« Ciao Puglia », le mot de la fin.

Lundi 29 septembre 2025
Vieste, perle du Gargano, est célèbre pour le monolithe de Pizzomunno, une imposante formation calcaire de 25 mètres de haut située sur la Plage du Castello. Enveloppé dans la légende d’un amour tragique entre le pêcheur Pizzomunno et Cristalda, enlevée par les sirènes, ce stack marin attire les visiteurs pour son histoire romantique et sa beauté naturelle. La plage, connue pour son sable fin et ses eaux cristallines, est idéale pour la détente, la photographie de paysage et les amateurs de romantisme, faisant de Pizzomunno un point de repère distinctif de Vieste.

Il fait beau et nous allons nous balader pour voir ce symbole de la ville. Cela sent la fin de saison, il n’y a plus beaucoup de touristes sur les plages quasi désertes. En traversant la ville, nous croisons trois marchés assez animés.

Notre camping est plutôt un centre de vacances comportant un complexe hôtelier, des bungalows et un camping. Il y a plusieurs restaurants, un bar, une pizzeria et une magnifique piscine.

Mardi 30 septembre 2025
Ce matin, nous quittons le camping, le Gargano et les Pouilles direction la région de Molise.
Les routes sont plutôt étroites et assez sinueuses. On se croise parfois difficilement ce qui nous vaudra deux grosse frayeurs, une première fois en croisant un camion et une seconde fois un autocar. Deux gros coups de frein et chacun serre sa droite. A chaque fois, c’est passé de justesse.

Sur certains promontoires rocheux, on trouve les fameux Trabucco. Flanquée sur pilotis, cette construction suspendue au-dessus de la mer en direction de l’horizon était équipée d’un impressionnant système traditionnel de pêche constitué de réseaux de filets et d’antennes. Plus connue sous le nom de trabucco, cette ancienne structure architecturale typique de la basse côte adriatique est une construction vernaculaire depuis toujours protégée et entretenue sur cette région de l’Italie. Son origine remonte à la nuit des temps. En effet, si sur cette côte la descente en mer des bateaux s’est toujours avérée difficile à cause des marées, le trabucco permettait d’organiser une pêche raisonnée et « sédentaire », reposant uniquement sur le principe de l’attente et de la capture des bancs de poissons en transit le long des côtes. La plupart sont devenus aujourd’hui des restaurants.

La route est bordée tout le long de camping, centres de vacances, hôtels pour la plupart fermés. Nous traversons quelques villes et villages pour atteindre enfin l’autoroute. Nous avons quitté les Pouilles pour entrer dans la petite région Molise.

Nous arrivons à notre ville étape de Termoli et nous mettons à la recherche d’un restaurant. Beaucoup sont fermés mais nous trouvons celui que nous recherchions, connu pour ses poissons. Il est déjà tard (près de 14H00) et le patron me dit d’aller voir ailleurs. Son restaurant est plein, mais il reste de la place et puis Ulla n’est pas la bienvenue.

Nous voilà en route vers un autre resto qui, surprise , sera lui fermé . Normal, c’est la fin de saison. En chemin, Caro repère un petit établissement sympa. On entre et bonne nouvelle : on nous accueille à bras ouverts. Mauvaise nouvelle : Ulla, elle, accueille d’un regard de prédatrice la gamelle de croquettes pour chat qui trône à l’entrée. Ça commence bien…

On commande quelques plats et une bouteille de blanc du coin, et le patron débarque pour nous servir. Il nous explique fièrement qu’il a un petit bateau de pêche et que son poisson ne pourrait pas être plus frais – vu qu’il l’a sorti de l’eau ce matin même. Il nous taille un carpaccio façon chef et nous le mitonne avec amour. Un pur délice ! Comme tout ce qu’il nous servira d’ailleurs. Et cerise sur le gâteau : c’est l’une de ses tantes qui est aux fourneaux. Une cuisine de nonna, la meilleure qui soit ! Du traditionnel, fait avec passion et respect du produit. Bref, de l’authentique, du simple, du savoureux – exactement ce qu’on cherchait.

Tout se passe à merveille jusqu’à ce qu’Ulla nous rappelle à l’ordre. On l’avait oubliée, celle-là ? Grave erreur ! Car voilà que LE chat réapparaît dans le restaurant. Et là, c’est le drame. Ulla pète littéralement un câble. Face à sa fureur apocalyptique, clients et personnel se mobilisent pour chasser l’intrus, cette raclure, et tenter de calmer notre chienne enragée qui, au passage, emporte la table avec elle dans son délire. Il faudra un bon moment – et toute la bonne volonté du restaurant – pour qu’elle daigne se radoucir. Tout le monde y passera pour la câliner et lui faire oublier l’affront.

Ambiance !


Après le repas, nous retrouvons nos camping-cars et nous rejoignons l’aire sur le port qui nous accueille pour notre dernier apéro. Demain nous quittons Norbert et Evelyne qui s’en vont rejoindre leurs cousins du côté de Bologne. Nous allons dans les Abruzzes visiter un très vieil ami Carolo qui a déménagé dans la région pour y vivre sa retraite.


Gargano, tout ça pour rien.

