Samedi 1/6/2024 Notre parking servant de point de chute à la jeunesse locale qui y discute jusqu’à la pointe du jour, nous avons passé une mauvaise nuit.
De plus, nous avions prévu de faire la route mythique du Transfăgărașan, célèbre depuis l’émission de la BBC Topgear. Les deux plus belles routes du monde seraient en Roumanie, la Transalpina et la Transfăgărașan.
Nous passions à Curtea de Arges, il fallait la faire, c’était l’occasion également de rencontrer des ours bruns. Dans mon guide vert, la route est ouverte de mai à octobre, je ne me suis donc pas posé de question. La veille en mettant les points GPS, j’ai découvert qu’elle était fermée jusqu’au 1er juillet. Quelle déception. Il ne nous restait plus qu’à modifier notre feuille de route. Nous montons au premier lac ce matin et puis direction Bran en passant par la passe Rucar-Bran. Après Brasov, nous ferons la route par le nord sans passer le col malheureusement.
En promenant Ulla, je vous des Roumains remplir des bidons d’eau dans un petit bâtiment du monastère. Nous rapprochons nos camions, empruntons un très long tuyau qui traîne au sol et remplissons nos réservoirs de cette eau renseignée potable.
Nous prenons cette route 7c jusqu’au lac situé à une trentaine de kilomètres. La route est roulante et commence à monter. Vers 850 mètres, un premier ours brun est couché sur un mur le long de la route. Nous en verrons plusieurs plutôt maigres et affamés. Les voitures s’arrêtent pour leur jeter de la nourriture, des fruits du pain voire de tartines au miel.
Les ours sont nombreux dans les Carpates en Roumanie, soit 6 à 8.000. Leur nombre pose de plus en plus de problèmes et la Roumanie cherche des solutions pour amener la cohabitation à un niveau acceptable. Nous en verrons quelques-uns au détour de la route, ils semblent peu farouches et attendent simplement un peu de nourriture. Les plus jeunes sont assez peureux peut-être à cause du volume de nos camping-cars.
Cette rencontre restera un moment fort de notre voyage, nous étions tous les quatre ravis d’avoir pu les rencontrer d’aussi près.
Au bout d’un moment, nous faisons demi-tour et prenons la direction de Bran. À la pause déjeuner, nous nous arrêtons dans un endroit magique avec une vue extraordinaire sur les Carpates. Ce voyage nous plaît de plus en plus.
Après la pause, nous revoilà sur la route de plus en plus mauvaise avec de nombreux travaux. Nous arrivons enfin à Bran mais il nous sera impossible de nous y arrêter. Il y a tellement d’activités et de monde que nous ne trouverons aucun parking pour nos camions. Nous partirons nous installer sur les hauteurs proches de Rasnov. Nous partirons demain assez tôt pour visiter le château de Bran avant l’arrivée de la foule.
Jeudi 30/5/2024 Après une bonne nuit tranquille sur notre parking du centre-ville, nous partons un peu avant 8H00 et il y a déjà beaucoup de circulation. Nous nous faufilons dans le trafic sans nous perdre et rejoignons l’autoroute en direction de Sibiu.
Nous nous arrêtons un instant sur un parking de l’autoroute. Norbert coupe son moteur et son volet descend. Il veut remettre son moteur en route et le voilà à nouveau en panne. Il faut attendre vingt minutes et puis le moteur démarre sans problème. Sur le site de Varta, on trouve un spécialiste batterie dans une ville sur notre route et nous allons y aller faire contrôler la batterie.
Sur l’autoroute, il pleut maintenant de plus en plus fort. Gros problèmes de bouchons sur une portion de la route. C’est l’enfer et cela se reproduira quelques fois sur d’autres tronçons et d’autres routes. Il faut patienter, cela ira mieux quand toute l’autoroute sera construite. Arrivée à l’atelier, un technicien nous prend tout de suite en charge et contrôle la batterie qu’il déclare OK, on devra chercher dans une autre direction.
Nous arrivons à Sibiu sous le soleil et recherchons un parking proche de la vieille ville. Ils sont tous plein comme un œuf. Alors que nous désespérions, on trouve un parking proche du centre historique. Il n’est pas complètement rempli et nous nous garons au chausse-pied dans des places trop petites.
Nous nous baladons dans ce centre et les deux places la grande (Piata Mare) et la petite (Piata Mica), le pont des mensonges. La vieille ville est très animée et belle. Sa réputation n’est pas surfaite, la partie médiévale fut fondée au XII ème par des colons allemands, et fut le repère des Saxons sur plusieurs siècles. Pour rappel, un “saxon” désignait dans le passé un allemand de Transylvanie. Le nom allemande de Sibiu est Hermannstadt.
