En se réveillant se matin de notre dernière nuit au camping, nous avions l’impression de l’avoir passée à la ferme. Hier soir, un cycliste est arrivé au camping en vélo cargo. Il a monté sa tente et s’est installé avec sa petite troupe. Il voyage avec un chien, une oie et un canard et tout ce petit monde dort dans une tente minuscule.
Surprise d’Ulla lorsque je l’ai sortie ce matin. C’est la première fois que nous croisons ce genre d’original.
Nous sommes partis tôt car nous avions pas mal de route à faire pour retrouver le parc national où nous rencontrerons les bisons.
La route était difficile avec les nombreux travaux et les contournements habituels qui nous amènent au milieu de nulle part abandonnés à notre triste sort sans savoir comment contourner les travaux.
En début d’après-midi, je suivais Norbert qui suivait un petit camion. Ce dernier a mis son clignotant et s’est arrêté pour tourner à gauche. Norbert s’est arrêté également tout comme moi mais pas la voiture qui me suivait et m’a percuté à l’arrêt.
Bruit terrible, je préviens tout le monde par radio et mets mes 4 clignotants. Je râle bien sûr et m’attends à trouver ma face arrière défoncée. Je sors de Trankilou et découvre une Opel massacrée, des morceaux de plastiques éparpillés sur la chaussée et une trace noire sur l’arrière de Trankilou.
Le jeune conducteur de la voiture me supplie de ne pas appeler la police et me propose du cash, ce que je refuse. Il peut ne pas avoir de dégâts apparents et au démontage on découvre un massacre au châssis ou dans la structure. Le gars refuse de me montrer les documents du véhicule mais décliné son identité toujours en proposant du cash.
J’ai appelé la police qui est venu faire un constat et m’a communiqué les coordonnées de l’adversaire et ses informations d’assurance. Il me reste à faire ma déclaration en espérant que tout se passe bien.
En fin d’après-midi, nous avons pu continuer notre route et nous installer au camping de la réserve. Demain, on va dans le parc, voir les bisons et peut-être même Buffalo Bill.
La grosse pluie qui est tombée hier soir a fait place à un beau ciel et des températures encore plus élevées que la veille. Aujourd’hui pas de réveil, nous n’avons pas de contrainte d’heure et on en profite.
Après le petit déjeuner, nous confions Ulla à Norbert et Evelyne qui prennent une journée de repos et partons vers la vieille ville, le centre historique de Varsovie, reconstruit à l’identique après la guerre. Véritable carte postale de Varsovie, le quartier a été remis sur pied sur la base de tableaux paysagers du 18ème siècle.
Il fait beau et nous rentrons par la barbacane, déserte ce matin. Les façades colorées des maisons sont très jolies, on voit que les remparts ont été reconstruits et qu’ils ne sont pas très anciens. On a refait de l’ancien avec du neuf et il faut bien avouer que le résultat est magnifique. Au sortir de la seconde guerre mondiale, toutes ces ruelles de style baroque, si joliment décorées n’étaient qu’un champ de ruine.
Minutieusement reconstitué sur la base des anciens plans de l’ordonnance médiévale, l’ensemble architectural unique de la vielle ville (Stare Miasto) avec ses belles façades aux fresques renaissance, baroque ou gothique est élevé au rang de patrimoine mondial par l’Unesco.
Emblème de la reconstruction, le Château Royal où siégeaient les rois de Pologne depuis le XVIIIè siècle, abrite quelques 300 pièces de collection et de somptueuses salles richement ornées.
Varsovie est une ville qui réconcilie le passé et l’avenir et marie au présent tous les contrastes d’une métropole moderne et dynamique, et d’un décor de théâtre alternant avec des oasis de verdure.
Nous trouvons une bonne boulangerie où nous achetons de la baguette et une boule de pain bien comme on les aime. L’heure avançant, nous recherchons un restaurant de cuisine polonaise. A quelques pas, nous trouvons un restaurant fréquenté par les Polonais et quelques touristes qui ont écrit des critiques bien flatteuses. Sans nouvelles de nos autres amis du groupe, nous commandons des entrées typiques de la cuisine polonaise et des suggestions de différents plats aux chanterelles. Un peu plus tard, nos amis Dany et Martine nous appelle et décident de nous rejoindre. Ils seront tout comme nous enchantés de leurs repas.
Après le repas, nous nous promenons et puis après quelques boutiques, nous rentrons à notre camping retrouver Ulla qui a été bien sage. Encore émerveillés par la beauté de la ville, nous sommes conscients qu’il reste beaucoup de choses à faire et à visiter, nous nous promettons de revenir pour un long week-end.
Ce dimanche matin, il fait très beau et après la longue errance de la veille, nous préférons nous reposer un peu, faire les lessives et prendre le temps de préparer un bon déjeuner avant de partir découvrir la ville.
Varsovie a été détruite à 85 % lors de la seconde guerre mondiale. Elle a également perdu une grande partie de sa communauté juive qui constituait un tiers de sa population. À la sortie de la guerre, il a été question de laisser la ville en ruine pour le devoir de mémoire et de la reconstruire ailleurs mais les habitants ont voulu y revenir.
