition par la municipalité.

Dimanche 21 septembre 2025
Nuit tranquille et enfin fraîche, quel bonheur. Au réveil nous souhaitons un bon anniversaire à Ulla qui fête ses 4 ans, elle aura quelques extras aujourd’hui.
Nous partons pour Matera où nous trouvons un parking à dix minutes à pied des Sassi (les cailloux). Il y a beaucoup de monde et il fait très chaud. Nous déambulons dans les rues de la ville moderne pour découvrir les Sassi du haut de la terrasse de la place Vittorio Veneto, c’est le plus bel endroit pour démarrer la visite. Cette vue, d’ensemble des Sassi, quelle claque.



Pour éviter une trop grande affluence, nous allons déjeuner tôt dans un restaurant installé dans une maison troglodyte. Il y a même un petit musée dans les caves.








Les Sassi de Matera constituent l’un des sites les plus extraordinaires d’Italie du Sud. Il s’agit d’un ensemble d’habitations troglodytiques creusées directement dans la roche calcaire.


Les Sassi (qui signifie « pierres » en italien) se composent principalement de deux quartiers : Sasso Caveoso et Sasso Barisano. Leur origine remonte à la préhistoire, avec des traces d’occupation humaine datant du Paléolithique (environ 10 000 ans). La roche calcaire tendre de la région, appelée « tufo », se prêtait parfaitement au creusement de ces habitation.
Au fil des siècles, ces grottes naturelles ont été progressivement aménagées et agrandies. Les Byzantins, qui s’installèrent dans la région vers le VIIe siècle, développèrent considérablement le site, y construisant de nombreuses églises rupestres ornées de fresques remarquables. Plus de 150 églises troglodytiques ont été recensées dans la région.
Pendant des millénaires, les Sassi ont abrité une civilisation paysanne qui vivait en parfaite harmonie avec son environnement. Les habitants avaient développé un système ingénieux de récupération des eaux de pluie et d’agriculture en terrasses.
Au XXe siècle, les conditions de vie dans les Sassi se dégradèrent considérablement. La surpopulation, le manque d’hygiène et la pauvreté transformèrent ce qui était autrefois un exemple d’architecture vernaculaire en bidonville. Dans les années 1950, l’écrivain Carlo Levi décrivit ces quartiers comme « la honte de l’Italie » dans son livre « Le Christ s’est arrêté à Eboli ». Ce livre, traduit en 37 langues, est une oeuvre magistrale que je vous recommande de lire, si vous ne l’avez pas encore fait.





En 1952, une loi spéciale ordonna l’évacuation forcée des 15 000 habitants vers des quartiers modernes. Les Sassi furent alors abandonnés pendant des décennies.
La renaissance commence dans les années 1980 avec des programmes de restauration. Depuis 1993, les Sassi de Matera sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, reconnus comme « exemple exceptionnel d’un ensemble architectural et paysager illustrant plusieurs périodes significatives de l’histoire humaine ».
Aujourd’hui, Matera est devenue une destination touristique majeure, avec de nombreuses maisons-grottes transformées en hôtels, restaurants et musées. La ville a même été désignée Capitale européenne de la culture en 2019, consacrant définitivement sa renaissance culturelle et touristique.
Cette transformation spectaculaire fait des Sassi un exemple unique de réhabilitation patrimoniale, passant du statut de « honte nationale » à celui de joyau architectural mondial.














Nous nous baladons dans les profondeurs des Sassi avant de retrouver Trankilou.









Nous étions venus ici en 2017, nous avons découvert beaucoup plus cette fois-ci. Après dix petites minutes, nous retrouvons Trankilou, en surchauffe sous le soleil. Nous partons vers un site proche des plages de Tarente.
Ce n’était pas une bonne idée car le dimanche tout le monde va à la plage et très vite la route devient fort étroite avec les voitures garées dans tous les sens. On prend une latérale où très vite Caro doit descendre pour ma guider, on frôle les voitures d’une côté et le mur de l’autre. Arrivés au milieu de la rue, nous sommes bloqués par un poteau sur la gauche et une voiture mal garée sur la droite. Derrière Norbert, c’est le grand chaos. Les gens de retour de la plage doivent se faufiler entre nos camping-cars et les voiture en stationnement. Tout cela sur dix centimètres avec les sacs, les bouées et les poussettes.
Les riverains essaient de nous aider et pestent pour la voiture mal garée. Ils veulent appeler la police quand quelqu’un reconnaît la voiture d’un riverain un peu plus éloigné. Ils l’appellent et confus, déplace sa voiture. Nous faisons l’impasse sur les nombreux spots près des plages et partons vers le parking d’un grand centre commercial.
Nous sommes en Italie et tous les magasins sont ouverts jusqu’à 21H00, le parking est quasi plein mais nous trouvons de la place pour aller nous aussi faire les magasins.
Bravo. En lisant tes commentaires je suis confirmé dans ce que je pense depuis que je suis à la Costa dei Trabocchi Abruzzo, déjà + de 5 ans, L’ITALIE A RÉALISÉ UNE RENOVATION DES SITES ANCIENS DE MANIERE EXCEPTIONNELLE POUR DEVENIR UN DES PLUS BEAUX PAYS D’EUROPE , OU PEUT-ÊTRE DU MONDE ……SI PAS LE PLUS BEAU . MAGNIFICO
Voilà, tu as tout compris, l’Italie est le plus beau pays d’Europe et les déchets et sacs poubelles qui traînent dans les grandes villes comme Naples, Tarente etc.n’y changent rien.
Il reste encore quelques efforts à faire mais la base est là.