L’église en bois de Binarowa, puits de pétrole à Bóbrka et Sanok.

Samedi 9 septembre 2023

Pour la nuit, nous sommes restés sur notre parking de la descente en radeau. Nous nous réveillons dans le brouillard, il fait frisquet. La nuit fut calme et tranquille. Nous apprenons la triste nouvelle du tremblement de terre au Maroc, que de morts.

Nous prenons la route sous le soleil qui entre-temps s’est montré. La route traverse des villages bien coquets, les maisons sont belles et les abords bien entretenus. Après être passé faire quelques course dans un supermarché, nous arrivons vers midi à notre première étape à Binarowa.

Dans ce village on trouve un bijou de l’architecture en bois, l’église de Saint-Michel-l’Archange de style gothique tardif, qui date d’environ 1500. Elle fait partie des plus grands trésors architecturaux de la région, voire de l’Europe. A la fin du XVIe siècle, on a construit une tour accolée à l’église, et vers 1640 une chapelle a été ajoutée. L’église se compose d’une nef. L’extension vers le nord constitue la chapelle des Saints Anges Gardiens. La nef et le chœur sont couverts d’un toit en billots horizontaux.

L’intérieur est orné d’une magnifique polychromie. Les peintures à motifs géométriques, figuratifs ou végétaux couvrent les murs, le plafond et même les objets. Les plus anciennes de ces peintures datent de la fin du Moyen-Age, début XVIe siècle, les autres du XVIIe siècle.

En juin 2003, l’église Binarowa a été inscrite sur la Liste du patrimoine Culturel de l’UNESCO. C’est une distinction exceptionnelle qui témoigne de l’ampleur de la richesse de l’église historique.

En 2010, l’église a été inondée par la crue d’un ruisseau voisin mais n’a heureusement pas trop souffert.

Nous poursuivons notre route vers Bóbrka à la recherche d’un musée de l’extraction du pétrole. Arrivé dans le village, à une intersection, notre convoi fait preuve d’un certain cafouillage et d’incompréhension qui nous disperse. Après quelques échanges radio, nous finissons par reprendre la bonne route et trouvons enfin l’entrée de ce site en plein air. Nous suivons les indications pour nous garer dans un parking adjacent au musée. Mandaté par son patron qui manifestement n’aime pas les camping-cars, un employé vient nous demander de quitter les lieux. Même en l’assurant que nous voulions uniquement visiter le musée et que nous n’avions pas l’intention de passer la nuit là, rien à faire nous avons dû partir. Nous avons vu quelques puits le long de la route mais tant pis, nous ne verrons pas ce musée du pétrole. Dans le courant du 15ème siècle, on avait déjà noté dans des écrits la présence de cette précieuse huile.

Nous continuons notre route jusqu’à Sanok mais le bivouac choisi est assez bruyant et pas autorisé pour la nuit. Nous nous réfugions dans un très beau camping pas trop éloigné de la ville. Nous ne sommes plus très loin de la frontière ukrainienne que nous frôlerons demain et après-demain. Sur la route, on voit de plus en plus des panneaux de direction mentionnant des villes ukrainiennes.

Descente en radeau des gorges du Dunajec.

Vendredi 8 septembre 2023.

Nuit trop courte, nous nous réveillons à 6H00, il faut faire les services, sortir le chien, déjeuner car nous partons à 8H00. Il ne fait pas chaud, nous sommes à 880 mètres d’altitude et les nuits sont plus froides en montagne.

Nous partons, faisons le plein à une station proche et prenons la route vers la montagne. A cette heure, pas de bouchons mais déjà du monde dans l’autre sens. Nous prenons des petites routes sympas, à l’approche de notre destination, il y a de plus en plus de brouillard. Surprise près de l’arrivée, le GPS du véhicule de tête nous fait passer en Slovaquie. Nous ferons demi tour au bout de trois kilomètres pour nous rendre compte que nous sommes du mauvais côté de la rivière.

Arrivés au bon endroit en Pologne, nous nous garons sur un immense parking où nous passerons la nuit prochaine. Nous partons en reconnaissance et miracle le brouillard se lève et le soleil apparaît.