Les travaux de reconstruction de la ville ont, en partie, été pensés par l’architecte historien Jan Zachwatowicz, qui grâce à des peintures de Canaletto, a pu reconstruire la ville presqu’à l’identique. Ces peintures étaient les seules représentations restantes de la ville, les plans et photos ayant disparus lors du bombardement de la bibliothèque.
Le ghetto de la ville ayant été rasé en 1944, il ne reste que quelques morceaux de murs la plupart du temps situés dans des propriétés privées. Il n’y a donc plus rien à voir sauf dans les expositions qui retracent son histoire.
Nous partons juste après le déjeuner avec un Uber Pet en direction du Polin, musée de l’histoire des juifs polonais.
L’exposition principale est un voyage à travers 1000 ans d’histoire des Juifs polonais – du Moyen Âge à nos jours. Les sujets traités permettent de comprendre comment les Juifs sont arrivés en Pologne, comment la Pologne est devenue le centre de la diaspora juive et le foyer de la plus grande communauté juive du monde, comment elle a cessé de l’être et comment la vie juive est relancée.
Une exposition temporaire retrace également le soulèvement et l’incendie du ghetto et la vie des juifs qui y sont restés cachés, refusant la déportation et les meurtres de masse. Ces deux expositions sont absolument remarquables.
En sortant du Polin, je reprends un Uber pour me rendre rapidement au Palais de la Culture et la Science, cet affreux gratte-ciel offert par l’Union Soviétique à la Pologne. Des ascenseurs très rapides permettent d’accéder à la terrasse du 31ème étage qui offre une vue imprenable sur la ville.
Après quelques photos, je vais au parc Lazienki. J’y retrouve des milliers de Polonais et touristes s’y baladant en ce dimanche après-midi. Le Parc Łazienki est le plus grand parc de Varsovie avec ses 76 hectares. Il se situe dans le quartier des ambassades, le long de Aleje Ujazdowskie, qui était la Route Royale, reliant le Château Royal et la résidence de Wilanow.
On peut y voir le Palais sur l’eau, bâtiment central du parc. Statues et bas-reliefs de personnages mythologiques, colonnes à la romaine, représentations de quatre rois polonais chers à Stanislas Auguste ou encore bustes de trois empereurs romains – Titus, Trajan et Marc Aurèle – auxquels fait allusion l’inscription de la frise « Des exemples pour le monde » sont autant d’éléments décoratifs, qui sonnent comme une ode à la grandeur.
En outre, dispersés dans le parc, on peut y voir le Théâtre romain, la Maison Blanche, le Palais Myślewicki ou l’Ancienne Orangerie, le Belvédère, ainsi que le Temple de Sibylle et l’imposant monument de Frédéric Chopin, un des plus célèbres du parc, mais qui a connu une histoire tumultueuse. En effet, il aura fallu cinquante ans pour que l’idée, qui était de rendre hommage à l’artiste, soit enfin réalisée, freinée à de multiples reprises par des défauts de financement ou la Première Guerre Mondiale. Érigée en 1926, elle sera le premier monument de Varsovie abattu par les nazis pendant la deuxième guerre, la musique du compositeur ayant été interdite.
On y trouve également un très beau jardin botanique (arboretum, roseraie et nombreuses plantes médicinales). Le Parc Łazienki constitue un lieu privilégié de promenade au cœur de la capitale polonaise.
Après cette belle promenade, il est temps de retourner au camping pour un apéro un peu spécial puisque nous fêterons l’anniversaire de notre ami Dany. Demain, nous visiterons la vieille ville.
Nous partons à 8H00 ce matin, pas de temps à perdre car notre programme est assez chargé. Nous visiterons le Palais Czartoryskich à Pulawy, la petite ville des artistes de Kazimierz Dolny et devrions être à Varsovie en fin de matinée, du moins c’est ce qui est prévu sur notre feuille de route.
Nous partons à l’heure et rejoignons Pulawy. La Pologne a encore des nombreuses centrales électriques thermiques au charbon. Sur la route, on constate la pollution que ce type de centrale engendre avec la centrale de Pulawy accolée à côté d’une usine d’engrais.
À côté du nucléaire qui émet très peu de CO2, ces centrales sont très polluantes en gaz à effet de serre et en particules fines et doivent être arrêtées au plus vite.
Nous arrivons un peu avant 9H00 pour l’ouverture du Palais d’Izabela Czartoryska et commençons par prendre le café et quelques biscuits.
La princesse Czartoryska créa le premier musée en Pologne lorsque son pays fut démembré pour la deuxième fois en 1793. Fervente patriote, mécène et collectionneuse d’art, elle rassembla quantité de pièces et œuvres qu’elle réunit dans sa résidence de Pulawy. En 1801, elle en rassembla une partie dans le temple de Sybille construit dans le parc du château. La plupart des pièces importantes de sa collection se trouvent au musée homonyme de Cracovie.