Dimanche 28 septembre 2025
Gros programme aujourd’hui, nous allons au parc national du Gargano en passant par Monte Sant’Angelo, village deux fois cité par l’Unesco: une première fois pour la basilique Saint-Michel et une seconde fois pour la forêt d’Umbria. Pas question de manquer cela.

La route se passe bien jusqu’à Foggia où nous prenons la route qui monte à un peu plus de 800 mètres et où nous trouverons le parking payant réservé aux camping-cars et aux autocars. Les épingles se succèdent les unes aux autres et à l’écran la route ressemble à une pelote de laine.

La route est bordée d’une file ininterrompue de voitures garées jusqu’à ce qu’on arrive dans le centre historique où on croise plusieurs parkings qui affichent complet. Nous arrivons enfin au parking autocars/camping-cars, il reste de la place et nous franchissons le dernier virage où se trouvent les entrées du parking et là c’est l’horreur. Une policière nous interdit de rentrer dans le parking et nous fait signe de continuer la route qui redescend bordée d’une file ininterrompue de voitures garées de part et d’autre de la route. C’est tout ce que nous verrons de l’endroit, nous avons franchi ces mille virages pour redescendre de l’autre côté du village sans rien voir. Nous finirons par nous arrêter pour déjeuner sur un parking de départ de randonnée. Il paraît que ce week-end est celui des fêtes du patrimoine ce qui explique une telle affluence.

Après notre pause déjeuner, nous traversons la forêt d’Umbria sous la pluie. Nous croiserons pas mal de randonneurs. Nous arrivons enfin à Vieste, où nous nous installons dans un camping Acsi. C’est le plus proche du centre ville et à quelques pas de la plage.

Pour pallier notre déconvenue voilà quelques photos et explications de l’importance de ce double sites reconnus au patrimoine mondial de l’UNESCO : le Sanctuaire de Saint-Michel-Archange, classé en 2011 dans le cadre du site « Les Lombards en Italie. Lieux de pouvoir », et la forêt d’Umbra, qui fait partie des « Forêts primaires de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe »

Le lieu sacré du Sanctuaire de Saint-Michel est une destination de pèlerinage depuis le Ve siècle et est associé aux apparitions de l’archange Michel dans une grotte. Il est devenu le sanctuaire national des Lombards, qui voyaient en Saint Michel un symbole de puissance et de courage, et a servi de modèle pour d’autres sanctuaires similaires en Europe, comme le Mont-Saint-Michel. 

Bari sera toujours Bari, capitale joyeuse des Pouilles

Samedi 27 septembre 2025
La quiétude du matin à Alborello fait place à des coups de canon. Au bruit, on tire un feu d’artifice mais à 8H00 de matin qui peut le voir ?

Nous partons vers Bari, le cœur battant des Pouilles, et trouvons sans trop de problème notre parking gardé proche du centre historique (sic). L’endroit n’est pas très engageant et l’espace est limité mais ce n’est que pour une nuit et un parking gardé dans une ville, c’est rassurant.

Nous passons par le bord de mer et rejoignons le centre historique où en recherchant notre restaurant nous passons par la rue des Oriecchette. Les ménagères y fabriquent et vendent leurs pâtes « maison ».

Après avoir tourné en rond en passant plusieurs fois devant le restaurant (le cecchina), nous le trouvons enfin et y déjeunons fort bien.

Beaucoup de monde dans ce centre historique où il est facile de se perdre dans les nombreuses ruelles qui ne vont nulle part. Il faut continuellement se faufiler entre les tables des touristes qui déjeunent ou se désaltèrent. Comme si l’espace n’était pas assez encombré, il faut encore faire attention aux scooters qui tentent de passer dans ces rues piétonnes.

En cherchant la cathédrale nous tombons sur la magnifique basilique de Saint Nicolas, le saint patron de Bari. Le plafond est remarquable.

Près du château normand-souabe, la cathédrale San Sabino (autrefois appelée Santa Maria) se dresse, majestueuse, sur la Piazza dell’Odegitria, aux portes de la partie ouest de la vieille ville. L’édifice pré millénaire et les restes archéologiques mis au jour sous la cathédrale confirment son origine très ancienne ; elle remonterait au Ve-VIe siècle. La structure de l’église actuelle, reconstruite suite à la destruction de la ville perpétrée par le roi normand Guglielmo il Malo (Guillaume le Mauvais) en 1156, reprend, dans ses éléments fondamentaux, la structure de la basilique San Nicola, beaucoup plus célèbre que la cathédrale. Bien que ces deux églises se ressemblent beaucoup, la cathédrale San Sabino est le seul édifice de culte des vieux quartiers qui possède un campanile imposant. Des éléments architecturaux appartenant à des époques différentes témoignent des influences (romaines, paléochrétiennes, arabes, byzantines, normandes-souabes) englobées au fil des siècles par la cathédrale actuelle, qui était l’édifice de culte le plus noble et le plus ancien de la ville. C’était d’ailleurs le siège de l’Archevêché et le point de référence de la classe dirigeante de Bari. Si la cathédrale, en forme de croix à bras orthogonaux, surmontée d’une coupole au tambour octogonal, « se trouvait Place des Miracles à Pise […] elle aurait le même impact visuel, avec le baptistère sur le côté et les campaniles touchant le ciel » (Nino Lavermicocca, Bari e le chiese della città vecchia, 2005). Rue Dottula, sur le côté droit de l’édifice, voici le Palazzo Arcivescovile (Palais de l’Evêché), qui accueille aujourd’hui le Musée Diocésain. Ce dernier abrite les objets les plus anciens appartenant à l’histoire millénaire de la cathédrale, véritable joyau de l’architecture romane. Trois Exultet, des rouleaux de parchemin enluminés, exposés et déroulés depuis la chaire au cours des rites religieux de Pâques, sont les pièces les plus précieuses du musée.