La rivière fait durant des kilomètres la frontière entre la Slovaquie (rive droite) et la Pologne (rive gauche). Les montagnards assemblent des barques étroites pour en faire des sortes de radeau qui transportent des touristes sur une vingtaine de kilomètres. Nous avons choisi Flacy, la plus grosse société située en Pologne.

La descente en radeaux des gorges du Dunajec,est l’une des attractions touristiques les plus originales de la région de la Petite Pologne. La rivière Dunajec, située à une centaine de kilomètres au sud de Cracovie, coule à travers les Piénines, une petite chaîne montagneuse réputée pour ses sites calcaires d’une beauté exceptionnelle. Elle fait partie des Carpates polonaises.

Chaque année, du printemps à l’automne, les touristes peuvent descendre les gorges du Dunajec en radeaux de bois, pilotés par des montagnards-bateliers et admirer au passage les roches calcaires et les escarpements rocheux – presque à la portée de main – qui atteignent plusieurs centaines de mètres. C’est une façon originale de faire connaissance avec les plus belles parties du Parc national des Piénines et d’admirer la beauté remarquable des montagnes polonaises – cette attraction touristique a attiré l’an dernier environ 220 000 touristes. Il y a donc beaucoup de monde mais le système est bien huilé et on n’attend pas trop longtemps pour prendre ses billets et embarquer.

Il fait beau, nous glissons sur l’eau à la vitesse du courant parfois lentement, parfois plus vite grâce aux remous.

Nos radeleurs savent y faire et nous dépassons d’autres radeaux. Des canots pneumatiques, beaucoup plus rapides, nous dépassent également. La promenade dure près de 2H30 et nous arrivons enchantés à Szczawnica. Une navette nous ramène à notre point de départ.

En pèlerinage sur les traces de Jean-Paul II.

Jeudi 7 septembre 2023.

Nous avons bien dormi sur notre parking devant la piscine d’Oświęcim, peu de passage et calme olympien. Nous allons à Zakopane en passant par Wadowice, ville natale du pape Jean-Paul II (sanctuaire, basilique) et aussi à Kalwaria (Abbatiale des Bernardins, monastère, église) et puis direction vers le bivouac choisi.

Route facile et arrivée à Wadowice, petite ville industrielle nichée au cœur d’un paysage vallonné, elle ne doit sa notoriété qu’au fait que Karol Wojtyla qui allait devenir le pape Jean-Paul II y est né et y a passé sa jeunesse. Nous nous garons sur le parking bus du Sanctuaire. La basilique de la Présentation de Notre Dame où il fut baptisé, se trouve sur la place à quelques pas. Sur le chemin, nous croisons un bâtiment bien protégé dont la façade nous apprend que c’est un tribunal. Arrivé à la basilique, un office s’y tient et nous nous montrons discrets.

Nous remontons au sanctuaire et le visitons. Jean-Paul II est partout, le contraire aurait été étonnant.

Nous reprenons nos véhicules pour rejoindre notre prochaine étape Kalwaria (le calvaire) qui est connu dans toute la Pologne comme lieu de pèlerinage, le second en terme de fréquentation après Częstochowa que nous avons déjà visité. Près du Monastère des Bernardins, construit en 1600, se trouve une quarantaine de chapelles Renaissance et Baroque évoquant le Golgotha. L’église de style baroque est splendide et richement décorée. Elle abrite notamment une icône de la Vierge qu’on aurait vu pleurer au 17ème siècle. L’ensemble respire la quiétude.

Nous déjeunons sur le grand parking ombragé avant de prendre la route vers Zakopane, station de ski située au pied des Tatras et connue surtout pour son tremplin de sauts à skis. C’est la capitale des sports d’hiver de la Pologne. La route est longue et très embouteillée à son approche, des bouchons partout, on n’avance qu’au pas quand on avance. Nous arrivons enfin au Camper Park proche du centre ville. Il y a énormément de monde dans les rues et les établissements dans le centre. Beaucoup d’hôtels, de restaurants et de boutiques de luxe.

Après nous être baladés dans la ville et avoir fait quelques courses, nous rentrons aux camping-cars. Pour éviter les bouchons, nous décidons de nous lever tôt et de partir à 8H00.

Oświęcim et le camp d’Auschwitz, une journée difficile.

Mercredi 6 septembre 2023.