La visite de ce magnifique musée prend un peu de temps et nous voilà déjà en retard sur notre horaire. Nous repartons vers ce qui sera un grand moment d’errance autour de la Vistule. Les GPS vont se battre pour nous emmener en suivant un trajet court via un bac trop petit pour nos six camping-cars ou un trajet plus long via un pont au dessus de la Vistule. Nous allons passer des heures à comprendre, à aller jusqu’au bac avant de repartir pour le contournement. Après déjeuner, nous arrivons enfin dans ce Saint-Paul de Vence polonais qu’est Kazimierz Dolny. L’endroit est magnifique mais aussi rempli d’une foule de touristes et promeneurs en ce début de week-end. Les guides conseillent d’y passer une journée pour se promener le long de la Vistule et visiter la ville, ses galeries, ses musées et château.
Nous survolerons tout cela en moins de deux heures car nous avons encore de la route jusqu’à Varsovie que nous devons rejoindre avant la fermeture du camping. Ce matin, nous avions découvert que le camping prévu est fermé pour travaux et heureusement il y a de la place dans le nouveau choisi. Nous devons arriver avant 20H00.
Nous repartons donc sur les chapeaux de roues et après avoir roulé assez vite sur l’autoroute arrivons enfin vers 19H30 au camping. Nous aurons même le temps de passer faire quelques courses au supermarché voisin avant de nous installer dans l’obscurité et de rejoindre nos amis pour l’apéro.
Après une bonne nuit sur notre parking de Majdanek, nous partons visiter la ville. Il va faire beau et le groupe prend les transports en commun, gratuits pour les séniors en Pologne.
Avec Ulla, nous prenons un taxi Uber Pet qui nous dépose sur la place du marché (Rynek) de Lublin. Nous explorons les environs en attendant le groupe et rentrons dans l’office de tourisme de la ville. Une employée parlant français vient nous donner quelques explications et dans la discussion s’informe sur notre voyage. Elle nous demande de prendre une photo du groupe pour illustrer l’Office sur les réseaux sociaux. Entre-temps le groupe nous a rejoint et la photo est prise. La dame nous conseille le restaurant Mandragora pour le déjeuner. Il s’agit d’un restaurant de cuisine juive traditionnelle (pas casher pour autant). Nous visiterons la vielle ville, chacun de notre côté et nous nous rejoindrons pour le déjeuner.
Plus grande ville de l’est de la Pologne, Lublin est une cité universitaire remarquable de par son histoire ancienne et riche. Fondée au 6e siècle par des colons, elle devint une ville fortifiée d’importance au cours du 10e siècle.
Le château, monument le plus imposant de Lublin, fut bâti entre le 13e et le 14e siècle. C’est ici que résidaient les rois, avant que l’immense bâtisse ne soit transformée pendant un temps en prison. Aujourd’hui, le château abrite en partie un musée d’histoire.
À l’image de toutes les villes polonaises, Lublin possède sa propre grande place centrale. Bordée de dizaines de façades colorées et joliment ornées, la grande place fait partie des endroits les plus charmants de la cité avec ses terrasses de café et son animation constante. Dans le passé, la ville était surnommée la Jérusalem du royaume de Pologne pour ses nombreux quartiers juifs. Malgré les destructions massives de la Seconde Guerre Mondiale, de nombreuses traces de cet aspect de l’histoire sont encore visibles, comme l’ancien cimetière juif et la synagogue de Lublin.
Nous croisons régulièrement des élèves d’une académie qui peignent des maisons de la vieille ville. Près du château, une équipe travaille au décor qui servira au tournage d’un film. Après notre balade, nous nous retrouvons pour déjeuner au Mandragora. L’endroit est central et notre table nous attend dans la cour intérieure du restaurant. Tout est bien décoré et nous sommes bien installés. Nous nous laissons guider dans cette cuisine que, en dehors de Dany et Martine, nous ne connaissons pas. Pour notre part, nous choisissons des cous d’oie farcis, des foies frits servis avec une sauce au vin et miel. Comme plat principal, nous prenons un canard avec tzimmes et orge perlée.
Tout le monde a apprécié ces nouvelles saveurs et la qualité du repas servi, c’était délicieux. Nous repartons pour notre balade dans la ville et un centre commercial proche.
Étant un peu resté sur ma faim lors de la visite du mémorial de Majdanek, nous rentrons avec le même chauffeur de taxi qu’au matin. Je me dirige ensuite vers le baraquement multimètre du camp mais il est toujours fermé. J’ai un peu l’impression que les gardiens du site ouvrent et ferment les baraquements à leur guise. Cela restera une grande déception de n’avoir pas pu visiter certains baraquements. J’approfondis malgré tout la lecture de quelques panneaux explicatifs avant de retourner vers Trankilou.
Le pluie se rappelle à notre bon souvenir à notre réveil et nous laissera heureusement en fin de matinée. Nous quittons la ville en direction de Chelm que nous atteignons en milieu de matinée. Tous les parkings proches du centre son pleins et nous finissons par nous disperser pour nous garer chacun de notre côté. Nous nous retrouvons à l’entrée des souterrains.
