La route des nids d’aigles.

Vendredi 1er septembre 2023.

Au petit matin, le ciel est dégagé et le soleil luit. Après les services, nous quittons la ville pour une longue étape qui nous mènera au Sanctuaire de Jasna Góra avant de prendre la routes des Nids d’Aigles et rejoindre Sarki et son cimetière juif.

La sortie de la route se passe bien, nous prenons l’autoroute et puis tout se complique avec des travaux qui barrent notre route et nous obligent à de longs détours. Partout nous aurons des bouchons qui rendront cette route abominable.

Arrivé au monastère à Częstochowa, nous nous garons dans un grand parking proche et déjeunons. Après consultation de mon téléphone, nous trouvons un supermarché proche où nous achetons quelques provisions.

Il y a beaucoup de monde, une très grande majorité de pèlerins. Nous commençons la visite de ce site fort imposant. Le rayonnement de la ville est liée à la célèbre icône de la Vierge Noire qui attire les pèlerins de la Pologne et du monde entier. C’est au sommet de la butte Jasna Gora (la montagne de Lumière) que les moines de l’ordre de Saint-Paul édifièrent un monastère fortifié à la fin du XIVème siècle. La chapelle de l’icône miraculeuse est la partie la plus ancienne de l’édifice: la Vierge Noire, posée sur le maître-autel, est couverte d’un voile d’argent.

Avec la foule de pèlerins en prière, il est impossible de voir l’autel de l’icône miraculeuse.

Après la visite, nous reprenons la route et les bouchons, nous arrivons même à faire le plein dans une station pour nous diriger vers la route des nids d’aigles.

Sur une centaine de kilomètres, la route des Nids d’Aigle traverse le Jura polonais de Cracovie-Czestochowa Elle doit son nom aux forteresses édifiées au XIVe siècle par le roi Casimir le Grand pour fortifier le royaume et pour défendre la route commerciale qui reliait la capitale (Cracovie à l’époque) à la riche région de la Grande Pologne. Construits avec la pierre des reliefs qui les entourent, les châteaux ou plutôt leurs ruines, se fondent aujourd’hui dans le paysage.

La route nous mène vers Sarki où nous visitons un cimetière juif quasi abandonné. Il y a de nombreuses tombes plus entretenues depuis longtemps.

Nous trouvons le bivouac de ce soir à 2 km de là sur un petit parking sympa et tranquille. La vue est superbe et il y a même des tables et des bancs qui nous serviront pour l’apéro du soir.

Wrocław, élue capitale européenne de la culture en 2016.


Jeudi 31 août 2023.

Wrocław est la troisième plus grande ville polonaise. Elle n’usurpe à aucun instant son surnom de « Venise du nord », même si son architecture diffère tout à fait de l’original. Fort longtemps ignorée des voyageurs, elle fut mise sous les feux des projecteurs en devenant en 2016 la capitale européenne de la culture. La ville a fort souffert de la guerre et quasi complètement détruite. Le centre de la vieille ville a été reconstruit semblable à l’ancien.

L’attraction de la ville, c’est un petit peuple à barbe et en bronze. Les Polonais les appellent « krasnales », en français disons qu’ils tiennent du lutin et du gnome.

Leurs bouilles joviales ou concentrées parsèment depuis dix ans les rues de Wrocław. Certains se reposent, d’autres lisent, mangent, travaillent, font de la musique ou du sport…

Plus qu’une curiosité rigolote pour les touristes et les enfants, ces lutins sont aussi un rappel du climat politique du pays dans les années 1980. Le mouvement contestataire « Alternative orange » (Pomaranczowa Alternatywa) a été lancé en 1981 par des étudiants de Wrocław. Il jouait la carte de l’absurde pour réveiller l’esprit critique de la société polonaise et ridiculiser le régime communiste : entre autres happenings, les membres d’ « Alternative orange » peignaient des lutins sur les murs des villes.

Les autorités ont décidé de rendre hommage à ce mouvement en 2001 en érigeant un premier nain, Papa Krasnal, là où le groupe avait l’habitude de se réunir. Cinq autres ont suivi en 2005, œuvres de l’artiste local Tomasz Moczek. Ils sont aujourd’hui plus de trois cent.

En Pologne, les transports en commun sont gratuits pour les plus de 65 ans et c’est en tram que nous rejoignons le centre ville. La météo n’est toujours pas très enthousiasmante ce matin. Des éclaircies alterneront a de la pluie jusqu’à midi. L’après-midi sera enfin plus ensoleillée.

Nous commençons notre balade avant de prendre une voiturette électrique qui nous fera une visite guidée en français de la ville.



Après notre tour de la ville, la pluie s’est mise à tomber et nous nous réfugions dans un café pour s’y réchauffer d’un bon chocolat chaud et goûter une des excellentes pâtisseries polonaises. Nous rejoignons ensuite le bâtiment du Panorama, attraction incontournable de Wrocław, fresque de 114 mètres de long sur 15 de hauteur. Les explications sont fort intéressantes et nous y passons un bon moment.