Nous avons passé une bonne nuit sur notre parking tranquille et ce matin nous nous préparons à une journée éprouvante sur le plan de la marche et des émotions. On ne peut pas rester indifférent à tant d’horreurs et de souffrances.

Nous rejoignons la parking du musée où nous pouvons nous raccorder à l’électricité ce qui permettra de brancher le climatiseur pour maintenir une température supportable pour Ulla. Il va faire chaud aujourd’hui.

Nous retrouvons assez facilement notre guide qui, une fois de plus, parle très bien le français. Les formalités sont nombreuses, nous devons présenter notre carte d’identité, passer un portique en vidant nos poches comme pour prendre l’avion.

Nous visiterons deux sites Auschwitz 1 et Auschwitz Birkenau, le premier était surtout un camp de concentration et le deuxième un camp d’extermination.

Nous recevons chacun un casque d’écoute et un récepteur pour entendre les commentaires de notre guide. Nous marchons en silence dans une sorte de tranchée bétonnée où des hauts-parleurs diffusent les prénoms et noms de toutes les victimes d’Auschwitz.

Nous marchons vers le célèbre portique « Arbeit macht frei » par lequel nous rentrerons sur le site pour visiter quelques baraquements.

Oświęcim, l’une des plus anciennes villes polonaises (plus de 800 ans) est surtout inscrit dans l’histoire du monde à cause du chapitre le plus tragique du XXe siècle. C’est ici que les nazis ont fondé à partir de 1940 le camp de concentration Auschwitz I, qui avec le camp Auschwitz II de Birkenau (Brzezinka) est devenu le plus grand camp d’extermination nazi. Jusqu’en 1945 les nazis y ont assassiné presque un million et demi de personnes, surtout des Juifs d’Europe, mais aussi de nombreux Polonais, Tsiganes et Russes.

Aujourd’hui le terrain du camp a été transformé en musée et lieu de mémoire. Les baraques en brique qui se trouvent derrière la porte d’entrée du camp portant l’inscription sinistre Arbeit macht frei abritent des expositions consacrées aux prisonniers de différentes nationalités. A côté de la baraque n◦11 se trouve un « mur de la mort » où étaient fusillés les détenus. On a également laissé comme avertissement les ruines des chambres à gaz et des fours crématoires, ainsi que la rampe ferroviaire où descendaient les prisonniers pendant leur dernier voyage…

En 1979 les terrains de l’ancien camp Auschwitz-Birkenau ont été placés sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Sur le site d’Auschwitz I, le baraquement 20 est consacré à une exposition spécifique aux nationaux français et belges.

Sur le site de Birkenau, on voit plusieurs groupes de lycéens israéliens qui viennent se recueillir, prier et chanter. À une époque où certains voudraient refaire l’histoire, le devoir de mémoire doit se perpétuer pour ne jamais oublier ce triste massacre. Construire le futur c’est également connaître une partie sombre de son passé. Il est essentiel de se souvenir des victimes et des héros de la déportation et de veiller à ce qu’un tel génocide ne se répète plus jamais. La visite d’un site comme Auschwitz, aussi difficile soit-elle, est donc nécessaire pour toutes les générations.

Après notre visite, nous passons à des choses plus agréables en rejoignant l’hôtel où nous accomplirons la partie utile de notre voyage. La délégation de la ville et son maire nous attendent. Nous déchargeons et remettons nos jouets destinés aux enfants nécessiteux et ukrainiens. Ensuite le maire nous invite pour un déjeuner fort agréable.

Mine de sel de Wieliczka

Mardi 5 septembre 2023.

Nous quittons la ville de Cracovie se matin pour nous rendre dans la grande banlieue, voir les mines de sel de Wieliczka. Ce n’est pas très loin et nous devons y être à 11H45. Le site est tellement fréquenté qu’il est impératif d’arriver à l’heure sous peine de se voir refuser l’entrée.

Nous quittons notre camping et je m’arrête au feu rouge des voies du tram. Un tram vient de gauche et passe. Le feu repasse en clignotant orange et je redémarre pour traverser les voies. Au dernier moment, je vois un tram qui arrive à toute vitesse de droite. J’ai juste le temps d’accélérer à fond et il passe heureusement juste derrière moi. On a eu 🥵 et nos amis ont bien cru que le tram allait nous percuter l’arrière. Le feu clignotant ne veut rien dire en Pologne et nous ferons doublement attention la prochaine fois.

