Mardi 4/6/2024
Bonne nuit tranquille sur notre parking de grand centre commercial. Au petit matin, le parking s’éveille en attendant que les magasins n’ouvrent (vers 10H00 pour la plupart). Heureusement, les toilettes publiques sont restées ouvertes, ce qui nous permet d’y faire nos services en toute discrétion.
Il y a très peu de structures d’accueil pour les camping-cars en Roumanie. Et quand il y en a, les prix sont prohibitifs pour des services souvent inexistants malgré les promesses. Il faut donc constamment profiter des opportunités rencontrées sur la route, demander de l’eau aux stations service lors d’un plein (certains refusent) etc. En quittant la ville, nous nous arrêtons à une source le long de la route où les Roumains remplissent les bouteilles qui traînent toujours dans leur coffre. Le problème c’est le débit et pas question de faire le plein sans provoquer d’émeute. On se contente de remplir un gros bidon pour laisser la place aux autres.
Aujourd’hui dans notre programme, nous avons la visite du château de Peles. Nous prenons la route vers un bivouac à proximité mais au dernier moment parce que nous avons envie de nature, je reprends les coordonnées du bivouac d’un ancien voyage VUCC indiqué « au bord du lac ». Comme un débutant, je ne les vérifie et ne le reporte pas sur la carte. Quelle erreur.
Nous roulerons en fait des heures dans la mauvaise direction pour nous retrouver à Targoviste bien loin de notre destination. Le précédent voyage avait visité le château avant de s’arrêter au bord du lac et en fait de lac, c’est celui d’un parc désormais inaccessible aux camping-cars. Voilà une bonne leçon à ne plus reproduire.
Nous voilà privé de la visite du deuxième bâtiment le plus visité de Roumanie. Cette visite incontournable en Roumanie, nous devrons nous en passer et nous contenterons comme vous de le visiter sur Internet. C’est dommage car ce château avait l’air bien plus intéressant que celui de Bran.
Donc arrivé à la mauvaise destination, nous nous rendons compte que la disposition du parking a changé et que nous ne pourrons pas y passer la nuit. On essaye plusieurs endroits avant de trouver un parking pas très bucolique mais il y a de la place et il a l’air d’être au calme. Ce sera effectivement le cas et nous ferons ainsi étape dans la ville où fut exécuté Ceausescu.
Mercredi 5/6/2024
Nuit sans histoire, au petit matin il y a déjà plusieurs voitures garées avec le moteur qui tourne. Il nous faut vous parler de cette habitude des Roumains que nous avons du mal à comprendre. Sur tous les parkings où nous nous sommes passés, nous voyons régulièrement des voitures qui s’arrêtent et qui y passent un bon moment sans que le conducteur sorte de sa voiture. Il laisse le moteur tourner, histoire probablement de profiter de la climatisation, tout en laissant une vitre ouverte bien sûr. Il écoute ou non sa radio, regarde son téléphone et puis repart. Cela semble être une occupation nationale.
Nous prenons la direction de Buzau pour aller voir les volcans de boue. La route est agréable et régulièrement bordée de marchands de légumes ou de fruits, Ce sont le plus souvent des particuliers qui vendent les produits de leur jardin. En ce moment, ce sont surtout des cerises et des abricots qui vous sont proposés à des prix imbattables (cerises 3€/kg).
Il fait de plus en plus chaud, nous avons plus de 30 degrés dans Trankilou et nous recherchons un endroit ombragé pour déjeuner. On ne trouvera qu’un parking inconfortable le long de la route. Nous arrivons aux volcans de boue et les derniers kilomètres, la route devient de plus en plus déformée au point de nous donner le mal de mer.
Nous payons nos entrées un prix modeste et allons voir ces fameux volcans. Sur une dune de terre, on aperçoit plusieurs monticules de taille modeste qui laissent s’écouler des larmes d’argile. Lorsqu’on s’en approche, on distingue de temps en temps un petit bloub en même temps qu’une bulle éclate à la surface de la boue très liquide. On a vite fait le tour de ces « volcans » minuscules peu nombreux et nous repartons.
Mais comment ce phénomène se produit-il ? Les gaz des profondeurs de la terre poussent les eaux souterraines à la surface et stockent l’argile des roches qu’ils rencontrent en cours de route. Cela crée de la boue qui génère des éruptions permanentes et finit par former de petits cônes et cratères.
Le paysage est complété par “des fossés profonds et des rochers, des plaques polygonales de boue sèche et d’efflorescences salées, mais aussi par une végétation variée, installée moins sur les mauvaises terres et plus sur les pentes des plateaux” (Prof. Mihai Mîncu).
Les volcans boueux sont regroupés en quatre zones : “La Fierbători”, Pâclele Mari, Pâclele Mici et Beciu.
Les chaudières sont situées au nord de Berca et représentent des cratères de forme presque circulaire, qui contiennent de la boue liquide. Les gaz qui remontent à la surface secouent la boue, donnant l’impression qu’elle est en ébullition.
Les Volcans boueux de Pâclele Mari sont situés dans la partie centrale de la dépression de Berca sur un plateau aride, de forme circulaire, où se trouvent de nombreux dispositifs actifs de 2-3 m et fossiles de 6-8 m, développés sur une superficie de 22 ha. La boue volcanique, qui montre des traces d’huile, prédomine ici.
Les volcans boueux de Păclele Mici sont légèrement plus petits en hauteur et en nombre, à l’exception de la partie centrale du plateau, où se trouve un cône haut et proéminent, qui a deux grands cratères actifs au sommet.
À Beciu, les volcans sont situés sur une petite zone, près de la route Beciu-Arbanași, leur activité consistant principalement en des chaudières. Ah oui, dernière précision, pour avoir mis la main dedans, ces boues sont froides et ne vous brûleront pas.
Après la visite, nous cherchons un bivouac et commençons par rejoindre un restaurant qui accueille les camping-cars de ses clients. Cela a l’air bien et nous voilà partis pour découvrir à l’arrivée que le chemin en terre est trop raide pour nos camions.
Il nous reste un petit camping sympa à quelques minutes. Nous y trouverons les grilles fermées et un papier indiquant que suite au départ à l’étranger du propriétaire, le camping est fermé et à vendre. Nous nous installons sur le terrain herbeux devant la grille. Une voiture arrive, ce sont les propriétaires du terrain de foot voisin. Après discussion, nous pouvons y passer la nuit.