Tafraout Taroudant, à la recherche des agadirs

Jeudi, Nezah vient nous livrer le tagine kefta commandé la veille et nous nous régalons. Le lendemain, nous allons au restaurant pour le traditionnel couscous du vendredi. Sur le chemin, nous allons boire une bière bien fraîche autour de la piscine d’un hôtel voisin. Cela change des thés à la menthe ou des jus d’orange servis habituellement.

Samedi matin nous prenons la route de la montagne vers Taroudant. Nous cherchons à visiter des greniers fortifiés, véritables réserves de nourriture des villages marocains. Ils sont souvent perchés dans la montagne dans des endroits peu accessibles pour des raisons de sécurité. La plupart du temps, il faut marcher une à deux heure pour les rejoindre.



La route que nous empruntons passe au travers de la montagne pour rejoindre Taroudant. Nos espoirs seront déçus pour les greniers mais la route offre de beaux points de vue et serpente longtemps dans la montagne entre 1.600 et 1.700 mètres. Les paysages sont magnifiques et nous verrons beaucoup de ruines d’anciens villages et même de Ksar.



Tout au long de la route, nous croisons des enfants et des habitants qui nous font des grands signes bonjour en souriant. Si la très grande majorité sont heureux de voir des touristes, il y a parfois un jeune qui nous fait un geste moins sympa et nous restons toujours sur nos gardes et attentifs car ces gamins caillassent parfois les camping-cars.

Dans un village, nous nous arrêtons pour prendre des photos mais je remarque un gamin qui ramasse des pierres. Je sors mon appareil photo et instantanément il bat en retraite. Ils ont peur qu’on les prenne en photo qu’on pourrait montrer à la police en cas de caillassage. Une fois à sa hauteur, j’accélère et je le vois dans mon rétro sortir un caillou de sa poche et le lancer dans notre direction mais nous sommes déjà loin. Si on est attentif et qu’on garde un appareil photo bien en évidence, cela se passe bien car ce sont des cas isolés.


Ancien ksar fortifié

Nous arrivons à Taroudant et nous nous installons dans une aire collée aux remparts de la ville. Les services sont minimaux mais la ville est à deux pas. C’est là que nous nous étions arrêtés il y a trois ans. Nous déjeunons et puis direction les deux souks de la ville: le berbère et l’arabe.









Au détour d’une rue, on trouve une porte surmontée d’un écriteau indiquant une église catholique. Il y en a très peu au Maroc.

Après notre longue promenade dans les souks, nous regagnons Trankilou pour la soirée. Demain nous continuerons notre exploration de la ville.

Tafraout on adore la palmeraie.

Comme prévu, nous avons quitté Tiznit mardi matin pour rejoindre Tafraout. Beaucoup de brouillard en sortant de la ville mais il se lève très vite et la route est magnifique, bordée de beaux paysages. Nous traversons de petits villages superbes et puis passons un col à 1.300 mètres, la route descend ensuite jusqu’à Tafraout perché à plus ou moins 1.000 mètres.


Nous retrouvons avec plaisir la grande palmeraie à Tafraout. Il fait moins chaud qu’à Tiznit et il y a de l’air qui rend la chaleur supportable. Nous nous installons dans un coin pas trop fréquenté avec une vue splendide sur la montagne et le rocher du Lion. Le soleil au cœur de la journée fait apparaître un Lion grâce à des jeux d’ombre et d’ensoleillement. Ce lion est éphémère et il est difficile de le repérer une fois l’image disparue.



Nous ne nous lassons pas de la vue et de cet endroit. Un collectif local passe tous les jours pour vous demander une faible participation pour y séjourner. Il y a des poubelles, un petit camion passé tous les jours pour distribuer de l’eau aux camping-cars. Il y a une aire de service pour vider les cassettes à l’entrée de la ville.

Nous retrouvons les mêmes commerçants ambulants qui viennent vous proposer du pain, des viennoiseries, pâtisseries, de la soupe harira, des plats préparés selon vos désirs, un service blanchisserie etc.

La fameuse harira

La ville est assez touristique et quelques beaux boulevards sont bordés de nouveaux bâtiments assez luxueux pour le Maroc, des hôtels restaurants et une partie plus classique avec des souks surtout orientés vers la fabrication de babouches. Nous faisons quelques courses avant de revenir déjeuner chez nous.


L’après-midi un berger passe avec ses chèvres au milieu de la palmeraie. Spectacle amusant de voir ces chèvres grimper dans les arganiers pour en manger les feuilles.




Elles grimpent par l’intérieur de l’arbre et puis passent de branche en branche pour monter assez haut.