Nous arrivons bien à temps pour notre visite et nous nous garons à 100 mètres de l’entrée de la mine. Il y a un monde fou. Nous allons descendre à -135 m par les 800 marches d’escaliers. Tout est bien organisé, les visiteurs sont triés par langue et une guide parlant français nous accompagnera.

Notre guide nous raconte l’histoire de la mine et nous informe de la partie physique de cette longue promenade. Tout d’abord nous avons 53 volées d’escaliers à descendre d’un coup. Ensuite ce sera plus horizontal mais avec régulièrement d’autres escaliers pour continuer notre descente qui culminera à 135 mètres.

La mine n’est plus exploitée depuis 1993 suite à des inondations. Il y a de nombreux niveaux mais seuls les trois premiers sont accessibles aux touristes. L’ensemble des galeries fait 300 km. Il y a un sanatorium à 200 mètres de profondeur. A partir du 8ème niveau tout est sous eau. Tout est contrôlé pour notre parfaite sécurité: air, absence de méthane, hygrométrie, température etc. Les saumures sont également pompées continuellement pour garder les pieds au sec, ces saumures sont ensuite dessalées avant de relâcher l’eau douce dans la rivière proche. C’est ce qui explique la production actuelle symbolique de 15.000 tonnes par an. La mine est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978.

La mine a été exploitée dès le 10ème siècle, mais c’est à partir du 13ème siècle que ce labyrinthe souterrain de galeries a été creusé. Le sel, véritable or blanc dont l’exploitation constituait une manne pour les finances du royaume polonais.

Le sel a été déposé il y a 14 millions d’années par la mer avant qu’elle ne soit recouverte et asséchée par les plaques tectoniques. L’exploitation a dégagé de nombreuses salles qui ont été aménagées en restaurants, salles de spectacle et concert et même une cathédrale souterraine avec une messe tous les samedis. Le sol à de nombreux endroits et dans la plupart des salles est constitué de carrelages réalisés en sel.

Après cette longue randonnée, nos jambes sont fatiguées et nous sommes heureux d’apprendre que la remontée se fait en ascenseur. Malheureusement nous découvrons très vite que pour le prendre il faudra suivre une accompagnatrice durant des kilomètres à très bonne allure. On suit des galeries dont on ne voit pas la fin avec comme tout au long de cette visite des sas où on ouvre une porte qui doit être fermée pour ouvrir la suivante (sécurité oblige). C’est éreintant et nous atteignons enfin l’ascenseur où nous sommes entassés comme des sardines. Heureusement la montée ne dure pas très longtemps et nous voyons enfin la lumière aveuglante du jour.

Nous reprenons la route jusqu’à notre bivouac de la nuit près du camp d’Auschwitz que nous visiterons demain matin. Tout le monde est allé coucher tôt, après l’apéro, pour récupérer après cette journée bien remplie.

Cracovie sous le soleil, suivez la guide.

Lundi 4 septembre 2023

Nous nous réveillons sous le soleil, quelques nuages mais il ne devrait pas pleuvoir aujourd’hui. Nous avons rendez-vous avec notre guide à 10H30 à Barbacane. Elle ne pouvait pas commencer plus tôt car aujourd’hui c’est la rentrée des classes et notre guide va d’abord conduire ses enfants à l’école.

Le trajet vers Barbacane se fera en tram. En ce qui nous concerne, nous préférons prendre un Uber Pet qui accepte les chiens. Cela nous évitera de laisser Ulla une longue journée enfermée dans Trankilou. Nous n’attendons pas longtemps au point de rendez-vous. Notre guide arrive très vite et nous commençons immédiatement la visite. Janina parle très bien le français et a prévu deux fois trois heures de visite avec une pause déjeuner dans un restaurant traditionnel.