Les souterrains de craie de Chelm forment un labyrinthe unique de tunnels creusés dans la craie, qui s’étalent en cinq niveaux sur des dizaines de kilomètres sous la Vieille Ville. La craie, comme matière première précieuse a été extraite ici depuis le début du XIIIe siècle, d’abord dans le voisinage de la colline du château. Les souterrains ont été creusés durants des centaines d’années. L’exploitation a cessé au 19ème siècle. Ces tunnels ont servi aux habitants pour se protéger des guerres et des pillages. Aujourd’hui, deux kilomètres des quinze existants ont été aménagés pour une visite des touristes.
A notre arrivée, la visite de 11H00 est déjà complète et nous devrons attendre midi. En attendant, nous parcourrons un peu le centre ville et certains en profitent pour refaire du change.
À midi, nous voilà partis pour cette descente dans les souterrains de la ville, accompagnés par notre guide (uniquement en polonais). Première constatation, il y fait froid et humide. Deuxième constatation, la guide parle tellement fort que nous n’arrivons pas à entendre les commentaires en anglais de notre enregistreur. Bref, on se contentera de parcourir les tunnels. Au cours de la visite, dans une des chambres, le fantôme Bieluch, gardien légendaire du labyrinthe, apparaît. Cela fait rire la guide, manifestement très fière de l’attraction, nous beaucoup moins puisque nous ne le comprenons pas. La visite s’achève et nous retrouvons la chaleur et la lumière de la rue. Impression générale de la visite: bof, bof, bof.
Nous nous retrouvons pour déjeuner sur le parking d’un centre commercial avant de reprendre notre route vers une destination plus sombre, le camp d’extermination de Majdanek dans la banlieue de Lublin.
Le camp de Majdanek, appelé également Lublin-Majdanek, était situé dans le faubourg Majdan Tatarski de la ville de Lublin du Gouvernement général de Pologne. Outre Majdanek, il existait à Lublin d’autres camps relevant de l’autorité de la SS et du chef de la police du district de Lublin, le major général SS Odilo Globocnik. Dans ces camps, les détenus travaillaient principalement pour les usines d’armement.
Majdanek fut aussi un centre d’extermination pour de nombreuses victimes, au nombre desquels les membres de la Résistance polonaise, les otages provenant de la prison de la Gestapo de Lublin et les prisonniers juifs du camp jugés inaptes au travail. Lublin était le quartier général de l’Action Reinhard, nom de code pour l’extermination de deux millions de Juifs de Pologne.
Le gouvernement civil allemand créa deux ghetto à Lublin. Dans le premier, créé en mars 1941, vivaient environ 30 000 Juifs. En mars et avril 1942, la SS et la police déportèrent la plupart de ses habitants vers le camp de mise à mort de Belzek. Les survivants, 5 000 personnes environ, furent confinés dans un nouveau ghetto situé à Majdan Tatarski, près du camp de Majdanek. Les SS les déportèrent à Majdanek en novembre 1942 et liquidèrent le ghetto de Majdan-Tatarski.
Comme Auschwitz, Majdanek était un camp de concentration qui servait également de centre de mise à mort. Il était situé sur la route principale reliant Lublin à Chelm, dans les proches faubourgs de Lublin.
Le camp de Majdanek était divisé en six quartiers. A l’automne 1943, le Quartier I était un camp de femmes, le Quartier II un hôpital pour les collaborateurs russes attachés à l’armée allemande, le Quartier III un camp destiné aux prisonniers politiques polonais de sexe masculin ainsi qu’aux Juifs de Varsovie et de Bialystok, le Quartier IV un camp pour hommes, principalement des prisonniers de guerre soviétiques, des otages civils et des prisonniers politiques, le Quartier V servait de camp hôpital réservé aux hommes et le Quartier VI, encore inachevé, devait accueillir des baraquements supplémentaires, des fours crématoires, des chambres à gaz et des usines. Les Allemands n’eurent pas le temps d’achever la construction de ce quartier avant la libération du camp.
Les opérations d’extermination au gaz commencèrent à Majdanek en octobre 1942 et se poursuivirent jusqu’à la fin de l’année 1943. Trois chambres à gaz situées dans un même bâtiment, servaient à gazer les prisonniers au moyen de monoxyde de carbone ou de Zyklon B.
Majdanek était principalement un camp de travail forcé pour les prisonniers polonais juifs et non-juifs et un centre de détention pour les membres de la Résistance polonaise du Gouvernement général. Les convois de Juifs provenant de Pologne centrale et destinés à Belzec s’arrêtaient souvent à Lublin, de telle sorte que les Allemands pouvaient sélectionner les prisonniers aptes au travail et fournir de la main d’œuvre à Majdanek. Les SS de Majdanek pratiquaient régulièrement des sélections. Les détenus jugés inaptes au travail étaient fusillés ou gazés.
Après la destruction du ghetto de Varsovie en mai 1943, quelque 18 000 survivants du soulèvement furent transférés à Majdanek dans les installations des anciennes usines du ghetto. Les Juifs devaient travailler à un nouveau projet industriel SS, l’Osti (Ostindustrie GmbH), qui nécessitait de la main-d’œuvre forcée. En réaction à la Résistance juive lors des déportations de Bialystok et de Vilna à l’été 1943 et aux soulèvements de Treblinka et de Sobibor (août et octobre 1943), la haute hiérarchie SS de Berlin décida d’exterminer les Juifs restants à Majdanek.