Après avoir encore flâné dans les ruelles du centre historique nous reprenons la direction de notre parking. Si les centres historiques en Italie sont magnifiquement restaurées, il y a un très grand contraste avec le reste de la ville, souvent sale et délabrée. Quel contraste. Au vu des nombreuses antenne TV râteaux, on comprends que la fibre n’est pas encore disponible partout.

Demain nous partons vers l’ergot de l’Italie, le parc national du Gargano.

La vallée d’Itria, de la casedda au trullo à Martina Franca, Locorontodo et Alberobello

Vendredi 26 septembre 2025
Notre parking fort calme, est cependant envahi par une colonie de chats errants qui ont l’art de compliquer toute sortie d’Ulla. En dehors de cela, nous avons bien dormi.

Ce matin, nous traversons la vallée d’Itria. cette vallée du centre des Pouilles se déploie sur le plateau calcaire de la Murgia (qu’on appelle aussi les Murge) à l’étrange géologie karstique. Constellé de brèches et de ravins, ce plateau ressemble à une gigantesque éponge.

Le cœur de la vallée est le pays des trulli, ces maisons circulaires en pierre sèche coiffées d’un toit conique, que l’on dirait sorties d’un conte de fées. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Alberobello est le fleuron de cette architecture unique dont nul ne connaît vraiment l’origine.

Nous nous arrêterons dans les 3 centres historiques de Martina Franca, Locorotondo, et Alberobello, riches d’une histoire plusieurs fois millénaire.

La casedda est l’évolution d’anciennes structures en pierre sèche, présentes dans toute la campagne des Pouilles, aux formes et aux fonctions variées selon les activités pastorales et agricoles. Ces structures anciennes constituaient le modèle de construction imité par les agriculteurs de la vallée d’Itria lorsqu’ils construisaient leurs habitations permanentes à la campagne, notamment au XIXe siècle, pour y pratiquer la viticulture.

De la cabane en pierre unicellulaire d’origine, la structure a évolué vers une structure à plusieurs pièces reliées par des arcs en plein cintre et des voûtes coniques. L’intérieur se composait généralement d’un grand trullo, la pièce d’habitation, relié aux arcuoli  (petites pièces) où se trouvaient les chambres ; la pièce avec la cheminée servait de cuisine, avec des bancs de pierre caractéristiques adossés aux murs latéraux. La base circulaire d’origine du trullo a été progressivement transformée en carré, optimisant l’espace de vie intérieur, notamment pour l’agencement du mobilier, toujours intégré dans des niches creusées dans l’épaisseur des murs.

Sur la route, magnifique entre Ostuni et Alberobello, nous verrons des trulli, tantôt remise agricole, tantôt habitation.

Après quelques kilomètres, nous arrivons déjà à Martina Franca que nous traversons pour rejoindre un parking. La ville nous semble quelconque et nous ne sommes pas loin de faire demi-tour la considérant sans intérêt. Heureusement pour nous, nous ne le ferons pas et nous nous baladons vers le centre historique de la ville.

L’origine du nom Martina provient de la dévotion des habitants à saint Martin de Tours, tandis que le terme Franca fut ajouté au XIVe siècle, lorsque la ville fut élevée au rang de commune par Philippe Ier d’Anjou, qui accorda à ses citoyens des privilèges particuliers tels que des franchises et la propriété perpétuelle de l’État. Le XVIIIe siècle fut une période de grand développement, comme en témoignent les nombreux bâtiments, monuments et églises érigés dans un style baroque caractéristique, appelé « Martina Baroque ».

Dans le labyrinthe de ruelles et de rues charmantes qui reflètent les maisons blanchies à la chaux, se distinguent la basilique baroque de San Martino, dédiée au saint patron, le Palazzo Ducale et plusieurs autres bâtiments nobles.

De nombreux touristes arpentent déjà la ville en suivant leur guide. Il fait beau et nous prenons le temps de prendre un café sur une terrasse.

Nous parcourons les quelques kilomètres qui nous amènent à Locorontodo où nous nous garons sur un parking proche du centre historique. C’est jour de marché, et nous en profitons pour acheter quelques fruits avant de flâner dans les rues circulaires de la ville.

Son nom à lui seul en dit long : Locorotondo est un village de forme ronde. Ce paisible village niché sur une colline est composé de petites maisons en briques blanches aux toits pointus et pentus, les cummerse typiques , rappelant les villages d’Europe du Nord. Disposées en cercle autour du centre, les maisons sont entourées du célèbre balcon, le « lungomare », dont le nom ne doit pas être trompeur, car il est niché dans les collines.