Établie sur la rive gauche de la haute Vistule, Cracovie constitue un véritable joyau urbain de la Pologne, une splendeur digne des plus belles villes européennes, classée par l’Unesco sur son premier inventaire du patrimoine mondial dès 1978. Chère au cœur des Polonais, l’élégante métropole culturelle et universitaire, ancienne capitale royale, incarne le berceau de la nation et de la culture polonaise. Si le centre-ville fut épargné par les destructions de la seconde guerre mondiale, la communauté juive du quartier de Kazimiers fut, elle, durement éprouvée comme le relate le film de Spielberg La Liste de Schindler. Symbole de la « vieille Pologne » durant l’ère communiste, cette capitale provinciale est aujourd’hui, avec près de 130.000 étudiants, une ville jeune et dynamique qui a fait du tourisme sa principale raison d’être.

Le monument à la mémoire de la bataille de Grunwald détruit par les Allemands a été complètement restauré. A l’avant plan, on voit le monument au soldat inconnu.

Nous traversons un petit marché fort fréquenté où nous pourrons acheter quelque spécialités locales.

Dans la ville, on croise beaucoup d’écoliers et lycéens, souvent en uniformes. Le premier jour de la rentrée, ils ne restent qu’une heure à l’école, c’est une journée supplémentaire de congé.

Nous nous baladons vers le Rynek, la grande place du marché d’une surface de 4 Ha créée en 1257. Elle reste encore aujourd’hui le centre névralgique de la ville.

Dans la tour du clocher, une fenêtre s’ouvre et on entend un sonneur.

Nous visitons la basilique Notre-Dame de Cracovie pour voir le retable de Veit Stoss qu’une religieuse ouvre périodiquement.

Nous parcourons de nombreuses rues pour retrouver notre restaurant traditionnel.

Nous déjeunons de plats de la cuisine traditionnelle que nous approuvons. Il est temps de nous diriger vers le quartier juif. Nous visitons plusieurs endroits où fût tourné des plans du film La Liste de Schindler, le ghetto, des rues d’habitations, une synagogue et un cimetière.

Il est temps maintenant de nous diriger vers la colline de la cathédrale du Wawel. Nous ne pouvons malheureusement pas y aller avec Ulla. Nous appelons alors notre Uber Pet qui nous ramène en quelques minutes au camping. Encore une journée bien remplie de découvertes de beaux endroits. Cracovie est une très belle ville et nous aurions pu rester encore plusieurs jours pour en découvrir toutes les richesses.

Cracovie, l’ancienne capitale jusqu’au 17ème siècle.

Dimanche 3 septembre 2023.

Nuit tranquille sur notre parking jusqu’à ce que au petit matin, nous tombe un rideau de pluie qui inonde les allées autour de nous. La pluie finit enfin par s’arrêter et nous démarrons notre route vers Kraków (Cracovie), classée l’une des 12 plus belles villes du monde par l’Unesco. Nous la visiterons demain mais aujourd’hui, nous allons nous installer dans un camping pas trop éloigné du centre ville. A 17H00, nous visiterons l’usine d’Oskar Schindler.

Vers 10H00, nous arrivons sous la pluie au camping. Le terrain est détrempé et où nous installons sur le parking asphalté car les camping-cars redoutent l’herbe mouillée et la boue. Les dames se précipitent sur les laves-linge pendant que la pluie s’arrête enfin pour faire place au soleil.

Nous avons rendez-vous avec notre guide francophone à 17H00. Le dimanche tous les trams ne roulent pas et nous devons prendre un bus avec une correspondance sur un tram. Nous recherchons des solutions plus simples avant de nous souvenir de la possibilité de prendre des taxis Uber. Il nous faudra trois voitures pour transporter notre groupe de 12.

Tout le monde découvre l’application Uber et est étonné de l’efficacité de l’application. Nous connaissons immédiatement le prix du voyage, le temps d’attente et de parcours. Nous commandons trois voitures et elles arrivent en à peine deux minutes.

Arrivés rapidement à l’usine Schindler, tout le monde est conquis et partisan du système. L’aller/retour nous coûtera à peine 3€ par personne.

Notre guide nous accueille et parle très bien le français. Elle nous met à l’aise tout de suite en faisant preuve de beaucoup d’humour: un phénomène.

Karolina maîtrise parfaitement son sujet, très cultivée elle nous décrit par le détail la vie paisible et heureuse à Cracovie avant l’invasion subite de la Pologne par l’Allemagne et la Russie. L’usine Schindler a été transformée en musée qui par la création d’une succession d’ambiances nous fait comprendre le processus de destruction et d’anéantissement de la population et en particulier de la communauté juive de la ville par la création d’un ghetto.