Le 3 novembre 1943, des unités spéciales de la SS et de la police furent envoyées à Majdanek pour y exécuter les Juifs. 18 000 personnes furent tuées à l’extérieur du camp. Ce massacre, qui dura une seule journée, fut perpétré dans le cadre de l’Aktion « Erntefest » (Opération « fête des moissons »), le nom de code de l’extermination nazie des Juifs survivants du district de Lublin du Gouvernement général. Pendant les exécutions, les haut-parleurs diffusaient de la musique dans le camp pour couvrir le bruit.
Alors que les troupes soviétiques s’approchaient de Lublin en juillet 1944, les Allemands évacuèrent en hâte Majdanek et n’eurent pas le temps de le démanteler entièrement. Les Soviétiques entrèrent dans la ville et libérèrent le camp presque intact le 24 juillet. Majdanek fut le premier camp de concentration important à être libéré. Dès la fin de l’été, les autorités soviétiques y invitèrent des journalistes pour leur faire constater les horreurs qui s’y étaient produites.
Le camp compta jusqu’à 144 baraquements et plusieurs chambres à gaz sur une superficie de 516 Ha. Depuis la plate-forme symbolisant la porte d’entrée on réalise mieux l’étendue du camp qui ne couvre plus que 90 Ha aujourd’hui.
Nous parcourons les chambres à gaz et fours crématoires intacts et restaurés pour nous imprégner de l’horreur qui a régné ici durant ces sombres années pour l’humanité. Impossible de rester indifférent et comme à Auschwitz, l’émotion nous étreint.
Ce musée de l’holocauste mérite une visite d’une bonne demi-journée, le baraquement multimédia était malheureusement déjà fermé.
Le parking du cimetière proche nous semble idéal comme bivouac pour les deux prochaines nuits. Demain, quartier libre pour visiter la ville de Lublin.
Il est clair qu’au moment de partir, tout le monde se pose la question de savoir si la malchance va encore nous accabler aujourd’hui, si nos GPS vont encore nous envoyer au diable vauvert. Au programme, nous avons la visite du monastère Saint-Bernardin à Lezajsk avant de rejoindre la ville colorée de Zamość.
Après notre nuit tranquille, nous quittons la ville déjà fort encombrée a cette heure matinale. Tout se passe bien jusqu’à ce que nous arrivions à Lezajsk. Au premier parking, réservé aux bus, nous ne sommes pas les bienvenus, au deuxième une personne se présentant comme le patron d’une supérette essayé de nous soutirer un paiement uniquement en Euros. Nous partons et c’est là que les choses se compliquent. Nous finirons par trouver un parking séparé du monastère par un petit pont à la hauteur limitée à deux mètres. Heureusement, ce n’est plus très loin et nous irons à pied.
Les moines bernardins arrivèrent à Leżajsk en 1608 et érigèrent bientôt leur première église en maçonnerie. Cependant, l’église monumentale que l’on peut admirer aujourd’hui a été construite entre 1618 et 1628.
Le sanctuaire de la Vierge Marie, du début du baroque, est célèbre pour la peinture miraculeuse de Notre-Dame de Leżajsk, du XVIe siècle . Dans la basilique se trouve un Musée de la Province exposant les collections historiques des monastères des territoires orientaux de la Pologne perdues après la guerre : peintures, sculptures et autres objets précieux.
La visite terminée, nous reprenons notre route qui nous amène sans encombres à notre destination, un camping proche du centre de la vieille ville. Nous nous y installons avant de rejoindre le Rynek de la ville (place du marché).
Zamość est un complexe urbain et architectural unique, qui se rapproche de l’idée de la « ville parfaite ». Il est souvent désigné comme la perle de la Renaissance à cause des bâtiments d’une grande beauté et d’importance historique. La place centrale de la vieille ville est dominée par la mairie imposante et les maisons de ville environnantes avec arcades. Certains de ceux dont les propriétaires étaient marchands arméniens, sont décorés riches. La puissante basilique contient des œuvres d’art exceptionnelles. Le Palais Zamoyski et l’Académie ont perdu beaucoup de leur ancienne grandeur. Très impressionnant sont les gains de cette époque, dans certains endroits jusqu’à sept mètres d’épaisseur, qui entourent la vieille ville. La vieille ville est inscrite au patrimoine de l’Unesco.
Partis visiter la ville en plusieurs groupes, nous finissons par nous retrouver sur la place du marché où nous dînerons fort bien.
Au petit matin, notre parking du départ de randonnée est quasi vide. Malgré l’altitude de 875 mètres, il a fait chaud cette nuit. Après cette nuit si tranquille, nous quittons le mont Polonia et cette vallée considérée comme le Western polonais.