Parmi les maisons du centre, se distinguent le Palazzo Morelli, de style baroque, ainsi que l’église San Giorgio, principale église de la ville, avec sa façade néoclassique, et l’église Santa Maria la Greca, du XVe siècle, qui, malgré son caractère minimaliste, arbore une rosace moderne et élaborée sur sa façade.

Locorotondo abrite également le plus ancien trullo de la région, datant de 1509, mais il ne peut malheureusement pas être visité et n’est visible que de loin. 

Nous repartons déjà vers Alberobello notre dernière étape de la journée où nous nous installons dans l’aire de camping-car proche du centre ville. Il y a déjà énormément de monde, les touristes sont très nombreux.

C’est vraiment une zone ultra touristique, et la majorité des trulli sont désormais devenus des magasins de souvenirs. On y accède par l’une de ses ruelles en pente, et là, on découvre un autre monde.

Le décor est absolument fascinant : des trulli placés à la suite les uns des autres sur des centaines de mètres donnent l’impression d’être dans un petit village de lutins. En flânant dans ses ruelles, on peut admirer l’architecture des ces maisons si atypiques. Il est possible d’entrer dans certaines, comme dans le Trullo Siamese, et ainsi d’accéder à une terrasses avec vision panoramique.

Il y a tellement de monde que nous ne retrouvons pas le trullo soverano, (le « trullo souverain »). C est le plus haut et le plus grand, il fut construit par une famille de prêtres au XVIIIème siècle, et c’est le seul à posséder un étage. Il appartenait à une famille fortunée. Aujourd’hui il abrite un musée, dont l’intérieur a été reconstruit selon les témoignages des anciens du village, pour donner un aperçu du mode de vie de ces habitations. On y trouve la réplique d’un fournil, et des meubles qui vous transportent dans le passé. Nous l’avions visité en 2017.

Lecce, l’élégantissime Florence du Sud 😎.

Jeudi 25 septembre 2025
Début de nuit angoissante hier quand un feu d’artifices tiré très près de nous, nous fait sursauter. Ulla se demande ce qui se passe sans plus s’inquiéter. Cela sent la poudre mais rien ne nous retombe dessus et au bout d’un long moment le bouquet final, annonce enfin le retour du calme.

Notre journée a commencé par une marche à travers les ruelles dorées de Lecce, où chaque pas nous rapprochait un peu plus de l’âme de cette ville. Après avoir admiré l’élégance de la Basilique Santa Croce et l’imposante Piazza del Duomo, nous nous sommes perdus dans le dédale des ruelles, comme si le temps avait décidé de ralentir juste pour nous. L’amphithéâtre romain, témoin silencieux de siècles d’histoire, nous a rappelé que même les pierres ont des histoires à raconter. L’histoire n’est pas encore terminée au vu des fouilles toujours en cours. Lors de notre première visite en 2017, ces travaux avaient déjà commencé.

La promenade dans Lecce est bien agréable dans ces ruelles aux magasins de luxe et de qualité. Caro trouvera la céramique qu’elle recherchait dans la couleur qu’elle espérait.

Nous arrivons au château Charles Quint que nous traversons, nous ne pouvons malheureusement pas monter sur les remparts pour admirer la vue environnante. Il fait très chaud et il est encore tôt pour aller déjeuner, nous allons donc prendre l’apéro à une des nombreuses terrasses.

Arrive enfin l’heure du déjeuner. Après tant de merveilles architecturales, c’est dans l’intimité de Le Zie que nous avons découvert l’autre trésor de Lecce : sa cuisine. Dès l’entrée, l’odeur des herbes fraîches et des plats mijotés nous a enveloppés. Les orecchiette alle cime di rapa, les polpette fondantes mais trop grasses, et surtout ces trippes à la sauce tomate… Tout était là, simple et parfait, comme un repas préparé avec amour par une nonna attentionnée. Une vraie « cucina de nonna ».

Comme promis, nous repartons repus à 14H00 retrouver nos camping-cars pour reprendre notre route vers Ostuni, le village blanc où nous dormirons. Quelques pas en soirée dans les ruelles du centre historique pour découvrir la beauté de ces façades blanches.

Otrante, la lumière est sublime et danse sur la mer

Mercredi 24 septembre 2025
En quittant notre camping sympa, nous filons au supermarché faire quelques courses. Nous traversons le Salento d’ouest en est pour rejoindre Otrante sur la côte adriatique.

La route est la plupart du temps défoncée, ce qui n’empêche pas la plupart des chauffards italiens de nous dépasser en sautillant d’un côté à l’autre de la chaussée, de préférence en franchissant une ligne blanche continue, bien sûr. Nous surveillons nos rétros tout en zigzagant entre les trous et saignées. Heureusement, nous aurons une bonne autoroute pour la dernière partie. Nous trouvons facilement un parking situé à 400 m de la cité historique. Il fait torride sur ce parking sans ombre.