On ne connaît finalement pas la Pologne et ce qu’elle a vécu avant, pendant et après la guerre. Sa population a souffert énormément et le pays n’existe finalement que depuis peu. La communauté juive très importante de la ville a été décimée par l’occupant. Notre guide partage avec émotion les souvenirs de sa famille pendant cette triste période. On ne ressort pas intact de cette visite.

La visite terminée nous commandons nos voitures Uber qui nous prennent en charge rapidement. Demain nous visiterons la ville.

Les Nids d’Aigles du Jura polonais.

Samedi 2 septembre 2023.

Après le soleil d’hier après-midi, nous retrouvons la pluie qui tombe en fin de nuit et s’il ne pleut plus au réveil, la parking n’est plus qu’une immense flaque derrière nos camping-cars. Les nuages sont bas, il fait froid et humide.

Sarki, c’est fini et nous reprenons la route vers les châteaux de ce Jura polonais pour découvrir quelques châteaux de cette route mythique des Nids d’Aigles. Si vous voulez tous les visiter, sachez qu’il y en a 14 mais 4 suffiront à notre bonheur.

Nous commençons par le plus proche Mirow qui n’est pas le plus beau. Il reste beaucoup à rénover et on ne peut visiter que les alentours, rien à l’intérieur. Quelques photos suffiront, j’en profite pour faire courir Ulla qui est la plupart du temps confinée dans Trankilou. Elle peut courir tout son saoul dans l’immense parking et elle ne s’en prive pas.

Bobolice, le château suivant est nettement plus intéressant et ne se trouve qu’à deux kilomètres du premier. Il a été érigé par Casimir le Grand au 14ème siècle. Comme Mirów, le château a été racheté dans les années 2000 par un homme d’affaire qui l’a rénové. Il lui a adjoint un hôtel restaurant et des gîtes.

Après cette belle promenade sous un soleil revenu, nous voilà en route vers Ogrodzieniec, lui aussi construite au 14ème siècle sur l’éminence la plus élevée de la région. Complètement remanié en style renaissance au 16ème siècle, il fut détruit par les Suédois, reconstruit, abandonné et même démantelé. Les ruines ont été aménagées et servent régulièrement à des manifestations culturelles, des spectacles, de l’événementiel et doit en partie sa célébrité actuelle grâce à la série The Witcher pour laquelle il servit de lieu de tournage. Il est très fréquenté et ses abords très animés par de nombreux commerçants.

Nous continuons notre route vers le très beau château Pieskowa Skala, construit comme les précédents au 14ème siècle, remodelé au 16ème dans le style Renaissance . Il conserve de cette époque des fortifications ainsi qu’une magnifique haute cour entourée à tout ses étages par des galeries en arcades. Il sert aujourd’hui de musée pour une impressionnante collection d’objet d’arts du Moyen Âge au 20ème siècle.

Nous arrivons malheureusement trop tard pour le visiter et nous devrons nous contenter de le voir de l’extérieur.

Il se fait tard et nous devrons faire l’impasse sur le château de d’Ojcow. Nous le rejoindrons pour y passer la nuit sur un parking proche.

La route des nids d’aigles.

Vendredi 1er septembre 2023.

Au petit matin, le ciel est dégagé et le soleil luit. Après les services, nous quittons la ville pour une longue étape qui nous mènera au Sanctuaire de Jasna Góra avant de prendre la routes des Nids d’Aigles et rejoindre Sarki et son cimetière juif.

La sortie de la route se passe bien, nous prenons l’autoroute et puis tout se complique avec des travaux qui barrent notre route et nous obligent à de longs détours. Partout nous aurons des bouchons qui rendront cette route abominable.

Arrivé au monastère à Częstochowa, nous nous garons dans un grand parking proche et déjeunons. Après consultation de mon téléphone, nous trouvons un supermarché proche où nous achetons quelques provisions.