Comment se fait-il que Sibiu soit aussi authentique et distincte des autres villes roumaines? D’après des récits historiques, la ville aurait échappé aux transformations communistes orchestrées par Ceaucescu, grâce à l’insistance de son fils qui aimait particulièrement Sibiu. Ainsi, les bâtiments, forteresses et remparts de la ville basse médiévale ont pu conserver leur essence, et ne furent pas remplacés par d’autres édifices plus modernes (ou austères).
Notre balade terminée, nous retrouvons notre parking quasi vide, ce qui facilitera notre sortie. Nous prenons la direction du musée en plein air Astra que nous visiterons demain. Nous recherchons un bivouac dans les environs et en trouvons un magnifique derrière l’hôtel Hilton. Dans une clairière à la lisière de la forêt, l’endroit est calme, éloigné de tout et parfait pour balader les chiens. On découvre cependant des excréments qui confirment que les ours, nombreux dans les forêts des Carpates, fréquentent la région.
Vendredi 31/5/2024 Après une nuit tranquille, nous partons vers l’écomusée proche. Il fait beau et nous laissons nos parapluies, une erreur. Il y a déjà pas mal d’écoliers qui participent à des ateliers d’éveils dans le parc.
Le musée fonctionne depuis 1963 sous le nom de Musée de la vie folklorique traditionnelle et s’étend sur 96 hectares en un circuit de 10 kilomètres de long. Le musée abrite des monuments originaux représentatifs des valeurs du village roumain.
Des habitations de diverses régions du pays, des décorations intérieures conservées dans leur forme originale, des installations industrielles paysannes, des moyens de transport traditionnels, etc. sont exposés ici.
Tous les domaines comme l’agriculture, l’élevage, l’apiculture, la pêche et la chasse sont illustrés au moyen de ménages caractéristiques comme les bergeries, la viticulture, les petits artisans, etc.
Le musée est structuré en cinq grands secteurs incluant les groupes thématiques associés. Outre ces secteurs, il existe également une exposition de sculptures modernes sur bois s’étendant sur 3 hectares, comprenant les œuvres d’artistes roumains et étrangers de renom, inspirées de l’univers du village traditionnel.
Grâce à son nouveau concept thématique, ce musée de Sibiu est devenu un véritable « musée de la civilisation folklorique traditionnelle de Roumanie ». Le nom « ASTRA » est dû à la continuation, dans tous les domaines (patrimoine, exposition, éducation), des précieuses traditions du premier musée historico-ethnographique des Roumains de Transylvanie, fondé à Sibiu en 1905 et fermé en 1950, en raison de des raisons « idéologiques ».
Son patrimoine (transféré en 1950 au Musée Brukenthal) a été inclus en 1990 dans le complexe muséal national « ASTRA », composé aujourd’hui de 35 240 objets et constituant la base du futur Musée « ASTRA » de la civilisation transylvanienne, avec une concept moderne, innovant et interdisciplinaire.
Accueil souriant mais vexant à la billetterie, sans nous demander nos cartes d’identité, ils nous appliquent le tarif « pensionné » 3€/personne. Nous commençons notre visite.
Ulla tire de tous les côtés, le site est rempli de chats et elle les a vu. Il faudra se battre tout au long de la promenade. La richesse architecturale est immense mais comme souvent, c’est l’animation qui fait défaut. Les maisons sont presque toutes fermées et les intérieurs sombres. Ils devraient aller prendre des leçons à l’écomusée d’Alsace où la boulangerie et le salon de coiffure fonctionnent, animés par des artisans habillés en tenue d’époque.
En fin de matinée, la pluie s’invite à notre visite et nous force à l’écourter. Sans parapluie, nous retournons au parking et décidons de retourner déjeuner à notre bivouac. Peu après notre arrivée, des véhicules de police et gendarmerie arrivent, ils viennent promener et exercer leurs chiens. Nous préférons garder les nôtres à l’intérieur.
Nous reprenons la route vers Curtea de Arges et y arrivons après moultes bouchons en milieu d´après-midi. Nous sommes ici pour voir la nécropole des premiers rois de Roumanie. Une extension a été construite pour accueillir tous les membres de la famille royale et notamment Anne de Roumanie.
Nous allons vers notre bivouac de ce soir mais pas de chance, la foire s’est installée et la sono des autos tamponneuses promettent une nuit exaltante. Nous préférons nous installer sur le parking du Monastère.