Notre première étape sera dans le petit village de Michniowiec pour y voir une dernière église en bois. Ce n’est pas la plus jolie que nous ayons vue jusqu’ici. Elle est fermée et nous ne verrons donc pas l’intérieur. Nous devons être à moins d’un kilomètre de la frontière ukrainienne.
Nous repartons car nous devons être tôt à Łańcut car il y a pas mal de choses à voir et il reste encore pas mal de kilomètres. Nous devons faire les pleins mais les stations services rencontrées sont du mauvais côté. Pas de panique, nos réservoirs ne sont pas encore vide. Nous avançons bien et il est déjà midi quand nous atteignons un grand parking près de l’autoroute. Nous y déjeunons et c’est en repartant que les choses se compliquent. Il aurait fallu prendre la voie de gauche et nous prenons celle de droite qui m’ont sur l’autoroute en direction de l’ Ukraine et pas de sortie avant 20 km. L’aiguille du réservoir descend inexorablement. Nous sortons de l’autoroute pour la reprendre dans l’autre sens. C’était la dernière sortie avant la frontière, ouf.
On repart dans l’autre sens et finalement mon témoin de réserve s’allume alors qu’il n’y a aucune station sur cet autoroute. Nous finissons par en sortir pour trouver la station où nous ferons nos pleins de gasoil et de gaz.
Nous repartons vers Lancut car nous avons perdu trop de temps. Et c’est arrivé à 1 km de notre bivouac que le GPS de notre leader a commencé à perdre le Nord. Il nous a baladé dans la campagne et nous avons eu bien du mal à retrouver la bonne route. Nous arrivons enfin à notre parking derrière la piscine. L’endroit est impeccable et calme à proximité du château. Pour l’usine de Vodka et la synagogue, il est déjà trop tard et nous devrons nous contenter d’une promenade dans le parc. La ville est très verte et assez jolie.
Nous nous consolons en commençant l’apéro plus tôt.
Grasse matinée ce matin après une nuit tranquille, nous avons pu prendre tout notre temps ce matin. Ulla court ivre de bonheur et de liberté dans les prairies autour de l’église. Elle joue à cours après moi si tu m’attrapes. Il fait beau même si la brume occulte un peu l’horizon.
En milieu de matinée, nous partons vers le centre commercial (sic) de Sanok, en fait un Intermarché et une galerie commerciale avec quelques boutiques mais rien de transcendant. Nous quittons Sanok pour nous rejoindre nos amis et compagnons de voyage. Notre route nous conduira dans les Carpates près de la frontière ukrainienne mais aussi celles de la Roumanie, Bulgarie et Slovaquie.
Nous roulons sur une route en très bon état située qui serpente dans les Bieszczady. Dans la vallée de l’Ostawa, les Lemkos y ont construit au début du 19ème siècle des églises en bois de la religion greco-orthodoxe. Elles ont été converties en églises catholiques romaines au milieu du 20ème avant d’être restituées à leur église originale.
Le peuple Lemko: Dans le sud-est de la Pologne, dans les Basses Beskides, se trouve une terre appelée Lemkivshchyna. Aujourd’hui isolé et peu peuplé, ce territoire est le foyer ancestral de l’une des minorités les plus distinctes d’Europe : les Lemkos. Qui sont-ils et pourquoi vivent-ils en exil ?
Les Lemkos sont l’une des quatre minorités ethniques autochtones qui habitent actuellement la Pologne (avec les Tatars, les Karaïtes de Crimée et les Roms). Bien que leur origine fasse encore l’objet de discussions académiques, la version la plus probable veut que le groupe ethnique se soit formé à la suite de l’installation au XVIe siècle des Rusynes et des Valaques dans les Basses Beskides et de leur mélange avec les habitants polonais de cette région.
Entre le XVIe et le XIXe siècle, les Lemkos ont forgé leur propre identité distinctive basée sur leur culture traditionnelle, leur propre langue (lemko) et leur affiliation à l’Église gréco-catholique ukrainienne ou à l’Église orthodoxe orientale. Depuis lors, les Lemkos sont constamment sous la pression des dirigeants (ou agresseurs) ultérieurs des Basses Beskides : Pologne, Autriche-Hongrie, Ukraine ou Empire russe. Dans ces circonstances, de manière typique pour une minorité petite mais distinctive, ils ont déployé de nombreux efforts pour établir avec leur pays patron un partenariat stable qui garantira leur existence paisible et leurs droits. C’est ainsi que se sont façonnées les trois composantes principales de leur identité nationale.
Selon les siècles et le climat politique, différents groupes de Lemkos revendiquaient des identités nationales différentes (polonaise, ukrainienne, russe). Alors qu’avant la Seconde Guerre mondiale, les factions pro-russes et pro-ukrainiennes étaient les plus prépondérantes, aujourd’hui, la moitié de tous les Lemkos vivant en Pologne ne déclarent aucune autre identité que Lemko, tandis que l’autre moitié se déclare d’origine lemko et citoyen polonais. Seules quelques centaines de Lemkos déclarent la nationalité russe ou ukrainienne.