Quelques belles promenades dans les environs et beaucoup de gros garages spécialisés en camping-car. Beaucoup viennent ici avec de vieux camping-cars qu’ils font transformer et repeindre pour une croûte de pain ou remettre en ordre mécanique. Les artisans marocains sont fabuleux pour tout ça.

Retour à Tiznit en mode sédentaire.

Nous ne sommes restés qu’une nuit à Tan-Tan Plage avant de rejoindre Tiznit directement. Nos amis quant à eux se sont arrêtés à Bouizakarne où nous sommes allés il y a trois ans.

Pas de chance notre camping Tinbar est complet et nous dormirons une nuit sur le parking avant d’y rentrer nous installer. Nous allons y rester quelques temps pour faire des courses, quelques achats et des travaux sur Trankilou. Nos amis devraient nous rejoindre dans quelques jours.


Vénus et Jupiter sont bien alignés ici aussi

Beaucoup de boutiques et d’artisans dans cette ville que nous connaissons et aimons bien. Nous ferons le plein de poissons que nous congèlerons. Au marché au poisson, le poissonnier pour nous remercier de notre commande nous offre quelques otolithes des poissons. Ce sont des petites pièces qui ressemblent à du nacre ou de l’ivoire et qui servent au poisson à s’orienter. Chez le maigre, ils sont assez développés. Les bijoutiers de Tiznit les montent en bijoux porte-bonheur.

Les températures montent et nous commandons des protections solaires pour nos lanterneaux, histoire de gagner quelques degrés dans le camping-car.

Régulièrement des camping-cars quittent le matin pour revenir le soir. Il y a beaucoup de carrossiers qui repeignent les camping-cars, refont la sellerie, montent des accessoires, réparent, décorent etc.

Nous allons en voir un qui nous polira la face avant car la peinture est très matte. On voulait la faire repeindre mais il nous montre sur un échantillon que ce ne sera pas nécessaire, il ponce au papier de 1500, lave et puis passe à la lustreuse avec de la terre de diatomée. On prend rendez-vous pour la semaine prochaine.

La source bleue

Lors d’une balade, je passe voir la source bleue. La légende veut qu’une prostituée aurait prié Allah, implorant son pardon pour ses péchés. Allah lui aurait accordé son pardon en faisant jaillir une source à cet endroit.




Il fait de plus en plus chaud et les températures dépassent largement les 30°C en journée, heureusement que les nuits restent fraîches.

Ulla se rafraîchit en dormant sur sa gamelle d’eau



Le brillant est revenu.

Au bout de deux semaines, il est temps de bouger un peu. Nous partons demain mardi pour la palmeraie à Tafraout. L’endroit est situé plus haut en altitude et les températures sont plus supportables qu’ici.

Sahara occidental Akhfennir, la lagune de Naïla.

Lundi 27 février 2023

Après une bonne nuit, nous repartons vers le Sud et la belle lagune de Naïla. Sur la route, à l’entrée du « Sahara Occidental », un contrôle de police prend des photos de nos passeports et de la plaque d’immatriculation.

Les paysages sont grandioses, la route parfois nettement moins. Nous croisons beaucoup de camions sur des passages rendus étroits par l’ensablement de la route. Par moment, il faut zigzaguer entre les trous.

Les travaux de la nouvelle 4 voies express que nous longeons, avancent bien.


On croise pas plusieurs stations-service qui vendent un carburant partiellement détaxé. Le gasoil coûte ici environ 1,02€/l.

Nous nous arrêtons à Akhfennir où nous trouvons du pain, une recharge Maroc Telecom. Nous décidons de déjeuner de fritures et tajine de poissons dans un restaurant de la ville, juste à côté d’une boucherie.

Après déjeuner, nous reprenons un tronçon de la nouvelle voie express qui nous amène à la lagune de Neila. L’endroit est fabuleux, un militaire vient nous contrôler et nous souhaite la bienvenue.

Nous sommes installés au-dessus de la lagune avec une très belle vue à l’horizon.

L’endroit est à hauteur des îles Canaries. Dans la région, il y avait un ferry qui reliait le Maroc aux îles mais il s’est ensablé et n’a jamais été renfloué. Sa carcasse rouillée est paraît-il visible.



L’endroit est parsemé de petites constructions utilisées par des pêcheurs. Ils nous proposent de la lotte vendue nettoyée (vivante) à 20 DH le poisson (1,8€).








Mardi 28 février 2023

Le lendemain matin, le vent souffle assez fort et soulève du sable. Il vaut mieux se mettre à l’abri. Nous déjeunons sur place et reprenons la route vers Tan-Tan plage que nous rejoignons l’après-midi.