Le gardien du parking nos indique en français le chemin vers la cité et à notre demande nous conseille « la pignata », un restaurant de poisson. Nous y déjeunons fort bien avant d’affronter les nombreuses boutiques des ruelles de la ville.Au bout du talon de l’Italie, Otrante se dresse comme un joyau blanc face à l’immensité bleue et turquoise. Ses ruelles pavées serpentent entre les maisons chaulées, tandis que la lumière dorée du soleil se reflète en mille éclats sur les eaux cristallines du port. Nous avançons très lentement dans ce dédale de boutiques en tout genre.

La cathédrale romane, témoin silencieux du massacre de 1480, abrite les reliques des 800 martyrs d’Otrante, ces habitants qui préférèrent mourir plutôt que de renier leur foi face aux Ottomans. Leurs ossements, pieusement conservés derrière des vitrines, rappellent que cette terre de beauté fut aussi terre de sacrifice. Depuis les remparts du château aragonais, le regard porte au delà du détroit de même nom vers l’Albanie toute proche. Otrante révèle sa magie intemporelle et chante l’éternelle beauté de la Méditerranée.

Notre visite terminée, nous remontons les bras chargés de paquets, retrouver nos camping-cars brûlants sous ce soleil de plomb. Nous partons vers Lecce que nous visiterons demain.

Avec des chantiers ouverts un peu partout, nous ramons dans Lecce pour trouver un parking proche du centre ville.

Gallipoli, le charme envoûtant dans l’alchimie rare entre histoire et beauté.

Mardi 23 septembre 2025
Ce matin, c’est la course à la lessiveuse, il n’y en a que deux et Caro a pu démarrer la sienne. Evelyne attend la fin du cycle pour charger la sienne. Nous bricolons, nettoyons et rangeons, il y a toujours quelque chose à faire sur un camping-car.

Il y a une superbe piscine à débordement au camping, un restaurant fermé à midi(sic) et des navettes sont disponibles pour aller visiter la vieille ville. Malheureusement à cause d’Ulla, il faudra y aller à pied. Après déjeuner, nous voilà partis pour 45 minutes de marche souvent sur le bord de la route sans accotement. Il n’y a pas de plage ni de bord de mer, que des rochers.

On traverse la nouvelle ville avant de découvrir l’ancienne et le pont pour s’y rendre. Gallipoli, ville magnifique située sur la côte ionienne des Pouilles, est une véritable perle du sud de l’Italie. Son charme réside dans son centre historique, la Città Vecchia, perché sur une île et protégé par d’imposants remparts. En flânant dans ses ruelles étroites et pavées, on découvre des églises baroques et de somptueux palais anciens, témoins d’un riche passé. Le vieux port de pêche, avec ses barques colorées et l’agitation matinale des pêcheurs, offre une ambiance authentique et pittoresque.

La ville est également célèbre pour ses plages de sable fin aux eaux cristallines, comme la plage de la Purità, située au pied des remparts. Le soir, le coucher de soleil sur la mer Ionienne, depuis les remparts ou l’une des terrasses panoramiques, est un spectacle à couper le souffle, et les rues s’animent de restaurants et de bars, offrant une atmosphère vivante et romantique. De nombreux touristes, sensibles au charme de l’endroit, arpentent les ruelles de la ville.

Il fait très chaud et une fontaine sur les remparts propose de l’eau fraîche aux passants. Je sors mon opinel et découpe vite fait une bouteille plastique de la poubelle proche pour donner à boire à Ulla qui n’attendait que cela.

Primitivo de Manduria, on déguste 🙂 !

Lundi 22 septembre 2025
Ce matin, les dames repartent en expédition découvrir les magasins autour ce nous. Il y a de quoi faire mais il faut bien repartir. Nous sommes dans le Salento et plus précisément dans la région de Manduria, célèbre pour y trouver les meilleurs Promitivo. Outre le vin, on y trouve encore de la céramique (plutôt kitch) et de l’huile d’olive.

Le Primitivo di Manduria est un vin rouge italien emblématique des Pouilles, produit dans la région de Manduria, au cœur du talon de la botte italienne. Ce vin tire son nom du cépage Primitivo, appelé ainsi car il mûrit précocement (« primitivo » signifie « précoce » en italien), permettant des vendanges dès la fin août.

Ce cépage, génétiquement identique au Zinfandel californien, trouve dans les sols calcaires et le climat méditerranéen chaud des Pouilles des conditions idéales pour développer sa personnalité unique. Les vignes, souvent conduites en gobelet traditionnel (alberello pugliese), bénéficient de l’influence températrice des deux mers, l’Adriatique et la mer Ionienne.

Le Primitivo di Manduria se caractérise par sa robe rubis intense, ses arômes généreux de fruits rouges mûrs, d’épices et parfois de notes balsamiques. En bouche, il révèle une structure chaleureuse avec un degré d’alcool naturellement élevé, typique de ce terroir ensoleillé. Ce vin peut être vinifié en version jeune et fruitée ou élevé pour développer plus de complexité et de profondeur.

En dehors du Primitivos, les principaux cépages du Salento, sont le Negroamaro (rouge), le Susumaniello (rouge), la Malvasia Nera (rouge) et la Malvasia Bianca (blanche). On y cultive aussi des cépages blancs comme le Fiano, le Verdeca, le Bombino Bianco, et des cépages internationaux comme le Chardonnay. Le Salento est reconnu pour produire des vins rouges puissants, des rosés rafraîchissants, et des vins blancs complexes. 

