L’assistance prend son temps et puis la tension monte d’un cran.

Dimanche 16/6/2024
La nuit, peu de véhicules passent la frontière ce qui nous permet de passer une nuit potable. Le plus gros problème reste la chaleur avec les températures qui remontent, un parking tout en béton, ce n’est pas l’idéal et sans un souffle de vent, la température à l’intérieur de nos camping-cars reste élevée. Je mouille régulièrement la tête des chiens qui souffrent de la chaleur.

Ce poste frontière est magnifique du côté moldave, même les poubelles ont été payées par l’Europe.

Nous avons quelques échanges avec l’assistance en France et leur relais roumain mais rien de concret ne se dégage. On doit se faire une raison, il faudra attendre lundi. On passe le temps comme on peut et les longues files de voitures et puis de camions envahissent notre parking.

En fin de journée, on apprend enfin du concret, une voiture viendra lundi matin à 6H30 pour tirer le camion de Norbert de l’autre côté de la frontière roumaine et là une dépanneuse chargera le camping-car pour le conduire à la concession Fiat Iveco de Iasi. Les choses bougent enfin et le moral remonte.

Lundi 17/6/2024
Après une courte nuit, le dépanneur est là à 6H10, il ne parle que le russe et le roumain mais on arrive à se comprendre. Il se prépare à remorquer le véhicule de Norbert qui machinalement met le contact et tire au démarreur. Le camion démarre du premier coup, voilà bien la loi de la vexation universelle. Ce camion nous a encore fait un caprice.

Il ne nous reste plus qu’à nous confondre en excuses et à annuler l’opération de remorquage/dépannage. Nous irons au garage Fiat par nos propres moyens et on ne rappellera le dépanneur qu’en cas de problème.

Nous repassons la Prout et nous revoilà en Europe enfin presque. Au contrôle de la frontière, je remets mes papiers et explique que le camion de Norbert est en panne et qu’il ne faut pas qu’il coupe son moteur. Le policier parle bien l’anglais et passe le message. Tous nos papiers sont en ordre puis il voit les chiens et c’est là que cela devient surréaliste: nous allons être refoulés par la douane, me dit-il, car même si nos papiers sont en ordre, ils n’ont pas de vétérinaire et nous devons passer par un autre poste situé à 50 km où là il y a un vétérinaire. Je me dis que c’est une blague mais non, rien n’y fait. Ensuite j’apprends qu’ils ont un vétérinaire mais qu’il n’a pas de lecteur de puce et ne peut donc pas identifier les chiens.

Devant tant de conneries, on ne peut que s’incliner. Norbert ira tout seul au garage et je le rejoindrai plus tard. Je repasse tous les contrôles pour rentrer en Moldavie et mon problème ne les étonne pas car manifestement ce n’est pas la première fois que cela arrive.

Le douanier moldave met les coordonnées du poste frontière qui ne se trouve pas à 50 mais bien à 97 kilomètres d’ici. Je râle de devoir refaire une telle distance sur ces routes moldaves. Heureusement la route sera en bon état, en dehors de quelques centaines de mètres, jusqu’à la frontière.

En arrivant à la frontière, je me rappelle que ma vignette moldave est périmée depuis minuit et tente d’en acheter une d’un jour pour éviter tout soucis. Personne ne vend cette vignette ici et on me montre une machine qui ne fonctionne qu’en russe ou roumain. Je n’arrive pas à en prendre une et repars vers les contrôles. Les bâtiments du côté moldave sont délabrés et vides, c’est à n’y rien comprendre, nous franchissons la Prout et nous voilà en Europe. Le poste roumain n’est pas super engageant, je croyais que c’était un passage plus important mais cela ne semble pas être le cas. Le contrôle des documents se passe bien et c’est d’abord Vama qui fait le contrôle d’entrée suivi du Frontex juste après. Ensuite le policier me montre une petite cabane grande comme un abri de jardin où je dois me présenter. C’est donc là que se trouve le vétérinaire. Je me présente et un jeune douanier les cheveux hirsutes sort de sa cabane une cigarette à la main. Il me voit et me fait signe d’ouvrir le camping-car, les deux chiens sont couchés et le regardent. Le douanier sourit fait un petit geste amical aux chiens et me dit avec un grand sourire d’y aller. Je n’explose pas et refoule ma colère. Ces douaniers roumains se sont bien moqués de nous et je ne sais pas encore à qui je vais me plaindre mais je vais dénoncer cette attitude que je ne comprends pas. Peut-être une tentative d’extorsion d’un billet ou deux ? Je n’ai aucune explication.

J’appele Evelyne qui me dit qu’ils sont au garage et qu’on travaille sur le véhicule. Il nous reste un peu plus de 60 kilomètres pour les rejoindre. Cet excès de zèle des douaniers m’aura obligé à faire 160 kilomètres pour rien.

Un peu plus tard, nous voilà au garage. Les mécanos travaillent toujours le problème, ils sont perplexes et pensent que cel pourrait venir de l’alternateur. Quand Norbert est arrivé, heureusement le moteur a refusé de démarrer. Ils l’ont redémarré au booster et ont contrôlé la batterie qui est bonne. Depuis ils cherchent sans rien trouver.

Selon eux, il n’y a aucun problème avec le stop and start qu’ils ont rebranché sinon la batterie risque de ne pas se recharger correctement. L’alarme n’est pas en cause non plus.

Ils contrôlent à nouveau la batterie qui cette fois apparaît comme défectueuse et arrivent à la conclusion qu’il faut la remplacer. Il ne nous reste plus qu’à l’attendre du fournisseur voisin. Cela mettra un certain temps et en début d’après-midi, nous quittons enfin le garage. La tension allait et venait en fonction des éléments en court-circuit. Trois ans, c’est une durée de vie un peu courte pour une batterie mais on ne va pas gâcher notre satisfaction d’être enfin débarrassé de ces problèmes.

Direction le supermarché voisin car nos frigos sont vides et puis nous repartons vers Botoşani. En quittant, pour une raison que ni Norbert, ni moi ne comprenons, je me fais arrêter par la police. A cause du stress de l’interpellation, je ne comprends quasi plus que le français. Ils essaient l’anglais et me demandent de les suivre. Devant mon air ébahi, ils me disent de faire plus attention (oui mais à quoi) et ils s’en vont. Ouf.

Nous quittons Iasi pour rejoindre le bivouac touvé sur Park4Night, le parking d’un beau monastère. Nous aurons même l’occasion de faire le plein d’eau au puits voisin. Cela a pris du temps mais c’était finalement une expérience assez amusante.

Ce monastère est effectivement superbe et au calme, nous le visiterons demain matin. Nous passerons une chouette soirée sur notre parking avant d’aller dormir toutes fenêtres ouvertes car il fait très chaud. Norbert démarre nerveusement son moteur plusieurs fois avec succès, il dormira mieux.