La visite terminée, nous déjeunons rapidement dans un centre commercial avant de rejoindre le camping pour libérer Ulla enfermée depuis le matin.

Bolkow, Jawor. En route vers Wrocław.

Mercredi 30 août 2023, nous reprenons la route et nous nous arrêtons pour visiter Bolkow. Petite balade, quelques boutiques parfois sous la pluie. Le ciel est désespérément gris et couvert.

Nous repartons vers Jawor où nous nous garons sur un parking près d’un marché. Nous achetons du miel, des fruits et des légumes frais.

L’église de la paix proche est tout aussi magnifique que celle de la veille. La gardienne nous fait écouter une présentation en français fort intéressante de l’histoire de cette église également inscrite à l’Unesco.

Nous reprenons la route pour Wrocław où nous passerons deux nuits. Avec la circulation, la navigation est compliquée pour rejoindre le camping situé au stade olympique de la ville.

En route vers la Pologne et premières visites.

Lundi matin, nous nous réveillons sous la pluie qui ne nous a pas quittés de la nuit. Nous faisons les services et quittons Prague. La sortie de la ville se passe plutôt bien. Rouler en convoi de six véhicules exige de resserrer les rangs, sous peine d’être bloqués au feu alors que les autres continuent. La CB nous aide beaucoup et nous permet de communiquer entre nous lorsque nous nous perdons de vue, que nous changeons de direction etc. Le plus important est de ne jamais laisser trop d’espace entre nous, faute de quoi l’écart grandit inexorablement et quand on est trop éloigné, il est de plus en plus difficile de revenir.

L’économie polonaise n’est pas aussi florissante que la Tchéquie mais les maisons et les voitures rencontrées sont loin d’être misérables. Ici aussi, on peut parler de plein emploi avec un taux de chômage de 2,9%.

Une grande partie de la route se fait sur autoroute et nous avançons bien. Nous arrivons à la frontière polonaise et nous arrêtons pour changer de l’argent, faire le plein et pour les poids-lourds de nous équiper pour le système de taxation au km. J’avais installé l’application e-TOLL sur mon téléphone sans réussir à y configurer mon véhicule. Un employé de la station nous aide à le faire et à charger l’application de 300 zlotys (PLN).

Le téléphone nous géolocalise quand nous roulons et la taxe kilométrique se décompte suivant le nombre de kilomètres sur autoroutes et certaines grands routes et selon la norme Euro de notre moteur. Les formalités prennent beaucoup de temps et nous rejoignons enfin un parking proche de la randonnée prévue dans les Monts Tabulaires à Karlow. La balade apéritive est finalement difficile pour les randonneurs occasionnels que nous sommes. Il faut monter une colline assez raide par un escalier glissant et difficile. Seuls 5 membres de notre groupe accompagnent alors que les autres restent en bas.

Nos courageux revenus, nous reprenons la route vers Duszniki-Zdrój où se trouve la dernière usine polonaise de fabrication manuelle de papier. Il est malheureusement fort tard et nous décidons de revenir le lendemain matin pour une visite guidée en français.

A proximité de l’usine, nous trouvons un bivouac proche d’une auberge. Le propriétaire sympa nous propose d’y passer la nuit gratuitement. Nous dînons fort bien dans son auberge d’une truite sauvage de montagne accompagnée d’une bière locale.

Mardi matin, nous nous réveillons sous la pluie qui tombe depuis une bonne partie de la nuit. Le chemin proche s’est transformé en ruisseau. A 9H00, nous sommes au moulin à papier pour notre visite guidée fort intéressante. Ce moulin s’est associé avec quelques autres en activité pour se faire reconnaître comme patrimoine immatériel mondial par l’Unesco.

La visite terminée, nous partons vers Klodzko que nous visitons. Toute cette partie de la Basse Silésie faisait partie de l’Allemagne et n’est devenue polonaise qu’après la seconde guerre mondiale. La ville possède un réseau de souterrains que nous visitons.

Nous déjeunons et puis reprenons la route vers Swidnica où nous visitons une église de la paix construite en bois et classée par l’Unesco. Les églises de la Paix à Jawor et à Świdnica, les plus grands bâtiments religieux à charpente de bois d’Europe, ont été construites dans l’ancienne Silésie, au milieu du XVIIe siècle, à l’époque du conflit religieux qui suivit la paix de Westphalie. Modelées par des facteurs physiques et politiques, elles témoignent de la quête de liberté religieuse et mettent en œuvre des formes architecturales généralement associées à l’église catholique mais très peu courantes s’agissant de la religion luthérienne.

Après cette journée bien remplie, nous rejoignons notre bivouac pour prendre l’apéro traditionnel.