Après la Première Guerre mondiale, le président Thomas Woodrow Wilson a déclaré le droit des nations à l’autodétermination. Grâce à cette doctrine et aux dispositions du Traité de Versailles, la Pologne a retrouvé son indépendance après 123 ans de domination par les puissances voisines (Autriche-Hongrie, Empire russe et Royaume de Prusse). En conséquence, les Basses Beskides et leur population Lemko allaient bientôt devenir polonaises.
Alors que les frontières restaient instables au cours des mois qui suivirent la guerre, les Lemko décidèrent de profiter de leur droit nouvellement acquis à déterminer eux-mêmes leur appartenance et fondèrent la République de Komancza – un État Lemko indépendant d’orientation pro-ukrainienne, visant à établir une union avec l’Ukraine occidentale. La république naissante a existé pendant moins de deux mois, supprimée par l’armée polonaise pendant la guerre polono-ukrainienne de 1918-1919. Même si la Pologne était l’un des plus grands bénéficiaires du droit à l’autodétermination, les autorités polonaises n’étaient pas disposées à accepter l’autodétermination des minorités polonaises.
Après la chute de la République de Komancza, un groupe pro-russe prit la tête des Lemkos. Cette faction plus forte et plus large était dirigée par un avocat, Jarosław Kaczmarczyk, qui était conscient que la seule façon pour un État Lemko de survivre était d’obtenir des garanties officielles de son existence légale de la part des principaux acteurs de la Conférence de paix de Paris. Les délégués de Lemko n’ont cependant pas réussi à se rendre à Paris en raison de l’ingérence du gouvernement polonais.
Finalement, le 5 décembre 1918, les représentants de la majorité des villes et villages lemko décidèrent de prendre les choses en main et proclamèrent la fondation de la République Lemko (parfois appelée République Lemko-Rusyn) – avec son propre gouvernement, sa propre administration et son propre gouvernement. police. L’idée était de légitimer l’existence de l’État en montrant qu’il pouvait se gouverner efficacement et ensuite rechercher le soutien des vainqueurs de la Première Guerre mondiale.
La république nouvellement fondée n’a pas été reconnue par la Pologne (ni par aucun autre pays), mais a réussi à durer jusqu’en 1920. Le Traité de Saint-Germain et la Paix de Riga ont finalement cédé Lemkivshchyna, comme on l’appelait, à la Pologne. Disposant d’un document légitime prouvant son droit sur cette région, le gouvernement polonais a commencé à appliquer la loi polonaise, par exemple en appelant Lemkos dans l’armée polonaise, engagée dans une guerre contre les bolcheviks.
Toute résistance se heurtait à une réaction énergique de la part du gouvernement polonais et bientôt, tous les dirigeants de la République Lemko furent arrêtés et confrontés aux accusations les plus sévères possibles. Finalement, le jury les acquitta, mais la république fut perdue à jamais. Les Lemkos ne sont plus qu’une minorité ethnique en Pologne et la culture de leur culture traditionnelle se heurte à de nombreux autres obstacles dans les années à venir.
En 1939, environ 140 000 Lemkos vivaient à Lemkivshchyna, mais la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences se sont révélées être un tournant dans leur histoire. Le premier coup fut porté par l’armée soviétique lorsqu’elle réinstalla de force environ 90 000 Lemkos. Ils ont été transportés au plus profond de l’Union soviétique et la grande majorité d’entre eux n’en sont jamais revenus.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la prise du pouvoir par le gouvernement communiste satellite en Pologne, Lemkivshchyna est devenue l’un des territoires soumis à l’opération Vistule – une réinstallation forcée des minorités ukrainiennes, lemkos et boykos à l’intérieur de la Pologne, d’est en ouest et du nord (donc vers la Récupération). Territoires). Le but de l’opération était de disperser une population qui aurait pu constituer une base de soutien pour l’armée insurrectionnelle ukrainienne, engagée dans une guérilla avec le régime communiste en Pologne et remettant en question les nouvelles frontières d’après-guerre. Même si les Lemkos n’avaient pratiquement rien à voir avec l’armée insurrectionnelle ukrainienne et n’avaient jamais officiellement rejoint en grand nombre un groupe opposé au régime, 35 000 d’entre eux furent réinstallés à l’ouest et au sud de la Pologne.
Selon le recensement de 2011, il y a environ 10 500 Lemkos en Pologne, dont 7 000 se déclarent d’abord Lemko et 5 000 la considèrent comme leur seule identité nationale. Le plus important est que ces chiffres ont presque doublé depuis le précédent recensement de 2002, ce qui prouve qu’ils ne se sentent plus contraints de déclarer ouvertement leur identité Lemko et de perpétuer leurs traditions. Cependant, plus de 50 % des Lemkos vivent en Basse-Silésie (donc sur l’un des territoires récupérés) et en Petite-Pologne, avec seulement une très petite population vivant à Lemkivshchyna.
