Journée maintenance et cérémonie Samà.

Ce matin pas de réveil ni de contrainte d’horaire, nous prenons le temps. Lessives, lavage de Trankilou, bricolage, services, travail sur les photos et mise à jour du blog. Nous passons le temps tranquillement à notre rythme, cela fait du bien aussi.

Dans l’après-midi, nous commandons des taxis pour nous rendre en ville pour la visiter. Les taxis nous déposent près du musée des derviches tourneurs.

Nous nous baladons dans les rues avoisinantes qui regorgent de boutiques de toutes sortes. Un peu plus loin, nous visitons un marché couvert, riche en couleurs.

Pas une seule terrasse où il serait possible de boire une petite mousse, nous restons sur notre soif.

Vers 18H00, nous marchons vers le centre où se déroulera la cérémonie spectacle Samà des derviches tourneurs. Nous rentrons dans la salle qui commence tout doucement à se remplir.

Vers 19H15, la cérémonie commence avec l’entrée très lente des derviches et de l’orchestre. Tout est très lent et le démarrage l’est tout autant. Les derviches commencent enfin à tourner au rythme lent de l’orchestre. Ils tournent la main droite tournée vers le ciel et la gauche vers la tête. Leur tête est penchée vers la droite, c’est très élégant. Cela dure une heure et puis les derviches se replient en se saluant. Nous sommes contents de l’avoir vu mais restons un peu sur notre faim. A la sortie nous allons vers la station de taxis toute proche et nous rentrons au bivouac.

Konya et les derviches tourneurs 🤯

Vendredi 27 septembre 2019

Aujourd’hui nous n’aurons pas beaucoup de kilomètres à parcourir pour rejoindre notre prochaine étape. Nous en profitons pour passer par le marché proche, beaucoup de légumes à des prix locaux. Un kilo de mandarines coûte 40 centimes, un kilo d’ail 4,80€, etc.

Quelques kilomètres plus loin, nous rejoignons la banlieue de Konya où la municipalité de Karatay offre aux camping-cars une aire full service avec électricité gratuite. Nous croisons des Chtis en partance pour l’Iran, Oman et l’Arabie Saoudite.

Nous rejoignons le centre de Konya en taxis (0,80€/personne) et nous baladons vers le Bazar de la ville. A cinq cent mètres du bazar, un Turc nous informe que le vendredi, il est fermé.

Nous repartons vers le musée de l’ordre mevlevi des derviches tourneurs. Nous finissons par le trouver après quelques « longcourcis ».

En chemin nous croisons un orchestre et de nombreux Glutton qui nettoient la ville.

Nous arrivons au musée mausolée et chaussons des protections chaussures pour y entrer. Beaucoup de pèlerins sont en prière au milieu des touristes.

Demain nous aurons une journée libre avant d’aller voir la cérémonie du Semâ des derviches tourneurs. Les membres de cette loge pratique le soufisme une forme tolérante et pacifique de l’Islam.

Nevşehir, Aksaray Sultanhani

Jeudi 26 septembre 2019

Il est un peu plus de cinq heures du matin quand Georges frappe à notre porte. Le temps d’enfiler une veste et un pantalon, je suis dehors avec mon appareil photo. Le ciel de l’aube est constellé de montgolfières. On a l’impression qu’elles se touchent, il y en aurait 110 dans la région. Georges nous raconte qu’il y a quinze ans, à chaque arrêt, une nuée de démarcheurs venait lui proposer un vol. Aujourd’hui, ils ne se bougent plus et exigent des prix complètement surfaits aux nombreux touristes qui viennent à eux.

Bon, toutes ces montgolfières dans le ciel renforcent notre amertume de ne pas être à bord mais on profite du spectacle.

Nous reprenons la route qui nous éloigne de la Cappadoce et notre rêve de vol en montgolfière pour nous arrêter à Nevşehir où nous ferons quelques courses et déjeunerons.

Dans la ville, il y a nettement plus de niqabs et de femmes voilées. Lorsque nous nous promenons avec notre chienne labrador, tout le monde nous regarde et beaucoup descendent du trottoir. Des licéennes iront jusqu’à hurler en s’enfuyant. Ianta, faisant preuve d’un flegme exemplaire, ne s’en offusque pas. Nous déjeunons de boulettes frites salade riz (sic) et la patronne pourtant voilée vient donner quelques rondelles de saucisson à Ianta avant de nous offrir le thé.

Nous continuons notre route jusqu’au caravansérail d’Aksaray. Nés au 11e siècle, les caravansérails sont des hôtels fortifiés éparpillés tout au long de la route de la soie. Les caravanes y trouvaient refuge lors de leurs longs périples. On y priait, on y négociait, on y parlait toutes les langues, on se soignait puis ont repartait pour la halte suivante. Il en reste encore quelques vestiges en Turquie, dont le  caravansérail de Sultanhani, le plus grand et le mieux conservé de tous. 

On n’imagine pas combien était longue la route de la soie pour ramener les cocons de Bombyx.

