Mercredi 19/6/2024 Une nuit tranquille et reposante jusqu’à 6H00. Je dors d’un sommeil profond et puis Caro me réveille pour me dire que Ianta est malade et essaie de vomir. J’émerge tout doucement et puis la vois s’accroupir en position “deux”, c’est-à-dire celle de la grande commission. Je bondis et la pousse du pied vers la sortie mais elle a malgré tout le temps de lâcher deux grenades heureusement bien moulées. Et puis je sors voir comment Ianta achève ce qu’elle a commencé dans Trankilou. C’est alors que je vois le soleil qui perce au travers de la brume et prends ces photos. Parfois le ciel nous envoie des signes ou peut-être était-ce Ianta ce matin. Va savoir. En attendant, il a fallu tout nettoyer avant de déjeuner.
Toute petite étape aujourd’hui puisque nous allons à Marginea, centre roumain de la poterie noire. Elle était en voie de disparition mais quelques familles l’ont relancée. Sur la route entre Marginea et Sucevita, trois magasins et ateliers sont installés côte à côte.
Marginea est célèbre dans le pays et à l’étranger grâce au centre de poterie, où l’argile prend différentes formes : tasses, cruches, bols, marmites, vases, assiettes et autres ustensiles de différentes tailles, etc., décorés par impressions directes sur le récipient humide et en polissant avec des crèmes le pot à sec. La particularité de cette céramique est sa couleur noire obtenue par une technique vieille de milliers d’années, qui se transmet de génération en génération, et qui n’est connue qu’ici, à Marginea.
Après cette visite et quelques achats, nous rejoignons un “camping” ACSI où nous passerons deux nuits, histoire de nettoyer les camping-cars, de faire les lessives et se reposer. Nous avons également commandé un repas traditionnel à la patronne qui cuisine sur commande. Il fait chaud et la piscine est en phase de remplissage avec l’eau verte de la rivière proche. Il faudra quelques jours pour que l’eau soit complète filtrée et clarifiée.
Les camping roumains sont rarement de vrais campings. Il n’y a presque jamais de véritable aire de services et une place pratique pour vider les eaux grises. Ici, il y a des robinets un peu partout, des prises de courant (j’ai essayé pour la Clim mais ce courant instable affole mon convertisseur), les sanitaires sont impeccables mais rien pour les eaux grises. Ce sera donc au seau.
Mardi 18/6/2024 Une nuit calme et reposante sur notre parking devant les murs du Monastère de Zosin. il n’est pas repris dans notre Guide Vert et pourtant, il est magnifique et transpire la quiétude.
A 6H00, les premières cloches étaient discrètes mais c’est à 7H00 qu’elles se sont déchaînées pour nous réveiller. Après notre petit-déjeuner, le soleil chauffe déjà nos camping-cars, je déplace Trankilou pour le mettre à l’ombre du mur d’enceinte et nous allons visiter ce Monastère de la Moldavie roumaine assez récent. Il a été construit sur le site de l’ancien monastère.
L’église du monastère a été construite en 2012 sur le même modèle que l’église de l’Ermitage datant de 1779. Les travaux de construction du monastère ont commencé en 2007 et les derniers travaux de décorations se sont terminés en 2015.
Ce n’est évidemment pas un site UNESCO et propre comme un sous neuf, il ressemble plutôt à un édifice en pain d’épice de ces contes pour enfants. À la sortie, nous passons par le magasin du monastère où une nonne très gentille nous aide dans nos choix. Je retiens de cette discussion que comme nos amis catalans qui ne parlent que d’une seule grande Catalogne, ils ne font aucune différence entre lles différentes partie de la principauté de Moldavie soit la Moldavie Roumaine, la Moldavie ukrainienne et celle de la république du même nom.