La plupart des Lemkos parlent lemko à la maison et presque tout le groupe déclare son affiliation à l’ Église orthodoxe orientale . Depuis 1991, ils peuvent officiellement apprendre la langue lemko à l’école et depuis 2000, à l’Institut de philologie russe de l’Université pédagogique de Cracovie, les étudiants peuvent choisir le lemko comme spécialisation. Néanmoins, leur diasporisation s’est avérée irréversible ; Les Lemkos ne sont pas retournés à Lekivshchyna et beaucoup d’entre eux se sont assimilés là où ils ont été réinstallés, mais beaucoup d’entre eux considèrent toujours les Basses Beskides comme leur patrie. C’est ici que se déroulent les plus grands watras – des réunions destinées à apprécier la culture Lemko et à inculquer un sentiment de communauté.
Les paysages sont magnifique et très verts, toujours pas de bétail dans les pâtures. Nous nous arrêtons à la gare de Majdan (Cisna) pour y visiter le musée de la réhabilitation de la ligne ferroviaire à voie étroite et peut-être de prendre ce train à vapeur pour une courte excursion. À la fin du 19ème siècle, l’enclavement de la région était telle que les Autrichiens décidèrent de relier Cisna à la ligne L’viv Budapest. La ligne fut utilisée au cours du 20ème siècle tantôt par l’armée autrichienne, tantôt par l’occupant nazi, puis par les Russes. Aujourd’hui un segment de la ligne tirée par une locomotive vapeur au charbon relie quelques villages.
A notre arrivée, la grille du site est à moitié ouverte et une dame nous fait signe de faire demi-tour et de nous en aller. Impossible de visiter et au ton de la dame qui nous invective en polonais, nous n’insistons pas.
Nous continuons notre chemin et retrouvons nos amis au pied du mont Polonia. Nous y passerons la nuit avant de continuer notre périple demain.
Notre camping est bien équipé avec de très grandes parcelles. A l’extérieur de la ville, il est en pleine nature au bord d’un gros ruisseau. A la promenade matinale d’Ulla, je rencontre des petits chevreuils qui finissent par s’enfuir lorsque je m’en rapproche.
Une fois les services faits, nous repartons vers Sanok pour visiter le musée en plein air Skansen. Comme son homologue à Stockholm, ce Skansen est un écomusée où sont présentés toutes sortes de métiers et constructions typiques de la région.
A l’entrée du site, le montage d’un marché de produits locaux est en cours. Un grand podium sonorisé est en cours de montage. Des groupes de danses folkloriques s’y produiront dans la journée. Nous arrivons avant l’heure d’ouverture du site et prenons nos billets. A l’entrée, un gardien me fait comprendre qu’Ullla doit porter une muselière pour rentrer sur le site. On en rigole mais lui ne plaisante pas. Finalement une employée après avoir l’avoir vue, dis aux gardes de la laisser passer.
Le Parc ethnographique et musée-skansen (Muzeum Budownictwa Ludowego) de Sanok compte parmi les plus grands musées en plein air de Pologne. Sur la rive droite de la rivière San, on trouve une reconstitution de nombreuses habitations anciennes typiques de la région avec leurs intérieurs tels qu’ils étaient autrefois.
Etabli en 1958, il jouit d’une renommée internationale. Il présente les constructions des différents groupes ethniques ayant vécu dans la région jusqu’en 1947, soit une bonne centaine d’habitats en bois du XVIIe au XXe siècle, ainsi que des églises, des moulins et des ateliers d’artisans. Le site est exceptionnel et nous fait penser à l’écomusée d’Alsace que nous avons visité l’année dernière à Ungersheim.
Ces maisons typiques de la région ont été assemblées à l’ancienne. La plupart des toits sont en tuiles en bois. Ces dernières se recouvrent peu et sont ici de section triangulaire avec rainure et languette qui permet de les assembler et de donner une certaine rigidité à l’ensemble du toit.
On retrouve la poste, la pharmacie, la forge, la ferme, l’église en bois, la synagogue et tous les anciens métiers des villages de la région. Les intérieurs nous permettent d’imaginer la vie parfois rude de l’époque. L’odeur du pain qui sort du four nous attire vers la boulangerie où nous achetons du pain et des pâtisseries.
La matinée est vite passée et nous sortons pour déjeuner dans nos camping-cars. Après le café, notre groupe se sépare en deux, un groupe qui part en randonnée faire l’ascension du Mont Polonia et un groupe qui restera l’après-midi pour visiter la ville. Nous nous retrouverons demain soir au bivouac du Mont Polonia, jouxtant la frontière ukrainienne.
Notre groupe visite le piétonnier du centre ville. Il fait beau mais malheureusement les magasins sont tous fermés le dimanche. Nous nous rattraperons demain matin au centre commercial.
En fin d’après-midi, nous rejoignons note bivouac pour la nuit, trouvé sur l’application Park4Night, outil indispensable des camping-caristes. La sortie du musée Skansen produit de nombreux bouchons et la police a fort à faire pour dégager les carrefours. La sortie du parking du musée passe par un antique pont métallique sur la rivière San. Il est impossible de s’y croiser et nous devons l’emprunter. Le policier qui détourne le trafic nous autorise à le franchir. Une fois sur l’autre rive, nous rejoignons par une route fort étroite entre les villas, le parking d’une église. L’endroit est bucolique et nous y serons bien.