Le caravansérail est remarquablement restauré et nous visitons une exposition d’aquarelles et fusains qui s’y est installée. Nous avons un coup de foudre pour un tableau figurant un derviche tourneur et nous l’achetons.

Dans la rue proche, une teinturerie travaille sur le trottoir.

Georges négocie un prix plancher dans un camping proche. Quelle plaisir de fouler un gazon épais qui nous change des cailloux et de la poussière habituelle de nos parkings.

Nous sommes accueillis par le thé de bienvenue. C’est du thé à la pomme que nous trouvons tellement bon que nous en achetons.

Göreme et Avanos

Mercredi 25 septembre 2019

Nous nous réveillons sous un ciel très couvert, il va pleuvoir aujourd’hui. Comme annoncé, il n’y a aucune montgolfière à l’horizon.

Nous partons dans deux camping-cars voir le musée en plein air de Gorëme. Situé à 2 km sur la route d’Ürgüp, le musée est en fait une vallée regroupant une trentaine d’églises aux fresques magnifiques, datant des Xe et XIe siècles, et des monastères. Les églises sont connues sous les noms qui leur étaient attribués par les gens de la région. Leur structure dépend de la taille du rocher qui les abrite.

C’est un très beau site et les fresques pas toujours bien conservées sont remarquables.

Ce site est un véritable témoignage de la ferveur chrétienne qui a baigné les lieux dès le IVe siècle. Ce sont des moines qui au tout début élirent domicile dans ces montagnes et la vallée connu par la suite, au Xe siècle, une jolie prospérité grâce à l’empereur byzantin Nicéphore Phocas. Au siècle suivant, les églises se couvrirent de fresques colorées et d’autres chapelles et habitations en tous genres furent encore creusées augmentant ainsi le nombre de refuges destinés à honorer Dieu. Les plus spectaculaires églises sont à n’en pas douter l’Eglise Sombre et l’Eglise de la Boucle, qui se trouve en dehors du musée mais que notre billet d’entrée nous donne droit de visiter. L’Eglise à la Pomme, l’Eglise aux sandales ou encore l’Eglise du Mauvais Oeil sont également ravissantes et il est étonnant de voir le foisonnement d’art pictural qui recouvre presque chaque paroi de chaque grotte. A voir : La salle où les anciens chrétiens prenaient leurs repas et celle où ils cuisinaient.

Malheureusement, le site est victime de son succès car il y a une telle cohue qu’il faut faire la file devant chaque entrée troglodyte avant de pouvoir circuler quelques secondes à l’intérieur. Il est également interdit de photographier. Au bout de quatre visites, nous renonçons et partons acheter un livre à la boutique pour une future visite virtuelle.

Entre-temps, la pluie s’est mise à tomber et nous sortons les parapluies. La visite terminée nous allons rechercher les trois autres camping-cars et prenons la route d’Avanos où nous irons déjeuner dans un restaurant typique.

Nous déjeunons fort bien d’une salade et de Testi Kebab, spécialité de la Cappadoce. Il n’y a que des sodas et du thé au menu mais le patron va nous chercher de la bière fraîche dans la boutique voisine. Ouf 😅.

Après déjeuner, nous partons explorer la vieille ville. Avanos est un village réputé pour ses poteries. Nous rencontrons deux potiers parlant français, Robert dont le père est Turc et la mère Française est né à Aubervilliers. Il nous guide et explique son métier.

Les visites terminées nous repartons visiter un monastère voisin troglodyte bien sûr. Il y a quelques peintures rupestres, les pièces et couloirs creusés dans la roche sont fort étroit. La visite terminée, le Turc qui garde l’endroit nous reconduit à l’école fabrique de tapis d’Avanos.

Un Turc ayant fait ses études à Verviers et qui parle parfaitement le français nous accueille, nous explique la fabrication et le noeud gordien. Après quelques explications sur la fabrication du fil de soie, nous arrivons à salle d’exposition où on nous présente les tapis vendus par « l’école ».

Il a fallu douze à quarante-huit mois pour fabriquer certains modèles soie sur soie et dont les prix s’envolent (25 à 35.000€ avant discussion de marchands de tapis). Un tapis, plus modeste, nous plaît et nous l’achetons.

Nous reprenons la route de notre parking à Gorëme et partons explorer les sociétés de vols en montgolfière. Les montgolfières voleront bien demain mais malheureusement sans nous.

Les deux grosses sociétés sont surbookées. Il n’y a aucune possibilité avant le 1er octobre pour l’une et le 5 octobre pour l’autre. Reste des petites sociétés qui peuvent prendre deux personnes au prix prohibitif de 300€/personne pour une heure de vol.

C’est de l’arnaque, il y a deux ans cela coûtait 150€, la livre turque a dévalué de 30% et les prix pratiqués en Euro ont doublé. Cherchez l’erreur.

C’est une grande frustration pour tout le groupe qui se faisait une joie de ce qui devait être le clou du voyage.