Dans les années 1990-2000, le Vermentino a été introduit dans les Pouilles dans le cadre de la modernisation viticole de la région. Les producteurs l’ont planté pour exploiter un cépage déjà reconnu ailleurs en Italie, diversifier leur gamme avec un blanc « à la mode » et répondre à la demande du marché pour des vins blancs frais.

Nous avons prévu deux visites de Cantina celle de San Marzano où nous sommes déjà allés et la Jorche Winery.

Dans le San Marzano a encore agrandi depuis 2017, nous goûtons leur Timo, un Vermentino assez nouveau dans leur gamme. San Marzano maîtrise l’art de l’équilibre entre acidité, fruité et minéralité. Leur Timo est rond et frais avec des aromatiques plus prononcés que les Vermentino sardes plus minéral. Le Timo, lui mise sur des arômes d’agrumes; de fruits exotiques et de fleurs blanches, avec une touche de salinité qui rappelle la proximité de la mer, nous dit-on. Grâce à des vendanges nocturnes et une vinification soignée, le Timo garde une fraîcheur vibrante. Il a également une bonne longueur en bouche, nous sommes conquis et en achetons aussitôt.

Pareil pour leur Primitivo di Manduria. Un peu d’huile d’olive et un bidon de vin de table, voilà Trankilou bien chargé.

Nous déjeunons à Manduria avant de rejoindre l’autre vignoble. Sur la routes, nous croisons des oliviers monstrueux, ils doivent avoir plusieurs centaines d’années. Les vignes ont l’air d’être brûlées par endroit.

Arrivés au vignoble, les grilles sont fermées. J’avais pourtant vérifié qu’ils étaient bien ouverts. Une déception de plus que nous compenserons dans un autre vignoble.

Nous rejoignons le camping prévu pour les deux prochaines nuits à Galipolli. Demain, d’est jour de lessives.

On reprend le ferry à Olbia. A nous Matera ! 🙂

Jeudi 18 septembre 2025
Nous voulions aller dans un camping proche de la plage mais réception fermée jusqu’à 15H30, nous sommes allés faire l’appoint d’eau à une fontaine publique. C’est limité à 50 litres mais c’est encore de trop pour un Sarde qui n’aime pas les camping-cars et nous dit que nous n’avons pas le droit de prendre de l’eau. Il promet de nous dénoncer à la police, un autre Sarde lui dit de se calmer mais rien n’y fait, il repart en maugréant. Nos 50 litres ajoutés, nous repartons vers notre bivouac d’arrivée près du port d’Olbia.

Vendredi 19 septembre 2025
En promenant Ulla autour du parking, je découvre le site de la source sacrée « Sa Testa »
Découvert dans les années 1930 alors que les habitants cherchaient des sources d’eau douce, il n’est pas surprenant que le puits sacré connu sous le nom de Sa Testa ait été choisi par les colons de l’ère nuragique pour honorer leurs divinités de l’eau.

Aujourd’hui, c’est un site très prisé des amateurs d’archéologie, notamment ceux qui étudient la culture nuragique. L’ancien sanctuaire date d’entre le XVe et le XIIIe siècle avant J.-C. et se trouve juste à l’extérieur de la ville d’ Olbia . Il mesure un peu moins de 18 mètres de long et est constitué de granit, de trachyte et de schiste, taillés en blocs puis soigneusement finis. Sa partie extérieure évoque une porte et symbolise le passage séparant le monde des morts de celui des vivants. Le sanctuaire comprend une cour circulaire, un vestibule, un petit couloir entre la cour et le puits, et des marches qui descendent vers l’eau.

Les alentours sont jonchés de détritus et de sacs poubelles, probablement des offrandes 🙁

C’est peut-être le moment de faire le point sur notre séjour, la Sardaigne est magnifique et riche d’histoire, de fabuleuses plages mais aussi de très belles montagnes. Le mois de septembre est à éviter, plutôt en mai ou en octobre. Plusieurs fois, l’affluence et les parkings pleins nous ont obligés à faire l’impasse sur certaines visites. C’est frustrant.

Nous embarquons en fin de matinée pour une traversée de 6H30. Nous passons le temps au restaurant et dans les salons. Vers 20H00, nous débarquons à Civitavecchia au nord de Rome. Tout près de là, nous trouvons un parking peu engageant mais suffisant pour une nuit.

Samedi 20 septembre 2025
Nous prenons la route qui contourne Rome par le sud. Elle est très encombrée, on y rencontre quelques bouchons mais cela finit enfin par se dégager. A 150 km de Matera, nous décidons de rejoindre une aire gratuite à Zungoli, classés dans les plus beaux villages d’Italie. On suit la route indiquée par notre téléphone, il faut prendre à droite mais c’est un sens interdit, nous continuons tout droit mais la rue devient rapidement étroite et est encombrée de voitures en stationnement. Nouveau sens unique, il faut prendre une rue en rétro droit encore plus étroite mais on n’a pas le choix. Dans le bas de la rue c’est l’horreur, un goulot avec un balcon qui dépasse sur la gauche, une voiture stationnée qui déborde et le coin d’une façade. Caro descend et me guide en sautant de gauche à droite pour vérifier que cela passe. Ce sera au millimètre mais nous sommes passés. Dans le bas de la rue, nous prenons à gauche, on prévient Norbert mais il ne nous entend pas et prendra à droite. Il nous faudra un peu de temps pour se retrouver.