Il y a beaucoup de monde, une très grande majorité de pèlerins. Nous commençons la visite de ce site fort imposant. Le rayonnement de la ville est liée à la célèbre icône de la Vierge Noire qui attire les pèlerins de la Pologne et du monde entier. C’est au sommet de la butte Jasna Gora (la montagne de Lumière) que les moines de l’ordre de Saint-Paul édifièrent un monastère fortifié à la fin du XIVème siècle. La chapelle de l’icône miraculeuse est la partie la plus ancienne de l’édifice: la Vierge Noire, posée sur le maître-autel, est couverte d’un voile d’argent.

Avec la foule de pèlerins en prière, il est impossible de voir l’autel de l’icône miraculeuse.

Après la visite, nous reprenons la route et les bouchons, nous arrivons même à faire le plein dans une station pour nous diriger vers la route des nids d’aigles.

Sur une centaine de kilomètres, la route des Nids d’Aigle traverse le Jura polonais de Cracovie-Czestochowa Elle doit son nom aux forteresses édifiées au XIVe siècle par le roi Casimir le Grand pour fortifier le royaume et pour défendre la route commerciale qui reliait la capitale (Cracovie à l’époque) à la riche région de la Grande Pologne. Construits avec la pierre des reliefs qui les entourent, les châteaux ou plutôt leurs ruines, se fondent aujourd’hui dans le paysage.

La route nous mène vers Sarki où nous visitons un cimetière juif quasi abandonné. Il y a de nombreuses tombes plus entretenues depuis longtemps.

Nous trouvons le bivouac de ce soir à 2 km de là sur un petit parking sympa et tranquille. La vue est superbe et il y a même des tables et des bancs qui nous serviront pour l’apéro du soir.

Wrocław, élue capitale européenne de la culture en 2016.


Jeudi 31 août 2023.

Wrocław est la troisième plus grande ville polonaise. Elle n’usurpe à aucun instant son surnom de « Venise du nord », même si son architecture diffère tout à fait de l’original. Fort longtemps ignorée des voyageurs, elle fut mise sous les feux des projecteurs en devenant en 2016 la capitale européenne de la culture. La ville a fort souffert de la guerre et quasi complètement détruite. Le centre de la vieille ville a été reconstruit semblable à l’ancien.

L’attraction de la ville, c’est un petit peuple à barbe et en bronze. Les Polonais les appellent « krasnales », en français disons qu’ils tiennent du lutin et du gnome.

Leurs bouilles joviales ou concentrées parsèment depuis dix ans les rues de Wrocław. Certains se reposent, d’autres lisent, mangent, travaillent, font de la musique ou du sport…

Plus qu’une curiosité rigolote pour les touristes et les enfants, ces lutins sont aussi un rappel du climat politique du pays dans les années 1980. Le mouvement contestataire « Alternative orange » (Pomaranczowa Alternatywa) a été lancé en 1981 par des étudiants de Wrocław. Il jouait la carte de l’absurde pour réveiller l’esprit critique de la société polonaise et ridiculiser le régime communiste : entre autres happenings, les membres d’ « Alternative orange » peignaient des lutins sur les murs des villes.

Les autorités ont décidé de rendre hommage à ce mouvement en 2001 en érigeant un premier nain, Papa Krasnal, là où le groupe avait l’habitude de se réunir. Cinq autres ont suivi en 2005, œuvres de l’artiste local Tomasz Moczek. Ils sont aujourd’hui plus de trois cent.

En Pologne, les transports en commun sont gratuits pour les plus de 65 ans et c’est en tram que nous rejoignons le centre ville. La météo n’est toujours pas très enthousiasmante ce matin. Des éclaircies alterneront a de la pluie jusqu’à midi. L’après-midi sera enfin plus ensoleillée.

Nous commençons notre balade avant de prendre une voiturette électrique qui nous fera une visite guidée en français de la ville.



Après notre tour de la ville, la pluie s’est mise à tomber et nous nous réfugions dans un café pour s’y réchauffer d’un bon chocolat chaud et goûter une des excellentes pâtisseries polonaises. Nous rejoignons ensuite le bâtiment du Panorama, attraction incontournable de Wrocław, fresque de 114 mètres de long sur 15 de hauteur. Les explications sont fort intéressantes et nous y passons un bon moment.

La visite terminée, nous déjeunons rapidement dans un centre commercial avant de rejoindre le camping pour libérer Ulla enfermée depuis le matin.