Tan-Tan Plage

Dimanche 26 février 2023

Après une nuit calme, nous repartons à Guelmim faire quelques courses au supermarché Marjane. Ici les supermarchés sont au verts 7 jours sur 7. Nous faisons le plein de frigo mais malheureusement pas de bière ni de vin au Marjane. Les rayons ont disparu lorsqu’Auchan a revendu ses parts de la chaîne.

Nous prenons la nouvelle route express vers  Tan-Tan Plage que nous atteignons dans l’après-midi. Tout au long de la route, on traverse le désert Il fait beau et nous nous installons au camping.

Tan-Tan, la plage blanche

Vendredi matin le ciel est nuageux et il ne fait pas très chaud. On se dit que nous devrons manger à l’intérieur le couscous que nous avons commandé hier.

En attendant le couscous, je bricole un peu car il y a toujours quelque chose à faire sur un camping-car. En fin de matinée, le soleil et le ciel bleu sont revenus.

Notre couscous arrive et nous déjeunons à l’extérieur et à l’ombre. Après le repas, tout le monde part à la sieste. Quelle vie de bagnard.

Samedi matin, nous revoilà reparti encore plus au Sud vers la plage blanche entre Guelmim et Tan-Tan. Nous suivons une route magnifique qui se termine en bord de mer sur la plage blanche. Quelques casemates, quelques baraquements de pêcheurs, un bâtiment de la Marine Royale et des véhicules 4×4. L’endroit est splendide, fréquenté par des adeptes de vol en parapente et nous décidons d’y passer la nuit.

Cette plage blanche longue de 40 km doit son nom aux pilotes de l’aéropostale dont le très célèbre Saint-Exupéry.











Sidi Ifni, ancienne enclave espagnole

Jeudi matin, nous avons quitté Tiznit sous le soleil pour rejoindre Sidi Ifni.

Sidi Ifni est une ancienne enclave espagnole où le temps semble suspendu. Les amateurs de surf sont comblés par les plages proches. La ville est considérée comme « la porte atlantique du Sahara. Elle est sur le versant sud de l’Anti Atlas, située au milieu des montagnes et au bord de l’océan et bénéficie tout le long de l’année d’un climat agréable qui en fait une destination d’été prisée par les sahraouis fuyant les grosses canicules du Sahara mais aussi par les touristes étrangers, de nombreux camping cars y sont stationnés durant plusieurs mois, la ville ayant la réputation d’être un havre de paix et de pêche mais aussi de surf et de sport extrême.

La route est belle et après avoir traversé Mirleft, nous arrivons en fin de matinée à notre camping. Pas trop de monde et larges emplacements où nous nous installons.

La ville est située sur un plateau rocheux, les plages sont 50 mètres plus bas. L’activité principale de la ville étant la pèche, les restaurants proposent tous des grillades de poisson et de fruits de mer. Nous y allons déjeuner et puis nous baladons dans la ville. Il fait magnifique. Ifni a été cédée par l’Espagne au Maroc en 1969 et son nom arabisé en Sidi Ifni. De nombreux bâtiment portent encore des inscriptions en espagnol. De larges avenues plantées de palmiers et parsemées de petits jardins, parcs et squares bien verts rappellent le temps de l’époque espagnole.









ⵜⵉⵣⵏⵉⵜ (Tiznit en Tifinagh)

Située dans la région du Souss, au sud du Maroc, Tiznit est à la fois proche des côtés (15 km) et des plaines luxuriantes à proximité des montagnes. La ville compte environ 80.000 habitants majoritairement berbères.

La création de la ville repose sur une légende, où une femme de grande beauté s’était repentit de ses péchés. En signe de pardon, Allah a fait jaillir une source à ses pieds, que l’on connaît aujourd’hui comme la source bleue qui peut se visiter dans la ville.

Depuis, et comme de nombreuses cités de l’arrière pays, le village est devenu un bastion contre la colonisation étrangère, en construisant des remparts qui entourent l’ancienne médina. Longs de 7 kilomètres, ils comprennent 9 portes et 36 tours. La ville est connue pour son orfèvrerie, comptabilisant plus d’une centaine de bijouteries en argent.

Après nous être installés confortablement dans le camping Tinbar, proche du centre ville, au bord des remparts, nous avons profité des nombreux commerces pour faire quelques achats, laver notre linge, faire faire les ourlets de nos pantalons, faire quelques réserves de légumes et fruits etc.


Électricité au Maroc

Au Maroc, la tension du réseau peut varier de 150 à 280 volts. Les cartes électroniques des frigos tri mixte (12 volts/gaz/ 220 volts) ne le supportent pas et grillent facilement. C’est pourquoi si je me raccorde à l’électricité au camping, je force mon frigo à ne fonctionner qu’au gaz.