La route est belle et monte vers Zungoli, nous dormirons à plus de 700 mètres, ce qui nous garantit déjà une nuit plus fraîche et reposante. Plusieurs fois, nous ne prendrons pas la route indiquée par le GPS, nous n’avons pas envie de revivre de nouveaux passages trop étroits.

Nous sommes bien installés pour la nuit raccordés à l’électricité mise à disposition par la municipalité.

Dimanche 21 septembre 2025
Nuit tranquille et enfin fraîche, quel bonheur. Au réveil nous souhaitons un bon anniversaire à Ulla qui fête ses 4 ans, elle aura quelques extras aujourd’hui.

Nous partons pour Matera où nous trouvons un parking à dix minutes à pied des Sassi (les cailloux). Il y a beaucoup de monde et il fait très chaud. Nous déambulons dans les rues de la ville moderne pour découvrir les Sassi du haut de la terrasse de la place Vittorio Veneto, c’est le plus bel endroit pour démarrer la visite. Cette vue, d’ensemble des Sassi, quelle claque.

Pour éviter une trop grande affluence, nous allons déjeuner tôt dans un restaurant installé dans une maison troglodyte. Il y a même un petit musée dans les caves.

Les Sassi de Matera constituent l’un des sites les plus extraordinaires d’Italie du Sud. Il s’agit d’un ensemble d’habitations troglodytiques creusées directement dans la roche calcaire.


Les Sassi (qui signifie « pierres » en italien) se composent principalement de deux quartiers : Sasso Caveoso et Sasso Barisano. Leur origine remonte à la préhistoire, avec des traces d’occupation humaine datant du Paléolithique (environ 10 000 ans). La roche calcaire tendre de la région, appelée « tufo », se prêtait parfaitement au creusement de ces habitation.

Au fil des siècles, ces grottes naturelles ont été progressivement aménagées et agrandies. Les Byzantins, qui s’installèrent dans la région vers le VIIe siècle, développèrent considérablement le site, y construisant de nombreuses églises rupestres ornées de fresques remarquables. Plus de 150 églises troglodytiques ont été recensées dans la région.

Pendant des millénaires, les Sassi ont abrité une civilisation paysanne qui vivait en parfaite harmonie avec son environnement. Les habitants avaient développé un système ingénieux de récupération des eaux de pluie et d’agriculture en terrasses.

Au XXe siècle, les conditions de vie dans les Sassi se dégradèrent considérablement. La surpopulation, le manque d’hygiène et la pauvreté transformèrent ce qui était autrefois un exemple d’architecture vernaculaire en bidonville. Dans les années 1950, l’écrivain Carlo Levi décrivit ces quartiers comme « la honte de l’Italie » dans son livre « Le Christ s’est arrêté à Eboli ». Ce livre, traduit en 37 langues, est une oeuvre magistrale que je vous recommande de lire, si vous ne l’avez pas encore fait.

En 1952, une loi spéciale ordonna l’évacuation forcée des 15 000 habitants vers des quartiers modernes. Les Sassi furent alors abandonnés pendant des décennies.

La renaissance commence dans les années 1980 avec des programmes de restauration. Depuis 1993, les Sassi de Matera sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, reconnus comme « exemple exceptionnel d’un ensemble architectural et paysager illustrant plusieurs périodes significatives de l’histoire humaine ».

Aujourd’hui, Matera est devenue une destination touristique majeure, avec de nombreuses maisons-grottes transformées en hôtels, restaurants et musées. La ville a même été désignée Capitale européenne de la culture en 2019, consacrant définitivement sa renaissance culturelle et touristique.

Cette transformation spectaculaire fait des Sassi un exemple unique de réhabilitation patrimoniale, passant du statut de « honte nationale » à celui de joyau architectural mondial.

Nous nous baladons dans les profondeurs des Sassi avant de retrouver Trankilou.

Nous étions venus ici en 2017, nous avons découvert beaucoup plus cette fois-ci. Après dix petites minutes, nous retrouvons Trankilou, en surchauffe sous le soleil. Nous partons vers un site proche des plages de Tarente.

Ce n’était pas une bonne idée car le dimanche tout le monde va à la plage et très vite la route devient fort étroite avec les voitures garées dans tous les sens. On prend une latérale où très vite Caro doit descendre pour ma guider, on frôle les voitures d’une côté et le mur de l’autre. Arrivés au milieu de la rue, nous sommes bloqués par un poteau sur la gauche et une voiture mal garée sur la droite. Derrière Norbert, c’est le grand chaos. Les gens de retour de la plage doivent se faufiler entre nos camping-cars et les voiture en stationnement. Tout cela sur dix centimètres avec les sacs, les bouées et les poussettes.

