Samedi 23 septembre 2023.
Ce samedi matin, Jean-Claude vérifie son niveau d’huile après les soucis de la veille et constate que le niveau est au dessus du maximum. Il faudrait une grosse clé allen que personne ne possède pour ouvrir le bouchon de vidange. Il décide d’aller faire la vidange dans la concession proche pendant que nous continuerons notre route.
Nous quittons notre bivouac pour traverser la Mazurie en direction du Nord. Nous suivons une route parallèle à la frontière de la Lituanie avant de suivre celle de l’enclave russe de Kaliningrad. Vers 10H00, nous nous arrêtons pour faire le plein dans une station service qui affiche les prix les plus bas rencontrés jusqu’ici: 5,98 zlotys soir 1,29€/l. Le diesel est assez bon marché en Pologne, le prix maximum que nous avons payé sur autoroute était de 6,44€/l.
On en profite pour prendre le café et nous repartons, le temps est gris et la route encore humide de la pluie tombée avant notre passage. Nous finirons par la rattraper.
En fin de matinée nous arrivons à notre étape Giżycko où nous avons prévu de voir la tour d’observation installée dans un ancien Château d’Eau et qui permet d’avoir une vue panoramique de point de la ville. Pas de chance, la tour n’est accessible que pendant La saison touristique qui s’est terminée le 15 septembre.
Nous en profitons pour faire quelques courses dans le supermarché voisin et pour déjeuner avant de continuer vers notre prochaine étape: le bunker d’Hitler.
Vers 15H00, nous arrivons à Gerlioz, QG d’Hitler pendant la seconde guerre mondiale. Un guide francophone nous propose ses services que nous acceptons. Nous nous installons dans la parking aménagé pour les camping-cars sur le site où nous passerons la nuit.
L’endroit est étonnant et assez inattendu. Adolf Hitler y a passé plus de deux ans, entre 1941 et 1944, terré dans cette tanière pleine de bunkers. Une véritable ville cachée par les arbres. Dans ce lieu à l’époque territoire allemand, il y a plus de quatre-vingts ans, entre 1941 et 1944, vivaient jusqu’à 2 000 personnes. Des officiers, des soldats, des civils… et Adolf Hitler.
Au cœur d’une forêt sombre entourée de lacs et de marécages, dans l’ancienne Prusse-Orientale, cette tanière est située à quelques encablures de la frontière de l’enclave russe de Kaliningrad. Construite dans la plus grande discrétion en 1941, sur plus de deux kilomètres carrés, elle comptait près de 200 bâtiments, une ligne de chemin de fer, un aérodrome. Mais restait invisible vue du ciel.
Hitler y passa sa première nuit en juin 1941 et la quitta le 20 novembre 1944, à l’approche de l’Armée rouge. Alors qu’on le croyait installé à Berlin (Allemagne), il séjourna dans sa tanière plus de 850 jours, soit presque deux ans et demi. Des chemins s’enfoncent dans la forêt, et un peu partout se dressent des bunkers plus gigantesques les uns que les autres. Celui du dictateur, dévoré comme tous les autres par la mousse et dans un état de délabrement avancé, était bien sûr le plus grand et le plus sécurisé. Très abîmés mais encore debout, ses murs s’élèvent sur huit mètres de haut et font six mètres d’épaisseur. Des tiges en béton armé surgissent un peu partout telles des pattes d’araignées. Pas la moindre trace de rouille.
L’armée russe approchant, Hitler quitta le 20 novembre 1944 son QG pour rejoindre Berlin. Les sapeurs allemands détruisirent les plus grands bâtiments. Les Allemands abandonnèrent les ruines non sans y laisser des milliers de mines. Quatre démineurs polonais laissèrent leur vie durant les opérations de nettoyage du site.
Gigantesques, impénétrables, ces bunkers témoignent de l’angoisse maladive de Hitler. « Le Loup savait déjà qu’il faut toujours rester aux aguets, qu’on ne peut pas baisser la garde, que les traîtres sont partout », écrit dans son livre Rosella Postorino, qui raconte avoir beaucoup appris sur la personnalité du dictateur dans le livre « The Mind of Adolf Hitler », écrit par le psychanalyste Walter C. Langer pour les services secrets américains.
Il faudra attendra 2014 et les confidences de l’ancienne goûteuse et unique rescapée Margot Woelk pour confirmer que le Führer était végétarien. Il ne consommait ni viande ni poisson, mais des produits frais en majorité. Selon elle, il ne fumait pas non plus et ne buvait pas d’alcool.
C’est ici que le 20 juillet 1944, échoua la tentative d’assassinat d’Hitler du nom de code Opération Walkyrie.
Tout au long de la visite, notre guide qui ne manque pas d’humour, nous raconte des anecdotes sur la vie dans la tanière du loup. Monique qu’il a prise pour secrétaire sera chargée de nous lire quelques textes qu’il sort à chaque étape.
La visite terminée, nous achetons du miel à notre guide qui est également apiculteur. Le soir tombant, nous squattons la terrasse d’un bar proche actuellement fermé pour y organiser notre apéro.