Il est recommandé de placer une stabilisateur de tension ce que font la plupart des camping-cars qui restent longtemps au même endroit. Il y a trois ans, j’en ai essayé un mais mon convertisseur ne le supportant pas, j’y ai renoncé.

Avec les nouvelles batteries Lithium et des panneaux solaires, de plus en plus de camping-cars arrivent à être autonomes en énergie. Les batteries de Trankilou se font vieilles et j’y pense de plus en plus même si ces batteries restent très chères. 

Avec la machine à café et les nombreux appareils, nous consommons pas mal d’énergie. Ce n’est pas tout d’avoir de grosses batteries, il faut pouvoir les recharger quand on ne circule pas.

En hiver, les deux panneaux solaires à plat sur le toit, n’ont pas un très bon rendement avec le soleil bas sur l’horizon. Mon panneau solaire portable que je peux incliner produit plus d’électricité que les deux autres.

Beaucoup de camping-caristes font réparer et repeindre leurs véhicules à    des prix défiants toute concurrence. Des vendeurs ambulants vous proposent des essuie-glaces, de fabriquer des moquettes sur mesure, des tapis, des tentes solaires et autres fabrications en bâche soudée.

Prix du pain

Pour que tout le monde puisse acheter du pain, le Maroc subventionne la farine et le gaz. Un pain marocain coûte entre 1 et 3 dirhams (0,09 à 0,27€) selon la taille et le type, une baguette 1 dirham. Les restes de pain sont vendus sur les trottoirs pour nourrir les poules.

Il existe des tas de petits métiers comme les gardiens de parking. Chaque fois que vous voulez vous garer, vous verrez surgir un gardien qui vous aidera dans vos manœuvres, regardera si vous pouvez y aller ou non. On lui donne une petite pièce et tout le monde est content.

L’absence de touristes pendant la pandémie a fait très mal à l’économie et les Marocains en ont souffert. Dans la rue, on vous dira souvent « Bonjour, comment ça va » mais ne vous fatiguez pas à engager une conversation, ce sont les seuls mots français qu’ils connaissent.

La plupart des commerçants parlent le français, certains fort bien même.

On n’a donc aucune difficulté pour faire ses courses et pour nous Européens, la vie est très bon marché.

Aglou plage

Plusieurs équipages VUCC étaient de passage à Aglou, nous avons pu discuter avec eux de notre prochain voyage Pologne-Tchéquie en septembre. Nous avons retrouvé Michèle et Alain avec qui nous allons nous balader dans le sud marocain.

Le vent est tombé et un soleil voilé nous a réchauffés un peu. J’en ai profité pour aller avec Ulla sur la plage. Cela faisait un moment qu’elle n’avait plus couru en liberté. Elle s’en est donnée à cœur joie et est revenue plus calme.

Aglou plage

Lotissement en friche

Demain nous partons sur Tiznit, une petite ville que nous aimons bien. La plupart des campings sont complets surtout ceux proches du centre.

Tiznit

Impossible de trouver de la place, tout est complet ou trop éloigné de la ville. Georges et Renée sont au camping municipal qui affiche complet. Nous finissons par nous installer sur le petit parking gardé devant le camping Tinbar. C’est bruyant mais nous sommes sur place si un emplacement se libère.


Quelques courses dans les rues de la ville, on dépose un gros sac de lessive au pressing (9 €). Nous pouvons venir le rechercher lavé, repassé le lendemain après-midi.


Comme le vendredi est le jour du couscous, nous allons au restaurant avant d’acheter un gros sacs de légumes divers (2,25€). Pour les européens la vie ne coûte rien ici. Nous allons nous balader dans la rue des cordonniers. Dans une petite échoppe, Caro achète des sandales très colorées. Le cordonnier propose de me faire des chaussures, il me présente différents modèles, me montre des cuirs de plusieurs couleurs. Je commande finalement des chaussures en cuir bicolore à lacets, cousues main. Elles seront prêtes mardi après-midi (12,60€). Ici on peut se faire faire des costumes, des pantalons à des prix imbattables.



C’est le Maroc

Au réveil, le responsable du camping nous informe que deux places se sont libérées. Nous nous installons confortablement. Les températures remontent, le soleil est revenu et le vent a chassé les nuages. On retrouve une météo plus habituelle et nous pouvons enfin manger à l’extérieur.

Une place supplémentaire s’étant libérée, nos amis installés au camping municipal pourront nous rejoindre demain. Ce sera plus facile pour les apéros.