Les riverains essaient de nous aider et pestent pour la voiture mal garée. Ils veulent appeler la police quand quelqu’un reconnaît la voiture d’un riverain un peu plus éloigné. Ils l’appellent et confus, déplace sa voiture. Nous faisons l’impasse sur les nombreux spots près des plages et partons vers le parking d’un grand centre commercial.

Nous sommes en Italie et tous les magasins sont ouverts jusqu’à 21H00, le parking est quasi plein mais nous trouvons de la place pour aller nous aussi faire les magasins.

Journée plage avant le retour dans la montagne.

Mardi 16 septembre 2025
Nous sommes installés dans notre camping situé tout près de la plage dont le sable et la mer turquoise nous attirent. Une journée plage s’impose.

Ulla est toujours partante pour nager un peu. Elle y va franchement et c’est un plaisir de voir dans ses yeux le bonheur qu’elle en retire. Quand en plus elle peut nager en notre compagnie, c’est l’extase.

Mercredi 17 septembre 2025
Les prix des campings sont délirants en Sardaigne et tout est bon pour encaisser des suppléments même avec la carte ACSI. Un peu par hasard, nous avons appris que dans ce camping, les services étaient payants si on ne restait pas au moins 3 nuits. C’est du jamais vu. Je comprends que les services soient payants pour des clients de passage mais jamais on ne nous les a fait payer quand on y réside. 9€, il faut oser.

Aujourd’hui nous allons suivre la mythique SS125 parfois appelée la Route 66 ou “Orientale Sarda”. C’est l’une des routes les plus spectaculaires de l’île, avec des virages creusés dans la roche et des vues exceptionnelles sur le golfe d’Orosei. Elle est très prisée des motards comme nous pourrons le constater. Nous la quitterons à Dorgali pour rejoindre le village d’Orgosolo et celui de Mamoia avant de pique sur Nuoro et rejoindre la côte à Orosei.

Il y a deux grands parkings au col de Genna Silana où nous pourrons admirer les gorges de Gorropu et ses falaises de 500 m de haut.

La route est en bon état et malheureusement très fréquentée par de trop nombreuses motos qui vous dépassent au mépris de la sécurité. Ils nous serreront quelques fois de très près. Ils sont partout dans les villages, sur tous les parkings et surtout sur la route à des vitesses excessives. Ces motards sont principalement allemands, autrichiens, slovaques, polonais, roumains et italiens.

Cette route fabuleuse passe par quelques villages que nous devrons traverser par la rue principale où on se croise difficilement à cause des voitures en stationnement. Tout le monde y a mis du sien ou de la marche arrière et nous y sommes arrivés.

Au col de Genna Silana qui culimine à 1017m le parking est rempli de motos, il y en a partout et nous ne pourrons pas nous y arrêter. Les gorges de Gorropu nous ne les verrons que de loin. La photo ci-dessous vient d’Internet et ne représente pas la réalité d’aujourd’hui avec nettement plus de motos.

De l’autre côté du col, nous finirons par trouver un parking où je pourrai m’arrêter mais pas Norbert forcé de continuer.

Nous nous arrêterons pour déjeuner à Dorgali sur la terrasse d’un restaurant très sympathique.

La route vers Orgosolo est tout aussi belle avec un peu moins de motos. Le village est connu pour ses peintures murales aux messages politiques fort portés à gauche.

Le village est le théâtre en 1969 de la révolte de Pratobello. Le 27 mai 1969, un avis sur les murs de la ville demande aux bergers, qui travaillaient du secteur de Pratobello de transférer leur bétail ailleurs car, pendant deux mois, cette zone serait utilisée comme champ de tir. Le 9 juin, 3 500 citoyens d’Orgosolo ont commencé la mobilisation puis le 18 du même mois, la population a investi la Piazza Patteri: de l’assemblée est venue la décision de mettre en place une forme de protestation non violente et donc d’occuper pacifiquement la ville de Pratobello. À partir du 19 juin, l’occupation a commencé et après quelques jours, au cours desquels aucun épisode de violence ne s’est produit, l’armée a abandonné les exercices et s’est retirée. À la suite de ces faits, le phénomène du muralisme, ou mouvement de la peinture murale est né et se diffuse dans une soixantaine de villages de la Barbagia où avait lieu la transhumance en Sardaigne. Ce « mouvement muraliste » et les peintures sont devenues une attraction touristique en Sardaigne.

Après cette longue promenade nous tentons de rejoindre le village de Mamoiada assez connu pour ses vignobles et son carnaval des Mamuthones. Nous sommes malheureusement forcés de rebrousser chemin, la route est en trop forte pente pour Trankilou, je préfère renoncer.

Les Mamuthones , avec les Issohadores , sont des masques typiques du carnaval de Mamoiada. Ces deux personnages se distinguent par leurs vêtements, leurs grosses cloches et leur manière de se déplacer au sein du cortège : les Mamuthones avancent avec lassitude et silence, tandis que les Issohadores, vêtus de vêtements colorés, animent le cortège.

Nous recherchons un bivouac pas trop éloigné que nous trouverons à Nuoro. Demain nous retournons à Olbia. Notre bateau est réservé pour vendredi.