Il est temps maintenant de nous rendre dans la ville de Botosani. Nous voulons voir la Piata 1 décembre 1918, présentée dans mon guide comme une des plus belles places de Moldavie. On se gare sur le parking d’un Lidl poche du centre ville. Une jeune femme approche, me demande l’heure et me touche la main, le bras. Comme j’ai lu le petit traité de la manipulation à l’usage des honnêtes gens, je sais que tout cela ne sert qu’à améliorer le taux de réussite à la question principale “t’as pas 10 balles?”. Je lui demande donc d’arrêter de me toucher et je m’éloigne mais elle me suit. Je me fâche et puis elle recommence le même scénario avec Norbert qui s’énerve aussi. Elle est rejointe par une autre jeune femme et elles tournent toutes les deux autour de nous en nous demandant de l’argent. On se fâche pour de bon, en faisant semblant de les prendre en photos. Elles plongent derrière la capot d’une voiture en rigolant. Ouf, ces deux jeunes Roms nous lâchent enfin.
La Piata 1 décembre, réminiscence du quartier juif n’a rien d’exceptionnel et nous avons vite fait le tour. Passant devant une banque, Norbert veut changer de l’argent au guichet. Les taux de change sont affichés et devant nous un Roumain change des euros en RON.
La caissière demande le passeport d’Evelyne, fait une copie va consulter une collègue et puis nous dit qu’elle ne peut pas faire l’opération car Evelyne n’a pas de carte d’identité roumaine. On demande comment font les touristes pour changer de l’argent. Elle téléphone plusieurs fois, consulte des collègues. Tout cela prend pas mal de temps et les clients dans la queue derrière nous, ne comprennent pas non plus. Finalement, le Roumain derrière nous donne sa carte d’identité et obtient que le change se fasse à son nom. On le remercie, la caissière continue à aller voir des collègues et à téléphoner mais fini par tendre les RON. Incompréhensible cette attitude de la banque.
Nous repartons vers notre prochaine étape le Monastère de Dragomirna où nous arrivons peu après midi. Un grand écriteau rappelle que la rénovation du site a coûté 14,5 millions de lei dont 12,8 ont été financés par l’Europe.
À seulement 10 km au nord de Suceava, à Mitocul Dragomirnei, ce monastère où vivent 60 religieuses fut fondé entre 1602 et 1609 par l’évêque, érudit, artiste et calligraphe Anastasie Crimca. La tresse de trois cordes sculptées sur le côté principal de l’église (et présente partout à l’intérieur) représente la Sainte Trinité, ainsi que la brève unification des principautés de Moldavie, Valachie et Transylvanie en 1600.
Le muséed’Artmédiéva de Dragomirna renferme des croix en cèdre ouvragées, montées sur un filigrane plaqué argent, ainsi qu’un grand nombre de textes sacrés. Une petite boutique vend les articles fabriqués par les religieuses – icônes en bois et en verre, fromages, etc. Lors de notre visite le musée et la boutique étaient fermés. S’il est vrai que le Monastère est majestueux et bien rénové, nous n’avons pas retrouvé la quiétude de Zosin et repartirons un peu déçus.
Nous repartons maintenant vers le Monastère d’Humor, classé Unesco. Le Monastère de Humor dont la couleur rouge prédomine est remarquable par son architecture et ses fresques mais aussi par son cadre naturel. Il a été édifié en 1530 près des ruines d’une église par Toader Bubiuog, sous le règne de Petru Rares. L’intérieur et l’extérieur de l’église sont ornés de fresques dans le style Byzantin. C’est au monastère Humor qu’on peut évoquer pour la première fois le style d’architécture moldave et où les architectes ont introduit pour la première fois le exonarthex ouvert.
Mais nous voilà déjà en router vers notre dernier monastère de la journée, celui de Voronet, également classé par l’Unesco. Le monastère de Voronet fut construit en 1488 en seulement 3 mois et 3 semaines pour célébrer une victoire sur les Ottomans.
Il ne nous reste plus qu’à trouver un endroit pour dormir ce soir et une panne de serveur sur Park4Night nous oblige à le rechercher à l’ancienne. Nous rayonnons un peu autour du village et c’est à moins d’un kilomètre du monastère que Norbert repère un parking en contrebas d’une rue tranquille. Nous y serons bien.